quelques jours déjà que t'es à boston. c'est ce que tu fais depuis quelques semaines... revenir un peu plus à boston. tes potes te manquent, ta grand-mère commence à devenir un peu trop étouffante. t'as eu beau les repousser, la plupart, pendant de longues semaines, t'essayes de t'ouvrir un peu, de les laisser t'aider. c'est pas toi de te renfermer. ça te ressembles pas et pourtant c'est ce que tu as fais pendant des jours et des jours, à ne pas sortir de chez toi à NY. puis, depuis que t'es arrivée, il y a bientôt une semaine, tu sors un peu plus. il t'es même arrivé de sortir dans un pub un soir et franchement pour l'instant t'essayes d'oublier. aujourd'hui t'as décidé de faire un truc un peu plus... tranquille. promener roosevelt, le chien de hope, étant donné que cette dernière bosse et que t'es seule à l'appartement, tu décides de t'occuper un peu avec lui. direction le parc. t'aimes tellement te balader dans ce parc quand il fait beau. puis, roosevelt a l'air d'aimer ça aussi. c'est parfait pour vous deux. tu regardes autour de toi, la laisse de roosevelt, puis ce dernier et tu te mets à imaginer une scène à '101 dalmatiens'... deux laisses qui s'enroulent autour de toi et un beau jeune homme, plouf dans la fontaine, et hop mariés deux jours plus tard et heureux pour la vie.... quoi c'est que dans les disneys ça ? arf... tu reviens vite à la réalité quand on te tapotes sur l'épaule hein ? tu te retournes vivement. qui a osé de sortir de tes rêveries... oh... max.. ah oui, t'es partie comme une petite voleuse de l'université et depuis, plus de nouvelle max.. hey... t'es gênée. totalement gênée même mais t'es sincèrement contente de le croiser. légère accolade, tu tapotes son omoplate, puis y met rapidement fin, sourire attendri.

Comme à mon habitude, j'aime trainer dans le parc. Soit j'y viens pour courir, soit pour lire, bronzer, faire ma sieste, ou le plus souvent je viens me griller une clope en cachette la nuit quand je suis trop frustré. Comme un gamin de douze ans qui se cache. J'assume tellement pas. Mais rien de tout ça aujourd'hui. J'ai eu fini plus tôt les cours et j'ai décidé d'aller me manger un plat emporté chinois, pour le déguster sur un banc. Je suis souvent en mode solo. Il ne faut pas s'étonner. J'ai des amis mais bien souvent, je préfère rester seul avec mes pensées. Je suis un homme mystérieux qui cache tellement de choses. Je termine à peine mes nouilles que je vois une silhouette me passer sous le nez. Qui promène un chien. Gaia ? Pas le temps d'hésiter. Je m'essuie la bouche avec ma serviette et je la rattrape en venant poser ma main sur son épaule. La jeune femme se retourne et je soupire, soulagé de la revoir enfin. je ne savais pas que t'avais un chien. je m'avance vers le toutou pour venir le caresser. Je me redresse par la suite pour être à sa hauteur et je fais une petite moue. tu vas mieux ? la doyenne a été très vague au sujet de ton départ. je ne suis pas rancunier, ni quelqu'un de trop intrusif dans la vie des gens. Mais j'aurais tout de même aimé savoir pourquoi elle a pris la fuite car je me suis follement inquiété pour elle pendant trop longtemps. Boire une bière seul sans Gaia n'a jamais été aussi ennuyant.

clignes des yeux quand tu retrouves ton ex super collègue devant toi. sachant que tu t'es un peu - beaucoup - barrée comme une voleuse. faut dire que t'avais juste envie de tout lâcher, de ne plus voir personne. juste te retrouver seule. et pendant des jours et des jours tu t'es renfermée sur toi-même, dans ta chambre d'adolescente chez tes grands-parents. enfin bref, t'as vécue les pires moments de ta vie et t'es loin d'être remise sur pattes. t'as toujours ce teint un peu blafard, ce sourire léger sur les lèvres et même si t'essayes de montrer que.. ça va, on le voit que t'es pas la gaïa toute joyeuse que tu étais avant cette fameuse nuit au mexique. la nuit qui t'as changée à jamais. tu regardes max caresser roosevelt et rectifie en caressant le chien à ton tour oh non, c'est le chien de ma coloc'. elle vient de l'avoir et il est un peu peureux donc je le promène pendant qu'elle travaille. histoire qu'il s'habitue au monde extérieur. pauvre rooroo. heureusement toi t'es là en tant que 'vacancière' et donc prête à lui accorder tout le temps qu'il désire. regard qui se dirige vers max quand il demande de tes nouvelles. tu déglutis légèrement, essayant de le rassurer un peu, sans trop en dire non plus je suis sur la bonne voie on va dire... sourire léger qui se transforme assez rapidement en un sourire gêné excuse-moi de pas avoir donné de nouvelles max... j'étais pas très bien ces derniers temps et... je voulais voir personne. mais, je commence à aller mieux, t'en fais pas moi. tu te devais de t'excuser auprès de lui. comme tu devais des excuses à pas mal de monde d'ailleurs bon.. et toi ? raconte... tout va bien ? on ira se boire une pinte à l'occas' ? biensur, tu le sais qu'il continue à boire des bières sans toi. mais eh, tu vas pas lui en vouloir pour ça.

Cela se voit que Gaia s'est éteinte. Inutile de le dire, son visage la trahit. Elle n'a plus cette luminosité naturelle qui se dégage de ses pores. Je ne reçois plus ses ondes positives qui avaient tendance à me fouetter comme une boisson énergisante. Quelque chose s'est passé. J'aimerais comprendre... sans pour autant être trop intrusif. Moi aussi je suis quelqu'un qui cache pas mal de choses. On a tous le droit d'avoir nos petits secrets non ? Elle m'explique que c'est le chien de sa coloc et pour ce qui est peureux, je le trouve assez sympa avec moi. Je m'amuse à le caresser quelques secondes pour le saluer. La jeune femme s'excuse pour son absence et même si je voulais lui en vouloir de m'avoir snobé, je n'y arrive pas, mon coeur ne le peut pas. J'ai tellement d'affection pour elle que je peux compatir. je ne t'en veux pas... s'avouer à soi-même qu'on traverse une période difficile c'est compliqué, alors l'avouer à ses amis... je mets mes mains dans mes poches et naturellement, on continue la balade à deux. Tant pis pour mes nouilles, les pigeons vont se régaler. je pensais que tu me le demanderais jamais. répondis-je spontanément en me proposant une bière un de ces jours. sinon ça va oui, rien de neuf, la fin d'année approche, j'ai pleins de boulot encore mais j'adore trop ça, tu sais bien. Max, on peut pas lui retirer son boulot, ça c'est niet. d'ailleurs j'y pense, t'es toujours avec ton copain ? comment il va ? on avait l'habitude de se confier un peu sur les personnes qu'on fréquentait à l'époque et je me souviens qu'elle m'avait souvent évoqué son nom. Mais je m'en souviens même plus.

tu regardes la scène avec un grand étonnement. grand sourire aux lèvres, quand tu vois max caresser roosevelt tu sais que si sa maîtresse voyait ça, elle sauterait au plafond ? et franchement, connaissant hope c'est fort possible parce qu'elle s'inquiète beaucoup pour lui. elle a peur qu'il ne l'aime pas, qu'il ne s'habitue pas. toi, t'essayes de rester positive, qu'elle ait espoir que tout se décante pour cette boule de poil. suffit de voir comment il fait avec max et toi, t'y crois. ce n'est que le début. tu te mets à la caresser à ton tour, tout en regardant max. t'excusant au passage. t'y tiens. t'es partie comme une voleuse et t'as zappé tout le monde. tu grimaces, mais t'es soulagée quand il te dit qu'il te comprends puis acquiesces d'un signe de tête en te mordant la lèvre inférieure ouais, je t'avoue que j'ai encore du mal à sortir seule et pourtant, la compagnie des gens me gênait il y a encore quelques jours. vous continuez votre balade, mais tu t'arrêtes, voulant te rattraper enfin... ta compagnie me gêne pas du tout hein. maintenant ça va.. du moins, ça commence à aller mieux et je pense que le fait de voir petit à petit du monde, 'mon' monde ça va m'aider. je pense que je voulais juste pas ouvrir les yeux. mais tout était si compliqué. votre marche reprend, et tu souris quand il te dit à son tour que tout va bien de son côté, qu'il a beaucoup de taff mais ouais, j'imagine que ça doit être la folie là avec les exams de fin d'année. moi j'verrais même pas la dernière choré des cheers. et ça aussi ça te brises le coeur. tu les a clairement abandonnées sans leur donner signe de vie. t'espères qu'elle te pardonneront un jour. puis quand il te pose la question sur ton couple. tu grimaces, puis te racles la gorge mh, non... c'est terminé avec mon copain. du coup, je sais pas trop. on essaye de rester en bons termes... tu marches, regard rivé sur roosevelt parce qu'évidemment, ça te rends encore triste d'en parler. mais vu que t'as pas envie que le malaise s'installe, tu le regardes, petit sourire aux lèvres et le pousse doucement à l'épaule bon, on se la fait quand cette soirée ? t'attrapes son bras et viens te coller à lui ça me manque, j'ai envie de refaire ça très vite moi !

Je la comprends Gaia, à vouloir s'éloigner de tout le monde. S'évader pour fuir continuellement quelque chose. A m'entendre, on pourrait croire qu'on se ressemble elle et moi. Je ne suis plus proche des gens comme avant et je me noie dans mon travail car c'est la seule chose qui me donne l'impression d'être actif, d'être en vie. C'est débile je sais, mais on a chacun notre façon de voir et de gérer les choses. Je passe une main dans son dos, geste rassurant et je la regarde. quoi qu'il en soit, je suis content que tu sois là... ça me fait plaisir de te voir. j'ai été beaucoup inquiet à ton sujet. je ne dis pas ça pour la faire culpabiliser, juste pour lui montrer qu'elle compte et que si elle avait eu un problème, j'aurais été là pour elle si elle le demandait. Je fais une petite moue triste compatissante quand elle dit qu'elle ne verra pas le final des cheerleaders. Je sais que ça lui tenait beaucoup à coeur. Et une nouvelle déception encore, elle n'est plus avec son copain. J'ai l'impression que plus notre conversation avance et plus ça lui fait du mal. oh désolé... tu penses que c'est mieux comme ça ? une rupture ce n'est jamais facile, et je sais de quoi je parle. Mais si elle a un sens rationnel, alors ce n'est pas plus mal. Gaia se rapproche de moi et je passe mon bras naturellement pour le poser sur son épaule. et bien quand tu veux ! je peux me libérer ce soir, rien que pour toi. juste toi et moi au lord hobo. ça te va ? je peux être spontané quand je veux. Bien que je sois un control freaks sur mon emploi du temps, je peux faire des efforts quand il s'agit de mon amie brune. Je crois qu'on a tellement de choses à rattraper qu'une seule soirée ne sera pas suffisante.

et malgré tout, malgré le fait que tu veuilles t'éloigner pour mieux te reconstruire, ta vie d'avant te manques cruellement. peut-être qu'un jour, tu retrouveras cette folie, cette envie de t'amuser avec tes potes, sans te prendre la tête. sans penser à rien d'autre que... profiter de la vie ? vie que tu chérissais malgré les hauts et les bas. vie que tu as toujours qualifiée de 'don du ciel'. et pourtant, il y a quelques jours, t'avais juste qu'une seule envie, c'est d'en finir avec tout ça oui, je comprend.. j'aurais aussi été inquiète à ta place... faut dire que toi t'es du genre à prendre soin de tout le monde, à t'inquiéter de tout le monde. du moins, des gens qui te sont proches. pour une fois, tu penses juste un peu à toi. t'hausses les épaules en grimaçant ouep. et puis il s'est passé des trucs qui font que... rester potes déjà, c'est beaucoup... rentrer dans les détails ? nope, parce que t'as encore toute cette histoire en travers de la gorge. mickey tu lui en veux énormément, mais d'un côté, tu peux pas le rayer de ta vie. donc le mieux, c'est de rester potes. pas plus ni moins ? mais bref, maintenant que t'as retrouvée ton pote max, tu peux pas t'empêcher d'avoir le sourire. t'aurais dû l'appeler, parce que ce mec il est hyper réconfortant. t'aimes sa douceur, que ce soit dans sa voix, dans son regard et même dans les gestes qu'il a toujours eu envers toi. accrochée à son bras, laisse toujours dans une de tes mains, tu souris, puis te décales pour le regarder, acquiesçant d'un signe de tête lord hobo, ça me va. surtout si je suis bien accompagnée. au moins, aucun mec relou viendra me coller. j'ai un peu de mal ces temps ci avec les mecs bourrés. ou mecs tout courts... que je connais pas évidemment. bon après, même ceux que tu connais. sauf qu'évidemment, tu sais que max serait pas du genre à avoir des gestes déplacés envers toi, sans que tu ne le veuilles.

Peut-être que j'ai mal fait mon job d'ami, que j'aurais dû insister pour la retrouver et lui parler, jusqu'à ce qu'elle crache le morceau et qu'elle me donne le feu vert pour la venger. Je ne sais pas... je me sens un peu idiot d'avoir été mis sur le côté mais comme je lui dis, je peux tout à faire comprendre que quand notre douleur est trop forte, on n'accepte pas forcément l'aide des autres. On est du genre à tout garder et rester dans sa bulle. Gaia, sa bulle n'était pas à Boston. Pourtant, la voilà qui revient. Comme si finalement, elle se mettait en tête qu'elle pouvait accepter d'aller mieux. Petit pas par petit pas. Et moi je veux l'aider dès à présent. Je me jure à moi-même de ne pas la laisser seule errer dans la ville. Je veux qu'on retrouve notre complicité, ce lien si fort qui nous a bercé pendant de longs mois. Pourquoi pas se donner rendez-vous pour aller boire un verre plus tard dans la soirée ? La jeune femme accepte, ce qui me colle un sourire sur la face. Mais elle semble tenir un discours assez inquiétant. A-t-elle eu des attouchements ? Encore une question en plus qui se trotte dans ma tête. personne te touchera, je peux te l'assurer. je passe une main derrière son crâne amicalement et je viens déposer un bisou sur son joli front. à moins que tu veuilles qu'on soit plus tranquille chez toi ou moi ? moi c'est n'importe. Tant qu'elle est dans un endroit dans lequel elle se sent bien pour rigoler et déconner comme avant. Peut-être que le Lord Hobo, ou un bar tout court lui rappelle de mauvais souvenirs.

t'as beau vouloir fuir cette ville, t'y retourne à chaque fois. pourquoi ? parce que tous tes amis sont ici. t'en a revus, des anciens potes de new-york mais... c'était pas pareil. ce n'est pas eux. ta petite bande, max.. ils te manquaient trop. t'as besoin d'eux dans ta vie, sans exception. alors oui, tu veux bouger un peu, reprendre goût à la vie petit à petit et t'as envie de passer une soirée avec lui. t'as beau ne pas avoir donné de tes nouvelles, le revoir te donnes vraiment envie de rattraper toutes ces bières pas bu. il t'embrasse sur le front et tu ressens les effets d'un ange gardien qui veuille sur toi. sourire qui naît instantanément, les yeux qui brillent, tu te passes une main dans les cheveux puis le regarde en haussant les épaules mh, ou alors tu viens à l'appart ? ma meilleure amie bosse jusqu'à demain et au moins je pourrais veiller sur roosevelt. mais par contre, faut qu'on aille faire le plein de bières. je crois qu'on en a plus en stock. oupsi, oui vous picolez un peu trop toutes les deux ces derniers temps. bon au moins il risque rien arriver si vous êtes toutes les deux chez vous hein.

En fait, Gaia et moi on peut aller n'importe où tant que y'a des bières. Si y'avait un bar juste dans le parc, on serait resté, je vous rassure. Mais se retrouver en petit comité, juste en tête à tête, c'est ce que je préfère. Je mérite bien ça non ? Un moment rien qu'avec elle. Les autres, vous attendrez, c'est Max qui passe en prio. On se cale finalement pour son appartement. Tant mieux, le mien est dans un désordre pas possible. C'est dans ces moments là que je me rends compte que la gente féminine manque dans ma vie. alors allons acheter des bières, tu ne voudrais pas me voir mourir de soif. on échange un rire puis on se dirige du coup au  supermarché le plus proche. On fait le stock et on met tout dans le petit caddie. t'habites loin ? car sinon j'ai la voiture, pour transporter tout ça ce sera plus facile... la caissière va nous prendre pour de gros alcooliques mais we don't care, c'est ce qu'on est après tout. Gaga et Max contre le reste du monde.