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Lien du postVen 21 Fév 2020 - 17:22
I'm sorry for wanting to be happy.
★ ─ w/ @Aubrey Nicholson
je n'étais pas en colère. je n'étais même pas déçu. j'étais juste... triste. profondément triste de devoir me justifier auprès de ma fille. de devoir subir sa colère, de sentir la tristesse sous les doigts de camille. d'échapper à un contrôle que j'avais sur cette famille, sur le bonheur de mes filles devenues grandes.
de m'être battu un peu pour son propre bonheur et de sentir que la réciprocité n'était pas égale. qu'il avait fallu d'un rien pour que dimitri veuille bien prendre part à une responsabilité nouvelle : prendre soin de ma fille.
de cet amour qu'elle avait ressenti pour ce garçon, des larmes qui avaient coulé pour lui, d'un amour qu'elle n'avait plus pour son père mais pour un homme à qui j'étais prêt à confier le cœur et la sécurité.
et en retour, de mon propre bonheur je n'avais le droit qu'à de la colère. et un profond dégout.
ce ne semblait même pas l'âge le problème, quoi que. je ne saurais vraiment dire, perdu entre deux profonds sentiments. celui de la pitié et celui de la rébellion. est-ce que j'allais perdre tout contrôle sur elle. sur notre famille.
est-ce qu'elle allait finir par accepter ma compagne, ma femme... ma petite-amie pour ceux qui voudraient mettre des mots plus légers.
un profond soupir résonne dans l'appartement dénué de vie.
lydia était partie en cours, camille avec. et j'avais pris ma journée, pour souffler... respirer. sans rien dire à personne.
quitter les bancs et les rangs, regarder sa chambre parfaitement rangé, au millimètre près.
l'épaule contre le cadre de la porte, les bras croisés et le regard nostalgique d'un temps où elle me poussait pour que je n'entre pas avec les chaussons licornes. c'était triste comme les choses évoluaient trop vite.
et j'ai été aveuglé par l'amour... aveuglé par mon rôle. hypocrite de ne pas avoir cherché à comprendre les tocs, de ne pas avoir repris la position qu'elle se donnait dans la famille. de se croire mère et de prendre une responsabilité qui n'était pas la sienne. de ne pas avoir contredit que rire ne voulait pas dire être immature.
j'ai été bête.
la porte de l'entrée s'ouvre et je décroise les bras, surpris en quittant des yeux la chambre pour retourner dans le couloir, longer les murs jusqu'au salon pour voir une silhouette familière dans l'entrée. « tu n'es pas en cours ? » le ton est froid.
car même si elle était majeure, que je savais où elle était... et ce n'était pas chez peyton. j'avais une rancœur que je ne soupçonnais pas.
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Lien du postVen 21 Fév 2020 - 22:31
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★ ─ w/ @Daryl Nicholson
Je devais rentrer, car oui les choses n'allaient pas changer aussi facilement. Peu importe le nombre de portes claquées et les cris, cette discussion restait en suspens. Mais j'en avais marre et je ne savais pas comment faire. La tête dans le froid de l'hiver je marchais mon sac sur le dos en martelant tous les jurons possibles. J'étais partis de chez Dimitri rapidement la tête pleine, peut-être un peu trop rapidement. Je pourrais essayer de penser à lui pour que tout se passe mieux, mais j'avais encore le coeur à la haine. Elle était partie si rapidement, comme si son devoir avait été fait. Comme si elle savait qu'à présent que nous étions stables chez les Nicholson, la faucheuse croyait qu'elle pouvait nous la retirer. Douce colombe, j'avais envie de l'imaginer auprès de moi, bien plus que sur nos photos de famille qui semblaient déjà si lointaine. Je fouettais l'air du vent, laissant quelques larmes coulées malgré moi en revoyant son visage en tête. Dans les deux cas j'avais laissé filer mes deux mères. Une que je n'avais pas su protéger et la dernière dont je ne pouvais pas protéger contre l'inévitable. Un peu de neige simplement un problème de circonstance. Et c'était terminé. Je vois l'immeuble sous mes yeux pensant rebrousser chemin. Peut-être que je pourrais arriver à rentrer dans ma chambre et peut-être aussi qu'il n'était pas là. Montant les escalier doucement, beaucoup plus lentement qu'à mon habitude, je soupire à chaque pas, serrant la ganse de mon sac. Je sens déjà que ma tête va exploser, j'anticipe déjà cette rencontre. Je regarde la porte un moment, comme si je ne savais plus comment tourner une poignée, un mécanisme tout à fait difficile. Je pose mes doigts sur celle-ci, puis j'ouvre la porte sans grand fracas, mon regard de braise veut tout dire. Au premier regard je ne le vois pas jusqu'à voir son ombre se faufiler sur le mur du couloir. Mon air sévère revient à la charge comme un masque tout en laissant mon sac tomber contre le sol. J'hausse les épaules. «Non» dis-je comme une adolescente qui n'en a rien à foutre. Je m'avance pour le contourner et me rendre à la cuisine en ouvrant le robinet pour me verser un verre d'eau. «T'es pas en train d'enseigner toi ?» Le ton condescendant revient à la charge et je plante mon regard dans le sien apportant mon verre à mes lèvres sans jamais ciller.
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Lien du postVen 21 Fév 2020 - 23:35
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★ ─ w/ @Aubrey Nicholson
je sais pas si je dois rire de sa condescendance ou si je dois tout de suite lui attraper la gorge pour lui faire regretter les quelques insolences.
je ne l'avais pas élevée mais je lui avais inculqué des valeurs. du respect là où elle l'avait perdu. et il semble qu'elle semble être dénuée de ses bons sentiments aujourd'hui. qu'elle n'oublie pas que j'étais celui qui assurait son éducation. mais surtout que j'étais celui qui l'aimait et l'aimerait toujours le plus.
je soupire doucement, ne pas perdre patience. « et bien comme tu peux le constater, je suis pas en cours. » je hausse les épaules, en parfait mimétisme.
un énième soupire. une envie de tout casser. mais la rage n'est pas dans mon tempérament. mais cette attitude était infecte et je voulais qu'elle le considère, qu'elle s'en rende compte... malgré toute la compréhension et l'empathie que j'avais pour la tristesse qu'elle éprouvait à la mort de sa mère.
elle était la seule à ne pas avoir réussi à faire son deuil. là où lydia et moi étions prêt à avancer, aubrey restait cantonné à un passé bien trop précieux pour s'en arracher.
mais ce qu'elle ne comprenait pas, c'est qu'on ne remplaçait pas sa mère, on ne l'oubliait pas et on l'aimait tout autant.
mais nous avions réussi à apprendre à vivre avec ce manque, acceptant la mort et le souvenir. chose qu'elle semblait prendre comme une trahison.
« il faut qu'on parle. » que je dis en m'interposant entre le comptoir et la sortie de la cuisine.
la voix résonne, croisant les bras sur ma poitrine. prêt à en découvre. si elle voulait faire sa crise d'adolescence, elle ne savait plus sur qui elle était tombée. « laisse moi commencer tu veux. » je regarde son verre puis son regard de braise, elle semble prête à me sauter à la gorge. « tu m'as menti, pour commencer. » hochant la tête. « tu n'étais pas chez peyton. » je lève un doigt, puis le second. « et deuxièmement tu me feras le plaisir de t'excuser pour ton manque de respect auprès de camille. » je la fusille du regard, campant sur mes positions, ferme. « est-ce assez clair ? »
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Lien du postSam 22 Fév 2020 - 2:58
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★ ─ w/ @Daryl Nicholson
Provocante, j'avais déclaré la guerre sans remord. Oui j'avais promis avec Lydia de faire bonne figure, mais quand je l'avais vu, si près de ma soeur et si près de mon père, mon coeur avait flanché. Je n'avais pas pu faire autrement, mon sang avait fait un tour et j'avais vu rouge. Elle était beaucoup trop jeune, j'avais l'impression de vivre une vraie scène de film. Elle n’était pas digne de faire partie des Nicholson, pas à mes yeux. Les conflits n'avaient jamais vraiment été au rendez-vous et en Virginie je me tenais droite en espérant éviter mon père biologique à tout moment. Cette fois je savais ma voix allait retentir sous tous les murs de l'appartement. Bien que je puisse être tranchante j’allais m'avérer beaucoup plus cinglante. Au même moment que je tente sortir de la cuisine, le chemin est bloqué. De sa masse de muscles je devrais avoir peur et pendant un moment j'ai un flashback. Un bref retour en arrière d'il y a quelques années avant ma majorité. Je dépose le verre croisant les bras sur ma poitrine en soupirant. «Je t'écoute.» Alors qu'au fond je fais la sourde d'oreilles. Assez clair ? Non je ne pense pas et je n'ai pas encore dit mon dernier mot. « Alors de un, j'ai été chez Peyton oui, mais pas toute la soirée. Et de deux...» Je m'avance un peu plus vers lui, malgré ma petite taille soutenant son regard noir qui explose avec mes flammes. «Tu t'es vu ? » Mon ton s'emporte en claquant ma main sur l'ilot. «Je t'avais demandé une seule chose et c’est de choisir une femme de ton âge. Et là tu nous ramènes une gamine à peine plus vieille que moi. C'est quoi ça ? Une crise de la quarantaine ?» Je dépasse les bornes, les voisins vont nous attendre. Et j’espérais seulement que Lydia n’était pas dans l’appartement. C’est bien la seule que je voulais protéger dans tout ça.
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Lien du postSam 22 Fév 2020 - 18:47
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★ ─ w/ @Aubrey Nicholson
il y a des parents qui vous diront que les enfants sont des adorables créatures qui vous rendent tout l'amour que vous leur donner.
je vous dirai qu'ils ont raison. mais pas dans ce genre de cas. parfois, j'avais l'impression de perdre le contrôle sur elles. surtout sur aubrey, en réalité. j'occultais bien trop souvent sa mauvaise humeur, au profit de séquelles, de traumatismes. j'étais souvent compréhensif, mettais les doutes et les franches paroles sur cela. et j'étais aveugle, hypocrite aussi... un peu, de croire que c'était seulement passager. que je n'avais rien à dire. que je l'aimais comme ça, et l'acceptais.
non, je ne l'acceptais pas.
et je refusais de devoir me battre encore contre elle, devoir la pousser à bout. jusqu'à lever la main sur elle ? non. je n'étais pas de ceux qui frappent, bien que ça puisse démanger.
alors son insolence me touche. me blesse même, car au fond, j'aurais aimé que ces deux jours chez dimitri lui fassent du bien, que le recul pris sur la situation l'aide à voir plus clair dans mes sentiments.
qu'elle ne pourrait pas toujours passé avant moi... même si je l'ai trop souvent laisser entendre. j'écoute, lève un sourcil.
vraiment jouer sur les mots, c'était un truc qu'elle savait manier. mais qui ne marchait étrangement pas avec moi, elle devrait le savoir.
ceci dit, je tique sur la seconde parti. haussant les sourcils, hochant la tête, déçu de ses pensées. de la vision qu'elle a de son père. « ne joue pas sur les mots, tu n'étais pas chez peyton, mais chez dimitri. merci qu'il me l'ait dit. » je soupire, fronçant finalement les sourcils, un pas pour dominer la situation, l'acculer à des retranchements plus étroits. « j'ignorais que tu me voyais comme un homme pathétique au point d'utiliser une femme pour me sentir plus jeune. » je fronce le nez, respire sans doute plus fort que je ne le voulais. la voix plus forte, et pourtant je ne crie pas. « camille n'est pas un caprice. » je serre le poing, le regard plein de déception, mais surtout j'étais blessé. « tu n'as aucun droit ou avis à donner sur l'amour que j'éprouve pour qui que ce soit. tu ne la connais même pas. et tu te permets des choses que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. crois-tu que n'importe quel père accepterait un homme déjà père pour sa fille ? non, et pourtant dimitri est quelqu'un de bien, j'aurais été idiot de laisser mes ressentiments et mon angoisse t'empêcher d'être heureuse. »
reculant finalement pour aller dans le salon, la voix cassée par l'émotion. « tu es égoïste, aubrey. parce que je l'aime cette femme. je l'aime et tu veux que je la perde parce que TU n'es pas d'accord. parce que tu me prends pour un homme faible et ... » je me passe la langue sur les dents, réfléchis, chasse l'émotion qui nait dans un regard brillant. « j'ai pas oublié ta mère, je la remplace pas. jamais. elle fait toujours partie de cette famille... » soupire sonore, d'un cœur qui est sur le point d'exploser. « tu crois qu'elle aurait voulu qu'on vive dans le regret toute notre vie ? ça fait trois ans, aubrey. trois ans qu'elle est partie, trois ans que je continue de m'en vouloir... mais ta mère n'aurait jamais accepté qu'on la pleure si longtemps. c'était une belle personne. alors ne m'en veux pas de ta propre tristesse, quand moi, je décide enfin d'être heureux. »
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Lien du postDim 23 Fév 2020 - 6:10
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Les couteux volent bas ce soir et même à distance il serait facile de deviner toute l’intensité des propos qui sont lancés. La culpabilité est la première arme retirer de son fourreau et j’ai envie de tout casser. De tout envoyer valser en refusant d’admettre que je suis le seul fardeau dans cette histoire. Je refuse de croire que je dois porter ce boulet à mes pieds, refusant tout bonheur possible dans cet appartement. Car j’avais toujours cherché à rendre heureux cette deuxième famille, cette lueur d’espoir dans le plus sombre des instants dans ma vie. Et même si je n’étais pas démonstrative et je ne savais pas facilement aimer, je me tuais à la tâche en espérant que tout rentre dans l’ordre. Et j’avais pleuré pendant des heures pendant des nuits d’encre en espérant par moment qu’elle me revienne, qu’elle arrête de flotter entre les étoiles pour trahir l’atmosphère et rejoindre la gravité à nouveau. Tu étais féroce bien plus qu’à l’habitude me rappelant au combien je pouvais être égoïste, au combien j’étais ingrate de te retirer ce bonheur. Pathétique, non jamais je n’aurais employé ce mot pour te décrire, car tu étais merveilleux à mes yeux, seulement je te comprenais plus à présent. Comme je ne comprenais pas mes propres tourments. Ce regard que tu me renvoie, cette déception amère qui me rappelle que je suis en échec cette fois. C’est la plus grande tristesse que je puisse connaître, la défaite et surtout la perte d’estime face au héros de toute mon existence. Détestable au point d’être incapable de te rendre la monnaie de ta pièce, sur ce couple que tu avais vu naitre sans jamais t’offusquer. Cette voix qui se casse et ma gorge qui se sert, la tristesse comme la colère emplis la pièce et je cède. Restant là un moment dans la cuisine dessinant ta silhouette dans l’autre pièce je frappe de nouveau sur l’ilot. «Tu comprends rien. RIEN DU TOUT !» Mon ton claque comme un vent de tempête. «J’ai jamais chercher à te rendre malheureux et ne me dit pas ce qu’elle aurait pensé !» Parce qu’elle n’est plus là justement pour prononcer mon nom, plus là pour me serrer dans ses bras quand il le faut. Je serre le comptoir contenant mes larmes le visage se crispant à chaque centimètre « Ça fait trois ans que j’essaie de l’oublier. Trois ans que j’essaie de la rendre fière par tous les moyens. Ça fait trois ans que j’essaie de comprendre. Elle était bien plus qu’une belle personne, elle était merveilleuse parfaite même. Et je t’ai JAMAIS blâmé » Pour cet incident stupide, pour cette neige imprévisible, je me déplace vers le salon pour te faire face. «Mais là je peux pas !» Mon regard s’humidifie lançant autant d’éclair. «J’en veux pas de troisième mère. Pas une troisième qui va me filer entre les doigts encore une fois…JE PEUX PAS.» Et je tape mon poing sur sa poitrine, impuissante face à cette situation. Puis il ma main revient à la charge, dans un coup plus lasse glissant finalement contre le long de sa poitrine. Mon ton qui était pourtant si sanglant se casse en mille morceaux au même moment. Il s’abime ne devenant qu’un souffle étrangler par mes sanglots qui font surface et je pose mon front contre son torse. «Je peux pas…je peux pas...» Le déluge commence son ascension et mouille son t-shirt avec toute l’eau des océans. Elle est là de nouveau la Aubrey de seize ans qui a tout perdu. Elle a mal et elle souffre au grand jour pour une fois. Adulte en pleine majorité, à nouveau l’adolescente égarée.
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