Tout défoncer pour quelqu'un qu'elle connaît à peine, et Vesta sent qu'elle retourne à ses habitudes de L.A. ; mais rien de cette régression ne la dérange, bien au contraire. C'est là qu'elle sait le mieux ce qu'elle fait, comment le faire... C'est pour ça qu'elle se permet de proposer à Edgar de l'accompagner, parce qu'elle est en confiance absolue. La Jeep garée en bas de chez lui, elle lui envoie un texto. Elle est là. Elle l'attend. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, malgré elle. D'ailleurs, elle se frotte le visage lorsqu'elle s'en rend compte. Non, pas ce sourire, pas maintenant. Ne pas se laisser déconcentrer. Deux battes sur la banquette arrière et le flingue qu'elle a à la ceinture annoncent déjà la couleur de ce qui les attend. Heureusement, les journées se raccourcissent et le ciel rosit déjà un peu. Une fois qu'Ed est monté, elle démarre la voiture, direction le théâtre. « Prêt pour une petite aventure alors ? » dit-elle avec un sourire, allumant une cigarette en roulant avant de poser une main sur la cuisse d'Eddie. Ou Bobby, pour ce soir du moins. Il ne l'a probablement jamais vue aussi confiante. Mis à part quand elle deale. Et encore, là c'est différent. Son regard est assuré et un léger sourire accroché au coin de ses lèvres.

Tu termines de te préparer. T'enfiles ton sweat noir à capuche, une vieille paire de pompe, un jean foncé. Tu décroches ta montre de luxe de ton poignet, et la pose sur la commode. T'es prêt, et ton cœur tambourine dans ta poitrine à mesure que les minutes passent. Ton portable bipe et fébrile, tu regardes le message de Vesta qui s'affiche. Tu souris démesurément avant de te ruer dans l'entrée pour enfiler ton cuir par dessus ton sweat. Joe remue de la queue et jappe en pensant que c'est l'heure de la promenade, mais tu le grondes doucement en lui tapotant la tête avant de claquer la porte derrière toi. Merde. Tu ne sais pas vers quoi tu vas, mais t'es tout excité. Pour la première fois depuis des jours, tu sens ton cœur bien vivant qui tambourine dans ta poitrine. La Jeep est garée sur le trottoir, et tu t'y engouffres en vitesse, comme si tu avais déjà fait quelque chose de mal. T'es vraiment con. Une fois installé, tu te tournes vers Vesta qui a déjà redémarré. Une clope au bec, une main nonchalante sur le volant, elle te lance un regard complice et un sourire à faire chavirer des cœurs. Elle brille et semble en joie. Comme toi. Ca fait bien longtemps que tu n'as pas souris comme ça, et ça tire sur les zygomatiques. «Tu parles d'une aventure ! J'ai l'impression d'être un gangster ! » . C'est normal de balancer ça en souriant ? En tout cas c'est ce que tu fais. Tu prends la main qu'elle pose sur ta cuisse entre tes paumes tremblantes. «J'suis excité comme une puce, c'est normal ?». Tu rigoles parce qu'à ses yeux, dans une telle situation, tu dois passer pour un jeune puceau. Alors que la voiture prend de la vitesse, tu ouvres la fenêtre pour sentir la brise du soir ébouriffer tes bouclettes. «Dis moi Fenice, j'peux savoir pour le compte de qui on bosse ce soir ?» . t'as répété son nom de code toute l'aprem pour te l'approprier et ne pas passer pour un tocard le moment venu.

Vesta a un petit sourire en voyant l'excitation d'Edgar. Ce visage d'enfant qu'il pouvait avoir dans ces moments là la faisait fondre. Mais ce n'était pas le moment de se ramollir et de s'attendrir. Elle devait être concentrée pour faire les choses correctement. Elle caressa la cuisse d'Ed avec un petit clin d'oeil. « C'est normal d'être excité, t'inquiète... » dit-elle avec un petit rire amusé. Elle roulait avec assurance, à un rythme soutenu mais pas trop vite histoire de ne pas se faire arrêter avant d'arriver.  « Une amie qui se fait harceler à son travail par ses collègues... Elle est gentille et innocente comme pas deux alors je veux leur faire un petit coup de flippe histoire qu'ils lui foutent la paix. Tu vois le genre ? » dit-elle avec un sourire. Elle ralentit en approchant du théâtre. « On est deux et pas très grands du coup, y a moyen qu'ils fassent un peu les malins... C'est là que ça devient excitant. J'ai une batte pour toi mais si tu préfères y aller au poing si y a provoc, tu décides. Si jamais ça déraille, que tu sens que t'es en danger, ou qu'ils sont en train de te maîtriser, tu gueules "Fire" ok ? J'ai une arme à feu, je la sortirai si besoin, même pas besoin de tirer, ça calme tout le monde très rapidement.  » expliqua-t-elle. Elle donna aussi quelques indications sur les endroits où frapper pour créer de la douleur mais éviter tout dégât mortel. Elle ne voulait pas qu'Ed ait la mort de quelqu'un sur les mains, il était trop innocent pour ça. Elle parlait de tout ça avec une extrême normalité, tout en se garant devant une allée sombre et piétonne qui donnait sur la sortie du staff du théâtre. Elle se rendait compte en expliquant que c'était ce qu'il avait demandé, qu'elle lui apprenne à se battre. Cela lui donna le sourire et une sensation douce, comme un chocolat chaud. Elle pinça un peu les lèvres avec un sourire. « Et si on en arrive là, je verrai comment tu te bats et je saurai quoi t'apprendre après... » Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier de la voiture et caressa à nouveau la cuisse d'Ed avec son pouce et un petit sourire. « Tu te sens de la faire cette petite mission ? » dit-elle en plongeant son regard dans le sien. C'était si facile de s'y perdre, merde.

Le décor de la ville s'assombrit à mesure que la lumière décline. Vesta roule avec assurance jusqu'à la destination de la mission, qu'elle t'explique brièvement.  «Ouais, j'vois le genre. En fait, c'est carrément une bonne action ce qu'on fait ce soir J'ai hâte de faire flipper ces tocards». Tu supportes pas les sales types qui essayent d'intimider des demoiselles, que ce soit au boulot ou ailleurs. Savoir pour quelle raison tu fais ça ce soir, ça te motive encore plus. Au delà de ça, tu regardes même Vesta avec fierté. Elle n'a pas peur, elle est courageuse, et elle est prête à tout pour ses amis. «on t'a déjà dit que t'étais une fille bien ?». Elle te sourit avec tendresse, mais reprend vite les explications. T'écoute attentivement les conseils qu'elle te donne, ouvrant grand la bouche quand elle évoque une arme à feu. «Putain, elle est sur toi là ?! et ce sont de vraies balles ? ». Ca fait quelques années que tu es aux Etats Unis, et pourtant, tu t'habitues toujours pas aux armes à feu, au fait que les gens puissent s'en procurer et s'en servir. Du coup, tu détailles Vesta de haut en bas pour trouver la cachette de l'emplacement du flingue. Tu le dis pas, mais t'es impressionné, et tes yeux en soucoupes te trahissent. «Pour le reste, ouais, je prendrais la batte, comme dans les films. Mais ok, je la lacherais pour te montrer mon super crochet du droit, si besoin» tu lui lances un petit clin d'œil en faisant ton malin. Tu as déjà frappé, tu penses pouvoir te débrouiller même si tu n'es vraiment pas un pro. «Tu vois, tu vas finir par me les donner, ces cous de bagarre.» Et pourtant, il y a quelques semaines de cela, c'était mal barré. Tu avais lancé cette demande comme une bouteille à la mer, espérant ne jamais t'éloigner trop de Vesta. Aujourd'hui, ton souhait était exaucé, puisque vous étiez assis l'un à côté de l'autre dans cette voiture, excités comme des gosses, plus complices que jamais. Pourtant, ton cœur brisé était le prix à payer pour cette complicité retrouvée. Et à cette pensée, ton sourire s'affaissa. «Ouais. Je m'en sens capable. T'es là si j'ai besoin de toute façon.». La voiture ralentit jusqu'à se garer derrière un bâtiment que tu connais bien... Tu es déjà venu voir une amie ici. La chercher en sortant du boulot. « Hé mais je connais cet endroit ! J'ai ma pote Cleo qui bosse là !»

Une fille bien ? Vesta tique légèrement. Elle n'a jamais entendu ces termes pour la décrire - pas parce que personne ne l'a jamais pensé mais probablement parce que ce n'était pas le genre de choses qu'on se disait à l'intérieur d'un gang. Elle a donc un petit rire, mélange de gêne et de gratitude. Elle ne savait pas si elle avait envie d'être quelqu'un de bien mais venant de lui, c'était doux... Elle lui sourit. « Venant de toi, ça me fait plaisir... » dit-elle avant de continuer la route. Un sourire tendre et attendri sur les lèvres qui se transforme en rire quand il demande si ce sont de vrais balles. « Bah oui p'tit coeur, c'est des vraies balles.. » dit-elle avec un rire comme si la question était totalement absurde. Elle releva sa veste et montra l'arme qui était callée dans son dos à sa ceinture. Du temps des tailles basses, elle aurait du mettre l'arme dans la boîte à gants mais avec les tailles extrêment hautes des slims qu'on pouvait trouver, elle pouvait garder son arme sur elle, même assise en voiture. Elle se gara et observait la ruelle lorsque son ami la sortit de ses pensées en prononçant le prénom de celle pour qui ils venaient. « T'as dit Cleo ? Mais... c'est pour elle qu'on vient. C'est ses collègues qui l'emmerdent. » dit-elle avec un demi-sourire, encore complètement surprise par ce concours de circonstances étonnant. En même temps tant mieux, comme ça il ferait sa première mission avec un investissement personnel en jeu, son amie, ça permettait de calmer les accès de culpabilité. Elle regarda l'heure et s'alluma une cigarette avant de sortir de la caisse, une batte à la main. Elle vérifia que la fausse plaque était bien mise sur sa voiture - ce serait con qu'un des employés note la plaque quand ils se barrent. La clope au bord des lèvres, elle repose sa batte sur son épaule et avant bras sur la poignée. Elle sourit à Ed. La ruelle est encore vide mais le remue-ménage à l'intérieur annonce que la sortie est imminente. Alors que la porte s'ouvre, Vesta souffle sa fumée dans le faisceau lumineux d'un lampadaire. Ne jamais négliger la mise en scène, elle était pour beaucoup dans ce genre d'intimidation.

Son rire résonne dans la bagnole quand elle se moque gentiment de toi et de ton air naïf. Tu fais la moue, en regardant le flingue qu'elle sort de sa cachette en relevant sa veste : « Ca va ça va... C'est mes débuts en tant que gangster, j'suis encore un peu impressionnable.» . Tu plisses la bouche en une grimace boudeuse, ce qui ne fait qu'accentuer son rire. Vous discuter sérieusement de ce qui va se passer ensuite, quelques conseils par ci et quelques blagues par là, avant d'arriver à l'arrière d'un théâtre. Que tu connais bien. Cleo bosse ici, et quand tu fais la remarque à Vesta, sa réaction confirme tes soupçons : « Mais naaan, sérieusement ?!.» T'ouvre la bouche, mi choqué mi révolté. «Ces petits cons, on va les fumer.». Une rage sourde commence à monter en toi, que tu t'empresses de calmer. Vesta est d'un calme olympien, et elle sait ce qu'elle fait, dont tu cales sa respiration sur la sienne en sortant de la voiture. Tu prends ta batte à l'arrière de la caisse, avant de la rejoindre et de t'adosser à la portière, les bras croisés, la batte collée à ta cuisse. Tu sens ton coeur qui tambourine dans ta poitrine, et quand tu vois Vesta t'adresser un petit sourire, tu déglutis. T'as un peu les jetons, mais t'es surtout terriblement excité. T'entends des éclats de voix et des bruits de pas dans la réserve, tu penses que le moment de la confrontation approche, et tu n'as aucune idée de comment cela va se passer. T'ajustes ta capuche sur ta tête, et c'est à ce moment là que la porte s'ouvre à la volée et que plusieurs individus sortent sur le parking, hilares, apparemment occupés à rire aux blagues de l'un d'entre eux. Ils ne vous voient pas tout de suite, mais au bout de quelques secondes, un mec tapote l'épaule de l'autre en vous montrant du doigt, Vesta et toi. Tu l'entends demander à son collègue "C'est quoi ça ?!" alors que les autres cessent peu à peu de ricaner derrière, pour vous regarder à leur tour. Pour l'instant, pas de peur ni de défi dans leurs regards. Juste de la perplexité. Ils ne savent pas encore pourquoi vous êtes là et toi tu t'occupes de les compter, pour voir à combien tu vas avoir envie de foutre une grosse droite. Tu prends ta batte dans une main et commence à la claquer dans ton autre main, te relevant doucement de contre la portière. T'as envie de montrer que tu es sur de toi. Comme Veste, occupée à fumer délicieusement sa clope à tes côtés.  

Vesta le regarde avec tendresse lorsqu'il s'avoue encore impressionnable. Pendant une seconde, elle a peur qu'elle l'embarque dans un truc pour lequel il n'est pas prêt. Ce n'est pas parce qu'elle est qui elle est à 22 ans qu'il faut qu'il soit aussi dur et aussi solide.... Il ne l'était pas tant que ça. Elle le regarda un instant pendant qu'il observait la ruelle et secoua la tête pour essayer de revenir à l'instant présent. Pourquoi elle faisait ça ? Si il lui arrivait quelque chose à cause d'elle, elle ne se le pardonnerait jamais. Le fait qu'ils connaissaient tous les deux Cleo, le hasard et la surprise passèrent au second plan de son inquiétude. « Fais attention à toi... » dit-elle en glissant sa main dans la nuque d'Eddie, passant son pouce à la naissance de ses cheveux et venant poser son front contre le sien. Un instant de communion. Elle faisait ça avec ses membres les plus proches dans son gang à LA, comme si ça pouvait les mettre en phase l'un avec l'autre, plus à l'écoute. Elle sentait son souffle contre ses lèvres et recula son visage avec difficulté.  « On est parti... » dit-elle avec un sourire en sortant de la voiture. Son coeur lui aussi disait "on est reparti..." mais il ne parlait pas de ce petit casse. Ses mains tremblaient légèrement et elle resserra plusieurs fois ses doigts sur sa batte, pour se reconcentrer.

Lorsque les hommes sortirent, Vesta releva la tête et toqua légèrement le bout de sa batte contre le mur. Le bois contre la pierre résonnait dans la ruelle si étroite qu'elle offrait le parfait écho à ce son. Elle adorait faire ça, cela lui rappelait l'entrée du Bear Jew dans Inglourious Basterds. « On nous a appelé pour une histoire de harcèlement... C'est pas joli joli d'embêter les filles. » dit-elle d'un voix forte, s'imposant dans l'espace, en jetant sa cigarette d'un geste précis en leur direction. Les gars se regardaient sans comprendre, ce qui avait le don de mettre la colombienne en rage. C'était le comble du machisme, en faire qu'à sa tête et même lorsqu'on l'accusait, ne pas savoir de quoi on parle. "Qu'est-ce que tu veux connasse ?" Vesta eut un rire, sincère, ce qui rendait cette situation d'autant plus terrifiante. « Oh mon petit lapin... Tu vas regretter d'avoir dit ça. » dit-elle avec un sourire en prenant de l'élan avant de balancer sa batte contre son bras qui se brisa dans un craquement terrible suivi d'un rugissement.  « C'est de la part de Cleo. »

Vesta pose son front contre le tien et te mets en garde. Tu fermes les yeux un instant, respire profondément, et la regarde avant de sortir de la voiture. "Toi aussi. Ne joue pas trop l'effrontée". Tu ne peux t'empêcher de sourire à ces mots, et d'avoir hâte de la voir comme ça. Dans son élément. Tu rentres un peu plus dans sa vie, dans ses habitudes, dans son intimité, et toi qui n'y croyais plus, ça te réjouis. T'as aussi l'impression d'être à un tournant de ton histoire à toi, et si pour te trouver tu dois casser des genoux à tour de bras, allons y.

Rapidement, le silence de la nuit tombante fait place au brouhaha d'une sortie de boulot. Les hommes qui sortent se charrient, se marrent, mais déchantent vite en vous voyant. Vesta les provoque un peu, et tu restes silencieux en te demandant comme l'échange va tourner. Quand il insulte Vesta, sans que tu saches d'où ça vient, ton sang ne fait qu'un tour. Rapidement, elle éclate son bras avec la batte et malgré le choc de voir ça, tu veux en rajouter une couche pour l'avoir insultée. Sauf que tu n'as pas le temps de t'approcher de Vesta et du grand type que deux autres s'approchent d'eux pour lui prêter main forte. ils beuglent dans l'arrière cour. "Ca va pas ?! C'est une malade cette pute !"Tes mains te démangent une fois de plus, et tu lâches ta batte en t'approchant d'eux. Le plus petit des quatre, mais le plus trapu, celui qui vient de parler, se tourne vers toi quand tu t'approches bruyamment. Sans même réfléchir, la haine faisait bouillir tes veines, les mains en avant et soufflant un grand coup, tu décoches dans sa tempe un coup de poing qui le met à terre directement. "Et ça c'est pour avoir insulter ma copine." . Le grand con au bras pété continue de pigner de douleur, mais les autres n'en sont que plus remontés. Alors que tu cognais le petit trapu, Vesta est encerclé par les trois mecs qui restent. Cette scène, ça te fait vriller. Tu comprends au fond de toi que la voir menacée, malgré son petit sourire sur le visage, malgré sa confiance, sa détermination, sa foi en elle, et bah ça te fait péter un câble. Littéralement. Tu te mets à hurler et un des trois hommes sursaute et se tourne vers toi. Tu lui sautes à la gorge, et en récupérant ta batte au sol, tu lui frappes plusieurs fois et brutalement dans les genoux. Tu te prends une jolie beigne au passage, tu ne sais pas d'où ça vient, mais t'es sonné et tu sens un goût âcre te couler dans la bouche, tandis que tu te retrouves à genoux, du sang coulant de ton nez sur le bitume.  

Elle est comme une louve qui réagit à l'odeur du sang la Vesta. Elle se démène comme une diablesse, tient les mecs à distance et fait voler sa batte. Même avec trois gars autour d'elle, elle est en contrôle. C'est le bon côté d'avoir une arme à feu sous la main. Elle reste dos au mur ce qui lui donne l'air bloquée mais qui est surtout une occasion pour que personne ne la choppe par derrière et attrape par mégarde son flingue. Mais ça, ça fait vriller son Eddie et elle écarquille les yeux en le voyant se prend un énorme poing. Alors elle aussi, elle vrille et la batte vole avec précision. Son poing vient aussi mettre hors d'état de nuit un gars qui se prend un coup dans la trachée et qui s'enfuit en essayant de reprendre son souffle coupé. Le petit trapu attrape son pote au genou pété et le sort de là. Il ne reste plus que l'armoire à glace qui se tient au-dessus d'Edgar. Sortant son arme, elle le pose contre le dos du gars et fait résonner le cliquetis du mécanisme. « Casse-toi. Maintenant. » dit-elle aussi calmement que son état de rage le permet. Le mec lève les mains, se retourne, semble sous-peser le fait d'encore agir puis finalement dit : "C'est bon vous avez gagné..." Elle opine doucement sans pour autant arrêter de le mettre en joue. « Ca semble évident mais tu te douteras que si t'appelles les flics, t'as un gang entier sur le dos ? Donc tu seras gentil de garder ça pour toi... Allez file. Et fais passer le mot à tes petits copains. » L'homme se recule et rejoint ses potes au trot. Vesta continue à le pointer un moment jusqu'à ce qu'elle les voit monter dans une caisse et démarrer en trombe, probablement direction l'hôpital. Elle sourit et s'accroupit devant son ami.  « Hé toi... » dit-elle avec un petit sourire tendre en regardant sa blessure. « On va rentrer et soigner ça...  » dit-elle tendrement en déposant un baiser sur sa joue intacte. Il est encore plus beau comme ça, avec son petit côté mauvais garçon. Elle caresse ses joues avec douceur avant de glisser une main dans son dos pour l'aider à se relever. « Allez petit coeur... On est parti. » dit-elle en marchant doucement vers la voiture, lui laissant le temps de trouver son équilibre.

Tu pensais réussir à te maîtriser , à garder le contrôle. Tu pensais leur donner une leçon, froidement, de manière détachée. Mais en fait, t'en étais incapable. Peut être parce que tu n'y connais rien, et que tu n'as pas l'expérience qui t'a appris de ne pas prendre ce genre de manœuvre trop à cœur. Mais au fond, tu penses surtout que d'avoir vu Vesta dans une posture de danger, ça a réveillé en toi un instinct protecteur que tu ne soupçonnais pas. Pas envers elle. Cet été, quand tu as appris pour l'agression de ta soeur, t'aurais pu tuer pour elle. De manière générale, pour ta famille, t'as toujours été prêt à tout, et t'as toujours eu ce besoin de protéger. Mais Vesta, si forte, si indépendante, tu ne pensais pas vriller à ce point en la voyant acculée. Pourtant elle maîtrisait. Ca se voyait sur son visage. Son regard déterminé, presque insolent, tenait en joug les trois mecs face à elle. Elle tremblait d'excitation mais pas de peur. Elle était sauvage mais clairement pas hors de contrôle. Alors quand tu te retrouves à terre, du sang coulant dans ta bouche, bien sur qu'elle gère sans toi. Rapidement, les sales types que vous êtes venus intimider se retrouvent maîtrisés. Vesta sort enfin son flingue, mettant un point à toute cette histoire. ils comprennent vite que la fête est finie, qu'ils ne maitrisent plus rien. Alors ça détale dans tous les sens jusqu'à leur voiture qui démarre en trombe. C'est seulement à ce moment là que ta colombienne range son arme. Qu'elle quitte son masque de guerrière pour enfiler celui de maman louve, se penchant sur toi en caressant ta joue "Ca fait un mal de chien putain" que tu lances, en tenant ton nez endolori entre tes mains, essayant de contenir le sang qui goutte sur le sol. Tu t'accroches à la main qu'elle te tend et marche vers la voiture doucement, un peu sonné. Ca palpite dans ta tête, à cause de la douleur, mais surtout de la pression qui retombe d'un coup. Alors que vous reprenez place dans la voiture, et que tu tentes d'attacher ta ceinture sans foutre du sang partout, tu regardes Vesta du coin de l'œil, penaud : "J'suis désolé, je t'ai pas vraiment fait honneur." C'est vrai quoi. Elle est intacte et toi, tout cabossé. Juste parce que tu as perdu la boule pendant un moment. "Mais j'sais pas ce qui m'a pris. J'ai pas du tout aimé les voir te menacer. Pas du tout." Ta voix gronde sur ces derniers mots, en te rappelant leurs mots envers elle, leurs postures d'attaque devant son corps. Ca te serre la gorge. Tu sors un mouchoir de ta poche que tu cales tant bien que mal dans ton nez, et avec l'air d'un parfait idiot, tu te remets à sourire: "Au moins, Cléo sera tranquille maintenant. T'as été formidable, Vesta." Tu l'as jamais admiré autant qu'à cet instant.