dévore-moi l'âme
★ ─ w/ @Neal T. Hood

Je devrais pas…je devrais pas jouer avec le feu…pas quand il s’agit de toi. T’es un fantôme de mon passé. Toi et moi, on a déjà vécu quelque chose, alors, pourquoi tu t’acharne ? Putain, pourquoi t’envoie des messages, pourquoi tu dis que t’es prêt à tout balancer pour ma petite personne ? Toi et moi, on sait que c’est faux pas vrai ? On sait que t’es plus amoureux, on sait que j’suis qu’un souffle de vent sur ta peau. Mes caresses sont éphémères, mes regards ne sont plus que froideur, que blessures. Tu sais, j’ai plus rien. Vraiment plus rien. J’ai le cœur vide Neal. Je crève à petit feu…petit à petit je sombre dans le noir. J’ai plus de lumière Neal…Y’a même plus un petit file éclairé. Et pourtant, quand tu reviens, je fais toujours la même erreur. Je pense qu’au fond, j’y crois encore un peu. C’est con, parce que tu sais, j suis pas vraiment seul. Zack, il vient de plus en plus dormir à la maison, ensemble, on se rapproches, on s’écorches. Mais toi, t’as tendance à me faire perdre la tête, me rendre cinglé. Avec toi, je repars dans le passé, où mon monde s’écroulait pas encore totalement.

Aujourd’hui, j’ai encore cédé comme un débutant. Il a suffi de quelques messages. J’ai essayé, tu sais, de résister. Ouai, cette fois, je me suis dis que c’était la dernière…mais comme toujours, t’as pas lâché l’affaire et il a suffi d’un message…viens…Et une fois de plus, mes convictions, elles ont volé en éclats. Je te déteste. Je te déteste pour me faire flancher, pour me faire courber le dos. Tu le sais probablement, mais t’as plus d’emprise sur moi que tu ne peux le penser. Je sais pas trop si c’est de l’amour ou le vestige de ce qu’on avait. Je suis fragile actuellement…peut être trop. Mon accident de moto, les mots échangés avec Sasha, le rapprochement avec Zack, mon attention porté sur Alexander. Mais je sais, putain je sais, que quand tu vas franchir cette porte, y’a tout qui va s’effacer. T’es heureux de ça, Neal ? Du désarrois que tu me causes ? De la douleur que tu vas m’imposer ? Parce que crois-le, je vais finir par crever à tes pieds. Je suis peut-être le mec fort en apparence, mais mentalement, je suis une épave. Un vestige. Une maison détruite encore et encore, en gros, Neal, j’suis une ruine.

Assis dans le canapé, j’observe mon écran de téléphone. Je pense que j’écris plus d’une fois que tu dois faire demi-tour, que c’est pas une bonne idée…a chaque fois j’efface, je recommence, comme un gosse incertain. Puis, la sonnette résonne et je sais qu’il est trop tard. Cette porte, je l’observe comme si elle donnait sur l’enfer. Mais t’es derrière…et je sais pas quoi faire. Sonnette qui résonne encore, le myocarde qui brûle. Je finis par me lever en silence et me diriger vers cette porte. Une seconde plus tard, je l’ouvre sur toi. J’ai pas fais d’efforts vestimentaires. Un training, un haut blanc courtes manches, cheveux en batailles…J’espère que mon allure va te faire fuir, durant une microseconde…parce que comme je le pensais, dès que je frôle tes iris des miennes, le monde s’efface. Non, je m’accroche à la réalité. Je vais pas te laisser me briser une fois de plus ! « Entre. » Ouai, tu sais quoi…toi et moi on va parler. Ouai, on va mettre un terme à ce qu’il y a. Parce que je veux plus sombrer, j’ai assez à faire pour que tu me brise ma santé mentale…

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dévore-moi l'âme
★ ─ w/ @Neal T. Hood

Et je te déteste. Te hait. Parce que tu reviens toujours. Parfois, j’aimerais juste t’effacer. Oui, comme une ombre balayée par la lumière. Parce que t’es un point faible que je ne peux pas accepter. T’es le genre de blessure qui s’efface pas, qui saigne encore et encore. Mais cette blessure, je la chéri comme un enfant incapable de vraiment te laisser t’enfuir. Pourquoi tu reviens ? J’ai pas été tendre depuis ma venue, j’ai pas été doux, j’ai pas été gentil. Non, je t’ai écrasé, je t’ai montré que j’étais différent, plus froid que jamais…crois pas, à l’intérieur, y’a rien de glacé. T’es la chaleur de printemps, t’es la brise d’hiver. Je sais pas comment me protéger. Neal, j’ai besoin de mon armure, j’ai besoin de dégager avant que tu n’arrives à me briser. Toi et moi, c’est perdu d’avance. On a pas d’avenir, on a pas de route tracée. Je parie que ton cœur tambourine pour quelqu’un d’autre et moi, je suis perdu dans des sentiments trop intenses. J’ai assez souffert comme ça. Toi, Sasha. J’ai besoin de répits, de repos. Mais rien y fait, je te laisse revenir, comme en manque d’un sourire éphémère. Et je me déteste pour ça.

Une fois encore, je plie, je te laisse venir. Une fois, une dernière fois. Je suis épuisé de tout ça, de ces émotions qui me bouffe. Ça me ravage. Ça me détruit. Je suis un naufragé Neal. Je me noie, je bois la tasse et toi, tu l’enfonces davantage dans ma gorge, comme pour m’étouffer plus vite. Je suis assez grand pour prendre mes propres décisions, mais avec toi, y’a jamais rien d’aussi facile. La preuve, t’es devant cette porte, cherchant ma présence ne serait ce qu’une dernière fois. Et après ? On fera quoi ? On fera l’amour, une fois encore ? On se séparera de plus belle ? C’est une ritournelle, une mascarade. Toi et moi, y’a des faux pas, y’a des regrets, y’a des non-dits. Je pense qu’au fond, j’ai envie de t’attraper et t’enlever loin d’ici. Viens, on va partir loin de cette ville, de ce pays pour mieux respirer. On sera que toi et moi Neal, mais tu sais quoi…je pense pas que ça changera quelque chose. Les blessures, elles nous suivent partout…et toi, t’es l’une de mes plus grande. Et j’ai envie de me gifler pour penser ainsi. Je suis plus fort que ça ! Ouai, plus fort que nous.

Alors quand j’ouvre, je veux te faire face…mais tu sais quoi ? Mon myocarde, il explose et j’ai l’impression de tomber de haut. Je veux te laisser sur le bord de la route, comme un chiot qu’on abandonne. Mais j’suis certain de faire demi-tour, de revenir te chercher en te suppliant de me pardonner. Sauf que ça, c’est pas moi. Toute cette merde, c’est de ta faute ! On devait juste coucher ensemble, une fois…mais les fois, elles se sont accumulées. Tu en, redemandais et moi, je me croyais assez fort pour le supporter. Mais regarde-nous maintenant, nos regards qui se croisent, nos respirations qui se brisent. On est en lambeaux face à face. Je te laisse entrer, fermant la porte derrière toi. Je te regarde pas vraiment, du moins, j’essaye. Parce que je sais pas comment te repousser. Je me sens stupide, je me sens crédule. Tu pourrais me faire avaler n’importe quoi, là tout de suite…redemande moi de te garder, de t’enfermer auprès de moi et je le ferais. Il est plus facile de faire face par message que en face de toi. Et tu finis par approcher, laissant la distance disparaitre. Je reste planter, je refuse de reculer. Tu verras pas ma faiblesse.

Mais ta peau, elle touche la mienne. Je veux hurler, te gueuler de la fermer, de pas m’approcher. Mais je suis bloqué, comme un robot en disfonctionnement. « Non… » Non ça va pas Neal…ça va pas, ça ira jamais. Je chute tu sais, pathétiquement. Ouai, je m’effondre et pas seulement à cause de toi. Je lève la main, prend la tienne dans la mienne pour la reculer de mon visage. « Arrête. » Oui, rend pas les choses compliquées, s’il te plait, ne me tue pas davantage. J’ai besoin de m’en aller, de te fuir alors, je dégage de quelques pas. Mes iris se détournent et je m’appuie contre ma table, les mains posées sur celle-ci. « Il faut que ça s’arrête… » oui, tout ça, toute cette merde. Tu sais, ça me crève de le dire, je sais même pas te regarder. Si jamais tu proteste, je suis sur que je vais céder, que je vais encore m’étaler contre ton corps. Parce que t’as cet effet là sur moi. Impossible de tourner la page, de faire demi-tour. Tu sais, t’es celui qui arrivera à m’arracher le cœur comme tu l’as déjà fait. Je sais même pas si c’est de l’amour ou un vestige d’autrefois.

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dévore-moi l'âme
★ ─ w/ @Neal T. Hood

Non…et ça résonne. Glacial, froid, sans préavis. Non. Un mot, trois lettres. Non. Et ça me donne envie de mordre, de t’en mettre une. Tu vois pas que je me bats contre moi ? Tu ne vois pas que j’essaye de faire les choses bien ? Pour une fois dans ma vie, j’essaye de rendre les choses acceptables. Hors, toi et moi, c’est pas acceptable. Mon ange. Toi et moi, on est pas destinés au paradis, mais l’enfers nous attend impatiemment. Pour nos erreurs. Nos regrets. Autrefois ça fonctionnait. Neal…ça fonctionnait…Puis t’as tout cassé, t’es parti, tu m’as abandonné. J’avais besoin de toi, cruellement, sauvagement. Et je t’aimais. Trop peut-être. Mais ça n’avait pas d’importance, tu sais. T’as quand même fait tes valises, t’as pris la porte sans te retourner. Mon myocarde c’est fendu, j’ai laissé les larmes s’écouler, à l’abris des murs de chez nous, de chez moi. Et regardes-nous. Y’a plus rien de normal, plus rien de banale. Toi et moi, c’est une putain de torture. Ça me tue. Je t’ai sans t’avoir, je peux pas posséder ton cœur et ton âme, ton corps et tes lèvres. Tout ça, c’est voué à l’échec. On va se prendre un mur.

Et je m’éloigne, je fuis. Je te fuis. Je fuis tes caresses. Je fuis ton regard. La table est ma bouée de sauvetage. Regarde-moi m’effondrer, lutter contre mes pulsions, contre mes désirs, mes envies. Parce que je te veux. Je vais probablement te vouloir toute ma misérable vie…Mais je suis pas fait pour toi, neal. Je vais te détruire putain…Je brise tout ce que je touche, tout ce que je veux posséder…ça fini en milles morceaux. Tu m’as brisé, comme Sasha, mais toi, je veux pas fendre ton âme, ton corps. Mais je te veux…inconsciemment, consciemment, passionnément. Je peux pas effacer ces années. Je peux pas effacer ton parfum, la sensation de tes lèvres. Et pourtant j’aimerais…j’aimerais ne pas me souvenir, ne pas désirer. Arrache-moi le cœur Neal…arraches-le moi, ça sera probablement moins compliqué. C’est à cause de ce putain d’organe que ça foire, c’est à cause de ces putains de souvenirs, de ces putains de sentiments. Je vais tomber de haut…non, je tombe de haut. Et je m’accroche à cette table, comme si elle m’empêchait de m’effondrer. Et je m’accroche à ce bois, comme si il s’agissait de ma réalité. Mais ta présence, elle est trop pressentie, trop réelle.

Et j’entends tes paroles…je te regarde pas, incapable. Je me sens con. Je me sens faible. Je déteste ça. Tu me connais pourtant…je suis pas comme ça. Je mène la danse, je tiens ma vie d’une main de fer. Mais qui j’essaye de tromper là ? Je contrôle absolument rien…je suis qu’une putain de vague qui se fracasse et toi, t’es mon putain de rocher. Pitié, tais-toi…me fais pas ça. Laisse-moi m’en aller, laisse nous enfin respirer. Parce qu’on étouffe ensemble. Faut pas se voiler la face, on crèves. « Neal… » Laisse-moi, laisse-nous. Parce que tout ce que tu dis, c’est pareil pour moi. Tu crois quoi ? Que j’éprouve rien ? Que je suis insensible à ce qu’il y a entre nous ? C’est malsain, c’est cruel. Mais je peux pas m’empêcher de te céder, de te vouloir. Je peux pas m’empêcher de sentir ton odeur sur mes draps, de sentir la chaleur de ton corps se blottir contre le miens. Et tout ça c’est pas bien, c’est mauvais. Tu me rendras pas heureux, Neal. T’es pas le genre de mec à céder, à t’accrocher à un seul cœur. Peut être autrefois…Mais maintenant ? J’en sais rien. Je sais plus.

Je finis par prendre une grande inspiration et je me tourne, te fait face. Tu te mordille la lèvre. Dieu que cette vision est merveilleuse. On est deux crétins qui subissent, qui savent pas, qui savent plus comment gérer ce qui se passe. Mais tu sais ce que tu veux…Mais je te crois pas. Tes paroles elles tombent, mais elles ne sont que chuchotements qui frôlent l’incertitude. « On sait toi et moi que c’est faux… » J’ai repris une voix glaciale, une voix brutale, celle qui me caractérise. J’approche. Un pas, puis un autre et un second. Ils me mènent à toi. Je me stoppe juste en face de ton être, glisse une main le long de ta joue, enrobant ton cou au passage. Mes doigts s’étalent sur ta peau comme un mouvement possessif, primaire. « Dis-moi que si je te demande, là de suite, de tout plaquer…de prendre tes valises et de venir t’installer ici tu le ferais…dis-moi que si je te demandais de te satisfaire de moi, tu le ferais…. » T’es trop volage…moi aussi. On le sait ça. Je suis pas le seul, t’es pas le seul. On est pris dans le piège des corps qui défilent.

Et pourtant, cette proximité, elle me rend fou Neal. Je me piège moi-même…Mes iris plongées dans les tiennes, je sens mon corps se rapprocher. Je sens mon torse venir frôler le tiens, mes lèvres trop proches de ton visage. Regarde-moi. Incapable de résister, de rester trop longtemps éloigné. Regarde-moi…incapable de rester sur mes positions, sur mes idées. « Toi et moi…Neal…c’est pas réel et tu le sais, ça finira par blesser quelqu’un… » Toi et moi, ou même quelqu’un d’autre. Pourtant, j’aimerais tellement que ça soit réel…j’aimerais tellement qu’on soit juste toi et moi dans cette histoire. « Neal…va t’en… » Ma respiration se fait plus chaude. « Va t’en avant que je verrouille cette foutue porte. »

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