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« T'es sérieux ? On va vraiment plonger ?! » Alors qu'on se le dise, je ne suis pas sérieux bien souvent, mais je ne déconne pas là, tout de suite, maintenant. Si je dis qu'on va plonger, c'est assurément qu'on va le faire, et c'est bien pour cette raison que je lui demande si elle sait nager, car si ce n'est pas le cas, on va être un brin dans la merde pour la suite de ce rendez-vous, n'est-ce pas ? « Aurais-tu fait une recherche sur moi avant de m'inviter à ce rendez-vous ? » Un large sourire s'éprend de mon visage, parce que je suis bien heureux d'avoir réussi mon petit effet, et je la regarde, bouche bée, en train de retirer sa robe et j'en ai du mal à avaler. Elle est belle, à se damner. De ce fait, mes propres mouvements sont avortés, trop occupé à la regarder. « J'suis prête ! » Qu'elle m'annonce, et je me décide du coup à terminer ma propre préparation, en décalé d'elle car j'ai été perturbé par ma contemplation.

Alors je m'approche, pour lui attraper la main et lui dire simplement « Allez viens. » que l'on s'approche de l'accès au bassin des poissons mais surtout des dauphins. « Tu n'as pas peur ? » que je souffle alors qu'on s'approche du bord de l'aquarium, si bien que la grande bleue artificielle n'est qu'a quelques centimètres de nous. Et je m'assoie, laissant mes jambes s'enfoncer dans l'eau de moitié. « Tu avais dit « quelque chose de surprenant. »... » que je m'explique en désignant le clapotis de l'eau de mes doigts. « Alors t'as le droit de m'embrasser, juste pour ça. » D'accord, on n’a pas encore croisé les gentils cétacés, mais je le mérite, non, mon petit baiser ?      

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« Non, pas du tout. J'ai hâte. » La vérité, c'est que c'est tout ce que j'aime. Une femme sans peur. Avec un tempérament de feu. Une fille qui n'a pas froid aux yeux. Et Sloane, pour le coup, elle semble les remplir à la perfection, les critères, alors sourire bien content, c'est tout ce qui me reste à faire. Et plonger, forcément.

Une fois en tenue, au bord du bassin, je tente le tout pour le tout… parce que et bien, je trouve quand même – sans être prétentieux – que je m'en sors plutôt bien. J'ai tous les critères du gentleman parfait qui fait rêver. Mais lorsqu'elle s'assoit à côté de moi et qu'elle me répond ça ; « On verra après. Si ça tombe, t'es peut-être un psychopathe qui a prévu de me noyer au fond du bassin. » J'en reste un peu con, parce que je ne m'y attendais pas. « T'es dure en affaire ! » Je gueule presque comme un gamin auquel on aurait retiré son cadeau d'anniversaire préféré.

« Tu as déjà fait de la plongée auparavant ? » Oui madame ! Et je hoche le visage pour approuver, et me laisse glisser à l'intérieur pour de bon. Qu'on se le dise, dans l'eau, je suis un poisson. Élément que je connais. « Je vais pas te noyer. » que je lui précise, en lui faisant signe de venir avec moi. « Et j'ai certainement su nager avant de marcher. » si ça peut la rassurer. Donc, c'est parti, il ne lui reste plus qu'à me rejoindre, enfin pas tout à fait, il y a aussi d'autres invités. Je nage donc sur le côté afin d'aller récupérer, le sifflet dédié. « Prête ? » et ne lui laisse pas le temps de répondre puisque déjà, je souffle afin d'attendre que les deux dauphins du bassin s'approchent de moi.      

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« Faut savoir se faire désirer. » Certes et c’est tout à son honneur, mais dans le fond, moi, je trouvais que c’était mérité, juste un petit baiser. Alors on va juste dire que c’est tant pis, qu’après tout, si je n’avais eu envie que de la traîner dans mon lit, je ne l’aurai certainement pas amené jusqu’ici. Ce qu’il faut qu’elle comprenne, quand même, c’est que je ne sors pas la carte des dauphins à toutes les filles qui me plaisent bien.

Quand elle me demande si j’ai déjà plongé, forcément, je ne peux pas la blâmer, en même temps, ce n’est pas commun d’être dans un bassin avec un inconnu, ou presque, et la demoiselle accède à ma requête au moment où elle me glisse ; « Mmh, ok, je te fais confiance. » et qu’elle laisse son corps entrer dans l’eau, à l’image du mien, et je lui offre un sourire carnassier, aimant le fait qu’aux yeux, elle n’a pas froid, c’est clairement une femme qui peut être pour moi.

Un coup de sifflet et quelques secondes plus tard, ils arrivent les nouveaux participants à ce rencard. Et face à l’expression de Sloane, je me dis que mine de rien, j’ai réussi mon effet, que ça vaut le coup, parfois, de travailler pour les institutions de la ville et d’avoir la capacité à baratiner le monde entier. Ma grande gueule, c’est une chose que je ne troquerais jamais. « Des dauphins ? » Et un rire s’échappe de mes lèvres, non pas moqueur, mais parce que j’aime bien sa voix, son ton et sa saveur. La belle s’interroge comme si elle ne pouvait pas y croire, mais oui, nous sommes bien dans le bassin des dauphins ce soir.

Alors j’attrape sa main, en blaguant « Je me suis dit que c’était mieux que les requins. » moins risqué, tout ça. Plus de chance de finir en un seul morceau, tu vois. En deux brassées, je nous approche, cote à cote, du premier, tapote sur l’eau, en invitant Sloane à faire la même chose que moi, jusqu’à ce que le premier s’approche assez. « N’aies pas peur. » on ne sait jamais, bien qu’ils aient la réputation d’être gentils, un poisson de ce genre, ça peut toujours impressionner. « T’as le droit de le toucher. » je murmure, ma paume entrant en contact avec le rugueux de la peau de l’animal. Ce n’est peut-être pas ma première fois, mais ça reste tout aussi génial.      

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« Sage décision. » Et puisqu’elle rit, qu’elle s’émerveille, je me dis que j’ai vraiment tapé dans le mile avec ce rendez-vous. Même si ça peut sembler un peu fou. Enfin pas qu’un peu, à la vérité, c’est carrément un truc de dingue que j’ai fait pour une fille que je ne connais.

Dans l’eau les dauphins arrivent rapidement, et je la guide pour lui dire de ne pas s’effrayer, car ce serait bête que la peur l’empêche de profiter. Je ne compte pas non plus venir squatter l’aquarium à répétition, enfin, il ne faut juste pas abuser. Les bonnes choses, c’est avec parcimonie qu’il faut les réaliser. Et elle s’approche de l’énorme poisson, et j’en vois toutes ses émotions. « Tu viens officiellement de réaliser l'un de mes rêves d'enfant. » Vous voulez que je vous dise ? J’suis tellement pas un mauvais bougre, et tellement un mec bien, que ce qu’elle vient de prononcer, ça me suffit. Parce que voilà, je ne la connais peut-être pas, mais ces mots-là, ils valent quelque chose de plus grand, un truc dont je ne suis même pas conscient. Et même si ça ne mène à rien, elle et moi, je me dis que ça valait le coup, parce qu’elle se souviendra toujours de moi, comme le mec qui a réalisé son rêve de gosse et ça… Ca, ça vaut peut-être pas une partie de jambe en l’air, parce que je ne suis qu’un homme et bon, je ne suis pas non plus un enfant de cœur. Sauf que ça compte, et c’est pas si mal, n’est-ce pas. « Avec plaisir. » je me contente de prononcer en un sourire. Et je continue de caresser l’animal, avant de m’accrocher à sa nageoire dorsale. Et puisqu’il est entraîné, il comprendre directement ce que j’attends qu’il fasse, il se met à nager, et j’avoue que même pour moi, le côté régressif, je le vois. Petit Snow n’en rêvait peut-être pas, mais il est toujours là, le gosse en moi.      

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Je le sais, que j’ai tapé fort, que l’expérience que je lui offre ce soir, elle vaut aussi bien que de l’or. Ce n’est pas tous les jours qu’on vit un baptême de ce genre. Nager avec des dauphins, retomber en enfance et se sentir tout simplement bien. Jamais je n’aurai pensé qu’un rendez-vous pouvez prendre ce tournant. Mais voilà, à me demander de la surprendre, j’ai vu les choses en grand. Parce que Snow Burns a pour qualité de toujours se comporter en géant.

Alors elle se laisse porter, et les minutes défilent, tous les deux à barbotter en compagnie des cétacés. On profite tout simplement, on ne réfléchit pas, il y a tout qui est simple, voilà ce que je crois. Et la vie, je l’aime beaucoup plus lorsqu’elle est comme ça. Rien ne compte plus que de mettre les choses difficiles de côté de seulement profiter. C'est un leitmotiv dont je ne me passerai jamais. Ma version à moi, d'Hakuna matata.

Et une fois la baignade terminée, je retourne m’assoir sur le rebord pour la regarder. Et lui souffler aussi fier que je puisse l’être. « Alors dis-moi, j’ai réussi ? » A relever ton défi ? A faire que ce rendez-vous marque ton esprit. Que l’on passe oui ou non, ensemble, la nuit. Parce que même si les femmes, je les apprécie, je n’ai jamais forcé personne, et bien que je ne la connais, la sourire, ça me suffit. Un peu connard, un brin bâtard, mais avec les femmes, gentleman assumé qui ne laisse rien au hasard.       

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