Encore une journée où je risque certainement de passer mon temps à vadrouiller dans Tokyo en cherchant tous les endroits à voir. Que ce soit pour un touriste, pour un fan de manga etc… Je me dirige vers ma moto de location, l’allume et me rapproche de l’entrée où attendent la plupart des étudiants harvardiens. Je parle quelques minutes avec un pote excité par la compétition qui fait rage durant le Summer Camp. Je décide de partir pour aller vers un endroit que l’on m’a conseillé quand je remarque un visage qui ne m’est pas du tout inconnu.

Sofia. Je ne peux m’empêcher de sourire mielleusement en voyant ce petit bout qui se dénote. Sofia… Le souvenir de tout ce qu’on a vécu remonte. Et une sorte de petit lion en moi ne peut s’empêcher de réagir. J’éteins le moteur de la moto, retire mon casque et part en sa direction. Malheureusement, elle me fait dos et je manque de la rater, et surtout de rater la surprise. J’arrive à glisser ma main sur sa hanche pour la retenir et mes lèvres viennent doucement susurrer à son oreille :

« Je ne pensais pas te revoir ici, Sofia. »

Je lui vole un baiser sur la joue, même si l’envie d’embrasser ses lèvres est très forte. La revoir ravive des choses en moi. Mais je me retiens. Je ne suis pas un animal. Je m’écarte un peu pour ne pas me prendre un coup si jamais elle n’était plus dans le même état d’esprit que moi à son égard. Sait-on jamais…

Une nouvelle journée, et une journée semi-préparée. Comme d'habitude, quelques idées de où aller, et voir en fonction de comment on le sent. J'arrive en bas, rejoins quelques personnes que je connais d'ici et là, qui parlent et ne se décident pas. J'avais pas envie de rentrer dans le débat, peu, en réalité. Un peu fatiguée, et je me demandais si j'allais pas partir seule de mon côté. Je regarde l'heure, le débat fait rage dans ma tête. Si je m'éclipse, on le remarquera peut-être pas ? Je recule de quelques pas, prends à droite et commence à m'échapper, discrètement. Jusqu'à ce qu'une main se glisse sur ma hanche, et je ferme les yeux, penche la tête en arrière, déçue de mon manque cruel de discrétion, mais un message attire mon attention, quelqu'un qui ne faisait pas parti du groupe ; « Je ne pensais pas te revoir ici, Sofia. » et j'ignore qui c'est, jusqu'à ce que mon nom soit prononcé. Sofia. La manière dont s'est amené, la douceur avec laquelle c'est fait. Je sais, je sais qui c'est, et je pensais pas le retrouver ici, au Japon. Un sourire s'affiche sur mes lèvres quand mon visage se tourne et mes bras l'entourent, mon corps sautant limite contre le sien ; "Mars ! Qu'est-ce que tu fais là ?" le sourire qui ne trahie pas la joie de le voir ; "Me dit rien, tu viens me sauver, c'est ça ?" parce qu'il a toujours été celui qui me sauvait, qui prenait mes fautes au boulot, qui prenait le blâme, qui se fait renvoyer. Pourquoi déroger à la règle ? Après tout, tous les héros n'ont pas de cape.

Quand son regard rencontre le mien, je ne peux cacher les étincelles dans mon regard. Mon sourire s’étend jusqu’à mes oreilles. Oui, je suis heureux de la revoir. Je réceptionne même avec plaisir la demoiselle lorsqu’elle vient contre moi, mes bras l’entourent sans la lâcher. J’ignore les regards autour de nous, j’ai envie de profiter de ce petit moment agréable. Ce n’est pas tous les jours comme ça. Je lâche un petit rire : « Et bien, moi aussi je profite du Summer Camp. Enfin, à ma façon, tu me connais. » Je lui fais un petit clin d’œil. Je glisse ma main dans sa chevelure brune, continuant à la détailler. Elle me demande si je la sauve. Mon sourcil droit se dresse, amusé : « Je ne sais pas vraiment si c’est un sauvetage ou un enlèvement… » je pose doucement mon front contre le sien sans rompre un seul instant l’espace entre nous. Je ne cache pas flirter avec Sofia. Ça a toujours été ainsi et là, sans aucunes chaines, je ne me prive pas de son attention, de sa proximité. « Mais tu viens avec moi aujourd’hui… Le refus est prohibé… » je m’éloigne à contre-cœur de Sofia et prend sa main dans la mienne. Je l’attire jusqu’à ma moto et sort le second casque sous la selle du conducteur. J’enfourche la bécane et lui lance un petit regard provocateur : « A moins que tu as trop la frousse de monter ? » Ce serait dommage…

« Et bien, moi aussi je profite du Summer Camp. Enfin, à ma façon, tu me connais. » J'acquiesce en riant, on est sur les mêmes longueurs d'ondes, à croire qu'on veut profiter de notre Summer Camp de la même façon. Il glisse sa main dans mes cheveux et je sais qu'il y a de l'attirance, je sais qu'on s'attire, dur de le démentir. « Je ne sais pas vraiment si c’est un sauvetage ou un enlèvement… » je souris en me mordant la lèvre, mes yeux ne quittant pas les siens. Qu'est-ce que tu me propose, encore ? Un peu de ta folie dans laquelle m'embarquer ? « Mais tu viens avec moi aujourd’hui… Le refus est prohibé… » je garde sa main et le suis, comme une enfant prête pour la prochaine surprise, jusqu'à sa moto, que je suppose louée. J'attrape le casque en souriant, hésitant tout de même un peu. « A moins que tu as trop la frousse de monter ? » Fait non de la tête et met le casque ; "Mais interdit de te moquer quand j'retirerai ce truc !" et monte à l'arrière, entourant mes bras autour de lui, grattant tendrement son ventre de mes ongles légèrement, comme pour ne pas briser le contact ; "Tu m'emmène où ?" parce que crois moi, je te suivrai partout.

Mon attirance pour Sofia est tout aussi vive qu’avant. Mais le contexte est différent : nous sommes au japon, ça fait un moment et on n’a pas vraiment vécu autre chose que notre flirt au travail. C’est pour cela que je reste sur la retenue, en plus du fait que je respecte l’intimité de Sofia. Mais ça ne m’empêche pas de la provoquer et de la « kidnapper », si on peut dire ça comme ça. Fort heureusement pour moi, elle me suit. Lorsque j’enfourche la moto, j’espère grandement qu’elle va me suivre. Sa réponse positive m’emplit d’un sentiment heureux. Et qui ne manque pas de me faire rire : « Dans ce cas, il faudra me pardonner d’avance. » je la taquine et lui lance un petit clin d’œil. Bien sûr que je vais lui dire quelque chose mais seulement parce que j’aime sentir qu’elle réagit à ce que je dis.

D’ailleurs, moi aussi je réagis à sa présence et je tente de prendre sur moi pour cacher le plaisir de l’avoir aussi près de moi. Je me penche vers elle, répondant à son interrogation : « A vrai dire, j’en sais trop rien… hmmm... » J’enclenche le moteur et reporte mon attention sur la jeune femme : « Je pensais qu’on pourrait profiter de la plage… Si tu es pressée, on a la baie d’Odaiba mais on ne peut pas se baigner dedans…  si on fait une heure de route, on peut se retrouver sur une petite ile, c’est plutôt sympa… Qu’en dis-tu ? » En attendant qu’elle choisisse, je mets mon masque sur la tête.

Il y a des choses qui ne changent pas, et ça fait plaisir, que ça ne change pas, d'ailleurs. Comme une sorte de base qu'on retrouve, comme quelque chose qui ne bouge pas, comme un pilier, bien garder, là. C'est ça, c'est toi, et ça plait toujours autant, ça se voit sur le sourire que je te tends, non ? « Dans ce cas, il faudra me pardonner d’avance. » et il est lui aussi toujours fidèle à lui même. Dans cette folie qu'est la vie, garder les constantes, c'est toujours intéressant. Alors je demande où est-ce qu'il m'emmène, quelque soit sa décision, je le suivrais de toute façon. « A vrai dire, j’en sais trop rien… hmmm... Je pensais qu’on pourrait profiter de la plage… Si tu es pressée, on a la baie d’Odaiba mais on ne peut pas se baigner dedans…  si on fait une heure de route, on peut se retrouver sur une petite ile, c’est plutôt sympa… Qu’en dis-tu ? » la tête s'active d'un oui ; "L'île ! Une heure c'est pas si loin, et j'ai envie d'me baigner !" même si j'ai pas de maillot de bain sur moi, c'est pas comme si c'était la chose la plus importante à avoir. Je le laisse s'asseoir et enroule mes bras autour de son corps pour m'accrocher, profitant des une heure de route pour regarder le paysage, apprécier l'autour, parler ou faire une remarque à un feu rouge avant de repartir de plus belle, jusqu'à notre arrivée, jusqu'à ce que je me lève et que je descende, retirant le casque, ayant une touffe à la place des cheveux, passant ma main sur mes fesses ; "C'pas pire que des exo à la gym mais j'souffre un peu quand même !" ça fait mal aux fesses, d'être autant assise, j'y avais pas pensé. Je regarde autour de moi, souris à l'homme quant à la vue ; "Wow.. ça valait le coup." emerveillée, quand même, l'enfant.

Je souris lorsqu’elle choisit. Je n’en attendais pas moins de Sofia. « Dans ce cas, allons-y ! » Une fois qu’elle s’est installée près de moi, je fais grogner le moteur. Quelques regards se tournent vers nous mais je m’en fiche, je programme le GPS et le pose sur la base devant moi. Et on s’envole en direction d’un petit coin de paradis, virevoltant aisément entre les voitures. Ce n’est pas un paysage très rural que l’on trouve après cet énorme pont mais c’est tout aussi appréciable de voir cette plage au sable fin. Une fois arrêtés sur un petit parking, j’essaie de cacher ma réaction après avoir observé son fessier… Je la regarde à nouveau pour mieux observer ce corps, le dévore du regard… A-t-elle fait exprès ?

Je ne suis pas un animal, je résiste. Je prends son casque pour le ranger avec le mien puis  je quitte le bolide et admire aussi le paysage avec Sofia. « C’est vrai que c’est pas mal. » Je retire mes chaussures et mes chaussettes. « Tu devrais enlever les tiennes. » Puis je me lance sur la plage de sable fin. C’est tellement agréable cette sensation. Je regarde Sofia, au début hésitant, mais finalement, je lui tends la main. Va-t-elle la prendre ? C’est un peu cliché mais j’ai envie de me rapprocher de Sofia, surtout qu’avant, on ne pouvait pas être l'être…

C'est cool, d'être une journée rien que tous les deux. On était proches avant, mais on se bloquait, un peu. C'était comme ça, on pouvait pas, on se laissait pas trop aller, un peu trop professionnel pour ça, probablement. Là, c'est juste nous deux, à l'extérieur des cours, à l'extérieur de tout. Juste lui, juste moi. Et on profite, on s'en va, jusqu'à cette plage de sable fin.« C’est vrai que c’est pas mal. » Je rigole en le regardant retirer ses chaussures. "Pas mal seulement ?" c'est magique, c'est sublime, c'est très beau. « Tu devrais enlever les tiennes. » Je le regarde et limite, retirant mes chaussures, retirant mes chaussettes, suivant l'homme dans le sable. Il me regarde, je vois qu'il hésite à faire quelque chose mais je comprends pas quoi. Puis, il me tends la main, et je souris en l'attrapant, m'approchant de lui d'un coup. Je souris en coin en le regardant, demandant ; "On va se baigner ?" et je n'attends même pas sa réponse que, toujours mes yeux dans les siens, je retire mon haut. Chanceuse, j'ai toujours mon maillot de bain sur moi, surtout pendant le Summer Camp. Je retire ensuite mon pantalon, que je laisse traîner là avec mes chaussures, tendant ma main vers lui à nouveau ; "Alleeeeez viens !" à ton tour de l'attraper et de me suivre.

Haussant mes épaules face à la surprise de Sofia, je me dis qu’il y a plus beau aux Etats-Unis, mais c’est mon côté patriote. Mon regard quitte le paysage pour un autre plus beau, Sofia, qui prend ma main. Je l’attire à moi, posant mes doigts sur ses hanches, me satisfaisant de cette proximité. Même j’aimerais m’approcher davantage…

Sofia propose alors de nous baigner. « Here we go ! » Je vais pour enlever mon haut quand je la vois se déshabiller. J’essaie de faire taire les sensations que ça me procure de la voir. D’ailleurs, je remarque qu’elle a déjà son maillot de bain. Fuck, je vais avoir l’air con avec mon sous-vêtement. Tant pis !

Je secoue ma tête quand je me rends compte que la belle m’attend. « Désolé, j’ai pas l’habitude de me mettre à poils aussi vite, contrairement à certaines ! » dis-je en lui faisant un clin d’œil. Je ne peux cacher le plaisir de l’embêter un peu ! Je retire mes vêtements et cours dans sa direction : « viens par-là, toi ! » J’attrape la main de Sofia , la prend par l’arrière de ses cuisses pour qu’elle entoure mes hanches de ses jambes.

Mon front contre le sien, j’avance en direction de la mer, le sourire jusqu’aux oreilles. Je sens l’eau sur mes jambes, un petit frisson me parcourt… « je crois qu’elle est encore un peu fraiche… » Ma satisfaction arrive à son summum quand je lâche la demoiselle dans l’eau, riant comme un idiot.

Je sais que ce paysage est beau mais surtout, qu'on ne sera pas toujours là, alors je lui propose de se baigner. « Here we go ! » et ça me fait sourire qu'il soit partant. Peut-être qu'il est seulement parce que j'y vais, mais au moins je serais pas la seule à jouer dans l'eau comme une stupide et il sera là, lui aussi. « Désolé, j’ai pas l’habitude de me mettre à poils aussi vite, contrairement à certaines ! » J'explose de rire et le bouscule légèrement, lui tirant la langue en faisant une grimace. C'était rapide, c'est vrai, mais quand j'ai envie de me baigner, la folie prends sur la raison. « viens par-là, toi ! » je rigole et cours un peu pour l'éviter en riant, comme une enfant, avant que sa main attrape la mienne et que je me laisse faire, porté par ses bras. Il est près, vraiment très près, et je mentirais si je disais que j'avais jamais pensé à ça. « Je crois qu’elle est encore un peu fraîche… » et moi je le regarde dire ça, observant son regard, ses lèvres, et au contraire, je crois qu'il fait très chaud. Le moment idéal pour lui pour me lâcher, et je tombe dans l'eau en explosant de rire, échappant un cri de surprise ; "Aaah !" puis attrape sa jambe pour le renverser à son tour. T'as voulu jouer, voilà que je me venge en riant, courant à l'opposé de l'homme ; "Non non noooon !" comme pour ne pas être attrapée.