tell me when you're ready, I'm waitin'
→ ft. @Jasper O. Ellington
On se connait, on est invincibles, puissants. On est juste parfois un peu penchants. Du mauvais côté, souvent. L'ombre qui attire, qui appelle, et nous qui y allons, les yeux fermés, sans même un regard sur l'horizon. C'était mon erreur. Ça a toujours été mon erreur. Tu vois, quand c'est ma carrière, quand c'est moi, j'arrive à voir la suite, je me dessine un futur,  je le respecte. Quand c'est les autres, quand c'est l'amour, quand ça se pose sur mon chemin ; plus rien. Comme si je devenais aveugle, que la vision se brouillait. Tu vois, j'ai fais l'erreur une fois, puis une autre fois. Le choix, ce n'est pas lui ou toi. Ça n'a jamais été le cas. Le choix, c'est si j'ai envie d'un futur ou pas. Parce que mes réactions comme ça, ça continuera. Parce que je n'arrivais pas de voir de futur avec lui, et j'ai commencé à l'apercevoir quand je l'ai perdu. Même erreur avec toi. Alors je suis désolée, désolée de tout faire capoter, qu'à chaque fois ce soit la même chose. Qu'on continue de monter, mais que je n'apprends rien. « Je sais. » Et tes bras qui me retiennent, ce n'est que le temps d'un instant. Je sais que tu ne me tiendra pas à vie. Tu vois, on était de la même pierre. On ne voyait pas l'avenir, ensemble. On voyais nos carrières. Puis t'as eu lui, et t'a changé, évolué. T'as vu la suite, pas pour tes yeux mais pour les siens. T'as vu la suite pour lui, et t'as réussi à la voir pour toi. Pourquoi pas moi ? « On peut plus continuer comme ça. » et les mains qui précédemment s'était accroché au corps le relâche, pas que j'en ai envie, mais que j'en ai pas le choix. « On s’l’était dit. Cette vie n’est pas la nôtre. » Tu mens. Tu mens. Cette vie, toutes les autres, c'est les nôtres. On est ce même amas qui a été séparé dans la création de cet univers. "C'était la nôtre.. c'était la nôtre, avant que je le perde." avant que je t'envoie valser, avant que je te dise toutes ses choses horribles, juste pour ne pas que tu saches. Pas que tu saches que je ne sais pas tenir, m'accrocher à ce que tu offre, à ce bout de toi que tu avais confié en moi. "Et je suis désolée que tu le saches, je suis désolée que ce soit un poids à porter.." et je suis désolée d'avoir tout gâcher. "J'avais tout préparé Jasper.. tout préparé.. et j'ai dû tout annuler.." tu sais la force morale que ça m'a demandé ? Tu sais ce que ça m'a fait ? Toute une saint valentin, autour d'un enfant qu'on aura jamais. "et tu me manques." t'as vu l'état de la chose, tu sais. Tout est là, tout moi.  

tell me when you're ready, I'm waitin'
→ ft. @Leandra T. Carreirao
Je sais pas quand tout a changé, quand on a commencé à regarder dans des directions divergentes. On était bien parti, on avait tout, et nous voilà avec les doigts qui glissent, qui arrivent plus à s’agripper. On savait se trouver, avant. On se trouvait dans le noir, ou quand le jour était trop fort. On se trouvait dans les bras des autres, on se trouvait dans les wagons qui dérapent. On se trouvait, et rien d’autre n’existait. J’y ai cru. A l’encre sur la peau, à toi qui la marque, à toi qui t’y accroches, à toi qui joue et nous qui gagnons. A cette chance, fragile, qu’on sauvegardait de nos corps. A ces mensonges que j’avalais, parce que c’est toi qui me les servais. Encore un peu de poison au gout sucré. "C'était la nôtre.. c'était la nôtre, avant que je le perde." Ca l’a peut-être jamais été ; surement. J’ai pas vu les signes parce qu’ils ne m’arrangeaient pas. J’ai préféré me complaire, j’ai rajouté des œillères, et je te regardais toi. Merveilleux film du dimanche soir, qui fini bien. La famille recomposée, la clôture blanche, les animaux qu’on adopte, les carrières qui s’enflamment, et se tournent vers le bien. J’te jure que j’avais tout écrit, à peine t’avais l’air de ne plus voir que moi. J’ai peut-être pas eu le courage de gommer ce qui allait plus, ce qui était moins beau. Le doute et la distance. Les certitudes qui ne se tournaient pas vers moi. "Et je suis désolée que tu le saches, je suis désolée que ce soit un poids à porter.." J’le suis pas. J’veux porter le deuil même si c’est d’un rien, d’un truc pas formé. « C’est moins lourd quand on le porte à deux. » T’as jamais eu peur de charger mes épaules Leandra, commence pas maintenant. "J'avais tout préparé Jasper.. tout préparé.. et j'ai dû tout annuler.." J’imagine, et mon front se pose contre le tien. Donne-moi un peu de douleur, charge le dos, accroche-toi un peu. Les lèvres se fendent d’un rictus qui s’échappe, et il souffle : « Ca aurait été assurément une terreur. » Les yeux charbons et les lèvres moqueuses, de l’intelligence qui dégueule et un égo couleur métal. Il aurait été le meilleur et le pire. Ou elle, tient. Arrogante et charmeuse, égoïste et brillante. "et tu me manques." La carcasse se redresse, un peu, pour mieux te voir. Les épaules se lèvent, doucement. « C’est le jeu. » Fallait mieux me retenir, fallait pas nous oublier. Le manque c’est la juste punition. « Tu sais ce qui me manque ? » Recule juste pour s’asseoir sur son bureau, et attraper une fritte froide. « Ce qui me manque, c’est ce moment où on s’demandait pas si nous deux, ça pourrait marcher. On était sûr que c’était pas le cas. On était.. invincibles. » J’crois que ça fait longtemps qu’on l’a plus été. Faut s’aimer moins, pour s’aimer mieux. « Et tu venais avec de la bouffe, et.. j’faisais semblant de me noyer, on mesurait nos notes, on s'moquait de nos conquêtes, on faisait la course pour tout et n’importe quoi. » Puis, Lomée qui pose la question faut pas, puis le poing de Jude contre ma mâchoire, puis les lèvres qui s’accrochent et les cœurs qui trébuchent. « C’était simple. » On était pas fait pour cette vie, j’te l’ai dis.  

tell me when you're ready, I'm waitin'
→ ft. @Jasper O. Ellington
Tout le monde a toujours pensé que j'étais folle. Qu'il manquait quelque chose, là haut, et Jude sait à peine la moitié de ce que je suis capable de faire, et il connaît pas réellement tous les défauts, sous la peau. Il sait pas ce que l'ambition est prêt à ronger, pour quelques palier de plus. Mais toi. Toi tu le sais. Toi, tu le vois. Tu le vois, et le pire je crois, c'est que t'aimes ça. T'as vu que ça. Parce que Jude voit la lumière et toi t'observe les ombres. Tu les vois danser, quand elles ne parlent que de toi. Tu vois comme elles vacillent, s'inclinent, se relèvent. Tu les vois s'amuser, ses ombres, et tu les a aimé. T'as aimé les ombres, avant même de savoir ma lumière. Alors forcément qu'ils s'entendaient bien, nos sombres. Jusqu'à ce qu'on forme une lumière, cette petite chose, que j'ai rongé, détruis, probablement à cause de ma stupidité, tu sais. « C’est moins lourd quand on le porte à deux. » et moi j'en suis pas convaincue, parce que je ne me suis jamais sentie aussi si seule que depuis qu'il est parti. "C'est pas moins lourd, on est pas deux à l'porter, j'suis toute seule de mon côté et toi du tiens." c'est pas comme si on formait une sorte de soutient. C'est toi. C'est moi. C'est pas nous, ce n'est plus nous. Ca aurait pu l'être, il aurait pu l'être. Un démon formé par la pire espèce. Mais j'avais hâte de le rencontrer, moi, ce diable. J'avais hâte de sentir sa peau contre moi, de le voir rire, tu vois. « Ca aurait été assurément une terreur. » acquiesce. J'ai envie de vomir, j'ai envie de pleurer, j'ai envie de tout, sauf d'y penser. Je te veux contre moi, je veux que tu porte ce fardeau avec moi. Je veux qu'on marche ensemble, je veux qu'on arrive à ne plus l'avoir en tête. Je veux pouvoir vivre sans l'avoir lui, dans un coin de ma tête. « C’est le jeu. » j'ai jamais accepté de jouer, j'ai jamais voulu ses règles là, tu sais. Je veux plus ça, je veux quitter cette partie, j'ai pas envie de tout ça. « Tu sais ce qui me manque ? » suit l'homme des yeux, attends trop impatiemment la réponse. « Ce qui me manque, c’est ce moment où on s’demandait pas si nous deux, ça pourrait marcher. On était sûr que c’était pas le cas. On était.. invincibles. » la simplicité des moments. Quand on s'aimait sans se le dire, qu'on se le montrait. Quand aucun enfant n'était en jeu. « Et tu venais avec de la bouffe, et.. j’faisais semblant de me noyer, on mesurait nos notes, on s'moquait de nos conquêtes, on faisait la course pour tout et n’importe quoi. » souris légèrement, la tête qui fait oui ; "Et on allait à Paris, et on buvait trop de rhum sur les plages et je m'amusais des remarques de ton père." et je te détestais de savoir que d'autres partageaient tes draps, parce que je me savais seule dans l'organe principale. Puis elle est arrivée, Lomée, et elle a tout envoyé valsé. Moi, je voulais juste te garder. L'égoïsme dans le plus profond du coeur. « C’était simple. » la tête fait oui. Simple, mais dangereux. Parce que moi, je supporte pas de te voir dans d'autres bras. Ma main se glisse doucement sur la sienne, légèrement, tendrement, et du bout des doigts, sur le dessus de la main, trace un signe qu'on connaît bien. On a toujours été ceux là. A danser dans les ombres, à être plus à l'aise avec le sombre. "C'était simple parce qu'on taisait tout, on avançait à voix basse. On était une grenade." un rien pouvait nous exploser. Un baiser pas contrôlé, une question trop souvent posée. Dis Leandra, tu penche de quel côté ? Dis Jasper, est-ce que ton cœur qui bat, ce ne serait pas une avancée ? Et nous voilà prisonniers, d'une case dont on a toujours voulu se séparer. Alors que depuis le début, on y était enfermés. Amoureux depuis l'instant t. On se l'est juste caché pendant des années. 

tell me when you're ready, I'm waitin'
→ ft. @Leandra T. Carreirao
Parmi les décombres, nos deux corps balancés sur le sol. On est de ces dommages collatéraux, ballottés contre les parois du wagon, mais survivants. J’serais resté dans cette taule pour toi, malgré Junon, malgré Salomée, malgré tout ce qui m’attendait dehors. J’serais resté là, jusqu’à ce qu’ils te sortent en premier. Parce qu’on a jamais vu d’aussi belles ombres que les tiennes. J’me serais battu pour être là au couronnement de ton accomplissement, en me disant que j’y étais un peu pour quelque-chose, à force de mesurer nos égos et ambitions. On s’est créé, façonné. On a fait tout ça pour être prêts l’un pour l’autre. C’est ce que je me murmurais, quand la faucheuse s’amusait avec nos carcasses. Puis, la suite. Puis, on enlève le voile, on dévoile la laideur, la vérité, on arrête de cacher les sous-titres, et on s’rends compte que le film romantique est dramatique. Les larmes n’étaient pas de joie. Tout perdre. Plus que ce que je pensais. "C'est pas moins lourd, on est pas deux à l'porter, j'suis toute seule de mon côté et toi du tiens." Je l’aurais aimé comme j’ai jamais aimé quelqu’un, juste parce qu’il aurait été la fusion de nous deux. Et quand tu serais partie, quand l’indécision t’aurais guetté, qu’elle serait venue te chercher pour ta rapprocher de l’Autre, lui serait resté. On aurait matérialisé notre alliance, dans la chair d’un être qu’on aurait construit à deux, bâti dans nos défauts et nos instants brillants. L’accident nous l’a arraché, comme un signe. Tout remettre à zéro, enlever le tiret entre nos noms, et tout ce qui nous reliait. Ne laisser qu’un parfum amer au fonds de la gorge. Il a fallu du temps, il a fallu ta silhouette qui se hâtait trop vite dans les couloirs et ton absence aux réunions, au quotidien, chez moi et sur mon téléphone, pour faire réveiller quelques souvenirs plus dorés. Se rappeler qu’on a été fonctionnel, parfois. C’était faux, c’était superficiel, mais on existait. "Et on allait à Paris, et on buvait trop de rhum sur les plages et je m'amusais des remarques de ton père." Je m’amusais de la jalousie de Jude, quand nos lèvres s’approchaient trop, quand je finissais par faire incliner ta droiture. Quand on finissait par flinguer tout le monde autour de nous. Quand tu rallumais tout, d’un infini dans la peau. On s’est trop usé, pour réussir à se recoudre. "C'était simple parce qu'on taisait tout, on avançait à voix basse. On était une grenade." Ils avaient devinés avant nous, parce qu’on mentait mal, parce que tu étais toujours celle que je choisissais, qu’importe combien j’aimais en face. J’sais pas ce qu’on a mal compris, mais rien ne marche, qu’importe ce qu’on essaye. « Une grenade qui a fini par exploser en vol. » Dans une chambre d’hôpital, dans le salon d’un appartement. On était déjà dans ce troisième essai. Parce qu’on écoute rien, qu’on apprends pas de nos erreurs. Des tiennes, cette fois. « On fait quoi maintenant ? » Mon pouce agrippe un de tes doigts, pour que tu cesses ton manège. On a jamais été si proche de mettre fin à notre infini. « Parce que j’imagine pas ma vie sans toi dedans. » T’es déjà trop présente, partout, dans les souvenirs, les villes, l’entreprise, ma famille, nos chemins qui se croisent et se lient depuis des années. On s’est installé dans chaque recoin. « Mais ça marchera jamais si on continue comme on le fait depuis des années. » A jouer avec les lignes, les repousser quand on est trop à l’étroit dans notre case. Il faudra s’y tenir, à notre petite case, et apprendre à l’aimer.

tell me when you're ready, I'm waitin'
→ ft. @Jasper O. Ellington
Le paysage était magnifique. Un ciel d'or qui se présentait devant nous, l'horizon à perte de vue, l'océan qui était prêt à nous acceuillir. Tu te souviens ? Nos corps qui s'entrechoquent, tes bras qui se font plus fort quand tu as attrapé mes cuisses, quand j'ai terminé sur ton dos, la bouteille d'alcool à la main, te criant de nous emmener au plus loin, comme capitaine d'un bateau. Le ciel était beau. On avait peur de rien, on était fous, fougueux, sans le plaisir de vivre sur le moment, de jouer avec l'instant. On se moquait des regards, on se moquait des avis, on se foutait des jugements. Qu'importe ce qu'ils disaient, on vivait. Qu'importe ce qu'ils murmuraient, on ignorait. Tu vois, je crois qu'au fond, c'est ça qui me manque le plus. Quand on était deux mais qu'on agissait comme un. Tu te souviens, de comme on était ? Insouciants, instables. Quand est-ce que la vie nous a rattrapé ? « Une grenade qui a fini par exploser en vol. » Oui, il y a ses souvenirs là aussi. Les meubles qui heurtent le sol d'une chambre d'hotel, les poignets qui se rougissent d'une jalousie trop intense, moi qui serre un peu trop ton corps, qui force, qui lutte, qui t'amène, te ramène, me mutile, te mutile. Mais tu vois, quand je regarde en arrière, je vois pas les mauvais, j'arrive pas à voir le mauvais. Il ne reste que le bon, le positif, ce qu'on était. « On fait quoi maintenant ? » Et tes doigts qui bloquent les miens. Je comprends bien que dans ta tête, c'est clair. Je vois que tu ne veux plus de moi, que si je me bats, je le ferais seule. « Parce que j’imagine pas ma vie sans toi dedans. » Les yeux se relèvent, comme d'un espoir que tu venais de briser. J'imagine pas ma vie sans toi non plus, t'es dans mon tableau, à qui je montre mes réussites si t'es pas là pour les voir ? « Mais ça marchera jamais si on continue comme on le fait depuis des années. » Je me relève, m'approche, arrive en face de toi, m'assied sur le bureau. On fait quoi, maintenant ? "Pourtant il fut un temps, ça marchait." ça marchait parce qu'il y avait personne, que c'était toi, que c'était moi, qu'aucun regards n'étaient lourds sur nous. Je rigole nerveusement, secoue la tête en passant mes mains sur mon visage ; "On parle de nous comme on négocie un contrat.." alors on y est ? On met les sentiments de côté ? On pose tout à plat sur cette table et on décide de notre avenir comme on décide d'un partenariat ? Où est-ce que tu veux qu'on se mette ? Où est-ce que tu veux qu'on s'enferme ? Parce que tu vois, moi, les cases, j'en ai pas envie. J'ai pas envie de case. Ni de celle là, ni de toutes celles que tu peux me proposer. J'ai pas envie qu'on se questionne sur ce qu'on est, parce que c'est nous. On est brouillons, on est flou, on est sans limite. On est amis, on est amants. On s'aime puis on se déteste. C'est les autres qui pensent que c'est pas sain, c'est les autres qui disent que c'est pas pour nous. "J'ai pas envie d'être sans toi non plus." et la main se tends vers celui de l'homme, comme d'un premier pas, d'une main tendue, attendant que tu l'attrape. Montre moi qu'on peut faire des efforts, qu'on peut s'entendre sur un point, qu'on est pas réduits à ce qu'ils disent de nous. Prouve moi que tu y tiens encore, que tu t'accroche malgré tout.