pays de merde. été de merde. qu'il ne cesse de répéter en boucle dans sa tête depuis qu'ils se sont posés en corée. ce pays a beau être sa maison, son coeur le porte en dégoût le plus total. l'air de seoul lui fait remonter en lui les pires souvenirs. son âme divague entre colère, dégoût et honte. incapable de se regarder dans le miroir. le message d'eunji qui tourne encore en boucle dans sa tête. s u i c i d e. le mot tabou, le mot qui l'a ébranlé. comment pourrait-il rester à ses côtés alors qu'il est en partie la cause de son mal être. que ses mensonges auraient pu être à l'origine de sa crucifixion. il n'avait pas le droit. couple brisé en plein vol. coup de massue sur sa tête. ce n'est pas qu'une petite amie qu'il a perdu, mais bien la seule personne qui réussissait à lui faire voir le monde en couleurs. aujourd'hui tout était redevenu gris, encore plus dans cette ville maudite à ses yeux. sung n'avait dormi - ou plutôt somnoler - que quelques heures seulement. les insomnies se faisaient plus violentes ces jours-ci. une seule envie aujourd'hui: comater dans cette chambre d'hôtel, s'abrutir devant des jeux vidéos tout en consommant soju et bières à volonté. rien d'autre ne l'intéressait. mais c'était sans compter sur son cher petit frère qui avait eu la charmante idée de trainer son corps aussi mou que celui d'un pantin. il connaissait très bien yeon pour savoir qu'il n'allait pas le lâcher tant qu'il ne serait pas sorti de ces quatre murs. alors plus vite c'était fait, plus vite il aurait l'occasion de se reconfiner. vieux jean, t-shirt informe et changement slip une fois fait, yeon l'avait séquestré dans le premier taxi. loin d'être satisfait de cette excursion, sung ne répondait que par des onomatopées, se contentant de regarder le ciel gris menaçant au travers des vitres. il était loin de se douter que la destination lui transpercerait encore plus le coeur.

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il n'y arrive pas. il n'a plus envie d'avancer. à quoi bon se remettre en selle ? c'est trop en l'espace d'un an seulement. il a essayé de gravir le sommet, de toucher le bonheur du doigts mais tout s'est écroulé si vite. chute désastreuse qui le plonge à nouveau dans les abysses. il s'en fiche de tout, il veut juste qu'on le laisse tranquille, à ronchonner dans son coin. vie de solitude c'est peut être tout ce qu'il mérite malgré son dégoût d'être seul. supplice qu'il s'auto inflige. de toute façon il est guère en état de voir des gens, surtout pas dans cette ville où ne plane que le malheur. toi t'es le seul à avoir réussi à le mettre debout, mais ça c'est juste parce qu'il n'a pas l'envie de se prendre la tête. sung a déjà trop perdu alors si tu venais t'ajouter à cette liste, il ne donnerait pas cher de sa peau. mais il fait pas vraiment d'effort. habillé comme un plouc pour monter dans cette voiture qui les mène on ne sait où. pire, il ne t'adresse quasiment pas la parole, comme si cela lui demander un effort surhumain d'émettre un son. limite il s'endort dans le taxi et c'est ta voix qui le réveille. clignement de paupières, atmosphère tendue. comme un mauvais présage. ouvre la portière et réalise l'endroit. main tremblante qui reste aggripée sur l'ouverture de la porte et tu oses lui dire que t'as eu raison de vous emmener ici. y'a des claques qui se perdent." tu te fous de ma gueule ? " et pour en rajouter une couche, voilà le chauffeur qui fulmine parce qu'il aimerait bien repartir. volcan qui s'agite en lui. à deux doigts de défoncer ce taxi à coup de pieds pour éviter de te frapper toi. enfin dehors sur ses deux jambes, il vacille. envie soudaine de vomir, incapable de regarder l'horizon." ça sert à rien d'être ici. ça ne la ramènera pas. " déglutit à ses mots prononcés à voix haute.

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il n'est pas si fort qu'il n'y parait. sung veut juste qu'on lui foute la paix alors qu'il sait parfaitement qu'avec sa mentalité , il aurait de quoi consulter un psy. maux du coeur qui viennent s'ajouter à ceux présents depuis bien trop longtemps. le jour où il explosera, la déflagration risque de se faire ressentir à de smilliers de kilomètres de là. et comme si ces malheurs n'étaient pas assez compliqués à endurer, il fallait que tu en rajoutes une couche. ton rôle de frère était pourtant celui de le secourir, de le relever lorsque ses ailes ont été coupées. mais non tu le plaquais à terre tel un rugbyman. les pulsions primaires qui remontent à la surface, se contient de ne pas te frapper alors que c'est tout ce que tu mérites pour être aussi immonde. les mots qui sortent difficilement car l'évoquer à voix haute, c'est lui tordre le coeur une fois de plus, le cauchemar qui défilent sous ses yeux. même ton excuse elle est minable. juste vous deux pas comme le jour des funérailles où la comédie avait été savamment orchestrée. suicide maquillée en accident pour éviter que la honte s'abatte sur la famille." ça change rien. " parler dans le vide alors que tout ce qu'il aurait voulu c'était la serrer une dernière fois dans ses bras, sentir son parfum si caractéristique de jasmin. d'un geste rapide de la main il se débarrasse de ton geste qui se voulait affectueux." t'as raison, je ne reviendrais jamais ici. " la terre de ses ancêtres c'est fini, il n'y remettra jamais les pieds. ça ne respire que le malheur." t'as qu'à y aller tout seul si ça te fait plaisir, je vais trouver un bar pour t'attendre. " souiller le peu d'âme qui lui reste.