brillant minds
→ ft. @Mikke Fitzgerald  
C'est vraiment pas la grande forme pour Mikke, en ce moment. Ça se voit, ça se sent. Et avec ce qu'il m'a dit la veille, le fait qu'il avait quitté Arwen, ça démontrait bien à quel point quelque chose ne tournait pas rond. Je ne suis personne pour juger sa décision de se séparer d'elle, puisque j'ai niqué absolument toutes les relations dans lesquelles j'ai été toute ma vie - parce que Meg est trop égoïste, Meg a probablement peur de s'attacher, aussi. Il veut s'occuper l'esprit et j'ai de quoi l'occuper. A la fin de notre dernier cours de la journée, je dis à Lauren que je vais rester étudier un peu au calme et je finis par me glisser hors du campus en compagnie de Mikke, direction chez lui. Sous le bras, j'ai mon ordinateur avec mes cours mais également toutes les informations que j'ai pu réunir sur mon père et la vie que j'avais au Mexique avant que je ne sois adoptée par maman Flores. La route jusqu'à chez Fitz est assez silencieuse, mais ce qui est pratique avec Mikke, c'est que le silence n'est pas gênant. Si on parle pas, c'est qu'on a rien à dire et c'est parfois mieux comme ça, pas la peine d'en faire toute une histoire, pas la peine que ça soit gênant. Quand on arrive chez lui, je pose mes affaires sur la première table que je trouve. "Bon, j'ai pensé à ce que tu m'as dit hier et t'as raison, faut qu'on définisse à l'avance une date pour partir au Mexique." Parce qu'on risque de plus facilement trouver des infos sur place. "Je me dis qu'on peut déjà y aller sur un week-end, voir ce que ça donne et on y retournera si besoin ?" Au moins sur un week-end, pas besoin de poser des congés ou des absences par rapport à notre stage. Je sors de mon sac un dossier, pas très épais et je le pose, regardant Mikke, "C'est toutes les infos que j'ai actuellement." Et autant dire que y'a pas grand chose. Les papiers d'adoption de la mère Flores, c'est tout. "J'pense qu'on devrait essayer d'avoir des infos en se rapprochant de l'agence d'adoption." Ils risquent de ne pas nous donner des informations comme ça, aussi facilement mais on peut trouver un moyen d'avoir les informations dont on a besoin. Quitte à devoir se faire passer pour un couple qui veut adopter pour avoir un pied dans le système et fouiller du mieux qu'on peut ?

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→ ft. @Mikke Fitzgerald  
Je déteste ça. Je déteste l'idée de mentir à Lauren. On a une relation assez fusionnelle et on se dit tout, d'habitude, mais c'est un truc qui me paralyse, de lui parler de notre passé, de l'adoption. Les seules fois où j'ai abordé le sujet de mon père, elle s'est complètement braquée et je sais qu'elle n'accepterait pas ce que je m'apprête à faire. Or, je dois savoir. J'dois savoir pourquoi il m'a laissé partir, pourquoi il s'est pas battu pour moi. Je souris en coin en voyant Michi nous débouler dessus quand on arrive chez lui et ça me fait toujours rire de voir comment Mikke est avec son chien. Je vois bien qu'il a la tête ailleurs et je pense que n'importe qui dans cette situation voudrait être réconfortante, le prendre dans ses bras ou quelque chose comme ça mais ça n'est pas du tout mon genre et je pense que c'est pour ça qu'on s'entend bien au fond, Mikke et moi. " ouais, carrément ! mieux vaut aller tâter le terrain tranquille d'abord, observer et si tu veux qu'on y retourne plusieurs fois, on le fera. " J'hoche la tête : je ne sais pas si j'aurai les finances d'y aller trop souvent, mais on va se serrer la ceinture, ça en vaudra probablement la peine. Je croise les bras quand il prend les papiers d'adoptions et qu'il lance, " mais qu'est ce qui lui est passé par la tête à cette douce flores d'adopter une... " Mais son regard croise le mien, beaucoup plus sévère, " ... un génie tel que toi. sans le savoir, elle a trouvé l'enfant parfaite ! " Je pouffe de rire et je secoue la tête, "Une enfant parfaite, exactement", que je lui lance avant de m'appuyer sur la table, les deux mains posées à plat en regardant le très mince dossier jeté sur la table par Fitz. " 'va falloir qu'on remplisse ça madame ! " Je souris et je tire une chaise pour m'y installer, m'accoudant à la table en regardant l'homme à côté de moi alors que j'ouvre l'ordinateur et que je lance une nouvelle page word, "Ok, alors on sait que je suis née à Monterrey, au Mexique. Il est écrit dans le dossier que mon père était flic dans cette même ville. Mon nom de famille biologique, c'est Gómez et la mère de Lau est passé par American Adoptions pour l'adoption. J'y suis allée au début du mois et ils ne peuvent me donner que.. bah le dossier que j'ai actuellement, le reste est confidentiel et accessible que par les employés de l'agence d'adoption." Du coup, impossible qu'on mette la main dessus nous, pauvres mortels.

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→ ft. @Mikke Fitzgerald  
En réalité, ça fait des années que je pense à ce moment. Cela fait des années que cette idée me trotte dans la tête, en réalité. Même si Lauren et notre mère sont ma famille, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à la base, j'ai été abandonnée. Abandonnée par un p!ère qui a accepté de céder ses droits parentaux, de me laisser partir dans un autre pays, qui a accepté de ne plus jamais me revoir. Derrière mes airs de fille forte qui arrive à tout encaisser se cache un vrai manque de confiance en moi quand il s'agit d'attachement envers d'autres personnes. Parce que dans mon inconscient, j'ai une peur horrible qu'on m'abandonne. Comme lui m'a abandonné. J'ose espérer qu'en ayant des réponses de la part de mon géniteur, ce problème se réglerait. Je regarde Mikke ouvrir le maigre dossier après mon explication et je soupire doucement alors que je me serre un verre d'eau, et un verre pour lui au passage. " mh. pas fou les éléments qu'on a, MAIS, pas impossible. on va à monterrey, à la marie, on demande si il y a pas un certain Gomez dans le coin déjà ? on peut aussi faire une recherche sur internet. réseaux sociaux, tout ça.. " J'hoche la tête, trempe mes lèvres dans mon verre. "Yes, c'est une bonne idée ça", que je lance avant de regarder devant moi. Perdue dans mes pensées, pendant quelques secondes. Assez pour penser un peu trop, assez pour tout remonte d'un coup. J'sais que ça mettrait mal à l'aise Mikke que j'me mette à chialer, tout comme ça me mettrait mal à l'aise qu'il fasse de même après sa rupture avec Arwen. Alors je ravale tout, me contentant de me racler la gorge en riant un peu jaune, "J'ai l'impression d'être un peu bête, tu sais", que je lui lance dans une sincérité déconcertante. Fini les blagues et les taquineries. "Il m'a abandonné, a jamais essayé de me retrouver ou de prendre de mes nouvelles.. et pourtant, j'ai l'impression de pas savoir qui j'suis si je comprends pas mon passé" Pourtant, j'ai toujours eu la sensation de savoir qui je suis : une femme forte, indépendante, au fort caractère, peut-être un peu trop solitaire et compétitrice aussi. Mais tout est réduit à néant en dehors du boulot, des études, quand j'dois me faire des amis, quand un gars commence à s'attacher à moi. Je sabote tout à cause de ça. C'est ancré en moi et ça me bouffe la vie.

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→ ft. @Mikke Fitzgerald  
Je ne suis pas tellement du genre à montrer mes sentiments, c'est quelque chose que je déteste même, de base. Alors parler de cette manière à Mikke, c'est assez inédit et inhabituel de ma part. Il faut dire que ce sujet me tient particulièrement à coeur et me touche, alors ça n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude de parler. Bien sûr, Lauren est ma soeur. Notre mère, ma mère adoptive est la seule mère que j'ai connu et rien ne changera ça. Mais je reste adoptée. Je sais que mon père est quelque part, qu'il m'a abandonné. Je sais qu'on est une famille, mais j'ai souffert toute ma vie du regard des gens sur notre famille. La petite famille blanche avec une enfant noire - et autant dire que dans le Sud des Etats-Unis, on le remarque encore plus clairement. Ça a forgé ma personnalité, mais ça a aussi créé des blessures. "ça après t'en sais rien... tu sais pas ce qui s'est passé à cette époque. peut-être qu'ils étaient pas en mesure de te garder ? c'était peut-être contre leur gré ton abandon ? t'en sais rien et t'as le droit de vouloir découvrir tout ça, ok ?" Je plisse le nez et mon regard est directement attiré par sa main qui se pose sur la mienne. Un geste probablement normal entre deux personnes normales, mais ça n'est pas quelque chose d'habituel chez moi et je sais que chez lui non plus. Si ce geste qui ne dure que quelques secondes me fait bizarre, il me fait chaud au coeur, aussi. Mais mon réflexe et de lui sourire un peu bizarrement, me raclant la gorge avant de prendre le dossier pour remettre les feuilles dedans. "T'as raison. Et on est les meilleurs de notre promo donc on va gérer.", que je lui lance avec un sourire. Et le travail commence alors, une enquête qui va nous prendre plusieurs semaines.

FIN