there must be something in the water ★ ─
w/ @Lyra Bain

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Ce matin-là, de voir leurs corps inertes et toutes ces lignes tracées par les violences de la nuit, j’ai pensé que le bonheur ne s’offrirait plus jamais à moi. La vie perdait son sens, sinon cette quête de vengeance à accomplir. Le seul point qui me tienne debout, qui donne une quelconque logique à tout ceci. Je n’aurais jamais pensé lorsque mon regard a rencontré le tien pour la première fois, ce que nous deviendrons ici. De ce premier rendez-vous auquel la mort s’était invitée et comme la vie fleurit depuis. C’est doux, c’est addictif, de se sentir protégée entre tes bras. C’est dangereux aussi parce que maintenant que tout a un sens de nouveau, il n’y en aurait plus aucun sans toi. Je n’avais plus rien à perdre mais maintenant c’est différent. Ce qui nous lie c’est à la fois force et talon d’Achille. Je laisse toutefois le repos s’emparer de moi ici, entre tes bras, abritée de ton souffle, de tes battements, de cette bulle qu’on su créer dans nos chaos. Mes yeux qui se relèvent vers toi, qui ne se lassent pas de ton portrait, de ton visage dont j’apprends à connaître les nuances, jour après jour, te découvrir, te goûter, comme le font mes lèvres, toujours gourmande lorsqu’il s’agit de toi. Un sourire satisfait s’offre à mes commissures alors que tu viens déclamer cette phrase. Mon cœur se suspend tant la surprise me tenaille, un frisson incongru traverse mon épiderme. De jeunesse donc. Mais ce sont tes lèvres qui viennent à nouveau trouver les miennes. Tes bras qui m’abritent et moi qui m’y niche. Je viens me redresser toutefois, un sourire plus large sur le visage. « Je te ne savais pas poète. » Je te découvre encore faut croire, comme tu le fais pour moi. Ton front contre le mien, je viens embrasser cette partie avant de me redresser. Guettant quelques instants par la fenêtre l’océan indomptable et impassible, je me surprends à aimer être ici mais à penser à l’avenir. J’embrase une cigarette, ce n’est pas mon goût mais à défaut d’autre chose, nous sommes partis de façon précipitée. Je tire une latte avant de te tendre la clope, me calant de nouveau sur tes genoux. « T’as commencé à réfléchir à notre retour ? » Je viens poser mes lèvres dans ton cou, on n’en pas encore parlé, ni même évoqué le retour à la normale. Sans doute que les plans se sont activés chacun de nos côtés sans qu’on en dresse un définitif puisque désormais on le fera ensemble.

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Je me rendais à l’évidence, ma vie ne sera plus jamais la même après toi. Il y a eu un avant. Puis un après. Et il était clair que l’après était bien mieux. Bien plus vivant et avec quelque chose, une raison pour laquelle se battre. J’allais me battre pour toi, pour nous. Ce que tu avais fait ces derniers jours, c’était digne de ce que j’aurais pu faire, sans les zones d’ombre que tu avais fait planer sur mon rôle à jouer. Mais de toute évidence, c’était réfléchi, sur bien des aspects et je ressentais une certaine fierté, bien que je ne l’admettrai pas, pas encore tout du moins. Là, c’était l’heure du repos du guerrier, même si on faisait tout sauf se reposer, l’un dans les bras de l’autre. Après l’effort venait ainsi le réconfort et je le trouvais quand tes lèvres capturaient les miennes avec une passion qui t’était propre, mêlée à une douceur que je te connaissais aussi, petit à petit. Et va savoir, la poésie que tu n’as cessé de me dicter m’a fait pousser des ailes, et me voilà à te réciter quelques mots, qui j’espère te feront plaisir. Ta réaction était celle escomptée, et mon sourire imitait le tien. Moi qui me faisait rare sur ce genre d’expression, je suppose que tu l’as plus vu que quiconque de ma famille. « Je ne me savais pas poète non plus. Faut croire que tu éveilles certains talents en moi. » Mes phalanges caressaient doucement ta peau dénudée, tandis que nos fronts scellaient ce moment. Puis tu te redressais doucement, admirant l’océan au loin, par les fenêtres, et je me surprenais à faire la même chose. Toi et moi, isolés du monde. L’amour liant ces deux êtres que nous pouvions être. Finalement, tu attrapes une cigarette, que tu allumes, avant de te remettre sur mes genoux, non sans me filer la cigarette qui me permettait de décompresser une nouvelle fois. Ce fameux rituel que j’aimais, quand on s’adonnait à ce genre d’activité. « Pas comme tu l’imaginais, mais oui. Izzy s’en va, elle veut aller vivre avec une amie à elle. Ça te dit de venir vivre avec moi ? » Je tire avant de te proposer la cigarette, soufflant ainsi la fumée en attendant ta réponse. C’était possiblement autre chose que tu avais en tête, mais je te présentais ça comme une introduction. Et parce que je me dis qu’on pourrait construire quelque chose ensemble de plus grand, si on est sous le même toit. Un QG qui nous serait propre.

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Il est certain que je n’aurais pas parié sur toi concernant la poésie. Et puis regarde finalement, peut-être et sans doute que tu es toi-même le premier surpris de ce talent inédit. Faut dire que ce n’est pas ce qu’on t’a demandé. On t’a élevé pour tuer, présider un gang et pour le coup, je n’ai aucun doute de ton talent et de ta compétence pour cette tâche. Auparavant, tu étais dans l’ombre de ta sœur, mais désormais c’est différent, je serais à tes côtés, mais je resterai celle de l’ombre, celle qui t’aidera à régner. La Reine certes mais tu resteras le Roi. Je reviens à toi, me postant de nouveau sur ton corps, te passant dans cette complicité désormais rituelle la cigarette commune. Ta question se pose comme si tu me demandais de chercher le lait. Je reste statique, t’observant, sentant une certaine peur mêlée d’excitation en moi, tandis que tu restes impassible. Je suis malgré tout une fille quoi qu’il advienne. « Attends. » J’inspire sur la cigarette avant de la souffler légèrement vers le plafond. « Tu me demandes sérieusement de vivre avec toi. » Je viens de nouveau me poster à cheval sur toi, passant mes paumes sur tes épaules pour te coller au dossier, mon regard accroché au tien. « Te voir dès que je me réveille, dès que je rentre, que tu sois celui qui accompagne toutes mes nuits, que tu fasses toujours les courses. » Oui j’exagère et mon sourire s’accentue. Je prends une nouvelle taffe sur la clope avant de la souffler vers tes lèvres. « T’es bien certain de vouloir faire ça ? » T’es un solitaire, un ours quelque part, t’aimes m’avoir près de toi, mais est-ce que tu supporterais de me voir tous les jours, encore et encore ? Est-ce que tu ne finirais pas par te lasser ? Pour moi la réponse est toute trouvée.  « Bien sûr que j’en ai envie. Que je veux être tout le temps avec toi. » Je viens t’embrasser de façon plus énergique avant de reprendre.  « Mais… » Parce qu’avec une fille il y en a toujours un voir plusieurs, tu ne vas pas tarder à le comprendre. « Je veux participer au loyer et pouvoir apporter ma touche. » Alors faut être certain Devon….

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