La bombe avait secoué Harvard. Plus rien ne serait comme avant. Des tas de bâtiments avaient été détruits, les gens étaient tous effrayés, voire désormais paranos, de peur que le cauchemar recommence. Certes, beaucoup d'endroits de l'université n'étaient maintenant qu'un lointain souvenir mais le fait le plus terrible restait la mort.. les couloirs, les parcs, le parking tout puait la mort, la souffrance, la tristesse. Je sais pas combien de temps j'allais pouvoir supporter ça.. j'avais perdu un proche dans cette histoire. Baptiste. Un mather que je considérais comme une personne m'étant proche même si on s'était éloignés ces derniers temps. J'essayais de ne pas y penser et ne pas faire la même erreur qu'avec Ethan, de penser qu'à lui et de ne pas arrêter de pleurer. Je ne ferai jamais mon deuil de cette manière, j'étais au courant mais j'préférai ça plutôt que de ressentir tout ce que j'avais ressenti avec le Lowell. Et je devais rester forte. Car j'avais appris le décès de d'autres personnes. Notamment d'une.. Liam. Je devrais être heureuse de savoir qu'il était enfin irradiqué, que plus jamais j'aurai affaire à lui mais.. je pouvais pas m'arrêter de penser à Soliman, son petit ami.. il avait subi la mort d'Ethan et voilà que ce cauchemar recommençait.. j'lui avais envoyé de nombreux sms pour lui montrer que j'étais là, qu'il était pas seul dans cette histoire. J'lui en avais également envoyé un récemment pour lui dire que j'allais venir aujourd'hui dans dix minutes. Une journée même pas que la bombe avait explosé. Il devait encore être dans le dénis.. ou alors j'allais le retrouver dans un état terrible. Je me dépêcha d'entrer dans la winthrop house et d'aller toquer devant la chambre de Soliman. Je savais qu'il avait un appart en ville mais j'étais certaine de le trouver ici en journée.. Soliman.. ? C'est Bri !

Il y a à peine vingt-quatre heures l’invraisemblable s’était produit. Un fou armé de plusieurs bombes avait pris le contrôle du campus. Je m’étais retrouvé enfermé avec d’autres dans la bibliothèque alors que mes amis étaient éparpillés dans d’autres lieux symboliques. Je n’avais pas eu de nouvelles de Liam et pendant quelques minutes j’étais passé à autre chose pour pouvoir soutenir les autres alors que l’angoisse montait en chacun d’eux. Moi aussi j’avais été confronté à ma peur mais j’avais su la réfréner pendant qu’il était encore temps pour ne pas faire des choses stupides. La première bombe avait explosé et j’avais déjà ressenti un choc, une vague de gaz et de débris s’abattre sur nous mais ce n’est réellement que lorsque le parking était parti en fumée, que les voitures s’étaient retournées après des explosions que nous avions vraiment été touchés. Je m’étais réveillé avec des plaies ouvertes un peu partout sur le corps, des étagères sur moi et entouré de nombreux cris. J’étais venu en aide à Torrey et c’est en ressortant de cet enfer que mon monde s’était réellement écroulé. Il y a quelques mois je perdais mon meilleur ami… Liam était décédé des suites de ses blessures lors de l’explosion du parking, une voiture lui était tombée dessus et il était mort peu de temps après. Je savais qu’il n’avait quasiment pas souffert mais c’était terrible, je l’aimais affreusement et sa mort me remuait comme jamais ça n’avait été possible, je n’avais pas ressenti de l’amour depuis tellement longtemps que je me sentais simplement abandonné, la fatalité du destin dirons-nous. Il y avait eu quelques heures pendant lesquelles je n’avais pas compris mais la réalité m’était revenue en pleine face. Je noyais mon désespoir dans l’alcool depuis des heures, la vodka coulait à flot dans ma chambre à un tel point que j’avais terminé par vomir aux toilettes. Mes dents brossés je m’effondrais, je ne voulais plus de cette vie, je ne voulais plus rien faire. « Soliman.. ? C'est Bri ! » Je relevais la tête arrivant avec beaucoup de mal jusqu’à la porte que j’ouvrais.

J'avais peur pour lui. Perdre deux personnes aussi proches en aussi peu de temps c'était pas bon du tout pour lui. Il allait ptete cacher sa douleur à tut le monde mais j'savais moi qu'il allait être détruit.. Je toqua une nouvelle fois à sa porte attendant qu'il vienne m'ouvrir. Je savais qu'il était là. Des personnes dans le couloir me l'avaient confirmé. Ils avaient même l'air eu inquiets en parlant de leur vice-président.. merveilleux, de quoi me motiver encore plus mais surtout de quoi m'inquiéter encore plus. Mon rythme cardiaque s'acclérait encore plus, plus les secondes passaient sans que Soliman daigne m'ouvrir.. J'allais de nouveau l'appeler quand enfin le winthrop ouvrit doucement la porte. Soliman.. Je l'aide à ouvrir la porte et entra dans sa chambre. Ca puait l'alcool c'était vraiment horrible.. je jeta un rapide coup d'oeil à l'ensemble de la pièce et vis quelques bouteilles qui jonchaient sur le sol.. j'étais arrivée trop tard.. j'aurai dû me dépêcher de venir ici.. Je pris aussitôt mon meilleur ami dans mes bras, me fichant complétement de létat dans lequel il était. Je voulai squ'il sache que j'étais là avant tout. Je me recula ensuite pour le regarder de bas en haut.. il était pitoyable avec ces habits, sa tête, son expression.. T'as bu combien de bouteilles.. ?

Je me sentais brisé, c’était difficile de comprendre que lorsque la perte de son meilleur ami avait été aussi difficile à surpasser et après un petit moment pendant lequel tout allait pour le mieux je me reprenais un coup de pelle, comme lorsque le tueur en série qui vient d’être assassiné à la fin d’un film se relève pour une dernière petite dose de terreur. Liam était mort, je n’avais pas pu lui dire au revoir, sa mort n’était aucunement prévisible et actuellement j’avais l’impression que l’on m’avait poignardé avec une paire de petits ciseaux histoire de faire une toute petite entaille puis qu’on y avait progressivement enfoncé ses doigts et écarté la chair à vif, la souffrance n’égalisait encore pas ce que j’éprouvais. Je ne pensais plus au suicide mais sur le moment c’est la seule chose qui m’était venue à l’esprit. Je n’aurais plus à subir le poids de toutes les horreurs qui m’envahissaient chaque fois que je levais la tête prêt à affronter une vie que je reconnaissais de moins en moins. Je passais par un stade qui introduisait le début de mon deuil, le déni, la colère et je peux vous dire qu’avec l’alcool je me sentais pousser des ailes là-dessus. Je n’avais qu’une seule envie, me foutre dans la première embrouille qui venait et casser la gueule à tous ceux qui tomberaient sur moi quitte à me prendre des coups moi aussi. Pourtant je n’aurais pas le temps, je venais de vomir et il me restait encore un fort taux d’alcoolémie dans le sang, je reprenais pourtant un peu mes esprits et lorsque Briony frappait à la porte je me faisais désirer, le temps de rejoindre la porte et l’ouvrir avait été long, je n’avais pas pu faire plus vite, j’étais une épave. « Soliman… » Elle me serrait dans ses bras, je restais pourtant droit comme un piquet, plus aucune émotion, plus rien, j’étais épuisé psychologiquement. « T'as bu combien de bouteilles.. ? » Le regard dans le vide je répondais sur un ton désabusé et très inquiétant pour moi qui avait toujours du peps. « Pas suffisamment. »

L'alcool ne résolvait rien du tout. L'alcool c'était la facilité avant toute chose. C'était le pouvoir de penser à autre chose pendant quelques instants, ne pu se rappeler de la lourdeur, de la dureté surtout de la réalite. Voilà pourquoi des tas de personnes devenaient alcooliques et pourquoi moi même je commençais à le devenir.. on a enfin pris conscience que c'est pas les bisounours ici et qu'il faut s'accrocher pour survivre.. et quand on a pas la foi de le faire.. ça sombre.. J'avais peur pour Soliman. J'avais peur car il venait de perdre Liam. Liam qui l'avait fait revivre après la mort d'Ethan, Liam qui avait été un ami pendant de longues années avant d'être son petit ami, Liam qui était tout pour lui, simplement. Perdre quelqu'un aussi injustement pouvait changer des personnalités. J'en étais consciente. Perdre deux personnes en l'espace de quelques mois pouvait être fatal.. J'allais devoir veiller sur Soliman nuit et jour pour vérifier qu'il ne fasse pas de conneries.. quitte à rester h24 avec lui. Hors de question qu'il soit une minute seul. Alors que j'le prenais dans mes bras, mon meilleur ami resta droit, ne m'accueilla pas avec chaleur.. je m'y attendais bien sûr mais cela me glaça.. je me rendais compte que c'était dès maintenant que ma présence devenait essentiel. « Pas suffisamment. » J'allai ramasser toutes les bouteilles qui jonchaient le sol. Une, deux, trois, quatre, cinq.. et ça ne s'arrêtait pas.. en moins d'une journée.. La chambre était dans un état catastrophique et encore c'était un euphémisme là. J'suis là maintenant, d'accord ? J'vais pas te laisser seul.. J'pouvais même pas lui dire qu'il devait arrêter de boire car j'savais que j'pourrais pas l'en empêcher. Puis ce serait hypocrite de ma part de dire ce genre de choses..

Je me sentais vide, un creux à la place d’un cœur qui venait d’être complètement détruit par une sorte de bombe atomique. Mon deuil n’était pas encore totalement complété pour Ethan qui était mon meilleur ami et voilà que je perdais une nouvelle pièce maitresse de mon équilibre déjà peu stable, Liam était tout pour moi. Il avait réussi à me faire croire que l’amour n’était pas une chose peu compréhensible et qui ne servait qu’à faire mal, il m’avait donné confiance en moi et m’avait fait croire pendant un temps que je n’étais pas uniquement un connard de première, un être sans cœur et une merde de base, il s’était cassé le cul pour me mettre en valeur et sans lui je me sentais incapable d’avancer. La seule chose qui me motivait aurait été de prendre mon courage à deux mains, d’ouvrir la fenêtre et sauter pour oublier mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas mourir et faire plus du mal à mes proches que ça pouvait déjà être le cas. Je tentais de me convaincre du mieux que je pouvais alors que tout autour de moi s’effondrait comme en pleine guerre alors que la défaite n’était plus très loin. Briony était là, dans mes bras et pourtant je ne parvenais pas à faire preuve d’affection, mon corps tout entier me faisait mal, mes membres tremblaient et je tenais uniquement debout grâce à mes nerfs, lorsqu’ils décideraient de me lâcher je n’aurais plus rien pour me stabiliser. Plus rien du tout ! « J'suis là maintenant, d'accord ? J'vais pas te laisser seul… » Comment ressentir une émotion pour ma meilleure amie alors que tout était brisé à l’intérieur, je ne savais même pas comment je parvenais encore à respirer. « Si tu veux ! » Je restais debout, en état de choc à ne pas comprendre que mon petit ami était vraiment mort, que plus jamais il ne me prendrait dans ses bras, jamais plus il ne pourrait me dire jamais.

L'attentat était la pire chose qu'il pouvait arriver à Harvard. La pire des choses qui pouvaient arriver à Soliman et à moi-même également. Il avait perdu la personne qui lui avait permis de retrouver un certain équilibre ces derniers temps et je n'osais pas du tout imaginer la souffrance, le vide dans son corps et dans son esprit qu'il pouvait ressentir. L'attentat m'avait pris un ami pour ma part, un frère de coeur qui comptait à mes yeux, Baptiste. Je n'ai parlé à personne de sa disparition mais putain.. j'pourrais en pleurer si j'me laissais aller. La mort d'Ethan était récente, à peine quatre mois. Je n'avais pas fini mon deuil, loin de là. Mon grand-père était également mort dans la même période que mon ancien (arg..) meilleur ami. Deux deuils en même temps à faire. Impossible à faire pour moi. Plus le fait que j'ai peur qu'Hendrix se barre à cause de mon blocage, plus également la frayeur que j'avais eu de ne plus jamais le revoir.. ajouté à tout cela, les ptits soucis avec Keyla en ce moment.. Allez-y, mixez tout ça, imaginez la douleur que l'on peut ressentir et vous aurez un dixième de mes émotions. Tout s'accumule et j'vais craquer. Dans la mauvais sens c'était certain. Vive la mather house qui offre des tas de possibilités de s'évader de la réalité.. « Si tu veux ! » Je déglutis. Son ton n'avait aucune émotion. J'avais l'impression que mon meilleur ami était mort, que je n'étais fasse qu'à une ombre de lui-même et j'en avais mal.. Je pris une ou deux bouteilles, les regarda, puis les relâcha à nouveau par terre. J'avais pas la foi de tout ranger, surtout qu'il allait sûrement refoutre le bordel sous peu. C'est pas si j'veux, c'est un fait. J'vais pas te lâcher. Et tu peux déjà faire une croix sur tout ça.. dis-je en balayant du regard sa chambre. J'étais hypocrite, j'le savais mais je me devais de l'être.. ce que je me faisais à moi-même eh beh.. les autres n'ont pas à le faire. Donc l'alcool, fini.

Je ne savais même plus quoi faire de mes journées, à quoi bon avoir toujours été un bon élève assidu, avoir tout fait pour se garantir un avenir des plus étincelants si c’était pour que tout soit détruit en un instant comme ça avait été le cas avec cet enfoiré qui avait mis des bombes partout sur le campus. C’était à cause de lui que Liam avait été touché et finalement abattu, je ne pouvais plus vivre avec ça plus longtemps, je me sentais prêt à exploser, je souhaitais la mort de ce fils de chien plus que tout et c’est dans un moment comme ça où je comprenais les meurtres à titre de revanche, c’est exactement ce qui me passait par la tête. Si j’avais pu avoir deux minutes tout seul avec ce connard je l’aurais probablement étranglé à l’aide de mes deux mains sans avoir eu une once de regret sur le moment. Oui mais qu’en aurait-il été ensuite ? Je n’en avais aucune idée, je ne savais plus rien, je n’étais même plus capable de réfléchir. Je ne voulais plus qu’une seule chose, avoir suffisamment de hauteur depuis ma fenêtre pour me jeter et ne pas avoir le temps d’éprouver la moindre souffrance en m’écrasant au sol. Je ne voulais pas vivre, continuer comme ça sans l’homme que j’aimais, sans mes amis autour et sans avoir l’impression d’avoir une certaine stabilité dans ma vie. Briony s’activait autour de moi, elle rangeait les nombreuses bouteilles que j’avais pu engloutir depuis l’annonce du décès du jeune homme, j’avais réussi pendant un temps à faire croire à Nevada et Roxanna que tout allait bien mais maintenant je n’étais plus capable de faire semblant, je n’étais plus capable de faire le moindre mouvement. Je restais debout à quelques mètres de la porte, mon cœur était lourd, mes jambes tremblaient, à l’intérieur j’avais comme l’impression de brûler, quelqu’un était en train de me recouvrir d’essence et d’allumer une flamme qui se répandait partout sur la lignée de liquide inflammable. « C'est pas si j'veux, c'est un fait. J'vais pas te lâcher. Et tu peux déjà faire une croix sur tout ça… » Je ne la regardais pas, je ne réagissais pas, je voulais juste qu’on me laisse crever, mourir de faim et ne plus connaitre cette souffrance qui me détruisait à vitesse grand V de l’intérieur. « Tout comme tu as fait une croix sur les bedos ? Les petits joints de temps en temps… La coke peut-être ? Les petites piqures ? »

Lors de l'attentat, j'avais perdu un ami, un frère de coeur que je m'étais fait à Harvard. Baptiste. Je l'aimais vraiment.. nan, je l'aime. Personne ne pourra changer cela. Je l'aime de tout mon coeur et savoir qu'il était parti aussi injustement qu'Ethan ou mon grand-père me faisait souffrir.. les murailles que je m'étais fait pour cacher ma faiblesse et ma tristesse avec les deux deuils étaient en train de se fissurer. En cet instant, j'étais juste forte pour Soliman. Mais je n'avais qu'une hâte : retrouver Septembre et qu'elle me refile ce qu'elle avait sur elle la dernière fois et qui m'avait permis de rejoindre un autre monde, beaucoup plus doux, calme et sans mort. Alors que je ramassais les détritus au sol pour les foutre dans un autre coin de la pièce et que je lui disais qu'il pouvait cesser d'espérer reboire le temps que je serai là, Soliman ne me regarda pas. Il semblait vide. Il était mort avec Liam dans l'attentat. Et voir son meilleur ami comme cela, qui ne bouge pas, qui n'a aucune émotion dans la voix.. ça fait mal. Plus que tout. Car on ne sait pas quoi faire pour l'aider. On s'demande même si on est la personne adéquate, si notre présence va servir à quelque chose. « Tout comme tu as fait une croix sur les bedos ? Les petits joints de temps en temps… La coke peut-être ? Les petites piqures ? » Je déglutis avec diffulcté. Comment est-ce qu'il pouvait être au courant de ça putain ? Là n'est pas le débat. ne le fixant même pas pour répondre. De toute façon, à quoi ça servirait ? Il était dans sa bulle et ne faisait que souffrir, tout seul.. Je poussa toutes les affaires qu'il y avait sur son lit, attrapa sa main et l'entraîna de force avec moi dessus. J'veux pas que l'alcool te fasse te sentir plus mal.. lui dis-je avec hésitation, sachant que l'alcool pouvait être au contraire un échappatoire. De toute façon, j'étais loin de me douter des idées suicidaires de mon meilleur ami là..

Il y a deux ou trois jours que l’on m’avait appris sans le vouloir que Briony s’était mise à la drogue, au départ douce mais il n’y avait peu ou très peu de limites une fois qu’on entrait là-dedans. Si je pouvais concevoir qu’on fume des cigarettes puisqu’il m’arrivait de le faire sans être dépendant je n’étais pas capable de concevoir que des gens se droguent. Il n’y avait rien qui, à mes yeux justifiait la prise de substances illicites de ce genre-là, c’est bien simple, en quelques fumettes tu ne redescendais plus de ton petit nuage tellement ton cerveau avait pris cher, après quelques piqures tu choppais le sida. Si Briony voulait une vie comme ça juste pour plaire à Hendrix alors autant vous dire qu’elle ne pouvait plus être mon amie. Je ne souhaitais pas en arriver à une telle conséquence, Briony je l’aimais plus que tout, elle était la seule qui pouvait m’aider à un moment de ma vie où tout s’effondrait, c’est bien simple, je pensais au suicide actuellement mais savoir que je pourrais abandonner la jeune femme constituait une raison suffisamment puissante pour que je ne me sois déjà pas jeté par la fenêtre. J’avais attendu pour lui en parler, je ne voulais pas la braquer mais finalement c’était sorti avec une froideur comparable à celle de la mort, je n’entendais plus de bruit autour de moi, elle se rendait compte que je n’étais pas aussi aveugle qu’elle aurait pu le penser. « Là n'est pas le débat. » Je répondais sans aucuns sentiments dans la voix, juste avec un air dégoûté, la vie me dégoûtait, être vivant alors que Liam ne s’en était pas sorti me dégoûtait. « Non… On en reparlera quand tu baveras, que tu seras internée car incapable de discerner la réalité des hallucinations, on en reparlera quand tu ne seras plus qu’un poids supplémentaire pour me rappeler à quel point je n’ai été bon pour personne ! » Je craquais, les larmes me montaient aux yeux, je n’étais pourtant pas capable de pleurer, j’étais exténué. Elle m’entrainait sur le lit, je m’installais sans rechigner fixant un point du mur devant moi. « J'veux pas que l'alcool te fasse te sentir plus mal… » Je respirais lentement. « C’est au contraire la seule chose qui m’aide ! »