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I LOVE HARVARD
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    sang pour sang (beatriz)
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    Lien du postVen 18 Sep - 23:53
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    @Beatriz Healy - 21 septembre 2020.
    Ce séjour à Boston touchait doucement à sa fin, sans que je ne sois parvenu à prendre une décision sur la place qui m'était, normalement, réservée au conseil d'administration de Williams racing. Un peu naïvement, j'avais cru qu'il serait plus facile de réfléchir à des centaines de kilomètres de mon père, mais travailler de Londres ou de Boston ne changeait absolument rien. Le fait est qu'il n'abandonnerait pas. Il ne s'est pas soudainement souvenu que je suis son fils, qu'il n'est pas en droit de faire exploser mon monde avec une bombe qu'il a lui même placé des années plus tôt. Déterminé à me débarrasser de toutes ces pensées négatives pour le peu de jours qu'il me reste sur le sol américain, j'enfile une tenue de sport et prend la direction du parc en trottinant, la musique à fond dans les tympans. Ça me peine de devoir quitter Dim et Ella, mais il n'y a rien de nouveau ; nos routes ne font que se croiser depuis des années, trop pris dans nos carrière respectives. En soit, qu'on parvienne à se voir si souvent relève déjà du miracle mais je me suis promis de toujours faire de la place dans mon agenda pour les personnes qui me sont le plus chères et pour l'instant, je m'y tiens. Un quart de seconde, laisser ma place à mon père afin de ne pas m'ajouter une dose de travail m'a d'ailleurs traversé l'esprit, mais il en est hors de question. Je refuse de le voir jubiler, assis dans un siège qui me revient. Je refuse surtout de choisir la facilité pour m'octroyer du temps libre, dont je n'ai pas vraiment besoin. J'ai la chance de faire partie de ces rares personnes qui ignorent ce que c'est de trainer les pieds pour se rendre au boulot, même si certains jours sont plus difficiles que d'autres - notamment ces dernières semaines. Le retrait de mon grand père a fait beaucoup parlé, j'ai été débordé. Je chasse définitivement Williams, le conseil, mon père de mon esprit pour ne me concentrer que sur les basses dans mes oreilles, accélérant un peu le rythme dés que j'entre dans Boston Common. A cette heure tardive de la matinée, il y a plus de mères accompagnées de leurs gamins, de collègues qui partagent un café, que de coureurs, ce qui est tout aussi bien.   Au pas de course, je ne m'attarde pas vraiment sur les passants et dépasse une jeune femme dont le visage m'interpelle, mais je suis trop élancé pour m'arrêter à sa hauteur. Je n'ai pas eut le temps d'imprimer ses traits, mais je suis à peu près certain de ne pas me tromper, ce qui suffit à m'arrêter net. " Beatriz? " Dans son dos, je l'interpelle, toujours un peu dans le doute, ce qui ne m'empêche de rebrousser chemin pour la rattraper. Quand j'arrive à ses côtés, un sourire illumine mon visage quand je réalise que je n'ai pas fait erreur - putain de hasard, quand même! " Ça pour une coïncidence! " Je commente et en bon anglais qui se respecte, je lui fais un bref câlin pour la saluer, avant d'adresser un signe de main à la gamine qui l'accompagne.  
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    Lien du postDim 20 Sep - 16:53
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    Cameron, arrête de courir partout ! Je jure que je vais t'acheter ce sac à dos avec une laisse au bout si tu ne te calmes pas trente secondes. Je regarde ma fille avec un regard fort et dur pour qu'elle arrête de me tirer dans tous les sens pour aller plus vite au jardin d'enfant. Infatigable, cette enfant. J'espère qu'Edgar aura vraiment les nerfs accrochés et solides parce qu'il ne risque pas de se poser cinq minutes avec elle. Elle est pleine d'énergie et même si c'est la fin de la matinée et qu'elle devrait être usée des activités faites ce matin, ce n'est pas le cas. Et quand Cami lance Mamie a dit que j'étais pas un chien ! je la regarde en grimaçant. Cette petite est beaucoup trop bavarde et intelligente pour son propre bien. Toutes les mères autour de nous me dévisagent et je grimace doucement. Cameron, quant à elle, a son petit sourire en coin qui dit qu'elle a gagné et qu'elle n'aura pas ce super sac à dos avec un singe en peluche pour cacher le harnais. Eh bah mamie, elle m'embête tu vois. Que je ronchonne en m'abaissant au niveau de ma fille. Mais tu écoutes maman s'il te plait. Et elle se rapproche de moi pour enrouler ses petits bras autour de mon cou. J'embrasse sa joue et la repose. Main dans la main, nous nous dirigeons vers le parc. J'entends mon prénom et tourne le visage pour voir le dos d'un jeune homme en pleine course. Étrange. Je continue le chemin jusqu'à ce qu'il arrive à notre niveau et le choc. Jeremiah. Merde. Jeremiah… Que je souffle alors qu'il me prend dans ses bras. Cami lui rend un signe de mains et tire sur la mienne quand je ne réagis pas. Cameron, Jeremiah. C'est une connaissance à maman, tu sais quand maman est partie en Europe pour aller voir la vraie Tour Eiffel de Paris. Que je dis à ma fille avant de la prendre dans mes bras, comme s'il allait me la voler en pleine rue. Je regarde Jeremiah et un tas de questions me viennent en tête. Les premières ? Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu fais là ? Bienvenue à Boston sinon.
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    Lien du postLun 21 Sep - 15:12
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    Maintenant que Beatriz se trouve devant moi, je me souviens vaguement qu'à l'époque, elle m'avait informé vivre à Boston lorsqu'après un verre de trop, je n'ai pu m'empêcher de mentionner Ella et son départ récent. J'avais d'ailleurs, cet été là, décidé que je détestais cette ville qui m'enlevait toutes les personnes qui m'était chères. D'abord Ross, ensuite Ella et Dim... Qui était le prochain sur la liste ? Au final, j'ai appris à apprécier la ville lors des visites à mes proches, quand bien même je ne comprends toujours pas comment ils peuvent la préférer à la capitale anglaise. Ross, à la limite, a suivi ses études ici... Y a soudé de nouveaux liens. Mais Ella ? Elle pourrait diriger cet empire du fin fond de la Thaïlande, ce serait pareil. Ou presque. C'est peut-être égoïste de la vouloir dans un vol pour Londres à mes côtés. Mon esprit en revient à Beatriz, que je ne suis pas moins surpris de croiser par hasard, même en me souvenant qu'elle vit ici. Je n'ai même pas pensé à elle une seconde, pas même vendredi dernier quand je m'ennuyais profondément. Dommage. Ce n'est surement pas plus mal, puisqu'à l'entente de ses mots, mademoiselle est à présent maman et donc potentiellement mariée. Un bref regard à sa main gauche me confirme l'inverse, ce qui ne veut pas dire qu'elle est disponible pour autant. " Enchanté Cameron " Je lui aurais bien tendu la main pour un petit high five, mais Bea la prend dans ses bras avant que je n'ai pu faire le moindre geste en direction de la petite. " Maman hein ? " Dis-je avec surprise, non sans lui adresser un sourire. Je ne juge pas et suis bien trop nul pour définir l'âge d'un enfant, pour la bonne et simple raison que j'en ai très peu dans mon entourage. La petite semble avoir deux ans, si ce n'est plus, et autant dire que lorsqu'on s'est quitté, Beatriz ne m'a pas donné l'impression d'être prête à se ranger et devenir mère. Après, c'est difficile de juger quand on a pas fait grand chose d'autre que boire, fumer et s'envoyer en l'air. Je ne sais, pour ainsi dire, rien de la jeune femme. " Bien, merci. Et toi? " Je lui retourne la question mais termine de répondre aux siennes avant de lui laisser une chance de parler à nouveau. " Je suis venu rendre visite à mes meilleurs potes, ils vivent sur Boston. " Pour la plupart. Je n'entre pas dans les détails - on ne se connait pas, elle n'en a rien à faire de mes petits tracas avec mon père. " Elle a quel âge cette princesse ? " Je demande en désignant du menton sa fille, curieux de savoir à quelle vitesse les choses ont changés pour elle lorsqu'elle a quitté l'Europe.  
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    Lien du postLun 21 Sep - 22:03
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    Et si Cameron est une vraie pile électrice et a décidé qu'il fallait me tester aujourd'hui, quand elle croise le regard de Jeremiah et sens mon inconfort face au jeune homme, elle retrouve son côté un peu peureuse et sauvage. Bonjour. Qu'elle lui souffle après les vagues présentations que je viens de faire. J'attrape Cameron dans mes bras et elle pose sa tête sur mon épaule. Ça ne lui ressemble pas d'être ainsi, aussi calme et posée alors qu'elle entend très bien les gamins qui crient et qui jouent au loin. Mais je crois que ma petite éponge à sentiments est bien consciente que quelque chose est étrange et que sa maman a besoin d'elle pour ne pas perdre la face. Sans compter que je doute être capable de la surveiller si je discute avec Jem. Je vais avoir la tête partout alors je suis presque heureuse qu'elle reste là, aussi proche de moi. Oui oui, ça va… On allait au parc avant que ça devienne un peu trop fréquenté. Je préfère aussi que Cami joue et court de partout quand le soleil n'est pas à son Zenith. Et puis, ça l'aidera à dormir mieux pour la sieste, oui je crois au père noël. J'acquiesce quand il me dit qu'il est là pour ses meilleurs amis qui vivent sur Boston. Le monde est beaucoup trop petit putain. Même des heures de trajet ne sont rien. Tout le monde a des connaissances partout sur le globe. Complètement fou. Elle a… Et je n'ai pas le temps de finir ma phrase que Cameron se redresse et dit J'ai deux ans et demi ! Je suis une grande fille. Une grande fille qui reste collée à sa maman, ou une maman qui reste collée à sa grande fille. Elle est de mars 2018. Que je dis comme pour lui faire comprendre que c'est sa fille. Je ne veux pas prononcer ces mots devant Cameron de peur qu'elle comprenne ce que ça veut dire. Je redoute plus la réaction de ma fille que celle de son géniteur. Ça te gêne si on s'approche du parc, histoire qu'elle joue un peu ? Que je demande à Jeremiah alors que Cami sourit largement. Et comme à son habitude, elle bat des jambes pour me glisser des bras. Elle attrape la main de Jeremiah et dit Il faut écouter maman sinon elle fait ses gros yeux. et le tire vers le parc de jeu, ce qui m'arrache un sourire et me serre le coeur en même temps. Désolée… Que je souffle alors que je leur emboite le pas.
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    Lien du postLun 21 Sep - 23:35
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    J'ai un sourire attendrit lorsque la petite me répond tout en se blottissant contre sa mère. Elle a déjà tout compris à la vie ; ne pas faire confiance aux inconnus. Pour une raison qui m'est inconnue, les bébés et jeunes gamins ont toujours été attiré par moi, sans que je ne sois pourtant de ceux complètement gaga devant eux. Je n'ai aucune haine envers les enfants, mais j'ai tendance à leur parler comme on s'adresse à des adultes (ou presque). Peut-être qu'ils se foutent juste de ma gueule... C'est une possibilité. Je jette un regard circulaire plus par automatisme que pour réellement vérifier ses dires, lorsque Beatriz me dit qu'elles se dirigeaient au parc avant qu'il ne soit trop peuplé. Je me contente toujours de courir, ici comme à Londres, autant dire que je n'ai aucune idée des heures de fréquentations des adultes qui viennent pour y faire jouer les enfants. " Deux ans et demi ? " Je prends une intonation surprise et lui adresse un large sourire. " Mais t'es super grande dis-moi! " On aime toujours se sentir plus grand qu'on ne l'est quand on est gamins.... avant de pleurer pour retourner en enfance une fois l'âge adulte atteint. Ok, peut-être que je suis un peu plus gaga devant les gosses. J'arque un sourcil à la précision de Bea sur son mois de naissance, sans comprendre immédiatement ce que ça change qu'elle soit de mars ou juin. " Non, du tout. " J'ai à peine le temps de répondre qu'une petite main se glisse déjà dans la mienne pour me trainer vers un coin du parc que j'évite en général. Je lève ma main libre pour observer rapidement l'heure, ne souhaitant pas trop m'attarder non plus. Ça me fait plaisir de croiser Bea, mais il me reste peu de temps à Boston et j'ai une tonne de chose à faire, à commencer par m'assurer que mon meilleur ami ne tombe pas dans la dépression. J'aimerais réussir à passer un moment avec Dim et Thaïs également avant le départ, parce que cette gamine change beaucoup trop vite... et profiter de chaque minute qui m'est offerte avec Ella. Ça va sans dire. " Elle fait ça maman ? " J'ai bien une blague sur le fait qu'elle n'a pas toujours été celle qui distribue les ordres, mais je m'abstiens, même si ça suffit à me faire sourire. Je suis les petits pas de Cameron distrait, faisant rapidement le calcul de sa conception - ça a été encore plus vite que ce que je pensais. Non pas que ça me fasse quoi que ce soit, ce n'est pas comme si nous avions vécut une belle histoire d'amour et que Beatriz s'était jeté dans les bras du prochain venu de suite après son départ. On s'est croisé à trois ou quatre soirées, je ne saurais même plus dire exactement, avons pris notre pied, avant de se quitter en bon terme. Alors que la petite me lâche la main pour courir vers une balançoire supposée représenter un dinosaure (je crois?), je me tourne vers Bea qui nous a suivit de près. " Tu t'es trouvé un beau français sur la route ? " Je demande, lui adressant une oeillade complice. Malgré mon sourire, mon estomac se noue de manière inexplicable. " A quelques semaines près, elle était de moi. " Je ris en secouant la tête, ayant malgré moi besoin qu'elle balaye cette faible (pour ne pas dire inexistante) possibilité du tapis.
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    Lien du postMar 22 Sep - 9:58
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    Ça me retourne d'avoir Jeremiah face à moi. Je ne peux pas mentir. Je ne pensais pas le revoir, jamais. Lui sur son île, moi ici. Il n'y avait aucune chance que nos chemins se recroisent un jour, qu'il apprenne l'existence de Cameron. C'est ce que je me suis dis les premiers mois de ma grossesse et puis quelques temps après l'accouchement. Quand les nuits faisaient deux heures, que les dents faisaient hurler ma petite puce. Je me suis presque résolue à l'idée de le prévenir. Mais ce n'était pas pour les bonnes raisons. Ce n'était pas pour qu'il soit dans la vie de Cameron en tant que père mais plus pour qu'il m'aide, m'épaule et prenne le relais. Alors, à mauvaise intention, je n'ai jamais rien. C'est parce que je mange tous mes légumes ! Hein maman ? Je suis obligée de me calmer, de me recentrer avant de louper un élément important de la conversation entre Cameron et son géniteur. J'acquiesce et embrasse le front de ma fille qui ne reste pas bien sauvage et blottie dans mes bras. Oh non. Si elle semblait un peu perspicace il y a quelques minutes, il vient de lui dire qu'elle était grande alors c'est son nouveau meilleur ami. Au point où elle lui parle de moi et de mon habitude de faire de gros yeux. Pauvre enfant, elle va finir par me faire passer pour un monstre alors qu'elle a tout ce qu'elle veut, cette crapule. Elle file vers la balançoire et je passe devant Jeremiah en disant Non non, pas un français. Que je souffle en allant mettre Cameron sur la balançoire, ne répondant pas à sa deuxième affirmation. Mais je crois que mon sourire en dit beaucoup sur ce que je pense réellement, sur la réalité de la situation et de la relation qui le lit à ma fille. Notre fille. Non, c'est la mienne. Tu veux pas plutôt faire du toboggan mon coeur ? Que je demande et puisque Cameron n'est pas contrariante, elle lève les bras au sol et court vers le toboggan et monte les marches en se tenant de chaque côté de la rembarre. Je reviens près de Jeremiah et m'assois sur le banc. J'ai les yeux rivés sur Cameron et, sans le regarder, je souffle, Je ne me suis pas envoyée en l'air avec toute l'Europe. Juste avec un anglais. Plusieurs fois. Dont certaines fois dans des états… seconds. Que je souffle en tournant le visage vers lui. Alors, ça clique ? Les neurones se sont connectés ? Et on ne dirait pas comme ça, mais les français sont si lourds qu'aucun ne m'a donné envie de quoi que ce soit. Maman ! Je regarde Cameron et lève les pouces. Je te regarde Cami, trop forte ! Allez, encore un tour. Que j'ai les deux mains libres pour faire un massage cardiaque à Jeremiah.
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    Lien du postMar 22 Sep - 22:11
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    Est-ce que je suis le connard qui lui révèle que manger ses légumes ne changera pas grand chose à sa croissance ? C'est tentant, mais ses parents me maudiraient sur dix-sept générations alors je m'abstiens. D'autant plus que si en manger rarement pendant les vingt premières années de ma vie ne m'a pas empêché de grandir, ça n'en reste pas mieux pour la santé de manière générale. Bea m'annonce qu'un mangeur d'escargot ne lui a pas fait cet enfant, avant de s'éloigner pour s'en occuper. Sans m'en rendre compte, je tape nerveusement du pieds et me triture la lèvre inférieure. C'est sa foutue précision, sur le mois de naissance de la gamine, qui me donne le tournis. Pourquoi ce détail si je ne suis pas censé en tirer une quelconque conclusion ? En même temps, une voix me dit de respirer et d'arrêter de sauter à une conclusion aussi absurde. On a pas toujours été prudents, mais j'ose espérer que si j'étais concerné, Beatriz serait d'une manière ou d'une autre entrée en contact pour m'informer. Je recule de quelques pas pour m'asseoir sur un banc avant que mes jambes ne me lâchent et après s'être assuré que la petite joue en toute sécurité, Bea fini par m'y rejoindre. Je ne me suis pas envoyée en l'air avec toute l'Europe. Ça m'est égal, que je pense. La jeune femme ne me doit rien, je ne porte aucun jugement sur... mon coeur rate un battement, mes poumons oublient comme y faire rentrer de l'air. Mes yeux glissent vers elle dans l'incompréhension la plus totale, avant que je me souvienne de respirer. Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres, bien que je ne trouve rien de drôle à sa petite blague, et je secoue la tête négativement. A d'autres. " Tu me fais marcher, n'est-ce-pas? " J'articule, calmement, retrouvant un semblant de sourire qui se transforme en grimace lorsque ma lèvre se met à trembler. Elle se fout forcément de moi, après que j'ai mentionné qu'elle aurait pu être de moi. Il ne peut en être autrement, parce que c'est une putain de mauvaise blague. J'aimerais pouvoir tourner la tête et observer la petite mais mes yeux sont rivés sur la rousse, attendant patiemment qu'elle mette un terme à sa plaisanterie de mauvais gout. Tout dans son expression me jure le contraire, mais je refuse d'y croire. " Non. " Je souffle, comme si cela pouvait changer la réalité. Réalité que je refuse catégoriquement d'accepter. " Beatriz, regarde moi. " Mon ton est plus ferme que je ne le veux. Regarde moi et dis moi ça dans les yeux. Regarde moi et dis moi les choses clairement. Je ne suis pas là pour jouer aux devinettes et l'implore silencieusement d'arrêter cette mascarade. Je veux la voir éclater de rire et se foutre de la gueule de mon teint blafard et ma naïveté. Par pitié.
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    Lien du postVen 25 Sep - 14:29
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    Je ne sais pas comment lui dire. Et putain, je ne comptais pas lui dire. Pourquoi ? Parce que je n'ai besoin de personne pour élever ma fille. Il y a des tas de gens qui tombent enceinte tous les jours, qui ne le disent pas à leur compagnon et continuent leur vie comme si de rien était. Il n'y a pas de drames à faire, pas de conclusions, de gardes, rien. De l'égoïsme pur et simple, aucun doute là dessus, mais je ne me voyais pas le recontacter pour ça. Et s'il avait décidé qu'il était bon d'avorter ? Plutôt mourir. Ou de s'imposer dans nos vies ? Nous n'avons rien en commun et sans le fruit du hasard, ça restait comme ça encore un bon moment. Jusqu'à ce que Cameron pose des questions. Et là, je m'en serais surement voulue comme jamais de l'avoir gardé éloignée de son géniteur si longtemps. Je le regarde et grimace légèrement face à sa première question. Je ne dis rien parce que je ne sais pas quoi dire. Et puis, un bruit capte mon attention et je regarde si Cameron va bien, qu'elle est toujours là entrain de rire et de jouer, aussi vivante qu'il est possible de l'être. Cette gamine, c'est mon bijou et je ne suis pas prête pour tout ce qui va arriver. Je tends la nuque pour la regarder et elle me fait un signe de la main, toute joviale et moi, je lui rends un demi 'coucou' parce que je me sens toute patraque et je sens bien le regard de Jeremiah sur moi. Mon nom complet - que je n'ai pas pour habitude d'entendre - quitte ses lèvres et je m'affaisse comme un soufflé sorti trop vite du four. Je tourne mon corps vers lui et le regarde dans tes yeux. Surprise ? Que je dis avec une grimace. Elle est bien de toi. Enfin, je n'en suis pas sure à 100% mais t'es la seule relation que j'ai eu autour de la conception de Cami. Et je ne crois à l'immaculée conception. Il n'y a que dans la bible que ça existe. Je ne savais pas comment te l'annoncer et avec le temps, je me suis dis que c'était pas bien important. Je ne voulais pas qu'il se sente obligé de quoi que ce soit alors j'ai pris cette décision pour lui et ne l'ai jamais regretté. Qu'est-ce qu'on aurait fait ? Une garde alternée, une pension alimentaire ? On a pas besoin de ça, on en a jamais eu besoin et on en aura jamais besoin. Et putain que ça m'emmerde qu'il soit là, je dois l'admettre. Mais maintenant, il va falloir faire face à tout cela… Chaque acte a ses conséquences et je suis prête à assumer les miennes.
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    Lien du postSam 26 Sep - 11:39
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    Je pense sérieusement à la laisser là, rentrer emballer mes affaires et prendre un vol direct pour Londres en rayant définitivement Boston de ma map-monde. Impossible parce que mes meilleurs amis se trouvent là, mais j’ai besoin de croire, ne fus-ce qu’une seconde, que je peux prétendre que cette conversation n’a pas eut lieu. J’étais juste sorti pour un jogging, j’aurais mieux fait de me contenter de la salle de sport du Copley. Je n’en aurais jamais rien su… Ce qui me dérange tout autant que la vérité, si ce n’est plus. Je fronce les sourcils à son « Surprise », mâchoire contractée alors que mon sang ne fait qu’un tour. Parce qu’elle trouve ça drôle ?! J’agite la tête négativement et ri nerveusement, décrochant enfin les yeux de la jeune femme pour les porter vers la petite qui continue de glisser au toboggan. « T’es sure ou tu ne l’es pas? Il n’y a pas trente-six options Bea! » Je ne peux m’empêcher de me montrer dur et sévère, parce que j’ai besoin d’une réponse qui ne laisse pas de place au doute. Pas de « il n’y a eut que toi mais je n’en suis pas sure »…  Elle me prend vraiment pour un con. Je me retiens de la planter là, avec ses mots qu’elle tourne à sa sauce, mais je ne peux pas m’éloigner en sachant qu’à quelques mètres de nous, c’est peut-être ma fille. « Pas bien important, tu te fous de ma gueule? » Sans pouvoir m’en empêcher, ma voix monte dans les aigües avant de souffler un bon coup pour me forcer à retrouver mon calme, malgré ses révélations qui me donne envie de la secouer dans tous les sens. La petite n’est pas loin et la dernière chose que je désire est d’être un de ces ‘couple’ qui se hurlent dessus au beau milieu de la voix public, invitant tout un chacun à tendre l’oreille par curiosité. « T’as pas emporté par erreur ma chemise, tu parles d’une gamine là! » Elle était repartie avec quelque chose qui ne lui appartenait pas, pas entièrement, et n’avait pas jugé bon de me le faire savoir alors que j’étais aussi concerné qu’elle. Ça me rend dingue. Certes nous n’avions pas partagés plus que quelques nuits, pas toujours très lucides, mais elle n’avait eut aucun de mal à me trouver le lendemain, pour s’envoyer en l’air une dernière fois… Qu’est ce qui l’avait empêché d’en faire autant quand elle avait découvert qu’elle était enceinte, quelques semaines plus tard? L’information est encore trop fraîche pour que j’en réalise son importance et tout ce que j’ai pu rater par sa faute. Je me redresse vivement et fait quelques pas ; j’ai l’impression d’être une bombe à retardement sur le point d’exploser, hors ça ne me ressemble pas. Je réfléchi et puis j’agis. « Je peux l’approcher? » Je ne devrais pas avoir à obtenir une quelconque autorisation pour faire un pas en direction de ma progéniture… mais par sa faute, je ne suis rien d’autre qu’un inconnu. J’arrive à hauteur de Cameron, Bea sur mes pas, et force un pauvre sourire en direction  de la petite tout en lui tendant la main. « Encore une fois princesse? » J’offre pour la faire monter à nouveau au toboggan. Elle s’en est très bien sortie seule jusqu’ici mais peu importe. Sa main dans la mienne, un frisson me parcours tout le corps alors qu’elle arrive au dessus des quatre petites marches et glisse à nouveau, trop fière d’elle. Je le vois. Son sourire, celui de ma mère. Le mien. Ou est-ce mon inconscient qui me joue des tours parce que j’ai besoin de plus que des mots pour y croire?  « Je peux avoir ton numéro? » La question n'en est pas vraiment une. Elle a ma fille, Bea ne peut pas espérer me voir disparaître aussi vite que je ne suis apparu dans leur vie.
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    Lien du postSam 26 Sep - 15:19
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    Bah non, il n'y a pas trente six options ! Mais on ne sait jamais. C'est pas comme si je t'avais volé une mèche de cheveux pour faire un test ADN à sa naissance. Que je souffle, tentant de garder un sourire sur le visage pour que Cameron ne débarque pas dans la minute qui suit. Elle ne peut être que de lui. Ça concorde parfaitement. À l'époque, je me suis triturée le cerveau. Jeremiah, mon ex de Boston, Gabriel. Mais les dates de conception annoncées par mon gynécologue ne concordaient qu'avec l'anglais. Et ça m'a semblé plus facile de ne rien dire. Ce que l'on ne sait pas ne nous fait pas de mal, n'est-ce pas ? Il n'y a que les faux-culs et ceux qui trompent qui disent ça. C'est pas ce que je voulais dire. Et je suis rarement aussi maladroite mais là, je suis prise de cours, ce n'est pas mon environnement habituel alors ça part dans tous les sens. Calme toi Jeremiah. Sinon elle va débarquer dans trente secondes et se coller à moi pour plus me lâcher. Parce que Cameron est très attentive à tout ce qu'il se passe autour d'elle et de moi. On a toujours été comme ça toutes les deux et toujours qu'à deux. Papi, mamie et les tontons, c'est bien différent. Et le pire, là dedans, c'est que je sais très bien pourquoi je n'ai rien dis à l'époque : je ne voulais pas partager, pas que ma fille se retrouve entre deux continents et, de manière tout ce qu'il y a de plus égoïste, j'ai gardé cette grossesse pour moi. De toute façon, je ne suis pas sur que j'aurais réussi à le retrouver. Ou peut-être que si, avec un peu de bonnes volontés. Oui, vas-y. Mais détends toi, sinon elle va se sentir en danger. Ce sont des petites tactiques qu'on apprend aux enfants. Quand ils sentent le danger - ce qu'ils ressentent plus facilement que nous - il faut se replier et crier le plus fort possible pour avertir tout le monde autour. Je les regarde tous les deux et un léger sourire sur le visage, je ressens quelques choses que je n'ai jamais ressenti depuis mon arrivée sur cette planète. Je me sens coupable. Je me rends compte que j'ai fais le plus égoïste des choix à l'époque et que ma fille aurait pu grandir avec un papa qui a l'air déjà prêt à déplacer des montagnes pour elle. Oui bien sûr. Donne moi ton téléphone. Que je souffle en tendant la main. J'attrape le cellulaire déverrouillé et tape mon numéro que j'enregistre rapidement sous 'Beatriz'. Pour ce que ça vaut, je suis désolée d'avoir été égoïste Jeremiah. Que je souffle en regardant Cameron qui glisse sur le toboggan, les bras en l'air. Tu as soif mon coeur ? Que je demande à la petite tête qui m'informe que non et reprend vite la main de Jeremiah pour monter encore plus vite les marches. Pas la tête la première hein. Parce que je la vois déjà tester si - parce qu'il y a un inconnu qu'on a le droit d'apprécier - elle peut dépasser ses limites. Et quand elle ronchonne et se met assise sur les fesses, je ris légèrement. Deux ans et demi et bien trop de caractère. Mon petit chou. Je l'aime. Et notre vie va changer, aucun doute là dessus.
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