newbury collection, samedi 15 août 2020

Une poussière au milieu des grattes ciels. Tu lèves le nez bien haut pour juger la hauteur, mais tout ce que t'as en retour, c'est le reflet du soleil qui vient frapper tes pupilles. C'est si beau, si lumineux, si luxueux. Toi Elsie au milieu de tout ça, tu te vois presque rêver pouvoir t'offrir un quartier pareil, dans le futur. Tu n'es pas non plus aux portes de la précarité, mais ta bourse d'étudiante et ton salaire de petit job de réceptionniste vont à peine te permettre de t'offrir tes sorties du week-end en plus de l'université. Alors mettre ton argent dans un appartement pareil... un jour, peut être. Lorsque tu auras réussi, lorsque ton travail sera récompensé d'un salaire à la hauteur de tes attentes. Visiblement, ces appartements de prestiges sont très demandés car l'agent immobilier vous fait participer à la visite parmi un groupe de six autres personnes. Sourire qui étire tes lèvres alors que tu ne peux t’empêcher de repenser à votre échange par sms, au moment où t'as évoqué que l'agent immobilier serait peut être à votre gout... Certes, il l'est ; mais son regard qui lorgne sur ton amie sans discrétion te fait doucement rouler des yeux au ciel. Tu t'approches d'elle et lui souffle quelque chose qu'elle seule comprendra « 90. » ouais, ce type fait assurément parti des 90% d'elle-sait-quoi. La visite continue à travers les pièces et c'est le regard pleins d'étoiles que tu te tournes finalement vers @Théia Arnault « par contre l'appart je lui donne 100% de perfection. »

des visites d'appartements, tu t'en étais tapé par dizaine ces derniers jours. rien qui avait particulièrement attiré ton attention. trop grand, trop petit, trop moderne puis pas assez. papa arnault avait beau être patient avec toi, il ne pouvait pas attendre des semaines avant ta décision et n'hésitait donc pas à te mettre la pression pour enfin prendre une décision. alors en rentrant dans cet appartement, t'as du mal à vraiment t'y intéresser. ton regard préfère se perd sur les galleries de boutiques de l'autre côté de la baie vitré. tu t'y vois déjà sortir, les bras remplis de sacs de vêtements que tu pourras sûrement pas plus qu'une fois ou deux. des accessoires qui finiraient pas s'emmêler dans ta boîte à bijoux déjà un peu trop pleine. dès que t'auras fini d'aider elsie bien sur. elle vient d'ailleurs murmurer quelque chose à ton oreille qui te sort de ta rêverie et que tu mets quelques secondes à comprendre. un seul coup d'oeil à l'agent aux yeux baladeur pour comprendre. peut-être qu'on aura plus de chance avec le gardien.. tu pouffes de rires bruyamment ce qui te vaut des mauvais regards du reste de l'appartement. tu fais profil bas le reste de la visite te permettant de profiter de cette dernière. d'un signe de la tête tu approuves les dires de ton amie. j'avoue que le dressing m'a totalement charmé. je suis à deux doigts de te piquer l'appart' tu la taquines. à moitié sérieuse.

Elle est ailleurs, ça se voit. Toi, tu ne vois plus ailleurs que dans cet endroit, dans cet appartement que tu ne pourras jamais te payer mais que t'as décidé de quand même visiter. histoire de te faire rêver. Quelle meilleure motivation à te pousser à travailler très dur que de voir de tes propres yeux ce que tu pourrais avoir, plus tard ? Visiblement rien d'après toi, car t'es là, ici et aujourd'hui. T'as l'air un peu ailleurs lorsque tu lui parles, mais c'est juste toi, t'es comme ça. Un sourire étire tes lèvres à ses mots alors qu'elle ne sait retenir son éclat de rire. Des regards noirs offerts en votre direction, tu n'en a que faire. Un couple demande à revoir la salle de bain et le petit groupe s'y dirige, te laissant au loisir de te retrouver seule avec ton amie. « tu pourrais, en vrai. je n'aurais jamais les moyens de me payer le loyer. » tu soupires longuement en faisant glisser ton regard vers l'horizon, là où le soleil se reflètent sur les devantures des boutiques qui s’étendant du pied de l'immeuble jusqu'au quartier des bars et des restaurants. « je pensais que t'avais déjà trouvé, toi ! » sans cacher l'étonnement dans ta voix qui s'envole doucement dans les aigus sur les derniers mots.

entre tes revenus et l'aide plus qu'importante de ton père, le loyer n'est jamais vraiment un problème pour toi. il t'arrive d'oublier que les gens de ton cercle ne sont pas dans la même situation. j'ai pas encore pris de décision finale, y a rien qui m'a vraiment plu. loin d'être de nature exigeante, il y avait toujours un détail qui t'empêchait de signer le bail. un détail que tu cherchais ou même inventais par peur de sauter le pas. le groupe fourré dans la salle de bain, ton regard longe cet appartement vide avant de finir sur la vie et par extension ton amie. ding ding ding.si tu étais dans un film, une ampoule se serait subitement éclairée au dessus de ta tête. vous étiez deux à chercher un appartement et celui-ci vous plaisez toutes les deux... et si ? l'idée d'une colocation était folle voire irresponsable. vous ne vous étiez rencontrées qu'il n'y a quelques mois et pourtant une aisance inexplicable s'était déjà installée entre vous deux. sans prendre en compte le loyer, tu te verrais vivre ici ? tu le demandes innocemment en t'approchant de la vue à ses côtés. parce-que même si je le prends, il se serait trop grand pour moi toute seule. instance sur les derniers mots, n'osant pas tellement lui proposer ton idée. tu tâtes doucement le terrain ne voulant pas te retrouver face à mur.

@Théia Arnault Peut être que ce n'était pas une si bonne idée que cela, de venir ici et de te torturer en visitant ce que tu ne pourrais pas avoir. Pas cette année, du moins. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, mais une chose est sure, tu sais ce que tu as sur ton compte en banque : très peu. A une époque, t'as eu pas mal d'argent, envoyé par ta sœur @Primrose Barlow, comme pour "compenser" le fait qu'elle ai raconté votre histoire de famille dans son bouquin sans vous avoir demandé l'autorisation... tout l'argent est parti avec les années, dans tes loyers, dans tes cours, dans tes sorties, dans ton couple. Sur la fin, il n'en restait presque plus rien, juste de quoi te prendre un billet d'avion pour Boston. Oh bien sur, tu pourrais demander à ta sœur de t'aider de nouveau, mais quelque chose dans cet argent t'as toujours dérangé, il t'a toujours paru "sale". Peut être parce qu'il ne venait que de l'histoire du suicide de votre mère exposé aux yeux du monde en dernier chapitre du livre... En attendant, tu réponds à la question de ton amie « clairement, oui. » on ne peut pas te reprocher de ne pas être honnête. Elle tourne autour du pot mais tu n'es pas dupe, tu souris doucement, le regard toujours perdu dans la sublime vue qui s'offre à vous « même en partageant le loyer, je ne pourrais pas Théia. mais c'est vrai que l'idée de faire une coloc ensemble, je trouverais ça tellement génial ! »

c'était tout ce dont tu avais besoin d'entendre. juste une lueur d'espoir à laquelle tu pouvais t'accrocher. s'il y avait une chose que tu savais bien faire, c'était obtenir ce que tu voulais. t'aurais pas à t'inquiéter pour le loyer ! que tu répliques excitée en te tournant vers elle. si c'était un inconvénient pour elle, ça ne l'était sûrement pas pour toi. tu peux toujours participer autrement si ça te tient vraiment à coeur. y avait mille et un moyens de s’arranger et tu savais que t’allais trouver celui qui la décidera. ton bras vient enrouler ses épaules la faisant pivoter de la vue, bien qu’agréable, pour l’appartement qui l'était tout autant. tu la traînes dans toutes les pièces pour une deuxième visite dont tu étais cette fois le guide. ici, tu prendrais un bain relaxant après être rentré du taf. là, on ferait nos soirées gossip. puis ici, on se boirait un verre de vin en mangeant indien après que j'ai encore cramé les pâtes. ta main libre pointe du doigt les différents coins que tu imagines déjà meublés à ton goût. enfin, à votre goût.  

Certaines personnes y travaillent toutes leurs vies mais d'autres ont la persuasion innée. @Théia Arnault fait assurément partie de ceux là. Elle court à travers la petite brèche que tu viens d'ouvrir sans perdre une seconde et tu fais mine de réfléchir avec un léger sourire. c'est vrai que je pourrais participant en prenant en charge les courses... et j'adore cuisiner, je pourrais toujours nous faire à manger. Comment ça, toi aussi, tu t'y vois déjà ? Elle enroule un bras autour de tes épaules et commence à te refaire faire le tour du propriétaire, cette fois t'offrant une perception bien nouvelle, comme rendant l'inaccessible possible. Tout ça est très parlant et le schéma qu'elle décrit est déjà en train de se dessiner dans ta tête. Tu restes impassible, tentant de faire durer le suspense, mais t'as jamais été douée pour cacher tes émotions alors... et là, on pourrait disposer un grand canapé pour se faire des soirées films. tu joues le jeu en montrant à ton tour divers espaces de l'appartement que tu décris d'une façon similaire à la sienne. A la manière dont il pourrait devenir le votre, d'appartement, en fait. Tu laisses retomber tes bras le long de tes hanches et souffles longuement en venant faire face à ton amie théia, sérieusement... tu penses qu'on peut vraiment le faire ? prendre cet appartement ensemble ? et cette seule idée étire déjà tes lèvres tellement elle est belle.

qu’elles se chargent des courses et de la bouffe, c’était parfait pour toi ! le frigo vide et les casseroles brulées seraient sûrement ton quotidien autrement. tu lui proposes une toute nouvelle visite, sous une forme contre laquelle aucun agent ne pourrait rivaliser. une visite qui lui laisse être sujette à son imagination. imagination qui crée déjà mille et milles scénarios de votre vie commune et pas un seul n'est négatif. et lorsqu’elle se prête au jeu, tu ne peux t’empêcher de t’exclamer mais oui grave ! je nous y vois déjà. l’espoir que ton enthousiasme soit communicatif n’était pas si improbable même s’il connait un frein lorsque la blonde te présente ses doutes. doutes que tu comprends totalement, tu sais que cette idée est complètement folle. et pourquoi pas ? haussement d’épaule, sérieusement elsie, qu’est ce qui nous en empêche ? je sais, je sais. on se connait pas depuis longtemps mais je me verrais pas habiter avec quelqu’un d’autre. bizarrement c'était vrai, une rencontre anodine qui s'est transformée en réel coup de coeur amical. peu importe qu'il datait de deux mois ou de deux ans, tu savais juste qu'il était authentique mais surtout rare, raison de plus pour l'apprécier en signant ce bail. alors ? les yeux suppliants un oui.

@Théia Arnault Sourire à ses mots, car c'est si facile et c'est juste si beau. Tu te sens bien, ici, avec elle et dans cet appartement moderne et tout neuf. Il n'a pas de passif, ni d'histoire morbide, pas comme la maison de famille... c'est juste parfait, c'est un endroit comme ça, que tu recherches. Pourquoi pas, oui, voilà la bonne question. C'est un coup de tête et ce n'est pas vraiment ton genre. Mais, t'as bien vu ce qu'à donné une vie bien rangée et toute tracée, sans surprises. Ça t'as rendue heureuse, ouais, peut être quelques mois, avant de te bouffer. Est-ce que cette sensation que tu ressens dans ton ventre, c'est un peu adrénaline ? Cette même adrénaline qui étire ton sourire. pourquoi pas oui, t'as raison. t'as besoin de le dire à voix haute pour bien réaliser ce que vous êtes en train de faire. T'es sur la même longueur d'ondes, de son avis sur ce qu'elle dit, et lorsqu'elle te pose l'ultime question, tu lui fais face en répondant on se lance ! T'attrapes son bras pour rejoindre le petit groupe et surtout l'agent immobilier a qui vous demandé de parler en privé pour lui annoncer on va le prendre. quand est-ce qu'on peut emménager ? Inutile de laisser le temps au couple de se décider, il est pour vous, cet appartement.