The street shining stars
★ ─ w/@Alyson K. Nelson

J’essayais de rendre à la vie ce qu’elle m’avait offert. Une vie certes dangereuse, mais suffisamment palpitante pour me rendre heureuse. Les diamants, les paillettes, ça ne m’avait jamais réellement intéressée et pour cause, l’argent sale que je possédais, allait en grande partie dans le Nephilim. Je recevais un texto d’un de mes contacts qui me demandait de lui venir en aide pour la soirée en dépannant une potentielle nouvelle cliente à lui, acceptant sa requête. Je n’étais pas une grande dealeuse, mais je m’y connais suffisamment pour savoir aiguiller et conseiller les personnes indécises. M’apprêtant, pour pouvoir m’éclipser après la transaction effectuée, dans une soirée qu’on pouvait appeler scandaleuse, je prenais la route jusqu’au centre-ville de boston, ayant au préalable envoyé un texto à la jeune femme en question avec un téléphone prépayé, pour lui indiquer la marche à suivre, pour me retrouver. J’avais pris un assortiment de drogue, douce, dur, pour pouvoir coller à son profil, sans avoir eu plus d’indication que ça. Une fois près de la maison où se déroulait la soirée pour ne pas éveiller les soupçons, je restais devant le pas de la porte, un gobelet en main, attendant patiemment sa venue.

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je n'étais pas accoutumée de l'exercice. me demander ce qu'on ferait de moi une fois que j'aurais ces choses dans les mains.
oublier la douleur, trouver le sommeil... oublier les sentiments étranges que je ne souhaitais pas voir naître en mon sein. j'étais prête à n'importe quoi, juste pour qu'on oublie que je pouvais être faible par moment. trouver la force de laisser de côté cet aspect trop humain, pour retrouver la douce succube qui voulait mettre à sang la ville. tuer le monde, et écraser les Hommes.
au lieu de quoi, j'avais trouvé l'adresse d'un dealer, ce qui ressemblait d'un petit jeune adepte des drogues. on m'avait transmis ensuite un numéro, et de ce numéro je recevais une adresse.
je ne savais pas vraiment si je devais faire confiance à ces gens que je ne connaissais pas, mais ils étaient des millions à le faire et l'argent était ce qui dirigeait le monde, non ? tant que les billets dormaient dans ma veste, je ne risquais rien.
habillée de noir et d'un trench beige, je m'approche de l'adresse en taxi. me faisant déposer devant une soirée qui semblait battre son plein.
un soupire et l'impression d'être victime d'une blague, je prends mon téléphone pour envoyer un message à mon interlocuteur, indiquant ma position et où je me trouvais.
j'avance au milieu de gens alcoolisés, perdue dans ce devant de jardin, avant que mes yeux ne se plantent dans ceux d'une jeune femme. somme toute jolie.
je grimpe les marches, monte sur le balcon et m'autorise cette question bête. « tu attends quelqu'un ?»

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Nous avions tous un petit jardin secret, qu’on protégeait par-dessus tout. Si je criais sur tous les toits et à qui voulait bien l’entendre, que je cherchais une sorte de rédemption en me reconstruisant une vie stable, c’était pour protégé mon penchant pour les travers. J’avais passé toute mon enfance à rêver d’une vie ou le gang et l’illégale ne faisait pas partie de notre vie, quand aujourd’hui, je n’arrivais pas à décrocher. J’étais une addicte à la drogue, toutes les personnes qui me côtoyaient le savaient, mais seule moi connaissait la partie la plus sombre de ma personnalité. Fixant mes mains en attendant ta venue, je les savais sales et dangereuses. Perçante en était la preuve. Petit canif dissimulé dans mes bas, dont je ne me séparais jamais, que j’attrapais, pour jouer quelques secondes avec, une lueur d’émerveillement accrochée à mes prunelles. Je le rangeais bien vite, quand je voyais ta silhouette s’avancer à travers le dédale de la foule et monter les marches pour me rejoindre. « En effet… Et toi ? Enfin, pardonne moi ma franchise, mais tu n’as pas réellement le profil pour traîner dans des soirées comme celle-ci. » Tu semblais bien plus intelligente que tous ses ignorants et bien trop jolie pour côtoyer les gens comme nous, mais j’étais bien placé pour savoir que les apparences étaient trompeuses. Attrapant mon téléphone pour y lire un message, finalement t’étais peut-être pas si différente que moi. Pianotant quelques mots sur le tactile de mon écran, je fixais ton téléphone qui s’éclairait à la suite de l’envoi de mon texto. « Je suis Izzy et probablement la raison de ta présence ici. » Un sourire en ta direction, tu semblais pleine de surprise, belle inconnue.

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je m'installais près d'elle, regardant l'extérieur sur le balcon. ne me sentant pas vraiment à ma place, mais je devais réussir à me droguer pour mieux oublier. si les somnifères ne marchaient pas, si la naturopathie ne fonctionnait pas... ce n'était certainement pas un psychologue qui allait m'aider.
et j'avais entendu cette fille qui en parlait dans les toilettes, qui déploraient les cauchemars chaque fois qu'elle se couchait... qu'elle était malheureuse du métier qu'elle exerçait mais qu'elle n'avait plus le choix. alors elle se droguait car ça l'aidait à mieux dormir, à oublier, à ne rien penser... ne surtout pas ressasser.
c'est tout ce que je cherchais finalement. un effet dopant qui pouvait contrôler mon esprit suffisamment longtemps pour que j'oublie les démons, et qu'ils se reposent en même temps que mon esprit.
je devenais folle à dormir si mal. « j'attends aussi quelqu'un. » que je réponds sans relever le fait que je n'ai pas le profil type de la personne qui trainerait ici. si elle savait, elle se rendrait compte qu'elle a tort. les jeunes qui courent dans cette maison tout éméchés sont exactement ce que je recherche... et les soirées de ce type sont les premiers lieux de chasse. mais je m'abstiens de tout commentaire.
mon téléphone s'éclaire et je baisse les yeux dessus. « oh. » que je dis, dessinant un sourire mi-amusé mi-effrayé sur les lèvres. « enchantée, alyson. » que je dis en lui tendant la main.
je ne savais pas que j'aurais à faire à une si jolie fille, dans l'idée je m'attendais à croiser un petit jeune de moins de vingt ans, soit déjà drogué, soit effrayé. « j'ai dit que je ne savais pas quoi prendre car.... » je n'osais pas dire que c'était la première fois. et je faisais en sorte de ne pas parler trop fort. mon regard tombant dans le sien, étais-je sûre de vouloir faire confiance à un visage d'ange ?
clairement pas, regardez moi.

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Les apparences étaient trompeuses, j’en étais la preuve. Une belle preuve, qui jouait de ses charmes, de son regard océan pour hypnotiser les âmes égarées. T’ayant vu apparaître dans mon champ de vision, j’avais observé, analysé, pour mieux te cerner. L’océan de mes yeux défiait le tien, parce que le regard était le reflet de l’âme parait-il, je n’y voyais pourtant que les reflets des lumières artificiels, placé à l’occasion de la soirée. Dans le tien aussi s’y trouvait le néant ? Ou p’tre bien que j’étais déjà trop défoncée pour être proche de la réalité. J’étais douée pour être dans le paraître et user de mes talents d’actrice pour sembler être la plus lucide de tous. A ta remarque je récupérais mon téléphone, m’activant rapidement, avant d’être amusée par ta réaction. « Enchantée. » J’en profitais pour me présenter, non pas sous mon pseudonyme, mais bel et bien par mon prénom, parce que j’comptais bien sortir de toute cette merde et arrêter d’utiliser Honey, comme bouée de sauvetage. Honey était bien plus téméraire et tête brulée que moi, quand Izzy, elle, était pleine d’ambition et prête à renaître de ses cendres, tel un Phoenix. Ma main glissait dans la tienne, avec assurance, avant de m’accouder contre la rambarde. « Car c’est un monde nouveau pour toi ? » T’étais pas la première et on passait tous par là, j’crois. Ce n’était pas évident, dans un monde comme le nôtre, de réussir à garder la tête haute, en toute circonstance. J’avais sombré et j’avais su retrouver un peu de lumière grâce aux pilules, alors je n’avais aucun jugement. « Avant toute chose, es-tu sûre de vouloir faire ça ? » J’étais pas à 50 balles près, et si je pouvais éviter de t’envoyer dans une pente glissante, je le ferais avec grand plaisir.

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je ne sais pas ce que je préfère. avoir une jolie fille devant moi à qui je pourrais éventuellement faire la cours pour empêcher mes craintes de prendre vie en lui demandant de me fournir ce que je n'avais jamais découvert.
la drogue était un poison. et qui d'autre l'était ? moi. on pourrait donc bien se compléter, elle et moi.
je voulais seulement dormir la nuit, oublier un peu des douleurs qui me lacéraient le cœur et le ventre. j'avais besoin de m'évader. alors c'est naturellement que je lui dis que je ne savais pas quoi prendre. cherchant un argument pour justifier mon incompétence, et il est évident qu'elle sait de quoi elle parle. mettant le doigt directement sur la raison principale de mes hésitations. « c'est ça. » que je dis doucement, m'accoudant tout comme elle en regardant les jeunes rire en sortant de la maison, à moitié ivre. oubliant leur état, leur transe... vivant un instant bien plus sincère que s'ils avaient été sobres. moins de retenus, plus insouciant. oubliant les maux du monde. c'est ça que je voulais...
je me tourne doucement vers elle, fronçant légèrement les sourcils. est-ce que j'étais certaine de moi ? est-ce que je voulais vraiment prendre ces choses pour mieux me sentir ?
on les voyait bien ces camés à la télé, ces addictions qui les pourrissaient, les changeaient. les rendaient malheureux quand ils n'étaient pas dans leur monde.
mais malgré tout, je voulais connaître une certaine paix. cette même paix que je n'arrivais pas à trouver ailleurs et, izzy donc, était ma seule porte de sortie. « je suis sûre de moi. » que je dis finalement, tombant mon regard dans le sien. « c'est murement réfléchi. » je me veux rassurante, même si les doutes persisteront toujours. « du coup, tu préconises quoi pour une jeune femme qui n'a jamais touché à ça ? » j'aimais employer le mot jeune pour me qualifier... car au fond, je n'avais jamais vraiment grandi.

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Faire cette activité, me permettait de rencontrer beaucoup de profil différent, ayant pourtant tous un point commun, cette envie de faire taire leur souci, le temps d’un joint, le temps d’une soirée. Étais-ce ton cas à toi ? Bien plus de personne qu’on ne pouvait le penser étaient rongé par leur propre démon. Par chance, j’étais lucide et si ma vie était loin d’être parfaite, je n’étais pas là plus à plaindre. J’avais un rythme de vie différent et j’étais fière d’être propriétaire d’un bar à mon jeune âge. Pourtant accrochée à mon côté sombre, je n’arrivais pas à décrocher du monde obscur, de l’ancien gang et des activités que cela nous avait imposé. Ce n’était pourtant pas difficile d’être clean et de réussir à amasser de l’argent propre, si ? Visiblement ça l’était puisque je me retrouvais face à tes côtés, contre la rambarde à regarder les gens en face de nous qu’étaient complètement désinhibés. J’étais comme eux, mais trop habituée à ces substances, j’avais l’impression de ne plus profiter comme avant. Si j’aimais prendre le risque de vendre, j’étais consciente des ravages que ça pouvait faire, alors je posais la fameuse question. Tu réfléchissais un instant, te perdant dans tes pensées, pour faire face à tes véritables envies et finir par être directe dans tes mots. T’étais sûre et à lire toutes les nuances dans ton regard, cela semblait être une décision pleine de conscience. Alors j’attrapais plusieurs pochons dans ma poche, que je te montrais discrètement. « La ganga va avoir un effet relaxant, lorsqu’elle est ingérée en petite quantité, mais va te désinhiber et te permettre de voir les choses sous un nouvel angle. C’est doux, assez libérateur et n’a pas de grosse conséquence quand elle est prise occasionnellement. » Elle était douce et c’était bien pour ça qu’elle était très consommée auprès de toutes générations. « L’ecstasy ou MDMA va te redonner de l’énergie, supprimer toutes tes inhibitions et va te donner une sensation de liberté, d’euphorie. C’est cependant plus dangereux sur le long terme. » Et même si je ne te connaissais pas, je n’avais pas envie de ça pour toi, tu méritais mieux. « Et la coke, je n’en vend pas, ça prend bien trop de vie. » Je passais à côté de beaucoup d’argent, mais je pouvais me regarder dans un miroir au moins.

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mon regard plongeant dans le sien. j'en viens à me demander comment des femmes comme nous, ayant sûrement tout pour elles, finissent par sombrer dans de telles ténèbres. comment est-ce que nous nous sommes retrouver à voguer dans les bras de la mort sans pour autant offrir notre âme ?
comment peut-on ignorer le mal que l'on se fait à vivre de cette manière ? d'un tel danger qui nous menaçait de sa grande faucheuse. consumant nos dernières barrières pour finalement nous retirer l'intégrité. nous rendant fortes dans notre malheur, souffrant pour prouver finalement, que l'on est vivantes.
de ces drogues dont je n'avais usé, je voulais simplement trouver un repos non éternel mais qui puisse être plus réparateur que sous ces foutus somnifères qui ne marchaient pas et donnaient une nausée à frapper les murs de colère.
je regarde les drogues qu'elle présente, m'attardant sur la première présentée, écoutant tout de même les descriptions des autres.
je plisse doucement les yeux, réfléchissant. la coke aurait été de toute façon, trop forte. et je doute pas que je pourrais m'en procurer ailleurs si j'en avais vraiment l'utilité ou la nécessité.
là, je cherchais uniquement à trouver enfin un sommeil sans rêve qui puisse effacer les cernes et l'inquiétude. même si ce n'était que pour quelques heures.
« je cherche à me reposer. » que je lui dis doucement. « il me faudrait quelque chose qui m'apaise, m'endorme. » donc je montre le premier sachet de l'index. « ça, ça le peut ? » que je demande sincèrement. « ça ne va pas me faire dormir éternellement, n'est-ce pas ? » car si j'avais déjà attenté à ma vie par deux fois, je ne voulais pas avoir cette troisième tentative accidentelle à faire subir à ma famille qui croyait en ma remontée. moi avec.
« après, j'avoue que je ne dis pas non à quelque chose qui redonne la pèche. est-ce qu'il est dangereux de mêler plusieurs drogues ? »
j'étais débutant après tout, je n'y connais strictement rien. mais j'avais bon espoir d'avoir une personne de patience face à moi.

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Âmes perdues, dans les tourments d’une vie qu’on subit, sans qu’aucun n’espoir n’ai jamais pointé le bout de son nez. J’en avais subi, pourtant j’étais toujours là debout, avec ce même sourire figé aux coins de mes lippes. J’étais habituée à ce genre de rencontre, j’aimais ça, autant que j’aimais c’que je vendais, pourtant tu me semblais bien différente de tous mes autres clients. De ton visage et de tes yeux émanait une douce lumière envoûtante, malgré cette pointe de noirceur dans ton regard. Toi aussi, la vie t’avait marqué d’épreuve et de rencontre qui t’avais probablement marqué et changé ton avenir. Tu y croyais toi au destin ? À celui que quelqu’un de bien plus puissant que nous dirigeait ? A croire que quelqu’un de bien plus grand que nous s’amusais avec nous, comme si nous étions des sims. Peut-être que s’il existait, il pourrait utiliser un code de triche qui nous rendrait heureuse, toi comme moi. J’étais persuadée dans le fond, que je ne m’en sortais pas si mal, malgré la peine que j’infligeais sur mon passage. Ma famille, moi, nous étions comme ça, avançant droit devant nous, semant le chaos, sans même regarder en arrière, trouvant toujours une porte de sortie pour nous élever au milieu des ignorants. Sur le balcon, les surplombant à tes côtés, je détaillais les effets des drogues en ma possession, pour que tu puisses discerner celle qui te conviendrait le mieux, selon ce que tu recherchais. Tu pointais du bout du doigt la weed, qui me semblait être le meilleur choix pour une première. « Oui, totalement. » Que je soufflais, en riant doucement à ta remarque, sans aucune once de moquerie. « Du tout, elle va juste te détendre, t’apaiser et te permettre de dormir paisiblement. » Je n’étais pas consciente de ce que tu traversais au quotidien, ni la raison qui te poussait à trouver du réconfort dans cette merde, mais j’voulais pas que tu sombres comme tous les autres. « Honnêtement, il n’y a pas de risque 0 avec ce genre de substance, alors en les mélangeant, tu multiplies le risque. » Que je soufflais en m’adossant de nouveau à la rambarde. « Je le fais personnellement, parce que je connais mes limites avec chacune de celles que je t’ai présentée, mais dans le fond, je ne suis pas certaine que ça m’apporte réellement quelque chose. » Et je ne cherchais pas à te faire changer d’avis, mais à te faire prendre conscience que rien de toute ça ne pouvait à terme te rendre plus heureuse. C’était une façade, qui abîmait peu à peu ton corps et ton âme, plus qu’elle ne l’était, sans t’en rendre compte.

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je ne sais pas ce que je cherche vraiment. en réalité, j'étais tellement perdue dans mes ressentis que j'avais l'impression de patauger.
je ne trouvais pas le repos, je n'arrivais pas à enfermer les démons dans une cage pour qu'ils se taisent. ils profitaient de le nuit pour venir me bouffer l'âme et empêcher les nuits sans rêve de m'apporter le repos que je cherchais désespéramment.
c'était de ces obscurités que je fuyais mais dans lesquelles j'étais malheureusement noyée. sans trouve rune once de lumière dans ce dédale de ténèbres.
les méandres happant toujours un peu plus ma lucidité et me laissant choir dans la vase d'un monde terrifiant où hurlaient les traumatismes d'un passé compliqué.
comment vouliez-vous que je trouve le moindre repos quand je nichais dans le ventre du diable ? impossible.
la drogue était un remède radical, mais c'était mon dernier espoir avant de flinguer ma vie à coup de somnifère ou de dépression.
et nous savions, moi et mes proches, que la dépression n'entrainait que le chaos... et la mort me concernant. si à trois reprises elle m'a épargnée, j'ignore si elle se sentirait suffisamment miséricordieuse pour me la laisser une quatrième fois. « je vois. » que je dis en prenant le sachet dans les mains, discrètement, tournant le dos à la rambarde.
de toute façon, vu nos têtes... je suis persuadée qu'une sourire pourrait suffire à lever tout soupçon.
je hoche la tête à ses explications. « je comprends. je ne connais pas mes limites. » pas sur la drogue. je la connaissais vis à vis de l'alcool, je savais quand il fallait que j'arrête de boire, même la goûte de trop je la sentais.
mais ça c'était nouveau... moi qui ne supportait pas de fumer. puis me vient à l'esprit ses mots. elle est consommatrice en plus d'être vendeuse... cela veut-il dire qu'elle cherche à maintenir des démons enchainés ? ou est-elle son propre démon ? « comment ça se consomme ? » que je demande naturellement, ignorant l'avertissement qui couvrait sa réflexion.
le bonheur... n’existe pas. et j'avais assez vécu pour l'affirmer. confirmer. réaffirmer. j détestais le monde autant qu'il me détestait.
ce n'était pas être plus heureuse que je cherchais à être... c'est en vie. mais je ne pouvais pas assumer ce genre de pensée face à une inconnue. « est-ce que tu pourrais être là ? pour ma première fois. »
douce supplique, et s'il fallait nous tirer de la fête, je l'inviterai à passer les portes de ma garçonnière. cet appartement a vu tellement de monde que je ne les compte plus.

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