il était monté dans l'avion l'air complètement hagard, ne sachant pas où ce vol le mènerait. ce n'est qu'après l'annonce du pilote de bord qu'il avait découvert la destination: busan. trop tard pour quitter l'oiseau de fer. corée synonyme de ses origines mais aussi de son plus grand malheur. il maudissait son frère de ne pas lui avoir précisé que la prochaine destination était celle qu'il méprisait le plus au monde. sung n'était pas prêt à y remettre les pieds, à encaisser les souvenirs de plein fouet. souvenirs de la personne qu'il chérissait le plus au monde, souvenir de celle qu'il avait toujours respecté et qui les avait quitté bien trop tôt lui et son frère. et si sung ne dormait quasi plus depuis un an c'est parce qu'il revivait encore trop souvent ce jour où il avait découvert le corps de leur mère sans vie. remettre les pieds en corée était une véritable torture, qui s'ajoutait à sa rupture avec eunji. trois jours qu'il n'avait pas quitter la chambre d'hôtel, passant le plus clair de son temps sur une console vidéo à évacuer la haine et le dégout qu'il ressentait envers lui même. mais extérioriser n'était pas suffisant. rage beaucoup trop intense pour s'en débarrasser de manière si puérile. alors il avait décidé de se tourner vers une méthode plus adulte et typiquement coréenne: l'alcool. le jour était encore levé mais peu importe, sung se faufile dans la première bouche de métro qui le conduirait vers le quartier de suyeong-gu. les minutes se veulent longues sur le quai alors que le géant est impatient. tape frénétiquement du pied, tourne la tête de gauche à droite. ahreum dans son champ de vision, à quelques mètres. et même si elle devrait être synonyme d'interdiction, il ne peut s'y résoudre. elle n'est pas qu'une aventure à ses yeux, encore moins une erreur, mais cette amie précieuse qu'il aurait aimé protéger et surtout garder à ses côtés malgré toute la complexité que cela peut engendrer." ahreum ... " qu'il crie, se faisant ainsi dévisager par autrui. mais la voilà qui part à contre sens. à en croire sa marche rapide, elle semble le fuir comme la peste. soupir d'exaspération." ahreum, fais pas l'enfant. " il s'en fiche si son comportement passe mal, dans la station bondée. déterminé à rattraper la jeune femme, il joue des coudes, certain d'arriver tôt ou tard à son but.

c h a g r i n,, subst. masc.
chance du débutant.

le coeur s’éprend de ce sentiment. c’est bancal, ça fait mal. chagrin d’amour, chagrin de vie ; joli ange, douce enfant, tombe pour plus grand. tombe, ne se relèvera pas. martèle le sol de ses mains, implore le pardon. il ne vient pas, il est parti. le cœur en pleurs.

alors peut-être faut-il disparaître pour de bon ?
effacer ce visage des mémoires, effacer le prénom des pensées ?
sûrement. oui.
(stop)

échouer,, verbe trans.
arriver dans un lieu inattendu puis s’y installer.

alors, peut-être qu’il faut qu’elle s’échoue ahreum. qu’elle disparaisse, loin.
là où elle n’existera plus.

poupée déambulant sans but précis, pour seule compagnie, sa pensée. elle est carnage. mains fourrées dans les poches de son gilet, tête baissée, épaules voûtées. elle n’a plus rien de sa superbe, ahreum — elle est fade, elle est terne, devenue sans couleurs depuis que la vérité a éclaté. depuis que le cœur s’est vu fissuré. les mots blessants sont litanie répétée en sa tête, chanson détestée, pourtant infligée. elle se dit qu’elle la mérité. elle a mérité pour avoir mentit, pour avoir cacher la vérité. pour avoir blessé celle qu’elle s’était promise de ne jamais blesser.

et si.
le visage se relève, les orbes se posent sur les rames. et si ?
ne serait-ce pas mieux ainsi ? les lippes se pincent en une fine ligne. (non, incapable) aussi méchante soit-elle, la vie lui est précieuse et si le pas s’était fait en avant, dix se sont fait en arrière. (lâche) la poitrine qui se soulève, les poumons qui se gonflent de cet air saturé. elle déglutit difficilement ahreum, secoue la tête. imbécile. ça tourne en boucle dans sa tête, c'est le prénom rugisse sur le quai. les sourcils se froncent, relève la tête, cherche du regard jusqu’à lui. celui qu’elle ne veut pas voir, celui qu’elle fuit. et ahreum, elle se détourne, marche, s’éloigne, prie pour qu’il la laisse tranquille, mais l’appel continue et le cœur se serre.

(ne fais pas l’enfant)
et ça la blesse ahreum, la mâchoire qui se contracte et l’arrivée du métro est comme un second souffle, à s’engouffrer à temps, le regard qui cherche une place pour s’y asseoir. passer inaperçu. se recroqueville sur sa place.

le bonheur c'est trop beau pour être vrai. surtout pour lui. et il a été bien dupe de croire quelques instants que la vie lui ferait ce cadeau. les sentiments finissent indéniablement par blessés. pire arme au monde. il est faible sung. il n'a pas su résister au chant de la sirène et il a finit par se mordre la queue à cause de ses mensonges, de ses peurs. il n'a jamais su prendre les bonnes décisions. et sans doute que laisser partir eunji en est une de plus qui s'ajoute à la longue liste de ses méfaits. manque cruel de confiance lorsqu'il est question de rendre une femme heureuse. et il préfère tout abandonner, plutôt que tout gâcher. hors de question de devenir un poison. et quand bien même il s'agit là de sa décision ce n'est pas pour autant que la douleur ne se fait pas ressentir. sung a tout perdu. sung est paumé dans ce pays qui le fait cauchemarder. il n'a qu'une seule idée désormais: l'auto destruction. et ça il sait très bien faire. plan parfaitement échafaudé dans sa tête, et il est presque impatient d'atteindre le point de non retour. mais c'est sans compter sur le destin. ou le karma peu importe. quand ce n'est pas une min qui vient troubler son esprit, l'autre prend la relève. il aurait du continuer son chemin, rester fixé sur son objectif mais non sung est con jusqu'au bout. ou plutôt la colère est trop grande pour l'éviter. il en a marre qu'elle fuit. marre de l'avoir perdue, d'avoir tout perdue. le ton qui monte mais rien n'y fait, elle s'échappe, s'engouffre dans le premier wagon. tout pour l'agacer encore plus. prenant la première porte qui s'ouvre face à lui, il frappe du poing contre cette dernière. remonte le wagon à grandes enjambées, dévisageant tout le monde. elle est là désabusée, assise entre deux petites vieilles. chance pour lui, l'une des places se libère à la prochaine station. et il ne manque pas l'occasion de s'installer à ses côtés, capture sa main dans la sienne. ahreum prisonnière." je t'interdis de partir. " et tant pis si elle n'a pas envie de parler. lui il a besoin de la savoir près d'elle, besoin de la retrouver durant le temps qu'il aura décidé. ça peut être 10 minutes, une heure, une journée. elle ne pourra aller contre ses souhaits.

et il ne suffit que d’un regard croisé, un souffle raté, un cœur malmené
pour que tout revienne en mémoire - les souvenirs se fracassent contre les parois de son esprit à la façon de vagues rugissantes. tout s’oppresse dans sa cage thoracique. et elle fuit ahreum. elle prend peur. prends la solution de facilité ; la gamine fugue, s’éloigne du passé. mais, il s’époumone, il hurle, le passé. ouvre les cicatrices qui prennent trop de temps à se refermer. et c’est dans un des wagons qu’elle pense trouver son repos. s’agrippe aux barres comme à une bouée de sauvetage. le souffle rapide se meurt à la barrière de ses lippes abîmées - n’ose pas se tourner pour le voir encore sur le quai. et quand les portes se referment sur le monde, elle ferme les yeux. meurtrie, soulagée. prends place entre deux personnes ; tête baissée, épaules affaissées alors qu’elle joue nerveusement avec les peaux mortes autour de ses ongles. se fait saigner de nervosité. rabats la capuche sur sa tête, l’identité cachée. elle se veut invisible ahreum —

poupée abandonnée, elle compte les secondes en sa tête, s’empêche de penser. s’empêcher de se demander - prie pour qu’il ai abandonné. elle n’a plus rien à donner ; ses sourires se sont envolés, son cœur a cessé de chanter, sa lumière s’est juste éteinte. lippe inférieure coincée entre ses dents, elle tique, elle gigote sur son siège. espère son arrêt rapidement - mais, à trop se perdre en ses pensées, elle ne remarque pas le changement de passager. mâchoire contractée à la simple odeur de ce parfum — le cœur qui se soulève ; paupières fermées, fait voile sur la réalité jusqu’à ce qu’une main capture la sienne. et elle sursaute ahreum, le palpitant qui dégringole alors qu’elle pose son regard sur le coupable,,

pourquoi,
pourquoi t’es là
pourquoi t’es revenu

❝ libère-moi s’il-te-plais murmure étouffée par la voix qui craque ; les sanglots remontent, acides, le dévisage un instant avant de se détourner - parce qu’elle sait, ahreum. elle sait que son cœur pardonnera. elle sait qu’elle se portera coupable ; elle tire discrètement sur la main, et si le toucher lui était rassurant, il ne l’est plus aujourd’hui. il est brûlant, comme une marque au fer rouge, lui rappelant ses méfaits. ❝ ji-sung, s’il-te-plais

le coupable c'est lui. abruti qui n'a pas su tenir sa promesse de la protéger, de ne jamais l'abandonner quoiqu'il advienne. et quand bien même il s'est retrouvé perdu entre la colère d'eunji, les révélations d'ahreum quant à ses véritables sentiments, il n'aurait pas du flancher. sung a failli envers ses devoirs. sung s'est transformé en un monstre, lui qui a toujours mis un point d'honneur à respecter la gente féminine. se regarder dans le miroir est devenu une épreuve pour le coréen qui renoue avec ses pires démons. le clown ne sourit plus. la peur lui tiraille le ventre. s'il pouvait s'arracher le coeur il le ferait. il ne comprend plus rien aux sentiments qui coulent en lui. sung devenu un étranger y compris pour lui même. voir ahreum s'éloigner physique de lui, l'horrifie. il n'a jamais voulu de ce destin cruel entre eux, bien au contraire. sung il a besoin de sa douceur, de son innocence, de sa fragilité. homme au bord du précipice, il fait tout pour retrouver la jeune femme dans cette rame de métro. pour lui il était hors de question de la perdre une fois de plus. lumière au bout du tunnel lorsque sa silhouette se dessine sous ses yeux et qu'il a enfin la possibilité, après des mois d'attente, de s'approcher près d'elle. et si auparavant, il ne se serait pas permis d'oser un contact sans autorisation préalable, aujourd'hui il ne s'en donnait pas la peine. sung beaucoup trop déterminé à abattre les barrières qu'elle avait érigé sans qu'il n'est le droit de donner son avis. ses mots résonnent tel un supplice. il se sait bourreau et il le regrette amèrement. regard désabusé de la demoiselle qui le transperce. mais il tient bon." jamais. " il refuse de reculer malgré sa main qui s'échappe de la sienne. contact rompu mais il ne rendra pas les armes tant qu'il n'aura pas ce qu'il veut. " eunji ne pourra rien dire. on n'est plus ensemble. " qu'il affirme sèchement non sans douleur. il espère juste que cette triste vérité lui permettra de faire décomplexer la jeune femme." je n'avais pas le droit de t'abandonner. si ça peut t'aider, tu peux me frapper. mais s'il te plait reviens moi. " plus qu'une prière... une lamentation.

et elle supplie l’enfant; voix brisée. elle implore. tire délicatement sur cette main. le coeur pleure les mots, les yeux chantent les maux - il n’y a plus rien de beau. il n’a suffit que de quelques secondes pour que les dernières traces d’espoirs s’échappent de ses doigts emprisonnés par les siens ; douceur envolée dès lors qu’une autre vérité à remplacer la sienne. ahreum, mauvaise. ahreum, menteuse. ahreum. ahreum. passe ses journées à se ressasser les méfaits, passe ses minutes à espérer un jour nouveau, passe ses secondes à réinventer sa vie.

et si. et si ? ((jamais))

rien ne sera plus comme avant, elle ne sera plus jamais comme avant. supplie une deuxième fois, le regard détourné, incapable de poser ses noisettes sur le visage qui hante ses nuits — se sent coupable de respirer le même air que lui. ji-sung, synonyme d’interdit ; fruit défendu. elle déglutit, tire de nouveau, réussit enfin à s’échapper. les bras se croisent contre cette silhouette un peu plus fine. les doigts qui s’agrippent au tissu, le visage qui se relève aux aguets dès qu’il prononce les mots. ceux qui font encore plus mal. les lippes qui tremblent, la culpabilité bouffe le coeur, prend la gorge et elle s’efforce de ne pas laisser couler les larmes sur ses joues. Incapable de prononcer le moindre mot quand bien-même ils se reflètent dans son regard. elle est désolée. du plus profond de son coeur. le visage qui se tourne vers lui, les sourcils se froncent et un triste sourire tord ses lèvres alors qu’elle secoue la tête. ❝ ji-sung … le prénom fait mal ; les poumons qui se gonflent d’air, c’est douloureux. ça oppresse plus que ça n’aide. ❝ stop lâché dans un souffle. ❝ je suis désolée, vraiment parce qu’elle sait ô combien tu l’aimais, ô combien elle était importante. ❝ je n’ai jamais voulu que ça se termine comme ça les yeux qui se baissent, les mains qui tombent sur ses cuisses, lourdes. ❝ mais ça ne change rien, elle reste ton ex, elle reste ma soeur et quand bien-même … tu sais qu’on ne peux pas être amis ((ou plus)) les paupières qui se ferment, elle se déteste, elle se méprise. ❝ tu sais que je n’aime pas la violence … elle ne pourra jamais te détester, elle ne pourra jamais te frapper ; trop douce, trop sensible pour ça. à relever son visage vers le sien. ❝ mais comment te revenir quand je n’ai jamais été tienne ? les mots brûlent de venin, de souffrance, de peine longtemps retenues — perles salées venant couvrir les orbes d’un voile humide. ❝ tu ne m’as pas abandonné … j’ai fuis parce qu’elle était là, la vérité. ahreum a mal géré, ahreum a eu peur.

grand gaillard si facilement meurtri. il s'est essayé aux sentiments mais il s'est cassé les dents. sung ne connait pas grand chose à la douleur physique mais s'il devait imaginer un coup de poignard, ce serait bien ce qu'il ressent depuis des jours. coeur qui saigne sans s'arrêter. pluies diluviennes qui noie son âme. respirer est désormais une épreuve. ne plus être chérit comme auparavant, devenir transparent. alors il comprend désormais pourquoi sa tendre mère a commit l'irréparable. amour rime avec arme fatale. il le savait et pourtant sung a été incapable d'imaginer tous les dommages collatérales, ni que la chute serait terrible. sung qui a emporté la douce ahreum, parce qu'il a tout fait de travers. il n'a pas le droit de lui demander son pardon, de foutre encore plus le bordel dans sa vie. sauf qu'il ne fait jamais rien comme il le faut. les règles il en a toujours eu horreur. et tant pis s'il fonce droit dans le mur. au moins cette fois-ci il ne pourra pas regretter d'avoir essayer de recoller les morceaux. jamais ahreum ne s'est autant braqué envers lui et c'est éprouvant de savoir que désormais il l'effraye plus qu'autre chose. sourcils qui se froncent à ses excuses. c'était à prévoir et sans doute qu'il aurait du plaquer sa main sur ses lèvres pour l'empêcher de dire de telles idioties." ce n'est pas ta faute, ne prends pas ce poids sur toi. " douce poupée qui peut être si cinglante dans ses paroles." t'es vraiment en train de me demander de te sortir de ma vie ? " sauf qu'il peut pas, il veut pas. il n'a jamais voulu d'ailleurs. c'est elle qui l'a contraint, et qui le fait encore maintenant. sang qui pulse dans sa carotide tant ses mots le dégoute, le rende fou. et comme si ce n'était pas assez : le coup fatal. les fautes qui lui reviennent en pleine figure. erreur de ne pas avoir su lire les sentiments de la douce colombe, d'avoir brisé ses espoirs. les mins sont un total mystère pour lui. lèvre qu'il mordille jusqu'au sang." je n'ai jamais voulu te faire souffrir. je suis désolé d'être un abruti de première classe, d'avoir brisé ton coeur. et je sais que c'est trop te demander que de revenir à mes côtés, que c'est malsain et égoïste mais j'ai toujours eu besoin de toi ahreum. " douce ahreum qui a le pouvoir de l'apaiser. remède magique et addictif s'il le faut et il rampera pour la récupérer.

les poumons hurlent, demandent de l’air ; l’impression de suffoquer. la peur au ventre, les mots brûlent, les mots embrasent. demoiselle au cœur à l’agonie. brisée de lui susurrer ces paroles venins pour leurs biens — mensonge hurlant; elle ne peut se résoudre à croiser son regard lorsqu’elle glisse de vouloir disparaître. ahreum, elle n’a jamais abandonné, elle n’a jamais laissé de côté ; préfère se faire victime que bourreau. mais, pour elle, pour lui, pour eunji, elle se doit d’être la méchante. les paupières lourdes, les lèvres tremblantes. ❝ tu sais que j’ai raison sung — murmure secoué par la gorge qui se serre, palpitant serré de le voir essayer de la protéger, de sûrement partagé cette faute que la vie a posé sur leurs épaules. ❝ si je n’avais pas été là — mais elle s’interrompt, impossible pour elle d’émettre la moindre pensée. arrive à un stade où elle ne se voit plus dans les parages. elle déglutit, regard posé sur lui. et les mots font mal. à ouvrir la bouche, mais ça ne vient pas. incapable. muette. elle se mord les lèvres, frémit à cette idée ; et si dans sa tête ça sonnait plus clair, lorsque c’est lui qui peint le tableau, elle panique soudain ahreum. elle secoue la tête, mais c’est si discret, si secret qu’elle doute qu’il l’a remarqué. si d’ordinaire ses paroles sont de roses et de diamant, ils ne sont que balles et couteaux. enfonce le poignard dans le coeur. les orbes brillent, luisent des larmes qu’elle peine à retenir. le regard qui grave, (pour la dernière fois) les traits de son visage. cette façon qu’il a de la regarder, comme s’il pensait sérieusement ce qu’il disait. ce nez froncé, ses lèvres emprisonnées par les dents coupables. ne souffle pas ces mots par dépits, ji-sung le visage qui s’abaisse, la poitrine qui vibre sous le pull trop large. ❝ je sais — passe une main tremblante dans ses cheveux. ❝ je me suis brisée le cœur toute seule — et c’est sûrement, sa plus grande tragédie. d’aimer plus qu’elle ne le devrait, d’aimer les mauvaises personnes. aimer à en souffrir. de s’éprendre d’un seul regard, d’un sourire, d’une note de rire. relève la tête, le regarde. sourire timide sur le bout de ses lèvres, tandis qu’elle lève une main. lente, trop lente. elle est épuisée ahreum. le pouce qui relâche la lèvre emprisonnée, essuie les tâches carmines. ❝ ne te fais pas de mal, s’il-te-plais — à baisser sa main, se rendre compte du geste qu’elle vient de faire. papillonne des paupières avant de se redresser. ❝ je ne sais pas ce que je peux t’apporter sung, regarde ce que j’ai fais — ; elle a laissé l’espoir s’éclater en morceaux.

les douleurs du coeur sont plus insurmontables que les douleurs physiques. il peut pas vraiment comparer. mais s'il lui avait été donné la possibilité de ne rien ressentir dans son palpitant, il aurait de suite signé. depuis sa rupture avec eunji, il avait un poignard dans le coeur et ahreum s'en servait pour agrandir cette plaie déjà profonde. peut être qu'il aurait du faire passer l'amitié avant l'amour mais c'est un abruti de service qui a du mal à construire de véritables et sincères relations sociables. si je n'avais pas été là la phrase de trop, les poings qui se serrent, l'envie de secouer la jeune femme pour lui faire réaliser qu'elle doit arrêter de penser cela, sinon il risque de devenir fou." ne redis plus jamais ça. vraiment. je te l'interdis. " il sait que la confiance et elle ça fait deux. elle serait capable de prendre tout le malheur du monde sur ses frêles épaules mais il ne peut l'accepter, encore moins lorsqu'il est impliqué. et sung il s'ouvre comme jamais il ne le fait, confesse dans un ton faible sa peur qu'elle l'abandonne. et il voit le sentiment de culpabilité qui déborde dans ses yeux rougis. délicatesse de sa main qui vient panser la plaie sur ses lèvres. soupir face à sa requête." tu ne peux pas me demander ça si de ton côté tu ne m'écoutes pas. " chantage. parce que clairement l'envie de se tabasser envahit ne cesse d'envahir son esprit depuis des jours. à deux doigts de passer à l'acte." pourquoi tu doutes toujours de toi ahreum ? pourquoi tu n'arrives pas à comprendre que sans toi, il y avait un vide ? " t'es bête de penser qu'eunji pourrait te remplacer. sung il a besoin de vous deux dans sa vie. une malédiction mais c'est pas nouveau que le coréen se retrouve mêler dans les histoires les plus farfelues qui soient.

et il aura beau essayer de lui faire comprendre ; ahreum, refuse d’entendre. elle refuse de se dire que ce n’est pas de sa faute - quand tout pointe vers elle et ce cœur indomptable. parfois, elle se dit qu’elle aurait dû se taire, qu’elle aurait dû faire semblant, cacher ses sentiments. l’éviter plus longtemps, ou juste. ne rien ressentir. parce qu’elle n’a jamais cherché à convoiter l’amour de sa sœur — une méprise totale qu’elle déteste fortement. elle ne s’aimait pas beaucoup ahreum, elle ne s’aime pas d’avantage quand elle sait que le cœur d’eunji est abîmé à cause d’elle. les orbes qui se relèvent au ton si froid, si teinté de colère et ahreum, elle hausse faiblement les épaules. elle ne le dira pas, mais elle le pense. c’est la vérité, ji-sung les lèvres se pincent tandis qu’elle essuie fébrilement les siennes. ❝ au final, je crois que c’est le plus grand problème hein —  qu’elle marmonne, se détourne de lui. les prunelles posées sur ses mains liées. ❝ on ne s’écoute pas, on se demande des choses impossibles —  elle renifle un peu, passe une main dans ses cheveux. les paupières qui se ferment - parce que c’est comme ça, ça a toujours été comme ça ; confiance si fine qu’elle est presque invisible ; se donne corps et âme pour les autres sans recevoir le moindre regards, aime à en crever quand elle n’est même pas une possibilité. la confiance en soit effritée par les années passées sous les regards serpents d’une mère trop exigeante. ((parce qu’il n’y a rien à aimer)) la cambrure dorsale qui se redresse, s’appuie contre le dossier du banc. ❝ est-ce que t’es sûr de ton choix ji-sung ? —  le visage qui se redresse, se tourne finalement vers lui. ❝ es-tu conscient que de me vouloir dans ta vie, c’est la refusée elle ? es-tu prêt à faire ce choix ? —  parce qu’elle est là, la vérité. il risque de perdre celle qu’il aime juste pour une amitié un peu bancale, pour une fille sans grande importance. ❝ est-ce que t’es prêt à prendre ce risque ? —  ; et les larmes remontent quand elle se pose la question, est-elle prête à dire adieu à sa sœur pour un garçon ? probablement pas ; le choix du sang avant du cœur, quand bien-même les mots ont détruit le cœur. ahreum, elle donnerait tout pour elle et si aujourd’hui, eunji lui demandait de disparaître, elle le ferait.