Des fois, le silence ça a du bon. Le silence de bibliothèque plongé dans le noir, surmonté du désespoir de la vie. Peut-être que ça a du très très bon. Mais peut-être aussi est-ce l'horreur. La vague violente de la mer qui s'abat sur les rochers d'une falaise, dans un bruit sourd insupportable. Peut-être aussi que cela a du bon. Mais t'es là, silencieux pour la plus part du temps à observer dans le vide, dans les nuages, dans ta tête le monde extérieur. Tu passes le plus clair de ton temps en silence, face à la densité sous-marine humaine à être à l'écart et aujourd'hui encore, c'est le cas. Tes écouteurs dans les oreilles tu es concentré, beaucoup plus que la normale à comprendre pourquoi cette femme a choisi du rose comme jupe alors qu'une couleur neutre aurait été parfaite. Tu te demandes pourquoi l'arrêt de bus actuel porte le nom d'un ancien Président de la République Américaine alors que bordel, c'est insensé. Tu te demandes pourquoi la terre est ronde.

Mais voilà, un arrêt plus tard, tu dois descendre, tu as oublié, tu es concentré dans toutes ses choses alors tu descends cinq arrêts après le tien et tu es perdu. Perdu dans ce monde de brut, venant à chercher à comprendre tout ça. Perdu dans la matrice d'un monde qui n'attend qu'à ce que tu commettes une faute. T'es debout, en plein milieu du trottoir, bousculer, anéanti, tu vas devoir être sociable, tu vas devoir ne pas être timide, tu vas devoir être normale face à ce monde complexe, t'ouvrir et surtout être concentré face à la réponse qu'un inconnu va te donner. Pourquoi est-ce que tu y arriverais ? Tu voulais juste aller à l'université toi, tu voulais juste réviser une dernière fois dans ta tête. Et tu oublies encore que tu es dans cette rue bondée de monde, poussé, insulté des fois et même fatigué du monde qui t'entoure.

#Libre

les jours se ressemblent. t'as enfin décidé de réussir à faire ton deuil pour avancer. tu ne peux plus rester bloqué sur cet amour d'adolescent, sur ce garçon avec qui vous vous promettiez un amour éternel. évaporé. au fond de l'océan sans jamais le revoir. sans jamais pouvoir lui dire au revoir. aussi étonnant que cela pourrait paraitre à ceux qui ne te connaissent pas, tu viens de sortir de cette église. tentant que personne ne te reconnaisse car tu ne veux pas entendre des choses loufoques, tu ne veux pas qu'on t'embête et encore moins te justifier. c'est des jours difficiles pour toi et t'essayes de les vaincre seule mais c'est bien plus dur que ce que tu pensais. t'aurais besoin de ton cousin, de ta meilleure amie et n'importe qui qui serait bon à te faire penser à autre chose.
ton regard se perd sur cette foule de personne pressée vivant tristement pour leur travail et leur routine. mais il y en a qui paraisse perdu. comme ce garçon au milieu de la foule. t'aimerais presque l'aider et si l'aide du bon Dieu te serait utile tu sais que tu dois faire une bonne action pour bénéficier de sa grâce. tu t'avances donc vers le garçon te créant un chemin sur le trottoir pour l'atteindre. "t'as l'air perdu. je peux peut-être t'aider ?" dur à croire que tu fasses ça. mais pour une fois tu le ferais presque de bon coeur, sans attendre de contre-partie. douce kamille faisant face à l'inconnu pour ne pas l'effrayer. pour ne pas se faire détester.