Ce rendez-vous a mal commencé, on ne va pas se mentir. La boule de stress qui a commencé à s'immiscer dans mon estomac quand je ne l'ai pas vu sur le bateau, ça a été quelque chose, je ne vais pas mentir. Abusé et maltraité par de nombreux hommes - de diverses manières - je priais vraiment que notre entrevue ne soit pas qu'une croix banale sur son agenda. Quitte à être une croix, autant qu'elle soit belle, colorée, épaisse, histoire de se souvenir qu'elle est particulière. Assise à côté de lui, à l'écouter parler de sa meilleure amie, je sens bien qu'il y a un peu plus que cela. Mais je ne relève pas. Parce que ce n'est pas mon rôle et que je vois bien qu'il ne veut pas aller plus loin sur cette discussion. Je ne souhaite pas que l'on aille fouiller dans mes fêlures alors je ne le ferai pas avec lui. S'il a envie de parler, qu'il le fasse. Et puis, je dois avouer que pour un rendez-vous du type, je n'ai pas très envie de parler d'une autre femme que moi. Peut-être un tantinet égoïste mais être avec lui me fait sortir des réactions que je n'ai jamais eu par le passé. Il a vraiment quelque chose en plus que je ne saurais pas expliqué. Il est beau, intelligent, l'entendre parler de son métier la dernière fois m'a intrigué. Et pour attirer mon attention, dans la situation dans laquelle je suis, il en faut. Mais lui, il y arrive en un claquement de doigts. C'est déstabilisant mais plaisant. Rapidement aux commandes, je le regarde et acquiesce. Je pense qu'il vaut mieux oui… J'en ris légèrement, me retenant de lui raconter la première fois où j'ai du sortir la voiture du garage à l'auto école et si le moniteur n'avait pas été là, je pouvais leur refaire la carrosserie. Je n'ai pas le compas dans l'oeil, loin de là, et je n'ai aucune envie qu'il garde un souvenir catastrophique de mes mains sur le gouvernail. Ah, ce vocabulaire je l'ai, merci Mamma Mia 2. Je le regarde, sourire aux lèvres et lève les yeux au ciel rapidement, plus taquine qu'autre chose. Je ne sais même pas s'il peut le voir. Eh bien, si j'ai le droit alors… Que je souffle en retirant rapidement ma robe, la maillot déjà passé en dessous de cette dernière. Il est tout simple ; un bikini noir qui fait bien son travail pour le peu que je le mets. Je réajuste le tout et me glisse derrière Snow, avant de poser mes bras autour de son cou, me penchant en avant pour que mon corps soit au même niveau que le sien. Je pose mon menton sur son épaule et souffle Alors, explique moi tout, ça fonctionne comment cette chose. Parce que je n'y connais vraiment rien, on ne va pas se mentir. Ça tremble sous mes pieds et on avance doucement. Je regarde droit devant moi et j'apprécie la vue. Que ce soit ses mains sur le gouvernail ou l'océan à perte de vue. C'est magnifique, reposant. Et j'ai hâte de m'y jeter. Là encore, sous ses mains ou dans l'océan, ça me va, je n'ai presque pas de préférence. Je n'ai jamais su faire la différence entre babord et tribord. Que je souffle avant de confier J'ai déjà du mal à faire la différence entre ma droite et ma gauche… Alors les termes maritimes pour me rendre confuse, rien de mieux.

Nous avons perdu assez de temps à discuter de la meilleure amie de Snow et même si j'espère qu'il sait qu'il peut m'en parler, je suis bien contente que nous quittons la marina pour le grand large. Je suis là pour ça, pour profiter de sa présence, apprendre à le connaître et sauter dans l'eau aussi. J'ai envie de faire comme ces filles dans les séries et films que je regarde ; sauter dans l'océan et galérer pour remonter à bords. Il y a toujours un beau garçon dans ce type de scénario et c'est bien ce qu'est Snow. Il est mon beau garçon, celui qui me fait tourner la tête alors que nous n'avons rien fait. Il n'a qu'à poser ses yeux bleus pour me faire vaciller. Je retire ma robe et la pose dans un coin avant de me rapprocher de lui et de le coller quelque peu. Je me sens bien avec lui. Cette proximité ne me semble pas étrange, surjouée, intéressée. Loin de là même. Je lui confie l'un de mes plus gros soucis, la droite et la gauche, une vraie catastrophe et incapable de faire la différence. J'ai même pensé à me faire tatouer un petit G sur la main gauche, histoire de me souvenir de cela, c'est pour dire. Tu peux le dire si tu veux me balancer par dessus bord parce que tu as honte. Que je lance avec un petit sourire charmeur sur le visage. J'espère qu'il ne fera pas cela, j'en serais complètement traumatisée. Mais ce serait mérité. Qui sait, peut-être que je saurais faire la différence après cela. Ses lèvres sur ma joue, je sens ces dernières rougir légèrement. Je pince mes lèvres et le regarde, acquiesçant quand il me demande si je veux un secret. Bien entendu. Aujourd'hui, demain et tous les jours qui suivent, je veux entendre ses secrets. Il n'y connait rien. J'ouvre les yeux en grand et souffle J'ai l'impression d'avoir été trompé sur la marchandise. J'en ris avant de froncer le nez et d'embrasser sa joue à mon tour. Il se tourne complètement vers moi et je me redresse rapidement. L'ambition c'est… excitant. Que je souffle en le regardant de haut en bas. Je n'ai jamais eu trop de retenue. Avoir ma langue dans ma poche et mes yeux qui ne détaillent pas, ça ne me ressemble pas. Tu vas te changer, qu'on aille profiter de l'eau ? Que je demande en me penchant en avant, posant mes mains sur les accoudoirs du siège sur lequel il est assis. Enfin, dans tous les cas, j'y vais. Je souris largement, embrasse ses lèvres chastement et le plante là, à filer pour le ponton et mettre mes petites fesses au soleil. Dépêche toi, il fait super bon ! Que je dis en m'asseyant au bord du bateau, les pieds dans le vide. Je regarde en dessous de moi et de ne rien voir - à savoir pas le fond de l'océan - je frissonne rapidement. Le vide, je n'aime pas franchement cela et les fonds marins encore moins. Pourtant ça me tente. On est sur qu'il n'y a pas de requins dis voir ? Que je demande en me tournant, espérant le voir apparaître.

Ce petit jeu, ces petits mots, ça me fait dérailler complètement. Je sais qu'aujourd'hui, rien ni personne ne viendra nous déranger et qu'on a le temps pour discuter, pour se découvrir un peu plus. Et j'espère qu'il est satisfait de mon humour qui ne va pas forcément bien plus loin que tout cela. Un tout petit peu. Que je souffle en mimant le tout petit peu avec mes doigts. Proche de zéro. L'espace entre mon pouce et mon index est presque inexistant. Il va falloir te rattraper. Et qu'il ne me demande pas comment se rattraper parce que je n'en ai aucune idée. Je pense même que la manière dont je fuis pour aller sur le ponton est juste une astuce pour ne pas lui laisser le temps de répondre et de contre-carrer la chose.

Assise sur le ponton, les pieds dans le vide, le regard sur l'immensité qu'il y a face à nous, j'entends rapidement ses pas se rapprocher de moi. Je ne tourne pas le visage, le sourire sur le visage et je m'attends à ce qu'il s'assoit à mes côtés pour discuter un peu. Au lieu de cela, je vois son corps plonger dans l'océan et je crie de surprise. Snow ! Mais t'es fou ! Et le choc thermique là dedans ? Sans compter ses folies de la veille qui pourraient lui coller une migraine à perdre le fil de ses pensées et de ses instincts de survie. Je me penche en avant et attend de le voir remonter à la surface. Je le regarde et souris légèrement. Mais ça a l'air froid, non ? Que je demande en regardant entre mes jambes les profondeurs de l'océan. On aura aucun soucis pour remonter hein ? Parce que, vraiment, me retrouver au milieu des eaux avec des possibles animaux marins qui pourraient me dévorer… Pas trop mon délire quoi. Je le regarde et souffle Ok, j'arrive. Et parce que je n'ai pas sa grâce, je me redresse, prends un peu d'élan et saute dans l'océan en faisant une bombe. Mon haut de bikini remonte, découvrant ma poitrine et j'essaye de le remettre en place sous l'eau, une main pourtant occupée à me boucher les narines. Je sors la tête de l'eau et éclate de rire Mon dieu mais c'est froiiiiiiiid ! Je ne vais pas mettre longtemps avant d'avoir les lèvres bleues, c'est clair et net. Je nage pour me rapprocher de lui et dis T'es bon nageur ? Parce que je ne vais pas essayer de te couler mais probablement de m'accrocher à toi pour t'embrasser et il va falloir que tu restes à la surface pour nous deux. Ça serait moche quand même, de sombrer maintenant. Vraiment.

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« Un tout petit peu. » Sublime actrice... et ces doigts-là qu'elle me montre pour jauger son degré de déception, putain elle a pour elle toute ma fascination. « Il va falloir te rattraper. » Et bon sang, je le ferai. Pas que pour l'esbroufe de mon bateau, mais aussi et surtout parce que j'ai failli gâcher ce moment en étant con hier soir. En essayant de faire du vide dans mon brouillard. Et elle s'enfuie pour se mettre en maillot, et me laisse a mes piètres réflexions.

Elle me demande de la rejoindre, et ni une, ni deux, en sautant dans l'eau de mes délires mentaux, j'en éteins le feu. « Snow ! Mais t'es fou ! » Je perçois son cri à l'instant où mon corps heurte et pénètre la grande bleue. Et remontant à la surface, je lui dis, de venir avec moi, en lui précisant que dans le pire des cas, elle ne mourra pas. « Mais ça a l'air froid, non ? » Un peu, mais on s'en moque, non ? L'important c'est de profiter de l'instant. « On aura aucun soucis pour remonter hein ? » Elle est jolie, lorsqu'elle s'angoisse. Et l'effet qu'elle me fait, ça me dépasse. Je ne réponds pas, je me contente de la regarder, et en un regard, de la provoquer. Elle souffle, et puis … « Ok, j'arrive. » Je ne peux pas m'empêcher de sourire comme un conquérant, elle abdique, et moi, je me sens foutrement grand.

Et enfin, elle saute, et je rigole à pleins poumons en me gardant à flot, tandis qu'elle remonte à son tour, le maillot sens dessus dessous. « Mon dieu mais c'est froiiiiiiiid ! » Elle articule entre deux rires, ce qui provoque forcément encore un des miens. « T'es bon nageur ? » Je hoche le visage pour approuver, et je lui souffle « Arrête de t'inquiéter. » il ne nous arrivera rien, personne ne va mourir, personne ne sera bouffé, et tout le monde rentrera chez soi en étant juste un peu plus crevé. « Mais si ça peut te rassurer, j'ai fait de la natation. » Et je m'approche un peu plus d'elle, je veux réduire au maximum la distance pour recréer cette proximité du premier soir.

Pieds battants au-dessous de l'eau, me voilà près d'elle, et je lui dis, l'air espiègle « Topless c'est aussi bien. » peut-être que j'abuse un peu, peut-être que je pousse trop loin. Je me risque même à me prendre seulement une giclée d'eau dans la gueule, mais je n'ai pas pu m'empêcher, c'était trop tentant de le préciser. « Si t'as trop froid, on peut toujours remonter. » mais entre deux brassées, j'avance un peu plus – si seulement c'est possible – et surtout mon visage pour embrasser ses lèvres furtivement. Je ne sais pas ce qu'on fait, ni ce qui nous attend, mais il n'est pas si mal ce rencard, finalement.   

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C’est à ce moment là, lorsque Snow saute dans l’océan que nos deux rythmes de vie me volent en plein visage. Il est insouciant, fonce et ne réfléchit pas à deux fois alors que moi, c’est tout le contraire. Je suis là, assise au bord du bateau, à tenter de réfléchir à trois - voire quatre fois - avant de sauter et de le rejoindre. Et si c’est trop froid ? Et si je n’arrive pas à remonter ? Je pense à tout cela alors que lui, il a sauté. Ça pourrait me rebuter mais c’est loin d’être le cas parce que cette folie, c’est ce dont j’ai besoin dans ma vie. Lui, c’est celui dont j’ai besoin dans ma vie. Et plus qu’un besoin, c’est une envie. Parce que je ne pourrais jamais faire sans l’envie, ça c’est clair et net. Et quand je saute dans l’océan, il ne le sait pas et ne s’en rendra probablement jamais compte, mais cela veut dire que j’y vais. L’inconnu, l’expérience, la folie, je l’embrasse à pleine bouche. Lui qui fait de moi cette femme heureuse, joyeuse et prête à sauter pour voir où tout ça peux nous mener. Inquiétude est mon second prénom. Que je souffle en nageant vers lui, grelottant un peu aussi parce que je ne m’attendais pas à un tel choc thermique. C’est donc ça les épaules… Que je lance avec un léger rire, mes yeux glissant sur la partie de son corps que je peux voir. Il s’approche de moi et je me contente donc de battre des pieds pour ne pas couler comme un poids au fond de l’océan. Mon testament est déjà tout prêt mais tout de même. J’aimerais revoir ma famille et voir mes fils grandir. J’y pense, j’y pense. Parce que le tissu est si froid que j’en ai les seins congelés. Que je balance sans aucune gêne ni honte. Parce que je suis comme ça, je ne réfléchis pas forcément et s’il cherche une poupée qui balbutie, pince les lèvres et ne dit pas les choses clairement, autant qu’il sache dans quoi il se lance tout de suite. C’est mieux pour lui et pour moi, ne nous voilons pas la face là dessus. Non non, je suis bien là. Que je souffle entre deux baisers furtifs. Je souris et pose mes mains sur chacune de ses épaules. Mes yeux dans les siens, je m’approche un peu de lui et finis par enrouler mes bras autour de son cou. Je souris et souffle. Bon, pas deux heures non plus. Je ris et l’embrasse tendrement. Rien de furtif pour une fois. Et ce baiser réchauffe mon coeur - et mon corps - comme il faut. Quelle est la chose la plus folle que tu fais fais lors d’un premier rendez-vous ? Parce que moi, c’est clairement ça. Que je souffle. Il va me trouver plan plan et ennuyeuse mais c’est celle que je suis. Je ne mens pas sur la marchandise au moins. Pas le temps pour les déceptions personnelles. Ce qu’il se passe dans ma vie privée sera un sujet abordée sous peu, je n’ai aucun doute là dessus. Pour le moment, je profite de ces moments de douceurs et de folies.

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« Inquiétude est mon second prénom. » Ca c'est quand même vachement con, parce que c'est inconscience, le mien, avec insouciance comme doublon. Et on s'approche l'un de l'autre naturellement, comme deux aimants. Et je lui glisse que je suis plutôt doué pour nager, que justement, elle peut le changer, son second prénom. « C’est donc ça les épaules… » Exactement, et je souris, joue de mes sourcils, bien fièrement. Des années d'entraînement. Alors ça fait toujours plaisir lorsqu'on le remarque, sérieusement.

Mais... Tout de même, au milieu de mes bêtises, il faudrait peut-être que je lui dise... Qu'elle n'a plus de raison de s'inquiéter, pour de bon. Puisque Snow Burns n'a pas prévu de s'éloigner de sa ligne d'horizon. « J’y pense, j’y pense. Parce que le tissu est si froid que j’en ai les seins congelés. » J'en déglutis parce que voilà, je ne peux pas m'empêcher de penser à ses tétons qui doivent, forcément, pointer. Je ne suis qu'un homme, il faut me pardonner. D'ailleurs, je dois mordre ma langue pour ne pas lui en parler, et passer pour un connard obsédé. Et je me contente de l'embrasser, alors que la belle s'accroche à moi, me glissant que ce n'est pas tout de suite qu'on remontera. « Non non, je suis bien là. » Et moi donc, dire que j'ai failli gâcher ça. « Bon, pas deux heures non plus. » Quand elle rit, cette femme, c'est fou ce que ça me fait. Je suis déjà un canard alors qu'on a même pas officialisé. Sa bouche qui retrouve la mienne, ma langue qui va chercher la sienne. L'effet qu'elle me fait, c'est dingue.

Notre étreinte s'arrête, mais je ne nous éloigne pas pour autant, restant à proximité dans cette eau presque pas gelée. « Quelle est la chose la plus folle que tu ais fais lors d’un premier rendez-vous ? Parce que moi, c’est clairement ça. » Je crache un soupir, amusé, parce que je suis un idiot qui vient de penser, qu'un jour, cette fille, je vais l'épouser. Oui, je suis assez impulsif pour le croire alors que ça ne fait que deux fois, que l'on se voit. « Tu crois vraiment que c'est une bonne idée que je te parle des tactiques dont je me sers pour emballer ? » Dans le fond, c'est une façon détournée pour savoir si elle est jalouse, si elle veut un truc sérieux, si on est … sur la même longueur d'onde tous les deux. Parce que pour être honnête, j'ai franchement pas envie de penser aux hommes qui ont pu, avant moi, lui faire sa fête.

« J'suis pas commun. » Sans me vanter, juste un peu certes, mais je lui souffle ici une vérité. « J'ai... » fait trop choses, des bonnes comme des mauvaises idées, j'ai fait tout et parfois pas assez. Le truc c'est que je n'ai pas de limites, et que je m'imagine bien comme un Barney Stinson éclectique. Alors je me décide à citer, un truc que j'ai fait récemment, au milieu de tous mes rencards. « Amené une fille à l'aquarium, nager avec les dauphins. » Mais c'était pour une histoire sans lendemain, je fais juste pour arriver à mes fins. C'était un délire à la con, qui n'a rien à voir avec ce qui se passe ici et maintenant. « Enfin, notre rencard est plus fou. » Parce qu'il me plonge carrément dans le flou. « Bref, on disait quoi déjà sur tes seins ? » parce que je suis plus à l'aise pour parler de ça, mine de rien.

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Je ne peux m'empêcher de le taquiner, de l'embêter un peu pour apprendre à le connaître d'avantage. C'est notre premier rancard et j'ai envie de savoir ce qui est faible ou ne l'est pas. Ce n'est pas que je veuille me caser, fonder une famille et emménager avec lui dans les six semaines mais j'ai envie de savoir où je mets les pieds. Il a l'air fou, ce grain de folie et de peps qui manque clairement à ma vie. Dans ses expressions, ses sourires et son insouciance reflètent une enfance plutôt positive. Si la vie n'avait tenu qu'à un fil à un moment de sa vie, je pense qu'il n'aurait pas plongé de la sorte. Ou alors peut-être que j'ai faux sur toute la ligne. Il y a des âmes meurtries qui ont grandi trop vite et pensent à tout et il y a celles qui veulent tout oublier et rattraper les années volées. Ça serait le comble, tiens, que lui et moi, on soit les mêmes. Mais au lieu de faire des plans sur la comète, ce sont nos lèvres qui se retrouvent, nos langues qui dansent et ma respiration qui augmente doucement. Il faut qu'on s'arrête avant de couler et avant que je n'ai qu'une envie : remonter sur ce bateau et me réchauffer avec lui. Il y a une différence entre emballer et emballer. Que je lance, comme si ma phrase voulait vraiment dire quelque chose. Mais je ne me vois pas dire qu'il y a une différence entre les tactiques pour sauter tout ce qui bouge et celle pour alpaguer une femme qui intéresse vraiment. Je ne suis personne pour juger mais j'ai envie de savoir dans quelle catégorie je me place. J'opterais pour la seconde, sinon il ne se serait pas pointé aujourd'hui. Il serait resté où il était pour se remettre de ses émotions de la vieille et de ses folies de la nuit. Je le regarde, battant toujours des pieds pour ne pas sombrer et je l'écoute. Il a - ? Oui ? A-t-on perdu la connexion ? Wow. Que je lâche, plus épatée par la prouesse de la chose que l'imbécilité de l'action. Parce que ces petits dauphins ont du être complètement perturbés. Tu m'étonnes que c'est plus fou, nous on nage au milieu des requins. Que je balance en gloussant. Des requins, des baleines, des hippocampes, des anguilles, des étoiles de mers. Enfin, je crois, je n'y connais rien en vie sous marine. Qu'ils sont gelés et que si je veux éviter de finir bleue, je vais remonter. J'embrasse furtivement ses lèvres et le quitte pour nager jusqu'à l'échelle et me hisser sur le ponton. Je le regarde quelques secondes et lance Tu viens ? Et comme pour l'inviter, je me mets de dos à lui, ôte mon haut de bikini, jette le tissu à mes pieds et lance Ah la chaleur du soleil est bien plus agréable. Et peut-être que celle de ses bras autour de moi aura encore plus d'effet sur moi.

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« Il y a une différence entre emballer et emballer. » Ah bon ? Je suis désolée Mila, mais faut croire que je ne suis pas doué, pour ce genre de subtilité. Moi, quand j'emballe, j'emballe, c'est tout. Je ne vois pas plus loin, je ne me prends pas le chou. Ce qu'elle ne comprend pas, la petite, c'est qu'avant elle, je ne me donnais pas autant de mal que ça. Que c'est la seule que j'ai vu deux fois, sans lui avoir montrer combien les femmes, je les aime, n'est-ce pas ?

Mais pour éviter les foudres d'une femme qui pourrait être jalouse – ou pas – elle ne montre pas grand chose ma Mila, je lui raconte cette fois, où j'ai amené une fille nager avec des dauphins, et que oui, on est d'accord, ce n'est pas commun. « Wow. » j'en lève les yeux au ciel. Avec un pote, je voudrais me pavaner, avec elle, je me dis que j'aurai du la fermer. Je ne voudrais pas qu'elle croie que je fais moins bien pour elle, ou je ne sais quoi. C'est ce que j'essaie de lui expliquer, quand je lui dis que c'est plus fou, mais je vois pertinemment que je ne m'en sors pas des masses quand elle reprend ; « Tu m'étonnes que c'est plus fou, nous on nage au milieu des requins. » Et euh... c'est mieux ? C'est bien ? Non parce que là, je ne parviens pas à lire en toi.

Dans le fond, vu qu'elle rit, c'est que ça ne doit pas être foutu pour moi. « Qu'ils sont gelés et que si je veux éviter de finir bleue, je vais remonter. » J'en passe une main sur mon visage, ne sachant pas comment le prendre celui là. Baiser furtif sur mes lèvres, avant qu'elle ne remonte sur le True Love, et qu'en un geste, elle me file de la fièvre. « Tu viens ? » Le haut du maillot est retiré, jeté sur le côté. J'en déglutis alors que, comme un chien, je la suis. « Ah la chaleur du soleil est bien plus agréable. » C'est une autre chaleur que je ressens... Et je remonte à mon tour, pour aller la rejoindre.

Serviette en main, je m'essuie les mains, avant de la prendre pour entourer le corps de Mila. Dans son dos, je souffle à son oreille. « Si je n'avais pas foiré le début de ce rendez-vous... » parce que c'est le cas, je me rattraperai, je te le promets. « Tu peux être sûre que tu n'aurais pas eu de problème de température. » Mais là, avec ma gueule de bois... Je suis un gentleman, pas un véritable connard. Et je n'ai pas envie de l'avoir alors que je me souviens à peine de ce que j'ai fait hier soir. « Mais te garder dans mes bras, ça me va. » Tu vois, c'est plus fou que des dauphins, ça.

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