Elide, Grèce. 1993.

Le bambin fit ses premiers pas, marchant maladroitement sur le trottoir. Un an qu'il avait découvert le monde en Grèce. Ses yeux, il les avait ouverts, bénis par les rayons de soleil. La mère avait accouchée dans la chambre, impossibilité d'emmener à l'hôpital. Le monde américain demeurait différent de celui des grecques. Elle était venue en touriste, ici, au début. Et elle avait rencontré l'amour. L'Amour avec un Grec. Quelques mois suffirent pour qu'une romance splendide naisse. L'Amour lui a été néanmoins arraché. Le grec décéda lors d'une fusillade alors qu'elle n'était qu'enceinte de trois mois. Elle venait de recevoir les résultats, de passer l'échographie avant de savoir avec une agréable surprise qu'il s'agirait d'un petit garçon. Et en ce même jour, elle venait d'apprendre que la personne la plus chère à ses yeux venait de périr.

Des larmes. Avec un sourire. Et du sang. Saugrenu spectacle. Elle ferait tout pour le protéger. C'était son petit Elias. Et pour la mémoire d'Ezra. Elle le chérirait.

L'air semblait fort, démesuré, s'abattant sur les passants tel une claque qu'on menait sur les joues d'un enfant trop capricieux. Jouant avec ses petites voitures, Elias eut un pincement. Ce n'est rien. Il continua à jouer sur le sol poussiéreux. Il fallait que cette petite voiture atteigne la ligne d'arrivée. Le souffle se coupa, se saccada. Il se fit fort. Et le petit grec se sentit mal. Il avait du mal à respirer. Depuis sa naissance, il faisait de l'asthme. Il avait un traitement. Ou plutôt, sa maman en avait un. Etant de plus en plus essoufflé et à bout de souffle, il tenta d'appeler sa mère. Et ses yeux se fermèrent lorsqu'une forme familière se dessina devant lui.


▽ chapitre deux

Tu es prêt, Elias ? ... C'est ton premier jour d'université d'aujourd'hui. déclama la mère dans la maison.

Connecticut, Etats-Unis. 2010

Cela craint. C'était vraiment le jour de la rentrée ? Mais ... Mais ? Raaah ! Maudit, il l'était. La veille, il avait fait la fête dans toute la ville. L'été. Les nuits d'étés. Ces vacances. Elles étaient extraordinaires. Et il ne voulait pas qu'elles finissent. Mais elles venaient bel et bien e se conclure dans son lit. Le jeune homme, dénudé, sortit brutalement du lit, fouillant vigoureusement dans son armoire. Caleçon, chemise, pantalon, chaussures. Être propre. Pour Harvard. Il avait toujours voulu y aller. C'était son rêve de gosse lorsqu'il avait regagné les Etats-Unis avec sa mère quelques années après sa naissance. Sautant dans la douche, il ne fallait pas perdre de temps. Pression, perfectionnisme. Tout devait parfait ! Parfaitement parfait.

Et il l'avait oubliée. Elle. La jeune fille qu'il avait embarqué hier soir pour une relation charnelle. Normalement, le matin, il restait dans le lit à câliner ses conquêtes et à rejouer avec. Mais c'était Harvard. Et entre Harvard et une jolie fille inconnue ? ... On choisissait l'université. Eeeeh ! Amélia, on se réveille ! Grognement sous la couette. C'est Noémie ! Ah ! Il s'était trompé. Ce n'est pas comme s'il passait plus de temps à contempler le fond de son verre en soirée plutôt que d'écouter la jeune inconnue parlait de ce qu'elle préférait et co. Avec le prénom, la base ! Mais ce n'était pas une raison pour qu'elle ne s'éclipse pas ! Sa mère n'aimait pas qu'il ramène toutes ces pimbêches dans son lit. Ecoute ! Que tu t'appelles Josiane, Ginette ou encore Amélia, je m'en fiche ! Tu te casses de ma chambre en prenant ta petite culotte et fissa ! La galanterie n'a jamais été le fort d'Elias. Ni les belles paroles.

La scène se finit en paire de claques. Parce qu'une. C'était Noémie..


▽ chapitre trois

Ecrire une thèse sur "Comment comprendre les femmes ?", ce serait trop de la balle, mec. Son meilleur ami le regardait, arquant un sourcil interrogateur. Il se foutait de lui. Cela ne faisait que quelques mois qu'il étudiait en psychologie des femmes que Monsieur-Parfait voulait déjà écrire quelque chose là-dessus. Ridicule. A mon avis ! Patiente encore et essaie de mieux cerner le sujet. rétorqua son ami, en guise de bons conseils. En fait, il fallait l'avouer, Elias ne connaissait rien en psychologie féminine. Et la seule partie qu'il connaissait des femmes était leur corps et comment avoir un rapport avec. Après, c'était le néant total. Elias n'abandonnerait pas. Il trouverait. Une solution. Juste pour permettre de faire sa thèse.