L’été s’offre à nous une nouvelle fois, et j’aimerai avoir une rivière sur laquelle m’émerveiller. Vous vous dîtes très certainement que mon prénom convient à l’imagination ; ce garçon est nommé la rivière, l’une de celles dont l’eau est pure, dont il est si aisé de tituber dans un imaginaire presque conté comme l’une de ces belles légendes. Si seulement il était aisé de ne voir qu’un gentil jeune homme, toujours si souriant, toujours les pas allant et venant sur le bon chemin. Aucune erreur, non, presque aucun remord que d’observer ces iris qui idolâtrent l’image de la rivière qui s’écoule, calme et douce, plénitude qui envahit les coeurs les plus sombres. Comme s’il était si aisé de s’oublier dans l’éclat de vie qui y sommeille, comme ce garçon porte à ravir ce prénom. Enfant du rêve, enfant de l’espoir, père qui désire conté la plus belle histoire, tachée de l’écarlate rouge, tachée des cris perdus au loin, souillée de larmes et d’inconscience.

L’été nous offre la chaleur, et j’aimerai revoir ces bras qui m’enlacent. Nul mensonge, je suis trahi par mes iris craintives. Pourquoi suis-je jugé ? Marteau de la justice qui s’abat, fracas infernal, que voit-on ? Que voit-on dans ces iris qui se permettent l’oubli un court instant, qui se permettent de s’oublier dans la plénitude ? Un garçon qui ressemble à la rivière, comme il porte délicieusement bien son nom. Observez-donc le, toujours si souriant, une gueule d’ange à en faire craquer même les aveugles, posez donc votre attention sur l’ombre de son regard, et que voit-on ?
Accordons-nous les pleurs d’un enfant, accordons-nous le coeur brisé, l’âme abattue par le nectar écarlate qui s’écoule sous ses pieds. Mes pas avancent, et je n’observe que mes cauchemars qui bataillent dans mon ombre. Comme c’est terrifiant, pauvre homme englouti par ses démons.

Comme j’aimerai avoir une rivière sur laquelle me reposer, sur laquelle pouvoir m’échapper serait plus aisé que d'observer la culpabilité se moquer de moi, me torturer de la sorte jusqu'à m’en voir crevé. Mais rien n’est plus inutile que vous contez plus encore mes peines, nul besoin de vous sentir peiné.
Mes pas m’amènent là où la foule n’est plus que deux personnes qui se tiennent la main en s’offrant le soleil sur leurs lèvres, là où les yeux clos se permettent de s’oublier lorsque la brise caresse leur joue, pendant que Morphée joue l’air du sommeil. Et comme j’aimerai avoir une rivière sur laquelle reposer mes peines.

Longue chevelure brune, profil qui semble joyeux, voilà la jeune fille aux glaces, tenant devant elle la beauté d’un endroit discret. Remord, je ne devrais guère ruiner l’innocence si pure d’une fille qui me fait découvrir le beau. Tiens-toi donc loin de la tentation de vouloir te tenir si proche d’elle, même si la tentation te pousse vers les limites. River, tu es la rivière sale, celle que l’on ne regarde plus.
Je m’installe, près de la jeune fille aux glaces, assise là sur l’herbe, observant la beauté qui s’épanouit devant ses iris, et rien n’a plus d’importance qu’observer la pureté que j’essaie tant de découvrir.

-   Pourquoi ici ? Demande-je dans un murmure, comme s’il était interdit d’élever la voix, nul besoin de briser la beauté.

joie yeji au coeur torturée. se lamente des déboires amoureux, prétends avoir trop vécue quant en réalité elle n’est qu’au commencement. la peine d’amour qui semble inévitable, impossible de la laisser sur le bas côté. déception ardente quand pour la énième en ouvrant les yeux tard dans la matinée, elle ne découvre que le quotidien sur les notifications de son téléphone. multiple mention sur les profils meetsa, les insultes quotidiennes de suhee et le vide de sunwoo. silence qui s’éternise, dix jours d’attente insoutenable, l’espoir qui renaît tous les matins avant que la déception ne revienne en trombe. peut être que c’était la logique, qu’elle l’aurait vu venir si elle n’avait pas été elle. si elle avait chassé la naïveté et les envies de contes de fées pour grandir réellement. idéal qu’elle avait vu en lui, à idolâtrer pendant tant d’année l’homme de ses rêves avant de prendre la gifle magistrale l’attendant dans l’ombre depuis tout ce temps. peut être que c’était de sa faute. interpréter les signes d’une façon dont seul son esprit était capable, mettre de côté les mises en garde à répétition convaincue qu’un jour il finirait par la voir comme une femme. et si les derniers échanges avaient fait renaître l’espoir, l’homme de son coeur lui faisant miroiter un besoin de réflexion, le silence suivant était sûrement la preuve qu’il préférait en finir avec elle de la pire des façons. yeux voilés alors qu’elle passe à répétition la brosse dans ses cheveux ébènes, réfléchit pour une fois à ce qui serait le mieux pour elle. tirer un trait, profiter de l’été à peine débarquer pour écrire une nouvelle histoire. vivre réellement, grandir peut être un peu, arrêter de nourrir des regrets sur ce qu’elle n’avait pu avoir et concentrer son attention sur d’autres pour peut être avancer un peu. là était ton intervention. river. âme étrange, rencontré dans une soirée tissé par des mensonges. et si ce n’avait pas été son intention première, il avait été difficile de revenir en arrière par la suite. probablement parce que l’expérience avec le premier amour avait été avorté juste pour l’âge trop jeune, préférence à le garder pour elle pour cesser de passer à côté des autres. et elle souffle, son reflet inspecté une nouvelle fois, tenue fraîchement acheté visant à effacer l’air adolescent avant que ses pas ne la guident jusqu’au lieu secret. havre de paix découvert lors d'un multiple étourdissement de son cerveau. faculté à se perdre lui offrant parfois la satisfaction de tomber sur les lieux cachés. et elle y prend place, les genoux qu'elle remonte contre elle, observe l'horizon, sourire fin sur les lippes, l'air constamment trop joyeux pour le monde morne l'entourant pourtant. voix qui résonne, tire de ses songes la gosse évadée, sourit aussitôt les épaules qui se haussent. pourquoi ailleurs ? réponse simple alors qu'une nouvelle fois par habitude, elle tire une mèche de cheveux derrière son oreille. tu voulais un endroit.. calme et quoi de mieux que l'espace privatisé ou personne n'osait s'aventurer par manque de connaissance ? c'est pas assez calme, c'est ça ? l'air soudainement anxieux quand elle tourne ses opales vers toi, observe quelques secondes le temps de latence avant les mots, l'impression d'avoir peut être fait une erreur.