Tu posais ton portable tandis que tu attendais que ta meilleure amie arrive dans ton lit. T'avais pas tout compris aux messages qu'elle t'avait envoyé. Pourquoi tu ne devais pas lui laisser son téléphone ?? Elle voulait faire une connerie avec ou quoi ?? En même temps tu ne voyais pas trop quel genre de connerie elle pourrait faire avec un portable, hormis peut être envoyer des sms à une personne qu'il ne fallait pas. Ouais, c'était sûrement ça. Il faudrait que tu essaie de lui en parler. Tu t'installais un peu plus confortablement dans ton lit, bien emmitouflé dans le sweat de Neal qui portait son odeur. Tu arrivais mieux à dormir depuis quelques jours grâce à ça et aussi grâce à la présence de Naëlle qui te réconfortait mine de rien. Tu lui étais reconnaissante de t'avoir accompagné sur la route 66 pour cocher l'un des trucs à faire de ta bucket list, tu n'aurais pas pu rêver mieux comme partenaire pour faire ça. Tu étais en train de penser à ça quand la brune est arrivée avec sa bouteille de tequila. Tu lui lançais un sourire avant de te décaler un peu pour lui laisser une place dans le lit à côté de toi. "Hey ma chérie...qu'est-ce qu'il se passe se soir ??" Tu ne savais pas si ça avait à voir avec la mort d'Hélina ou bien si c'était autre chose. Toujours est-il qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas depuis quelques temps, tu le sentais bien, tu connaissais suffisamment la brune pour savoir quand elle allait bien ou non, même si elle essayait de le cacher et là clairement, elle essayait de cacher le fait que tout n'était pas au top dans sa vie. Et tu détestais la voir comme ça. T'avais toujours eu horreur de ça.

Ça faisait quelques jours que je semblais me perdre dans un jeu trop compliqué pour moi, m’entraînant dans une phase effrayante. Je ne savais plus vraiment où j'en étais. M'échapper de Boston était la meilleure idée que j'avais eue et pourtant, plus on s'en rapprochait, plus je craignais de retomber dans cette morosité. Et ce soir, j'avais envie de boire, de me délivrer de tout ce qui me tombe dessus, de faire retomber cette pression qui me saisissait à la gorge un peu plus à chaque minute qui s'écoulait. Et j'avais pas envie d'envoyer des messages que je pouvais regretter sous prétexte d'être bourrée, alors j'avais demandé à Summer de le planquer jusqu'au moment où j'allais tomber de sommeil.
Bouteille de tequila entamée dans la main, cigarette coincée à l'oreille, je venais m'installer près de la brune, avant de lui offrir un léger sourire. « J'me suis un peu perdue, j'crois... C'est compliqué à expliquer, mais... j'sais pas. » essayais-je d'expliquer sans vraiment savoir quoi dire exactement. C'était un tout. Cette nana qui me faisait du bien au moral mais qui allait trop vite, cette colombienne qui intriguait, Helina qui me manquait terriblement, le fait de ne pas savoir comment gérer tout ce flux émotionnel... C'était pourtant vrai, quelque chose clochait chez moi, j'étais devenue complètement paradoxale. Je portais le goulot de la bouteille à mes lèvres pour en boire une longue gorgée, avant de la tendre à la brune à mes côtés. « J'suis pas de super compagnie depuis hier soir, hein ? » plaisantais-je doucement avant de me relever pour aller fumer à la fenêtre, pour ne pas l'empoisonner avec ce nuage de nicotine.

Tu accueillais la jeune femme à côté de toi, attrapant son portable qu'elle t'avais demandé de planquer pour elle histoire qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. Tu demandais alors se qu'il se passait parce que tu étais un peu perdu tu devais l'avouer. Ta meilleure amie te fis un sourire, un sourire qui se voulait rassurant, mais tu savais au fond qu'il n'était pas vrai. Tu regardais ton ami en souriant à ton tour. Naëlle et sa façon d'expliquer les choses...elle savait pas faire, elle avait jamais su, il fallait un décodeur pour la comprendre. Tu pris la bouteille qu'elle te tendait pour en boire un peu pendant qu'elle se levait pour aller fumer un clope un peu plus loin, histoire de ne pas t'empoisonner les poumons. "Ah parce que ça t'arrive d'être de super compagnie des fois ??" Tu laissais échapper un rire suite à ta phrase, évidemment que tu plaisantais. Tu avais toujours aimé la compagnie de la brune, pourtant c'était sa sœur ton amie à la base, mais tu avais finis par préférer Naëlle. Un silence s'installa, la brune fumant sa cigarette et toi observant le liquide à l'intérieur de la bouteille d'alcool. "C'est à cause de se qui est arrivé à Helina que ça va pas ??" Tu savais qu'elle n'en avais presque pas parlé, mais justement, il fallait peut-être qu'elle le fasse pour que ça aille mieux ??

Expliquer mes maux avec des mots, c'était pas franchement un exercice dans lequel j'excellais. J'étais du genre à être de bons conseils pour les autres, à savoir comment ils pourraient gérer leurs crises, mais quand il s'agissait de moi, j'étais plus capable de rien contrôler, je ne savais plus rien, et c'est cette perdition totale qui me mène dans ce foutu merdier ce soir, cette envie de lâcher les vannes, de n'en avoir rien à foutre de ce que je pourrais bien dire ou faire. Je voulais me libérer de ce poids en sachant que mes secrets seraient sans doute bien gardés dans la tête de la brune qui se trouvait à mes côtés. Je lui levais mon majeur avec un sourire en posant mon briquet sur le rebord de la fenêtre, où je posais une demi-fesse en la regardant. « Ose dire le contraire et tu rentreras en stop à Boston. » me moquais-je doucement en soufflant la première bouffée de fumée à l'extérieur. Elle ne passait pas par quatre chemins, et c'était certainement ce dont j'avais besoin. D'être bousculée, ramenée à la réalité. J'haussais les épaules, baissant les yeux. « Ouais, un peu.. Enfin, c'est bizarre. Elle me manque, mais...j'essaie d'avancer. Et quand j'avance de trois pas, j'en fais dix en arrière. C'est con, hein ? » avouais-je avec un léger rire qui vient du nez. « J'ai peur de pouvoir m'engager et d'oublier les moments que j'ai passés avec elle, ou que ce soit mal venu de... de recommencer à vivre normalement. » ajoutais-je en pinçant légèrement mes lèvres avant de regarder dehors.

Tu voyais bien que la brune avait pas vraiment envie de parler. Mais tu voulais pas la laisser dans ses problèmes sans l'aider. Tu essayais donc déjà de détendre un peu l'atmosphère, histoire de pas vous faire trop déprimer ni l'une, ni l'autre. Evidemment, tu te pris un majeur en l'air face à ta remarque et tu souris lorsqu'elle te menaça de te laisser rentrer en stop jusqu'à Boston. Comme si elle était capable de faire quelque chose comme ça. T'étais sûr qu'elle ne pourrait pas. Elle était beaucoup trop protectrice avec toi pour t'abandonner. T'as pris une gorgée de tequila avant de te tourner un peu vers ta meilleure amie. "Si tu essaie de m'abandonner, je te fais ma tête de chien battu pour que tu revienne me chercher." Et immédiatement, après avoir dis ça, tu fis ta tête en question, histoire qu'elle sache de quoi tu parlais. Tu finis par demander si c'était à cause d'Helina que ça n'allait pas, même si t'étais presque certaine que oui. La brune t'expliqua alors et tu lui fis un sourire tendre. "C'est normal qu'elle te manque. Tu l'aimais. Mais d'un côté c'est normal que t'essaie d'avancer. C'est même bien. Et qu'est-ce que tu veux dire quand tu dis que tu fais dix pas en arrière quand t'avance ??" La brune essayait de paraître détachée, mais tu sentais bien qu'elle ne l'était pas tant que ça. Tu te levais alors du lit, la bouteille toujours dans les mains avant de t'avancer jusqu'à elle pour poser ton bras autours de ses épaules. "Hey sweetheart, même si tu retrouve quelqu'un ça n'effacera jamais les souvenirs que tu auras eu avec Helina ok ?? Elle fera toujours partie de toi. Et t'as le droit de revivre normalement tu sais ?? Je suis sûr que c'est ce qu'Helina aurait voulu." Tu lui fis un sourire rassurant avant de finalement poser ta tête sur son épaule en lui tendant la bouteille pour qu'elle en boive un peu.

Même si j'avais envie de parler, si j'avais besoin de viser mon sac, je ne savais pas comment faire. Parce que c'était compliqué de se mettre à nue, parce qu'elle sait que les non-dits, c'était la spécialité des Hoover. Parce qu'on m'a jamais appris à expliquer ce qui n'allait pas, parce qu'on ne m'écoutait pas. Et là qu'on m'écoute, je suis sensée dire quoi ? Tout ce qui me passe par la tête, malgré la complexité des choses ? Essayer de démêler les fils pour arriver au fond du problème ? J'essayais de m'échapper de cette pensée, parce que j'ai pas envie d'être un poids, comme toujours. Je regardais ma meilleure amie qui me faisait sa tête de chien battu, et tout de suite, je me foutais à rire. Parce que personne peut résister à ce regard, quand on y pense, à moins que cette personne n'ait pas de coeur. « T'as d'la chance, j'tiens trop à toi pour te laisser en plan ici. » répondis-je, amusée. Jamais de la vie j'allais abandonner la brune quelque part. C'était pas mon genre du tout, de laisser les gens que j'aime sur le côté, parce que je suis trop protectrice envers eux, d'autant plus envers elle. J'écoutais Summer, je l'entendais me dire ce que je savais déjà, mais c'était quand même bon de l'entendre. Oui, j'aimais Helina. Je l'avais aimée jusqu'à ce que la mort nous sépare tragiquement. Une histoire d'amour digne de PS I Love You, de Ghost et tous ces films à l'eau de rose où l'un des êtres aimés n'est plus et hante l'esprit de celui qui vit encore. J'haussais les épaules. « Bah, j'parle à une nana, ça m'fait du bien tu vois. Elle me fait penser à autre chose, tout ça. Mais quand elle devient entreprenante, ou un truc qui s'en rapproche, je bloque et je deviens froide. Et tu sais que c'est pas moi, ça. » soupirais-je en souriant, alors qu'elle venait m'enlacer et me donner la bouteille. Putain, j'ai jamais autant picolé que ces dernières semaines, pour anesthésier la douleur, combler les blancs, oublier. Ce qu'Helina aurait voulu... « Je sais qu'elle sera toujours là, quelque part en moi. Que j'aurai toujours cette plaie béante ouverte près du coeur, qu'il va falloir beaucoup d'efforts pour pouvoir estomper la profondeur... J'veux pas retomber amoureuse, j'veux juste... redevenir qui j'étais avant tout ça. » avouais-je en buvant une longue gorgée de tequila, en posant ma tête contre elle et en soupirant. « Si seulement c'était pas arrivé, tout ça... »

Faire parler Naëlle ça avait toujours été un truc compliqué, mais heureusement au fil des années t'avais finis par avoir les codes pour y arriver. Et là tu comptais bien la faire parler parce que tu voyais bien que ça n'allais pas. T'allais finir par lui faire ta tête de chien battu si elle continuait à ne rien te dire. Tu savais que cette tête était irrésistible et que personne ne pouvait y résister, alors oui des fois tu en jouais un peu pour obtenir ce que tu voulais mais uniquement pour la bonne cause. Comme par exemple aider ta meilleure amie à déballer son sac. D'ailleurs t'étais contente de l'avoir fait un peu rire. "J'espère bien sinon je rentre en stop et je risque de me faire agresser vu comment je suis canon et tu t'en voudrais après." Tu éclate de rire à ton tour. Et puis finalement, la brune a finis par te dire ce qu'il y avait. Evidemment c'était à cause d'Helina, tu t'en doutais déjà. Et tu comprenais que la brune pouvais être perdu face à tout ça. Tu réfléchis un moment face à ce qu'elle te disais avant de finalement lui répondre : "Hey sweetheart c'est normal. C'est parce qu'il y a une partie de toi qui a envie de profiter, de faire des nouvelles rencontres et tout. Et d'un autre côté il y a une partie de toi qui se dit que c'est trop tôt, que tu peux pas faire ça. C'est tout à fait normal de ressentir ça." Tu la prend dans tes bras pour la serrer contre toi, elle se blottis alors contre toi en t'expliquant se qu'elle veut. Tu souris un peu tristement. Tu comprend plus ou moins se qu'elle ressent. "Tu redeviendra jamais totalement comme avant...mais c'est normal, c'est parce qu'elle a compté pour toi. Mais ça va passer. Un jour, tu passera au dessus de tout ça et tu pourra reprendre ta vie. Et tu fera de nouveau des malheurs auprès de toutes les meufs de Boston." Tu lui embrasse le dessus du crâne avant de passer tes doigts dans ses cheveux. Pendant un instant aucune de vous deux ne parle et puis tu finis par murmurer : "Je sais sweetheart. Mais c'est comme ça. On appel ça la vie. Et ouais...des fois la vie est une pute*" Tu la serre un peu plus fort, tu aimerais l'aider à oublier tout ça mais tu sais pas trop se que tu peux faire pour l'aider.

Non mais écoutez la, la petite Summer ! Elle essaie de me faire culpabiliser d'un truc que je ne ferai jamais, et en plus, elle laisse ses chevilles enfler au sujet de son sex-appeal. Non mais sans déconner, y'en a pas deux comme elles, et elle arrive à me dérider un peu. Parce que c'est plus simple avec elle, d'oublier les tourments, parce que c'est un petit soleil d'été -heureusement qu'elle n'entend pas cette pensée ou elle va me taper-. « Tu comprends mieux pourquoi je vais pas te laisser faire du stop ? J'vais devoir tuer des gens, sinon. » plaisantais-je alors. Le temps entre mon explication et sa réponse semblait particulièrement long, et c'était compréhensible. Non seulement c'était une situation étrange, mais en plus de ça, c'est pas le genre de discussion qu'on s'attend à avoir avant un âge plus avancé. Blottie contre elle, je jouais avec mes doigts sur la peau de son bras, parce que ça m'apaisait un peu, parce que j'en avais peut-être besoin, aussi, de ce contact. « Et c'est quoi, le juste milieu ? C'est quoi le remède pour que j'arrête de torturer mon esprit ? Parce que j'en peux plus, j'suis épuisée là. » soupirais-je longuement. Je ne serai jamais plus comme avant, et c'était sans doute plus effrayant comme ça, finalement. Ne plus jamais retrouver la frivolité, l'insouciance, tout ça. « Faut croire que j'fais déjà des ravages, même dans cet état là. » riais-je de bon coeur. Je souris à son superbe mantra, bien trop vrai. « T'as raison sweetie. La vie est une belle pute*, et on paye le prix fort. » Parce que c'est vraiment une pute de luxe, la vie. Je portais encore une fois cette bouteille à mes lèvres, laissant la tequila brûler ma trachée.

T'es contente de voir que ce que tu dis, même si se sont des bêtises la font sourire un peu. Tu préfère la voir sourire qu'être triste, elle est beaucoup plus jolie comme ça. Tu prend alors une pose exagérée en levant les yeux au ciel. "Oh gosh non...je tiens pas à voir ma meilleure amie en orange, ça va à personne cette couleur. Quoi que je suis sûr qu'elle t'irait bien à toi. Tout te va de toute façon." Ouais ça en était énervant et le pire c'est que la brune ne s'en rendait même pas franchement compte. Elle ne voyait pas à quel point elle était belle et sexy. Des fois t'avais envie de la prendre, de la foutre devant un miroir et de lui dire : "Bordel mais regarde ta toi sérieusement !!" Bref, là n'était pas la question du moment. Tu réfléchissais à sa question tandis qu'elle se blottissait un peu plus contre toi, jouant avec ton bras. Sur le moment tu souris parce que tu la trouvais vraiment adorable comme ça, on aurait dit une enfant. Tu déposais un léger baiser dans son cou pour la rassurer tandis que l'une de tes mains entrelaçait tes doigts aux siens pour la réconforter un peu plus. "Je sais pas quel est le juste milieu sweetheart, mais je sais que tu le trouvera. Et te prend pas trop la tête la dessus, laisse les choses venir naturellement, tu verra ça va aller tout seul." Tu ne savais pas trop si tu étais de bon conseil, mais en tout cas tu essayais. Tu riais alors avec elle lorsqu'elle parlait de faire des ravages, oui, peut importe, elle faisait des ravages tout le temps. Pour un peu t'en serais presque jalouse si tu l'aimais pas autant. Tu lui attrapais alors la bouteille des mains pour en boire un peu avant de la lui rendre. "Non, pas que je n'aime pas notre position hein, mais ça te dis pas qu'on aille continuer cette discussion dans le lit ?? Histoire d'être plus confortable que sur le rebord de la fenêtre." Oui parce que mine de rien tu commençais avoir mal aux fesses assise comme ça.

Si elle savait, la brune, ce secret que je cache depuis quelques semaines. Si elle savait que j'avais foutu un sacré bordel et que j'avais eu la chance de ne pas être seule pour gérer cette crise que j'avais eue. Je secouais la tête avec un faux sourire qui se voulait vrai. « J'suis trop bien foutue pour aller en taule. » plaisantais-je finalement, pour donner le change, pour ne rien faire paraître. Puis, je disais ça, mais j'en pensais pas un mot. Je suis dans une période de ma vie où j'ai perdu toute confiance en moi, en ma capacité à plaire, en ma beauté qui a par le passé ravagé beaucoup de cœurs. Les lèvres de ma meilleure amie venaient se poser dans mon cou et m'arrachaient finalement un léger sourire. C'était rien, juste un signe affectif de sa part, mais ça faisait du bien. Trouver le juste milieu, ça allait être une nouvelle galère à gérer. Je verrais bien ce que l'avenir allait bien pouvoir me réserver. « T'as sans doute raison, ouais. » De toute façon, on était pas devins. On pouvait pas voir ce qui allait se passer, ça enlevait toute la beauté des surprises de la vie. Je me redressais alors à sa proposition de retourner s'installer sur le lit, imaginant que trop bien l'inconfort que la belle subissait. « Allez, viens là. » dis-je en gardant sa main dans la mienne, la relâchant juste avant de me jeter dans son lit.