jane austen, notre muse
w/ @Candice Purnell
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Jane Austen, muse de mes heures perdues et amante de mes bonheurs littéraires.
Aujourd’hui n’est pas un jour où je mets à profit mon brillant esprit, mais où je laisse mon cœur amoureux transit de littérature anglaise se laisser aller dans un amour éternel.
La bibliothèque m’offre un sentiment de sécurité, là où personne ne me voit comme ce monstre qui circule, qui erre les couloirs d’Harvard. Ici, je suis fondu dans la masse, je ne suis plus un paria en fond de salle.
C’est ici que je me sens à l’aise avec les autres étudiants, car, quoi qu’il arrive, nous avons les mêmes passions. Les littéraires, les grands artistes qui aiment dessiner dans le calme apaisant de la bibliothèque, les musiciens qui aiment écrire leurs partitions en étant inspiré par la douce mélodie du bonheur, et les fervents admirateurs de leurs études.
La Widener Library est cet endroit où les âmes se rencontrent et ne font plus qu’une dans une harmonie à couper le souffle.
Et dans cette harmonie, je suis en paix avec moi-même. Je laisse une pause à la guerre qui se déroule entre le nouveau et l’ancien moi.
Mes lunettes glisse légèrement sur mon nez alors que mes pensées se chamboulent et se bousculent. Je secoue légèrement la tête. Il faut que je reprenne ma lecture. Les ennuis viendront bien plus tard.
Orgueil et Préjugés n’attend plus que son fervent lecteur, que dis-je, presque admirateur. Les auteures de littérature anglaises me plaisent tant.

Je remets correctement mes lunettes sur mon nez, puis passe ma main dans mon épaisse tignasse brune.
Le lecteur se plonge dans sa quête de poésie dans les mots, et il se laisse aller dans des émotions uniquement capables d’être vécues dans la littérature.
La musique classique crie son talent dans mes oreilles. Talentueuse musique, et muse littéraire. Le quotidien de l’homme que j’aime être. Quelqu’un d’attentif, de doux, qui laissent ses émotions le subjuguer.

Mais quelqu’un m’interpelle. Une jeune femme qui laisse tomber ses livres à côté de moi. Elle est confuse, et je ne lui en veux pas. Je pose mon livre, et l’aide à ramasser les siens. Littérature française ? Je laisse échapper un léger sourire avant de reprendre ma place.
Et en face de moi, une nouvelle tête. Une jeune femme brune. Et Jane Austen. Orgueil et Préjugés.
Je l’observe elle, puis le bouquin, avant de laisser s’échapper un nouveau sourire.

Comme le monde est petit. Et comme il est curieux de voir, dans une bibliothèque, deux âmes nouvelles qui se rencontrent.

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Encore et toujours accroché à son bouquin, Candice prenait sagement des notes pour la cinquantième fois concernant l’ouvrage écrit par Jane Austen. Un sourire anima ses lèvres lorsqu’elle lut une réplique de Mr.Darcy ; peu importait si elle l’avait déjà arpenté maintes et maintes fois ces lignes, elles la faisaient toujours autant voyager. Même si le gentleman anglais pouvait sembler agréable au préalable, il était, et de loin, son personnage préféré, tous livres confondus. Elle aimait cette droiture presque rigide ainsi que ce cœur ardent, prêt à se dévouer corps et âme à l’être aimé. Il n’y avait pas plus romantique, pas plus passionné. C’était un chef d’œuvre. Peut-être était-il même à l’origine de la nature fleure bleue de la demoiselle ? En vérité, il n’y avait pas de doute à avoir : il était les fondations même de sa nature romantique.
Perdue dans ses pensées, Candice continua de gribouiller plusieurs remarques lui traversant l’esprit sur son cahier avant de remarquer une œillade insistante de son voisin d’en face. La confusion anima son visage jusqu’à ce qu’elle réalise qu’il lisait le titre du bouquin qu’elle tenait ; un amoureux de Jane lui aussi ?
Un sourire égaya la bouche rosée de la demoiselle tandis qu’elle se penchait en direction de l’inconnu ; s’il aimait la littérature ils ne pouvaient que s’entendre.
« Bonjour. Je m’appelle Candice » Fit-elle en chuchotant discrètement, surveillant du coin de l’œil qu’elle ne dérangeait personne « Tu… Tu t’appelles comment ? »
C’était une présentation incongrue, mais elle démarrait avec les meilleures intentions du monde. L’étudiante n’était pas particulièrement sociable, pourtant elle aimait échanger avec les personnes ayant la même étincelle qu’elle dans le regard lorsqu’elle parlait d’écriture, de lecture, et c’était ce qu’elle avait ressenti en observant son voisin.
Dans un geste simple, elle reposa son crayon de papier dans le creux interne de son cahier afin de se focaliser davantage sur ce nouveau visage qu’elle venait découvrir ; Harvard était véritablement un endroit idéal pour rencontrer, échanger et construire des amitiés des plus surprenantes.

jane austen, notre muse
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Mon regard a été trop insistant. J’ai peut-être été trop insistant. Ça n’a pas dû être agréable de sentir le regard d’un homme sur elle. Cependant, nous lisons le même livre, ce qui m’attire. Dans une bibliothèque, les rencontres sont curieuses et étonnantes. Nous pouvons croiser des genres littéraires différents, des dizaines et des vingtaines de styles d’écriture différents, et pourtant, ce jour-là, ce jour précis, nous lisons le même livre, la même auteure.
Je suis curieux ; aime-t-elle Monsieur Darcy ? Il est l’un de mes protagonistes favoris. Pourquoi ? Il inspire le romantisme, ce merveilleux sentiment d’extase et de joie pure.
Mais nous sommes dans l’un des endroits le plus calme du monde, je ne peux pas entamer une discussion qui serait vivante.
C’est pourtant ce qu’elle essaie d’entreprendre. Je regarde autour de nous, et me penche légèrement pour qu’elle puisse mieux m’entendre.

- Ewen, enchanté, Candice, dis-je dans un murmure.

Mon murmure n’a pas attiré la sympathie des autres étudiants autour de nous. Ce qui m’amuse, ce que je fais comprendre dans mon regard lorsque je regarde ma nouvelle connaissance.
Je hausse les épaules d’un air désolé. Il est bien dommage de ne pouvoir échanger nos réflexions et pensées sur Orgueils et Préjugés. Nous aurions pu avoir une conservation passionnante, certainement de celles qui durent des heures sans que l’on puisse s’en rendre compte.
Je reprends alors ma lecture.
Mes yeux qui parcourent les mots me donnent une idée. Je baisse légèrement mes livres, cherchant mon carnet de notes sur la table.
Une idée brillante. Comme toujours, je sais faire preuve de génie.

Je griffonne quelques mots, si notre seule manière de discuter est l’écriture, alors allons-y. Il ne peut en être mieux, dans une bibliothèque.
Je glisse mon carnet vers elle, en lui lançant un léger sourire. Mon regard l’incite à m’écrire, elle aussi.
Mes nouvelles rencontres me sont devenues plus simples. Même si communiquer de cette manière m’est plus aisé, je suis certain de pouvoir l’inviter à boire un café juste après nos mots échangés. Pourrions-nous ?
N’allons pas trop vite.

- « Jamais encore elle n'avait senti qu'elle aurait pu l'aimer comme en cet instant où l'aimer devenait désormais chose vaine. » : n’est-ce pas là l’un des plus bel amour ?

Je reprends mes lectures en étant patient de sa réponse.

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