tendre des pièges, ton petit jeu préféré. celui dans lequel tu excelles. fourberie qui te caractérise. c'est un jeu d'enfant pour toi t'attirer tes proies dans un guet apens. vengeance. il n'y a que ça qui t'obsède. avec le temps tu as peaufiné ta méthodologie d'approche. ne pas se faire démasquer. ne laisser aucuns indices à l'adversaire. tout est réglé avec précision, aux millimètres. tes cibles ? pas choisies au hasard. celle pour laquelle tu te déplaces dans cette rue, un peu écarté de l'effervescence de la ville, va faire la chaleureuse rencontre du monstre qui te contrôle. celui qui nourrit ta soif de revanche. le petit voyou va s'en rappeler de cette soirée, de l'erreur fatale qu'il a commis en vendant ces substances illicites à ton alliée, ton amie. mais surtout il doit à son tour ressentir la souffrance qui t'a rongé quand tu as découvert dans quel état s'est retrouvée ton amie et les séquelles qui la bouffent encore aujourd'hui. c'est petit de s'en prendre à petit bandit comme lui mais ta rancœur n'en tient pas compte. tu le rejoins comme convenu, lui faisant miroiter un simple rendez-vous, mais ton objectif : le prendre à partie. un règlement de compte qui commence par des paroles, menaces, mais il se joue de toi, te rit au nez. et toi ça t'énerve, l'orage gronde. et quand il veut s'en fuir, crachant à tes pieds, c'est trop. la limite à ne pas franchir. alors s'il pense s'en sortir comme ça, sans une once de culpabilité il joue avec le feu. prise en main par le col, tu le retiens. un premier coup infligé à sa pommette, sans aucune pitié. tant pis s'il faut avoir recours à la violence pour qu'à son tour il comprenne ce qu'est une destruction. tentative de défense, tu encaisses les coups malgré le sang qui coule de ta lèvre. et dans le malheur de ce bandit, il n'y a personne autour ou presque qui pourrait faire que tu te retiennes.

La nuit était toujours présente, toi qui adorais cette période de la journée. Tu étais comme d’habitude, habillé de ton hoodie sombre, tes écouteurs aux oreilles. Ton couteau frottait contre ta fesse, une sensation que tu appréciais, ça te rendait plus fort et plus confiant, une perfusion de force. Le centre-ville était ton lieu de balade préféré, tu avais laissé elios derrière toi dans son lit. Toi, tu te détendais dans ces rues calmes, croisant quelques fêtards en chemin. Tu étais une ombre éclairée par quelques lampadaires dont quelques-uns étaient éteints. Plutôt dangereux pour certaines demoiselles ivres, Dieu sait sur qui on peut tomber : lui. Ton attention se tourna vers un coin de rue, des bruits de combat. Tu avanças, repensant à ta dernière intervention, tu avais sauvé la vie d’une demoiselle cette nuit-là. Est-ce que ça allait être le cas ce soir ? tu le reconnus de suite en train de frapper : sungjae. Tu soupiras doucement, ayant l’habitude de le voir dans ce genre de situation. « tu vas avoir des ennuis si tu continues » dis-tu en l’observant non loin. Sungjae était capable de s’arrêter, mais il semblait avoir perdu le contrôle tout de même. « je pense que tu l’as assez défiguré » ne m’oblige pas à intervenir. tu l’observais toujours, curieux de savoir ce qu’il pouvait faire… tu sauras intervenir au besoin, avant que ça tourne mal.

cacher dans la pénombre, la nuit reste et restera le moment le plus adéquate pour régler ses comptes. allié de taille pour dissimuler des situations qui mettent en péril la vie si ces guet-apens étaient planifiés de jour. les silhouettes à peine perceptibles, confondues avec la couleur sombre du ciel et les étoiles pas assez éclatantes pour permettre à de possible inconnus de témoigner de ces actes loin d'être les plus doux. le risque il le connait, mais à fleur de peau, c'est pas ça qui le fera reculer quand il n'a qu'une seule chose en tête : vengeance. et c'est bien là tout l'intérêt de tendre un piège à ce voyou dans une rue peu fréquenter. il lui a laissé l'opportunité de s'en sortir sans aucunes égratignures. mais il a tenté de jouer avec le diable. sa victime a du percevoir cette faille dans le regard haineux qu'il lui lançait. se retenir ? impossible. la bête a été titillé et maintenant elle se libère. monstre qui pensait pouvoir se défouler en liberté, sans être dérangé. une première fois, sungjae n'y prête pas attention. trop focalisé à faire souffrir son adversaire. mais quand il est interrompu une deuxième fois il ne peut s'empêcher de répliquer. "mêle toi de tes affaires" qu'il rugit en te toisant du regard. pas plus imbécile que les autres il sait que la situation peut vite dégénérer si tu interviens. il n'en a que faire. "défiguré, mais pas encore détruit comme il a pu la détruire" les coups ne cessent pas, il en paie également les frais en retour. mais il est étouffé, trop étouffé par une rancoeur qu'il ne peut contrôler.

Tu n’aurais jamais pensé tomber sur lui ce soir : sungjae. Le coréen avait bien du mal à se contrôler, tout comme toi quand tu allais trop loin.  Cela faisait bien longtemps que tu n’avais pas dépassé cette limite et tu espérais ne pas le vivre de sitôt. Après tout, tu perdais un contrôle total, pouvant te pousser au meurtre. Tu le savais. Tu étais là à l’observer, tentant de lui entendre raison sans pour autant t’y mêler physiquement. Mais tu te doutais que tu allais devoir le faire, s’il ne voulait pas finir en taule pour coup et blessure menant à la mort de la victime. Bien que tu te doutais déjà que ce n’était peut-être pas une victime. « trop tard, je peux être pris comme complice maintenant que j’ai vu la scène ou pour non-assistance à personne en danger. » tu avais eu des cours de droit plus jeune, bien que tu sois dans la nutrition et non tout ce qui est lié au droit humain. « je pense que tu as assez donné de coup comme ça. Tu vas finir en prison si tu continues » dis-tu d’une voix plus forte. Et c’est là, ta limite. Tu t’approchas et lui attrapa le point pour lui bloquer. « tu l’as assez amoché comme ça, encore quelques coups et il est mort sungjae ! alors maintenant tu reprends contrôle et on se casse » ta voix était dure et ton regard ne poussait pas à la discussion. C’était le moment de se barrer en courant.

il est hors de contrôle, il ne s'arrête plus. la haine le possède. il continue à frapper sans se préoccuper de l'état de son adversaire et des revers qui lui abîment son visage. la bête blessée s'est transformée en monstre. monstre destructeur rongé par la vengeance. il ne prête même plus attention à ce qu'il se passe autour de lui. même si la rue choisie n'était pas des plus fréquentées le risque zéro n'existe pas. son attention est tellement portée sur détruire ce miséreux qu'il ne remarque pas la présence d'un curieux : harlem. obligé de s'interposer pour qu'enfin il détourne sa rage de son adversaire. mais pas assez pour qu'il retrouve son calme. il veut pas qu'on se mêle de ses affaires. ami ou pas ami il prend le risque de payer les frais de son intervention. "si t'as si peur de te faire chopper pourquoi tu viens te mêler de ce qui te regarde pas. casse toi" qu'il grogne alors que du sang coule de sa lèvre. et il repart à frapper. le poing levé, prêt à toucher sa cible mais bloquer net dans son élan. d'un geste brusque, il repousse son ami. la rage qu'il extériorise dans un cri pour faire taire harlem. "il a détruit ma meilleure amie et je devrais le laisser vivre sa vie tranquille ?" répond-t-il en haussant le ton et fronçant les sourcils pour durcir son expression du visage. "qu'il aille pourrir en enfer" crache-t-il en regardant son adversaire au sol avant de lui marcher une dernière fois sur la cheville, et partir, la capuche sur la tête, en donnant un coup d'épaule à son ami.

Observer, c’est tout ce que tu pouvais faire en ce moment.  Regarder Sungjae en train de frapper violemment ce mec, tu ne le connaissais pas celui-là mais tu savais que ça pouvait être dangereux s’il va trop loin. Les flics tournaient pas mal ces derniers temps. Bien sûr, tu aurais pu te barrer mais cela faisait de toi un complice. « nan, trop tard, j’ai tout vu. Je ne sais pas mentir » dis-tu en haussant les épaules doucement. Tu t’étais approché de lui pour contrer son coup, gueulant. Ton regard sombre était toujours tourné vers lui : situation difficile, mais tu n’as pas bronché jusque-là. « c’est un vendeur, si ta meilleure amie a acheté de la drogue c’est parce qu’elle l’a voulu Sungjae ! » dis-tu franchement. Une vérité triste à dire mais totalement réel. Tu levas les yeux au ciel, attrapant ton téléphone pour appeler une ambulance anonymement. Tu choisis de le suivre quand même -dieu sait ce qu’il peut faire dans un état aussi brutal : il était comme toi au fond. « tu as raison d’être en colère mais ça peut clairement avoir un impact sur ta vie. Je doute qu’elle souhaite que tu finisses en taule » dis-tu honnêtement. Tu savais déjà qu’il allait répondre brusquement et heureusement que tu as du contrôle sur toi : ça pourrait mal tourner.