Tu ne sais pas dans quoi tu vas être fourrée comme histoire mais tu le sens mal, très mal. Embry avait débarqué à Boston et si tu étais incroyablement heureuse de retrouver ton amie d’enfance, tu étais inquiète pour elle, son bien-être. Et voilà maintenant que Zeph t’envoyait un message, te suppliant de l’aider à éloigner Embry de lui, de le conseiller. Honnêtement tu ne savais plus quoi faire. Tu avais réussi à garder le secret longtemps sur sa présence à Harvard mais tu ne te voyais pas encore le couvrir, l’aider. Tu avais failli perdre ton amie pour lui et il avait tant changé au fil des années… pourquoi tu perdrais Embry pour toujours ? Mais quand il te demande de venir le trouver, tu ne peux lui dire non. Parce que Zeph reste ton ami lui aussi et que tu sens sa détresse. Tu as toujours senti sa détresse depuis qu’il a quitté Toronto. Mais il était inatteignable, cloisonné derrière une forteresse que toi-même tu ne semblais pas réussir à atteindre. Sûrement parce que tu as essayé de comprendre la situation bien trop tard. Peut-être que c’était le moment d’être présente pour lui. Alors tu enfiles ta veste, tu quittes ton appartement et te rends sur le campus pour retrouver Zeph. Sur place tu le cherches longtemps, jusqu’à entendre ton prénom plus loin. Un homme cachant son visage avec un sweat, une casquette et des lunettes de soleil… en plein hiver. Tu es méfiante, tu as honnêtement peur de suite. Avant de reconnaître ton ami. « Zeph ? Putain t’es habillé comme le stéréotype du violeur ! » Sérieusement, tu avais eu vraiment peur. Il te fait signe de le suivre et tu t’exécutes, tendue par cet accoutrement qu’il porte. Est-ce qu’il avait… peur ? Il semblait tendu comme jamais tu ne l’avais vu auparavant. Tu ne comprenais pas c’était vraiment Embry qui lui faisait cela ? Vous vous éloignez des autres étudiants et professeurs circulant sur le campus et directement tu es agressée à coup de question sur l’ex de Zeph. « Non je ne sais pas, Zeph. Tu as vraiment peur d’Embry ? » Tu es confuse, interdite. Tu sens qu’il y a quelque chose qui t’échappe, comment c’est possible qu’il soit si paranoïaque. Tu es prise de frustration et spontanément, tu le frappes à l’épaule. « Ecoutes moi bien. Je ne sais pas c’est quoi ce délire qui se passe sans que je le sache mais c’est hors de question que je sois mêlée à tes conneries alors que tu m'évites comme la peste. Tu me balades, Zeph ! » Tu hausses le ton, te fichant bien de sa peur. Embry n’est pas la mafia, tu n’en as que faire si le destin la met sur votre route pour entendre votre conversation. « Tu réalises que cacher ta présence ici m’a presque coûté son amitié ? Elle m’en a voulu pendant des semaines, je la retrouve à peine. Pourquoi je prendrai le risque de la perdre à nouveau pour quelqu’un qui me met un mur à chaque fois que j’essaye de lui parler ? » Tu n’es pas exempte de toutes fautes, tu as été mauvaise avec lui, tu le juges encore à cet instant pour le mal qu’il a fait. Mais il est ton ami, tu veux lui donner une chance. En souvenir d’autrefois.