Boston, 1990 ▷ « Blaine, Blaine Red-Shields, cela te va à ravir. » Je n'étais peut-être encore qu'une simple enfant, mais l'amour de mon père me comblait parfaitement. En entrant à la maternité en urgence, ma mère ne s'attendait pas à y passer les dernières heures de sa vie. Ce n'était pas calculé à l'avance, cependant, en accouchant par césarienne à huit mois de grossesse, ma mère n'avait pas envisagé le pire. Elle avait fait une hémorragie interne et rien, ni personne n'avait pu la sauver. C'est donc seul, que mon père pris la responsabilité de m'élever, malgré l'absence de la femme qu'il aimait plus que tout au monde.

Plus les années passaient, plus l'absence d'une mère se faisait ressentir. Certes j'avais un père aimant, prêt à tout pour moi, mais malgré cela, j'aurais aimé apprendre à connaitre ma mère, qui s'avérait être une femme exemplaire. A part cela, je ne manquai de rien, j'avais une maison aussi grande qu'un château, une famille présente et tout ce que pouvait désirer un enfant.

Boston, 2005 ▷ « Papa, je suis rentrée. » Parcourant l'entrée toute sourire, je pénétrais dans le salon à la recherche de mon père qui ne donnait aucun signe de vie. Je lâchais mon sac au sol, marchant jusqu'à son bureau d'où provenait des voix sourdes. Je poussais la porte de son bureau puis je restais bouche bée face à la scène qui s'offrait à moi. Je refermais rapidement la porte, courant jusqu'à ma chambre tandis que mon père criait mon nom, me suppliant de revenir. M'installant sur mon lit en tailleur, je prenais un livre sur ma table de chevet que je m'empressais de continuer, tentant d'oublier ce que je venais d'apercevoir. « Blaine, Blaine s'il te plait, regarde-moi. » Relevant doucement la tête, j'esquissais un léger sourire fuyant ensuite son regard. « Je peux tout t'expliquer ma chérie. » « Pas de problème, c'est ta vie. » « Ma chérie, c'était pas un coup juste comme ça.. » « Papa, je peux comprendre que tu ais des envies, cependant, si cette femme compte pour toi, j'aurais aimé que tu m'en parles. » Baissant doucement la tête, je m'empressais d'ajouter. « Je ne suis plus une enfant, tu sais. » Mon père m'affichait un sourire, me serrant dans ses bras. J'étais compréhensive, je savais qu'après toutes ces années, mon père allait finir par rencontrer quelqu'un d'autre. D'ailleurs, j'étais très heureuse pour lui, car même si cette femme s'avérait être plus jeune, je respecterais son choix.

Boston, 2007 ▷ Assise au piano, jouant un morceau pour me calmer, je tentais de me distraire suite à ma dispute avec Millow. Millow était mon petit ami depuis déjà un an maintenant. Le grand amour comme on pouvait l'appeler. Cependant, en ce moment c'était loin d'être la joie entre nous deux, il était de plus en plus jaloux envers moi et à chaque fois qu'un homme s'approchait de moi pour me parler, il s'empressait de venir l'agresser et lui faire comprendre que j'étais sa propriété, quelque chose qui avait le don de m'énerver au plus haut point. J'étais donc assise et je décompressais en jouant. Lorsque mon père rentrait avec Raine, sa nouvelle compagne, il se doutait instinctivement que quelque chose n'allait pas, mais j'avais ce sourire qui cachait mes pensées et qui avait tendance à rassurer les gens, un excellent point pour moi. Je faisais donc part de mes choix universitaires à mon père pour éviter le sujet, puis il m'indiqua que l'université de Londres me conviendrait parfaitement. Je n'étais pas contre, d'ailleurs mon père s'empressait de me trouver un logement proche de l'université afin que je n'ai pas besoin de dormir sur place. Mon père connaissait mes choix et savait que la musique et le droit étaient ce qui me motivait le plus.

Londres, 2010 ▷ Déjà trois ans que j'étudiais à l'université de Londres, j'avais laissé beaucoup de monde derrière moi, mon père qui habitait toujours Boston et mon ex petit ami que je n'avais plus revu depuis mon départ, j'étais parti sans lui dire au revoir et il m'en voulait terriblement. Londres, la ville parfaite, que tout le monde rêve de visiter. Ce n'était plus trop ce que je pensais en ce moment. J'étais la fille que tout le monde détestait, la fille que les mecs rêvait de baiser, ce n'était plus moi. J'avais changé du tout au tout à cause d'un simple coup d'un soir. Ma vie avait basculé ce soir où j'avais couché avec un garçon rencontré en boite de nuit. Cet homme avait filmé nos ébats et les avaient diffusés sur le net sans que je le sache. J'étais désormais devenue une proie facile, une fille qui se laisse "baiser" par tous les hommes. Je n'arrivais plus à vivre, car à chaque fois que je marchais à l'université, je me faisais critiquer, juger et ce, à cause d'une erreur. Je rentrais chez moi le soir, en pleurs, marre d'être bafouée comme ça. Je voulais mettre fin à ce calvaire, c'est d'ailleurs pour cela que je décidais de quitter cette université et de prendre une année sabbatique pour travailler, cependant, cela ma entrainer au plus bas, j'ai commencé à fumer de plus en plus, à prendre de la drogue et c'était loin d'être bon pour moi, je n'arrivais plus à me contrôler. Je travaillais en tant que serveuse, hôtesse de caisse, promeneuse de chien, femme de ménage ou encore nounou. Jusqu'au jour où je décidais de me reprendre en main.

Cambridge, 2011-2013 ▷ C'était décidé, ma candidature pour Harvard avait été acceptée, j'étais la fille la plus heureuse qui soit. J'allais enfin pouvoir étudier le droit en matière principale avec la musique comme option. J'avais quitté l'Angleterre pour la première fois et j'avais de très bonnes impressions pour Harvard. Les gens étaient tellement différents que j'allais pouvoir entamer ma quatrième année sans que l'on me juge et que l'on connaisse mon passé. D'ailleurs depuis que je suis dans cette ville, j'ai fais d'excellentes rencontres, cependant mon addiction à la drogue ne cesse d'augmenter, j'en prend de pus en plus, je n'arrive pas à m'en passer.. Je n'ai pas envie de revivre l'enfer que j'ai vécue à Londres il y a trois ans. Je passe beaucoup de temps à faire la fête, à fumer, à boire et je joue avec les garçons quand j'en ais envie, mais je n'oublie pas non plus mes études qui ont beaucoup d'importance à mes yeux.