douce rencontre, éphémère ?
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Soirée tout seul. Enfin presque, si on ne compte pas Macaron quoi. Les filles étant toutes les deux de sortie, je m'octroie la chance de profiter d'une petite soirée célibataire à pas piquer des hannetons. Profiter de la ville, de ses avantages, de ses couleurs, de ses bruits...
J'ai déjà fréquenté pas mal de bar, de boîte de nuit, mais Andrew m'a parlé d'un super bar près du campus. Il y a souvent des étudiants mais y a aussi le personnel de la faculté et même des gens extérieurs de nos âges. Du moins, du mien. J'ai l'impression d'être un daron... à croire qu'il n'y a que des jeunes gens à Boston.
Je suis donc habillé avec une chemise blanche, un veston gris accordé au pantalon cintré de la même couleur et des chaussures noires cirées et pointues. Je laisse les premiers boutons ouvert, et je poste mon chat sur les épaules, il s'assoie et observe le miroir dans lequel je finalise mon teint. « On est bien là. »
Je prends mes clefs, mon porte feuille, mon téléphone que je fourre dans mes poches et direction le 4x4 rouge qui dort devant l'immeuble. Je me demande si je ferais pas mieux de prévenir les filles sur ma sortie, histoire qu'elles ne s'inquiètent pas.
J'envoie un message sur le groupe whatsapp et me presse à l'intérieur de la voiture pour fuir jusqu'au bar.
Je mets du temps à trouver une place et me gare donc assez loin de l'entrée. Il y a du monde, et ça semble battre son plein. Je suis plutôt content car j'aime quand il y a de l'ambiance et que je peux rencontrer de nouvelles personnes.
Je n'ai pas connu d'histoire d'amour depuis ma femme... seulement quelques aventures et histoires pas sérieuses.
Et la dernière en liste : Daisy et les mensonges. Je ne me ferai pas avoir deux fois.

Je rentre donc souris à ceux qui me reconnaissent et me poste immédiatement au bar où une jolie blonde évolue. Elle ne semble pas très jeune, déjà un bon point. Et pour travailler ici, il faut un certain âge requis, non ? oh puis pourquoi je me pose toutes ces questions, ce n'est pas comme si j'allais l'inviter à sortir ou.
Son regard croise le mien, je rougis légèrement souriant et regonflant la confiance. « Bonsoir ! » Elle approche surement pour me demander ma commande, Macaron glisse le long de mon torse pour tomber sur le bar. « Un mojito s'il-vous-plaît. » que je demande poliment oubliant Macaron.
L'impossible arriva, mes yeux restent bloqué sur les yeux de la jolie blonde au point d'en oublier tout le reste.

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toujours les mêmes journées. interminables. ponctués par des cours où elle décroche la plupart du temps, le regard perdu dans le vide, à la recherche de ce qu’elle a perdu depuis bien trop longtemps. parfois, quand elle y réfléchit bien, elle ne trouve pas de but. ni à son histoire, ni aux autres.  elle se dit qu’en soit, elle a jamais eu vraiment de chance. que si elle n’a pas été malheureuse, elle n’a pas pour autant été heureuse non plus. quelques années grappillées au bonheur pour qu’on lui retirer tout. y a ses doigts parfaitement manucurées qui tape contre le fer de son locker, ses mèches blondes qui tombent en pagaille devant ses yeux océan et un collègue qui débarque agité. bouge toi camille, c’est ton service. lève les yeux au ciel, glisse son téléphone dans le refuge avant de clôturer le tout d’un cadenas. elle déteste les remontrances. sûrement qu’il oubli les heures supp faites pour le couvrir. c’est souvent ça dans le fond. rendre service mais ne même pas avoir une once de compassion par la suite. la blonde hausse les épaules, dénoue l’élastique autour de son poignet pour l’enrouler autour de ses cheveux, pousse finalement les portes du bar qui commence à se bonder. heure de pointe il paraît. toujours les mêmes soirées. les gens qui défilent au bar, commande bien plus que ce qu’ils peuvent réellement boire. paye des tournées à tour de bras quitte à ne plus pouvoir payer le loyer. finissent par tapisser les toilettes, les recoins, le patio extérieur. mais camille, elle sait aussi que ce qui paye son loyer, c’est avant tout ses beaux sourires, les attitudes enjôleuses, l’accent bien anglais et les numéros de charme qu’elle sert à la gente masculine toujours prête à laisser un bon pourboire dès qu’un tant soit peu d’espoir s’installe. elle les repère de loin ceux qui pourraient débourser un peu plus, lui offrir un train de vie moins pénible. et en l’occurence, celui qui attire son attention, il doit être proche de la quarantaine. elle sait même pas si c’est lui ou le chat qui évolue à ses côtés qui retient son attention. peut être les regards insistants. elle essuie ses mains sur un torchon libre, bifurque vers lui, le sourire éclatant, illusion d’une vie parfaite et d’une joie présente à tout moment. ça marche machinalement elle attrape ce dont elle a besoin, prépare le cocktail qu’elle agrémente d’artifice pour le rendre plus attrayant, le fait glisser devant le type en question qui reste fixe. se baisse soudainement, récupère un fugitif. depuis quand emmène t'on un chat dans ce genre d'endroit ? c'est dix dollars ou j'garde le chat en otage qu'elle souffle doucement, rire cristallin qui filtre légèrement alors que presque dans l'instant elle libère l'animal, le pose devant son propriétaire. mais c'est toujours dix dollars et peut être des pourboires.

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Son sourire est un véritable reflet de l'âme et si c'est un artifice pour mieux vendre, alors je tombe dans le panneau comme un idiot qui appelle tout de suite après avoir vu un article dans le téléachat. Néanmoins, on ne parle pas de produit mais bel et bien d'une femme absolument splendide. Je ne crois pas avoir trouver une femme aussi belle depuis très longtemps... A vrai dire, je ne m'attarde plus trop sur ce genre de détail. J'étais persuadé que je finirai vieil homme avec douze chats, la preuve étant que j'ai déjà commencé en ayant Macaron.
Pourtant tout semble s'emballer. Le sourire charmeur, le rire qui résonne, les plaisanteries... et le kidnapping. Le kidnapping ? je vois Macaron se faire doucement enlever mais je sens aussi qu'il y a aucune animosité. J'oublie que les gens ne sont pas habitués, aussi je lève le bras légèrement pour accompagner le mouvement et éviter de tirer sur la sangle qui retient mon chat. « il serait malheureux si vous me l'enleviez. » que je dis en retirant mon portefeuille de ma poche. Je glisse dix dollars et un billet de cinq avec. « gardez la monnaie. » que je dis en rangeant le cuir noir dans la poche avant de reprendre Macaron sur l'épaule où il se love ayant assez de place sur les trapèzes. Ça sert aussi à ça, la muscu. Servir d'arbre à chat.
C'est l'effervescence, les rires explosent, les paroles sont fortes... et il y a effectivement beaucoup de jeunes gens. Je bois une gorgée et le repose en faisait une grimace de bonheur. « excellent. » que je dis à l'adresse de la demoiselle, en levant le pouce en l'air. « euh, je m'appelle Daryl au fait. » que je dis bêtement, brute de décoffrage.
Me demander pas de draguer, je ne l'ai pas fait depuis des années... je suis même pas sûr d'avoir déjà draguer tout court... vu comme j'ai ramé pour avoir ma femme...
je me demande si ce serait pas plus simple de me taire, tout simplement. Mais j'ai la voix d'Aubrey qui résonne : t'es grand papa, tu peux le faire sans notre avis.
Ok. Ça passe ou ça casse. « je voulais juste vous dire que... » je me pince les lèvres puis souris, gêné, découvrant plusieurs dents bien alignées et blanches. « vous avez des yeux incroyables. » je baisse les yeux avant de reprendre mon verre en main et de souffler discrètement, honteux de cette drague de comptoir à deux dollars cinquante. Macaron gigote et décide de redescendre sur le comptoir pour aller en direction de la jeune femme... à croire que même lui était contre moi. « vous plaisez à quelqu'un d'autre, on dirait. » que je dis en riant.

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parfois, elle se sent honteuse. honteuse de raisonner de la sorte. de voir le gain plutôt que de se contenter simplement de ce qu’elle pouvait avoir. et puis elle se souvenait qu’on avait rien sans rien et qu’en dépit de ce que les gens pouvaient penser, ce n’était clairement pas eux qui contribuait à lui payer l’électricité -ou les billets d’avion pour faire venir sa grand-mère de londres et profiter des fêtes avec le semblant de famille pouvant lui rester. au diable la bonne conduite, elle ne faisait de toute façon de mal à personne et si ses sourires pouvaient paraître désabusée, elle ne forçait pas non plus la gente masculine à placer des billets supplémentaires dans la note annoncée. puis l’échange semble avantageux, rendre l’animal et récupérer les billets, cinq dollars de pourboires généreux à ajouter dans sa collection de la semaine. et comme bien souvent, c’est la fin. elle reprend le cours de sa soirée, cible quelqu’un d’autre, range ce qui traîne quand la voix du type refait surface. sourit légèrement, politesse oblige, continue de cleaner son bar, rêvasse déjà à l’idée de finir son service et s’enfuir loin des effluves d’alcool, des gars trop bourrés qui finiront par tenir des propos bien trop disgracieux. daryl. elle tourne la tête vers lui, sourcil légèrement haussé. ça, c’est nouveau par contre. jolie blonde qui bloque quelques instants, l’observe peu être avec trop d’insistance. et malgré le bruit ambiant, le malaise reste perceptible. tentative de l’effacer quand il reprend la parole, compliment qui s’échappe à son tour. ses yeux. sûrement la première chose que l’on remarque en posant les yeux sur la jeune femme. inspire lentement alors que le chat s’échappe une nouvelle fois, arrachant un sourire un peu plus franc. léger rire quelle joint au sien, hausse les épaules. camille. je m’appelle camille. range un énième verre avant de se positionner en face de daryl, l’air intriguée, ses doigts qui caressent distraitement la boule de poil semblant l’avoir adopté. et donc, je vous plais ? sourire amusée qui se dévoile, ses yeux qui le sondent. mettre les deux pieds dans le plat, toujours. elle n’a pas froid aux yeux, jamais. c'est franc au moins. peu habituel mais franc

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C'est maladroit, pas sûr, léger même. A croire que j'ai pas fait ça depuis des années, ah mais oui, c'est le cas. J'avais pour habitude qu'on m'accoste parce que j'étais assez atypique comme mec, et ça créait le feeling sans que j'ai besoin de faire quoi que ce soit. Le naturel des gens me pousse à m'ouvrir aux autres... mais c'est bien plus difficile comme exercice quand c'est à moi de faire le premier pas.
J'ai l'impression de dire n'importe quoi, de mélanger les mots et de finir par parler bien trop vite.
Néanmoins, malgré sa distance et le fait qu'elle ne reste pas près de moi, j'arrive à l'attirer de nouveau à moi. Comment ? ça, je peux pas vous le dire. Même moi, je croyais que j'allais donner mon nom au vent. Elle ne dit trop rien, préférant m'écouter plutôt que de participer. Ce qui a le don de me stresser davantage mais Macaron sort la carte de la séduction à son tour et je laisse échapper le sous-entend qu'elle me plait autant qu'elle peut plaire à mon chat.
Elle se présente et un sourire en coin se dessine. C'est joli comme prénom Camille... Ça sonne un peu européen, c'est séduisant.
Mais je perds mon sourire, surpris de sa franchise et je me mets à rire légèrement. « je sais pas tenir ma langue, pardon. » que je réponds machinalement. Mais une femme ça a besoin de franchise, dada. Alors ne te défile pas, de toute façon c'est trop tard. Elle insiste pour dire que c'est franc, peu habituel... Et je la regarde étonné. « On ne vous dit jamais que vous êtes belle et que vous plaisez ? » c'est une blague. Une belle femme comme ça doit recevoir des compliments à longueur de journée, je dois être le centième casse-couilles ce soir.
Malgré cet échange un peu pompeux d'une drague un peu pourri des comptoirs, je vois mon chat se laisser approcher, lover, profiter des caresses comme un traitre à son maître, hein ? « D'habitude il est farouche, vous avez quelque chose de spécial. » que je dis en la regardant dans les yeux. « j'ai pas pour habitude de faire ça, mais... » je me pince les lèvres avant d'oser. « vous finissez tard ? on pourrait aller manger un bout ou même voir un film... ou juste marcher. » surtout une place publique avec du monde pour la mettre en confiance. S'assurer qu'elle ne prenne pas peur, car même si je suis le gros nounours à ses filles, j'ai surtout la carrure d'un mec qui fait flipper quand on le croise dans la rue la nuit. « j'ai vu qu'il y avait un film de science-fiction sympa, ou un resto de burger qui vient d'ouvrir. Vous aimez quel genre de films ? » que je demande machinalement.
Eh, les goûts ça rapproche.

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les autres, ils étaient pleins de sous entendus. des techniques de dragues parfois bien trop dérangeantes mais jamais en plein dans le mille comme ça. et la blonde, elle sait pas si elle apprécie où si ça reste gênant. peut être les deux. et voilà qu’elle se surprend à le détailler un peu plus en profondeur. regarder ses traits, les muscles qui l’ornent. étrange de voir une masse pareille aussi mal à l’aise. et elle souffle doucement, laisse son esprit divaguer comme bien trop souvent, s’amuse aussi de la situation. l’honnêteté vaut tout le reste et des gens honnêtes dans le coin, ça se bouscule pas vraiment. camille, elle passe son temps à trier les gens. ceux qui sont là par intérêt, ceux qui vendent du rêve sans jamais rien donner. parfois, c’est difficile de trouver sa place au milieu de tout ça. l’anglaise à l’impression de faire figuration dans un monde qui va bien trop vite pour elle. peut être qu’elle est vieux jeu ou tout simplement hors contexte. belle ? elle sourit amusée, hausse les épaules légèrement. j’entends plus souvent bonne que belle, la politesse n’est plus vraiment de mise le franc parler qui continue à souffler, rire cristallin qui s’échappe et une camille bien plus sympathique qu’aux premiers abords. suffit d’apprendre à l’apprivoiser, rien qu’un peu, pour dégager le soleil derrière le brouillard où elle se cache. sourit encore, accaparée par le chat qui fait le dos rond devant elle. et l’invitation tombe, soudainement. sourire qui s’efface alors qu’elle incline la tête légèrement. mh, tout ce qui reste loin de la romance ? l’horreur, l’étrange, le fantastique. rien de niais, pas d’histoire d’amour à faire vomir comme si le prince charmant existait. et elle recule, se décale pour servir des verres, abandonne pendant quelques instants la discussion, impolitesse soudaine. déstabilisée peut être, sans savoir si ça pourrait être une bonne idée. et pourtant elle revient, constate qu’il n’a pas quitté le bar, qu’il reste là, peut être dans l’attente d’une réponse concise. un burger c’est bien. mais je finis dans deux heures alors ça dépend si vous pouvez attendre deux heures c’est long dans l’euphorie du bar. c’est surtout tard. attrape une serviette où elle griffonne quelques chiffres, la laisse devant lui. si c'est toujours d'actualité à la fin du service, vous pouvez m'appeler peu de chance qu'il reste assis ici à l'attendre au milieu des alcooliques se bousculant pour un verre.

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J'étais subjugué par sa beauté, mentir serait jouer les charlatans. Mais elle ne dégageait pas qu'une beauté subjective, quelque chose d'assez brillant dans le regard. De sauvage qui se défend à base de sarcasme sûrement... je ne saurais pas vraiment dire, elle est plutôt douce et directe avec moi. Pour le peu qu'elle veut bien m'offrir.
Je n'ai pas l'habitude alors forcément, je me sens un peu dépassé par tout ça, je me sens même dépassé quand je m'entends moi-même lui proposer tout un programme de nuit.
Elle s'étonne de la politesse, je m'étonne de la rudesse à laquelle elle fait donc face chaque jour. Elle est désirable, une nouvelle fois, je ne peux nier le pouvoir attractif qu'elle a indéniablement sur moi. Mais je n'irais jamais jusqu'à lui dire qu'elle est bien bonne et que je suis prêt à lui faire explorer le septième ciel.
Déjà, je n'ai pas cette prétention... et je veux faire les choses bien, correctement. mais surtout dans l'ordre.
Alors c'est naturellement que je lui propose plusieurs plans, je ne sais plus exactement ce qu'on propose pour un premier rendez-vous. Même s'il n'aboutit pas forcément à quoi que ce soit, au moins, je pourrais me vanter auprès de mes gamines d'avoir réussi à sortir de ma zone de confort.
Mais c'est le cœur qui bat à mille qui ne me permet pas de penser à autre chose que la réponse qui peut franchir les lèvres de la belle. « pas de romance. » que j'affirme pour retirer immédiatement ses craintes. j'adorais les films à l'eau de rose, mais ça c'était mon petit secret rien qu'à moi, et ce n'était pas quelque chose que l'on me prêtait en me regardant.
Malheureusement, la réponse ne vient pas tout de suite. Buvant doucement quelques gorgées en la regardant s’éclipser pour s'occuper de client, j'attends patiemment en caressant mon chat qui suscite quelques regards curieux.
Je dévie mon regard d'elle pour fixer un point, surpris par son retour que je ne croyais plus. Et la suite me fait sourire. « Ça ira. » j'attendrais, deux heures ou trois. Je prends tout de même le papier que je mets dans ma poche en lui faisant un petit signe de tête à son autorisation d'appeler si ça tient toujours.

[...]

je suis sorti du bar une demi-heure après mon échange avec la belle demoiselle. Le brouhaha commençait à me prendre la tête et l'air frais à manquer. Les gens parlaient de plus en plus fort et je me suis octroyer le petit luxe d'aller me promener, le chat enroulé dans la poche avant de mon sweat.
A en juger par ma montre, elle ne devrait plus trop tarder à sortir. Malgré ma promesse, je lui envoie un sms pour lui dire que je l'attends juste devant, m’asseyant sur une bouche à incendie, m'amusant à constater les états des piliers de bars. Certaines n'étaient vraiment pas en état de reprendre le volant... Mais on ne pouvait pas sauver tout le monde, c'est ce que dirait le chef de brigade.
Peut-être qu'elle aura changé d'avis et que finalement, elle ne viendra pas ou m'ignorera.
Je détourne le regard pour observer le ciel caché par les nuages d'hiver. Est-ce qu'il neigera demain ?

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peu de chance qu’il revienne par la suite aussi. à moins d’être réellement déterminé. et pourtant, quand elle le regarde, elle a cette sensation. de différence. d’un réel être humain. d’un homme qui pour une fois ne la verrait pas juste comme un bout de chair à exposer quelques heures avant de passer autre chose. elle ne sait pas trop camille, elle ne sait pas jamais vraiment sur quel pied danser avec les autres. peut être que c’est elle qui a bien trop d’apriori. certain dirons que le mécanisme de défense qu’elle pouvait arborer venait des traumatismes de son enfance. pourtant, elle trouvait cette psychologie bien trop facile. les gens aimaient sûrement un peu trop rejeter la faute sur les parents quand la réalité était juste qu’elle avait toujours été trop sauvage pour les autres. et pour la première fois, elle sourit sincèrement puis retourne vaquer à ses occupations. elle a un bar à faire tourner si elle ne veut pas voir ses heures réduites. trouver un job n’est pas le plus difficile mais en avoir un aux horaires aussi flexible n’est pas une partie de plaisir. puis camille, elle aime pas vraiment le changement. elle a du mal à s’habituer aux autres, à tout recommencer à zéro. elle commence à peine à se lier avec les autres de la boîte pour avoir envie de changer d’endroit. et elle passe les heures suivantes à virevolter entre les commandes de boisson, à accumuler les pourboires dont elle a tant besoin. daryl, il a quitté le bar y a un moment déjà, elle n’est même pas certaine qu’il sera vraiment là à la fin. probablement parce qu’elle part du principe que tout est éphémère et que personne n’a jamais réellement l’envie de s’éterniser. et quand thiago surgit dans l’entre, elle sait que c’est le gong de délivrance qui sonne pour elle. dernière boisson qu’elle pose sur le comptoir avant de s’enfuir vers les vestiaires, soupir de soulagement pour avoir terminé sa soirée. comme bien souvent quand elle s’observe dans un miroir, elle remarque tous les défauts qui la compose. la mâchoire trop carrée, le liner ayant légèrement coulé par la chaleur. même rituel, elle détache ses cheveux, les laisse tomber en cascade sur son dos. troque le tee shirt miteux portant le nom de l’enseigne contre quelque chose de plus propre et récupère finalement son téléphone arborant un message. sourit légèrement, prend la direction de la sortie, perd du temps à l’entrée de l’établissement, les videurs qui lui font la conversation comme à chaque fois. pourtant, d’un regard sur la droite, elle constate qu’il est vraiment là, à attendre qu’elle daigne l’approcher. est-ce sage de sa part de quitter les lieux avec un parfait inconnu ? elle hausse les épaules, rompt les derniers mètre de distance, sa voix qui flotte dans l’air, toujours aussi calme. je meurs de faim stricte vérité. entre les cours et les heures ici, il n’était pas rare qu’elle saute des repas ce qui en soit, lui permettait aussi de faire des économies. donc, daryl laisse sa phrase en suspens quelques instants on pourrait commencer par se tutoyer ce qui serait un bon point, permettrait de rendre le tout un peu plus léger. tu invites souvent le personnel à sortir ? taquinerie dans laquelle elle cherche réponse.

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L'air est frais ce soir. Même si j'aimais beaucoup flâner chez moi dans mes supers chaussons en jogging devant netflix, il n'y a rien qui me réconfortait plus que l'air frais. Sûrement parce que je passais trop de temps dans les bureaux derrière un écran ? Parce que malgré tout, être dehors entouré de monde m'apaise... me tire loin des souvenirs de la guerre ?
Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, mais ce soir, malgré le cœur battant, je me sentais mieux dehors que dans le bar. On était sur un terrain inconnu, entouré de monde... de regards plein de jugements alors qu'elle était en plein milieu de son boulot. J'ai été peut-être un peu trop brusque dans ma démarche, mais c'est venu comme c'est venu. Je ne pouvais pas faire machine arrière, c'était déjà trop tard, l'invitation était lancée... et comble de la joie, elle n'avait pas refusé. J'avais même eu le droit au numéro de téléphone, espérant que ce soit le bon et que je n'ai pas envoyé le message à Brian 54 ans père de famille tranquillement installé devant la télé.
je ris à la pensée d'un homme qui reçoit un message inconnu de quelqu'un qui l'attend devant le bar et la femme qui passe à ce moment là, prête à croire au pire.
Camille aurait fait un coup de poker, sans l'ombre d'un doute. Digne de la meilleure téléréalité qu'Aubrey désespère nous voir regarder avec Lydia.

le son de la voix de la douce me tire à mes rêveries et je souris. « moi aussi. » que je dis doucement en me redressant, prenant soin de poser ma main sous l'animal qui dormait tranquillement dans la poche ventrale de mon sweat. Ne pas l'oublier malgré la beauté lunaire qui s'échappait de ses cheveux détachés et de ce visage légèrement fatigué par les heures de travail. Ravissante, sans l'ombre d'un doute.
Une proposition pour casser une première barrière et mon sourire s'élargit doucement. « oui avec plaisir. » que je réponds machinalement, de toute façon, je détestais que l'on me vouvoie. Je ressentais tout le poids de mon âge, et approcher des quarante ans ne me sciait guerre. J'aimais me considérer encore jeune, l'âge n'est qu'un détail. C'est ce qu'ils disent tous... jusqu'à ce que finalement ce soit trop vieux ou trop jeune pour faire telle ou telle chose.
Les gens n'étaient jamais cohérent, autant se laisser vivre comme on l'entend. Toucher son propre bonheur sans se soucier du monde, hein ?
Je lui offre mon bras pour marcher jusqu'au burger encore ouvert à cette heure de la nuit, vive l'Amérique, n'est-ce pas ? et je ris doucement à sa taquinerie. mais dans chaque question qui se veut plaisante il y a une vérité que l'on cherche. " Jamais. " que je réponds sincèrement. « c'est la première fois depuis ... plus de vingt ans. » que je dis en riant à nouveau. « ne me dis pas que tu me trouves bon dragueur, je ne te croirai pas. » un sourire en coin alors que le restaurant jonche seulement le coin de la rue. « ça te va ? »

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ça pourrait être une habitude. un jeu. quelque chose de répétitif où elle pourrait être l’énième idiote à avoir accepter pensant stupidement représenter quelque chose de spécial. l’était-elle ? avait-elle quelque chose de différent poussant quelqu’un de bien plus âgé qu’elle à l’inviter subitement juste après avoir commandé sa boisson ? et peut être qu’elle se posait bien trop de question. peut être avait-elle un côté bien trop psycho rigide pour pouvoir simplement se contenter de l’instant sans forcément chercher à imaginer tous les scénarios possible et inimaginable. c’était sûrement pour cette raison que tout était un échec autour d’elle. jamais elle ne se laissait aller, toujours bien trop préoccupée par ce qui pourrait arriver si elle se laissait aller. et pourtant, ce soir, elle accroche son bras autour de celui qu’il lui offre sans poser plus de question. vraiment ? arque un sourcil perplexe, garde les questions pour plus tard. et ce serait un affreux mensonge que de le dire la technique avait été différente de celle qu’elle avait pu voir jusqu’à présent quoi que déplorable dans le fond. mais elle joint son rire au sien, preuve de la taquinerie et non d’un quelconque jugement. c’est parfait jolie gosse ne faisant jamais la fine bouche. elle se foutait bien des endroits pourvu qu’elle mange quelque chose. la porte qui se pousse et camille jette son dévolu sur une table libre, éloignée du coin cuisine pour éviter de renifler les odeurs d’huiles. vingt ans du coup. un divorce ? aucun tact, jamais. elle met les pieds dans le plat sans jamais se préoccuper des sujets qui ne devraient pas être abordés. je note quand même que je suis du coup.. la première tentative de drague depuis tout ce temps ? sourit une nouvelle fois alors que ses doigts parcourent la carte, les yeux qui découvrent la liste quand elle sait pourtant qu’elle prendra un cheeseburger.