Nouveau pays, nouveau départ. et qui dit nouveau départ loin du domicile, loin du portefeuille bien garni du paternel, impliquait forcément de se démerder débrouiller pour tout dont il n’avait jamais eu à se soucier auparavant. Pour se nourrir, il fallait avoir de quoi payer, et pour trouver de quoi s’enrichir suffisamment, il fallait travailler. Ce boulot à l’hôtel del luna était une bénédiction tombée du ciel. le peu d’expérience qu’il possédait l’avait inquiété quant aux difficultés qu’il rencontrerait lors des processus d’embauche, mais à sa plus grande surprise, les patronnes n’attendaient de leurs employés qu’assiduité, motivation et dévouement, trois éléments que possédait yujin et dont il s’était fièrement vanté en bombant le torse comme un coq, pour prouver qu’on pouvait compter sur sa loyauté. C'est avec entrain que Yujin avait complété ses premières journées en tant que serveur au restaurant de l’hôtel, dont le nom était présentement sur les lèvres de tout le monde en ville, apparemment.

Ses premières journées de formation s’étaient déroulées sans trop d’assiettes cassées, mais aujourd’hui marquait son envol dans la chaîne du restaurant. On comptait sur lui pour bien prendre les commandes et amener celles-ci à bon port, jusqu’à la table des clients. les allers-retours entre l’immense et luxueuse salle à manger et les cuisines étaient fréquents, yujin ne cessait de pousser et repousser les portes, une fois avec les mains vides, l’autre avec des piles d’assiettes sur ses maigres bras qui, étonnamment, tenaient le coup sous leur poids.

La journée de travail s’achevait et l’enfant lumière était chargé de ranger et de nettoyer les tables. Il ne restait plus que lui dans la salle à manger, à passer la serviette sur les tables, à replacer les chaises et à saisir les verres et les assiettes oubliés ici et là. La fatigue se faisait ressentir, lorsqu’il poussa les portes de la cuisine une énième fois pour déposer la vaisselle sale à la plonge. C’est en revenant sur ses pas qu’il entendit une petite souris dans les armoires, alors qu’il n’avait croisé personne sur son chemin. Il leva la tête vers la silhouette qu’il n’avait croisée que de rares fois, comme ils n’étaient pas du même service. C-C'est pas du tout ce que tu crois.. Son regard curieux, mais surtout inquisiteur, passait du garçon au sac de pain. L’air coupable sur son visage, Yujin n’était pas idiot, il comprit ce que le garçon s’apprêtait à faire. Et pourtant, il ne trouva rien d’autre à dire: « Qu’est-ce que tu fais? »


@Anun Nattapong je suis désolée pour la longueur et je m'excuse encore terriblement pour le délai de réponse..