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    The heart of a father is the masterpiece of nature.
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    Lien du postDim 1 Mar 2020 - 18:48
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    w/ @Peyton Lodges


    Trente-sept. Trente-huit. Trente-neuf. Quarante. Un peu plus et la notion des cent pas allait être au sens littéral du terme. Mes pas décrivaient un cercle. Qu'étais-je en train de faire ? On dirait un adolescent nerveux à l'idée de voir une jolie fille. Certes, ça pouvait s'appliquer dans mon cas, j'étais nerveux à l'idée de voir une jolie fille. À ce détail près, ici il s'agissait de ma jolie fille. La chose que j'avais le mieux réussi dans ma vie. Pas mes études, mes livres, ma vie personnelle... C'était elle. Même si nous nous étions peu fréquenté, juste un an sur ses vingt-quatre ans ce n'était rien. Bref, tout cela s'était très bien passé ou presque, jusqu'au jour où elle avait appris le cancer de sa mère. Depuis... Elle était repartie à Boston et je ne l'avais pas revu. Moi... Avoir une fille. J'avais encore du mal à me faire à l'idée. Ma femme... Jany était stérile, j'avais donc accepté l'idée de ne jamais avoir d'enfant, pas même en adoptant. Après sa... Disparition, la question des enfants était devenue hors de propos. Peyton m'était alors tombée dessus comme par magie. Je n'espérais plus et voilà que sa mère m'apprenait que j'avais une fille. Intégrer ça était difficile. La plupart des parents avaient neuf mois pour se préparer à ça, se rendre compte que ça allait arriver. Cela n'a pas été mon cas. Ensuite ils avaient tous les débuts du bébé pour apprendre à être parent. Cela n'avait pas été mon cas. Je m'étais retrouvé avec une fille de vingt-et-un ans directement, qui avait déjà un père et une mère. Et encore... S'il n'y avait que ça, je ne serai pas à soixante pas actuellement. J'étais rarement stressé, en général je prenais un problème calmement, en y réfléchissant longuement. Néanmoins, ici je n'avais plus le temps d'attendre, car même si je n'y étais pour rien, Peyton avait aujourd'hui vingt-quatre ans, je ne voulais pas perdre une année de plus.

    Le problème était que l'on ne s'était pas réellement quitté en bons termes. Le tour du monde avait été magique. On avait appris à se connaître. J'avais été ravi de voir que ma fille était... Tout ce que je pouvais rêver en tant que père. Bien sûr, il y avait toujours une certaine gêne. On ne pouvait pas devenir le père d'une étudiante alors que celle-ci avait appelé papa quelqu'un d'autre toute sa vie. Bref, là où ça avait vraiment commencé à dérailler, ce fut quand elle apprit que sa mère avait un cancer. Elle avait considéré que je l'avais éloigné de sa famille. Comment lui en vouloir ? Cela m'avait d'autant plus touché que je savais ce que ça faisait que d'avoir un proche atteint par un cancer. Toute absence, chaque mot, chaque geste... Tout devenait un motif à culpabilité et quand la culpabilité était trop grande on la rapportait sur les autres. Je savais que je n'avais rien à me reprocher, j'avais juste voulu prendre ma fille avec moi pendant un an. Un an de liberté à se connaître. Cependant, comment lui en vouloir de me reprocher son éloignement alors que sa mère avait besoin d'elle ? J'avais voulu être là, sincèrement. Si elle était ma fille ce n'était pas pour rien, sa maman était une femme que j'appréciais énormément. Je l'appréciais assez pour ne pas être égoïste. Car avoir son ancien amant dans les parages alors qu'elle était entourée de sa famille, dont son mari, cela n'aurait pas été une bonne chose pour eux. Je m'en voulais encore d'avoir été absent. Que ce soit pour elle ou pour Peyton que j'aurais voulu soutenir d'avantage.

    Malheureusement, tout le soutien du monde ne pouvait rien faire contre le cancer, je le savais d'expérience, même si Peyton ne le savait ça. Sa mère mourut. Ce fut à ce moment précis que je décidai d'emménager à Boston. Près de Daryl d'une part, mais surtout près de ma fille. C'était pour elle que j'étais venu. Je ne voulais certainement pas qu'elle traverse les épreuves que j'avais dû supporter après la mort de ma femme seule, j'avais eu de la chance d'en sortir indemne. Et me voilà. Malgré mes grands discours sur la noblesse sur mes intentions, j'avais largement dépassé les cent pas dans le couloir, ne sachant pas quoi dire. D'habitude j'avais le temps de bien peser le pour et contre, j'avais le temps de savoir qu'elle était la bonne décision à prendre. J'avais précipité ma venue et j'étais désarmé. Inspirant un bon coup, je décidai de mettre fin à cette mascarade. Je n'allais tout de même pas fuir après être venu jusqu'ici. Je marchai vers la porte que m'avait indiqué une étudiante. Je frappais de trois coups secs. « Peyton ? C'est... » Ton père ? Non, on allait éviter ce faux pas diplomatique. « C'est Karson... Je suis venu pour... » Pour être là, car ta mère était morte et que je voulais te soutenir ? Oui, elle allait vraiment avoir envie de m'ouvrir après ça. « Te voir. S'il te plaît ouvre moi. »

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    Lien du postLun 2 Mar 2020 - 15:28
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    En m'inscrivant à la course à la présidence, jamais je n'aurais pu penser que c'était autant de travail. Il y avait bien évidemment Quito qui m'aidait en tant que vice-président mais ça restait beaucoup si on considérait les études que je faisait en même temps. Les cours en médecine n'était pas facile non plus, il y avait beaucoup de matières, beaucoup de cours et beaucoup de travaux en dehors des cours. De quoi garnir un horaire assez rapidement, la rendant aussi chargée que celle d'un premier ministre. Et c'est sans parler l'organisation que demandait le fait d'être présidente du clubs de voyages humanitaires. Parfois je me demandais ce que j'avais pu penser en me lançant dans autant de projet en même temps. Mais je sais très bien ce à quoi je pensais - ou plutôt ce à quoi je voulais éviter de penser. Depuis que ma mère nous avait quitté, j'avais tout fait pour ne pas y penser, pour essayer de combler le manque, le vide qu'elle avait laissé en moi. La relation qu'on avait été difficile à expliquer.  Au tout départ, ma mère s'était tout simplement la meilleure. Elle se donnait corps et âme pour sa famille, elle nous donnait tout ce dont nous avions besoin. Puis, à un certain stade, j'ai appris qu'elle avait eu une aventure avec un autre homme que celui qui m'avait élevé, que j'étais le résultat de cette aventure. Autrement dit, la famille que je croyais la mienne ne l'était pas. Mes soeurs et mon frère n'étaient que des demis-frères et soeurs. Je ne faisais pas réellement partie de cette famille, pas à part entière, pas comme les autres. J'avais eu ce besoin de m'éloigner, de prendre du recul sur toute cette histoire. D'où le voyage avec mon père. Mais encore là, j'en voulais à ma mère de m'avoir menti, de m'avoir caché quelque chose d'aussi important. Et pourtant, dès que j'avais appris pour son cancer, j'avais quitté ce merveilleux voyage pour retourner à son chevet, avec cette peur de la perdre aux tripes. Peur qui avait fini par voir le jour alors qu'elle avait abandonné son combat contre son cancer. Et me voilà maintenant, des projets pleins la tête pour oublier que je suis vide sans elle, que j'ai perdu la lumière de mon phare.

    Plongée dans les papiers des nouvelles recrues à la maison, musique qui jouait en arrière plan, je ne faisais pas attention à mon téléphone dont la sonnerie retentissait de temps en temps. Probablement des notifications ou des SMS qui pouvaient très bien attendre quelques minutes avant d'obtenir une réponse. Je devais vraiment finir la sélection des nouvelles recrues, voir où nous en étions au niveau des finances. La seule chose qui réussit à me distraire de ma tâche fut les quelques coups donnés sur ma porte. Ou plutôt sur la voix qui retentit derrière celle-ci juste après. Karson! Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ici? Je devais avoir rêvé non, ça devait être la fatigue qui m'avait fait entendre quelque chose qui n'avait pas été dit. Mais j'aurais reconnu la voix qui continuait de parler derrière la porte. Je me leva, m'avançant doucement vers la porte sans faire de bruit, continuant d'écouter ce qu'il disait. Il était venu pour me voir. Il avait dû apprendre pour ma mère, je voyais pas pourquoi il serait là sinon. Pas après que je l'ai planté là et lui avoir balancé à la figure que tout était de sa faute. Il avait dû m'en vouloir de ne plus donner signe de vie, de ne plus répondre à ses messages. Et à mon habitude, j'avais fini par me sentir tellement mal de ma façon d'agir que j'avais simplement continuer d'éviter la situation. Plus possible maintenant. Ouvrant doucement la porte, mon regard se porta sur l'homme qui se révélait être mon père biologique. "Karson, qu'est... qu'est-ce que tu fais ici?" Est-ce que je devais le faire entrer? Ou m'excuser peut-être? Je ne savais jamais comment agir quand j'avais des regrets, des remords.
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    Lien du postLun 2 Mar 2020 - 16:59
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    w/ @Peyton Lodges


    Avant l'ouverture de la porte, il n'y eut que quelques instants. Quelques longs instants pendant lesquels une petite voix me susurrait de prendre mes jambes à mon cou. Comme c'était tentant. Cependant, je ne voulais pas sincèrement le faire. C'était juste une façon d'évacuer la pression que de se laisser porter par ce genre d'envie. Je m'imaginais courir comme dans un dessin animés, si vite que mes jambes formeraient une roue. J'aurai presque pu sourire à cette image en tête, mais la situation ne s'y prêtait guère. Quelques instants suffisaient pour que je remette en question la pertinence de ma venue. Si elle ne m'avait pas recontacté, c'était peut-être un message assez clair. Pourquoi forcer quelqu'un qui ne voulait pas me voir ? Voilà exactement la raison pour laquelle j'aimais prendre mon temps pour réfléchir, être sûr. Maintenant je doutais et le doute n'était pas l'idée du siècle. Si j'avais pris le temps de réfléchir, jamais je n'aurai trompé Jany... Et Peyton ne serait jamais venu au monde. Je soupirai peu de temps avant l'ouverture de la porte. Il était vrai que ne pas réfléchir à certaines choses pouvait donner de merveilleux résultats. Des résultats que l'on ne contrôlait pas, qui nous prenaient de tout notre être, qui nous faisaient peur, mais aussi avec qui la vie était d'autant plus intéressante. Aujourd'hui je n'imaginais plus ma vie sans avoir une fille... Je n'avais plus qu'à espérer que cette prise de décision rapide n'allait pas avoir des conséquences néfastes.

    J'eus le souffle coupé quand elle ouvrit la porte. Chaque fois que je la voyais j'avais du mal à me faire à l'idée qu'elle pouvait être ma fille. Il suffisait de voir ma couleur de cheveux déjà. Elle avait beaucoup hérité de sa mère, elle avait de la chance. Pourvu qu'elle n'ait pas hérité de mon caractère, car plus jeune j'avais un poil long dans la main comme pas possible. J'aurais aimé que cet instant dure une éternité, que le temps soit figé. Malheureusement ce n'était pas possible et Peyton ouvrit la bouche... Karson... Cela me faisait tout un poids dans le cœur quand elle me disait ça. Elle me donnait l'impression d'être un étranger dans sa vie, ce qui n'était pas foncièrement faux. Après tout... Elle ne me connaissait pas. Elle ne savait pas de quoi était morte ma femme, elle ne savait pas grand chose sur mon aventure avec sa mère... Finalement, elle ne me connaissait que comme un individu étranger à sa vie. Écrivain célèbre vivant pendant longtemps à New Haven et ayant grandi à Sacremento. Elle connaissait mon caractère, j'avais appris à connaître le sien. Néanmoins, malgré tout ça, rien ne faisait qu'elle pouvait m'appeler papa. Ce mot-là était pour un autre, qui l'avait élevé et éduqué. Pourquoi étais-je là ? Bonne question, je n'arrivais pas à réfléchir sur cette question. Or quand on n'arrivait pas à réfléchir il ne restait qu'à sauter dans le vide. « Écoute Peyton... Je sais pour ta mère. Et je te présente toutes mes condoléances. » D'accord... Bon, si le cerveau et le bon sens pouvaient tout de même venir avec moi quand je faisais le grand saut ce serait gentil, car là ce n'était pas vraiment comme ça que j'allais être présent pour elle. « Je sais ce que ça fait de vivre ça. Sincèrement. Et je sais que... Rien de ce que je dirai ne pourra combler le vide que tu dois ressentir, mais je sais aussi que parfois on a besoin de personnes pour nous soutenir dans ces épreuves. »

    Si quelqu'un avait été là pour moi lors de la mort de ma femme... Oh bien sûr, ma mère avait été là, c'était elle qui m'avait poussé à venir voir Peyton sans attendre, mais personne n'était venu me voir sans que je m'y attende pour me dire que si j'avais besoin il était là. J'aurai sans doute eu besoin de ça... Il n'aurait peut-être pas fallu un an de traversée du désert si j'avais eu ça. Et il était hors de question que ma fille souffre pendant autant de temps sans être soutenue. Cependant, ce n'était pas la seule raison. L'autre était plus égoïste sans doute. La vérité était que je culpabilisais de ne pas l'avoir suivie. Je ne pouvais pas la retenir, mais j'aurai dû chercher à soutenir sa famille durant la maladie de sa mère. J'avais beau me dire que j'étais de trop, ce qui était vrai, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que c'était aussi par lâcheté, par peur de revivre ce que j'avais vécu avec Jany. « Et... Je suis aussi venu pour m'excuser. » J'avais lâché ces mots, sans savoir de quoi ils allaient être suivis. Ils étaient sortis sans que je prenne le temps d'y penser, ils avaient eu besoin de sortir, même si je ne me sentais pas mieux après les avoir dit. « M'excuser de ne pas avoir été là alors que tu traversais une période difficile. J'aurai dû être présent. » Je regardai Peyton droit dans les yeux espérant que les miens n'étaient pas larmoyants. « Je me disais que j'aurai été de trop, tu te doutes bien. Mais j'aurai dû au moins être présent pour toi. » Jamais je n'avais voulu l'abandonner. Même si elle n'avait pas vraiment ouvert la discussion après ces événements, j'aurai dû forcer cette discussion comme j'étais en train de le faire là. Peut-être qu'elle n'aurait pas été prête...

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    Lien du postJeu 5 Mar 2020 - 21:43
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    Je me cassais probablement trop la tête avec ce titre de présidente. Comme si je devais être digne du président des États-Unis, comme si j'avais autant de chose à régler que lui- et d'une aussi grande importance. Alors qu'au fond, ce n'était que de gérer une vingtaine d'étudiant universitaire qui souhaitaient vivre l'expérience des confrérie une fois à l'université. Au final, je devais gérer les inscriptions, le budget, les évènements. Mais le plus important pour moi restait de m'assurer que tout le monde se sentait bien à la maison, que les liens entre chacun était positif et qu'au final, on se sente comme à la maison quand on entrait dans la bâtisse. Tout le monde me disait que je réfléchissais trop, que je prenais les choses trop à coeur, trop personnelles alors que ça ne me regardait pas forcément. Faut croire que ce n'est pas en une seule journée que j'allais changer. On me répétait ça depuis que j'avais posé les pieds dans ma première école, depuis que j'avais commencé à avoir des amies et à prendre soin d'elles autant que je le ferais avec des enfants. Et aujourd'hui encore, je pensais en fonction des autres. Par chance que j'arrivais à penser à moi de temps en temps et à prendre les choses comme elles venaient. Quoi que je préférais toujours quand les choses étaient planifiées à l'avance.
    Alors quand on cogna à ma porte, je me questionna tout de suite à savoir qui ça pouvait être. J'avais assez souvent des visites de membres ou de simples étudiants qui voulaient poser leur candidature alors je ne m'en faisais pas avec ça. C'était sûrement la même chose. Mais quand le nom de Karson retentit, quand sa voix passa à travers la porte, j'hésita à ouvrir la porte. Pas parce que je ne voulais pas le voir. Mais plutôt parce que je ne savais pas quoi dire. J'avais été méchante la dernière fois qu'on s'était vu et c'était clairement pas dans mes habitudes. Sur le coup, j'étais tellement en colère que la vie s'en soit prise à ma mère alors que c'était la femme la plus forte que je connaissais, la plus généreuse. C'était un modèle pour moi et la vie s'abattait sur elle, sur notre famille. Et clairement, ça m'avait mis en colère qu'une femme aussi gentille qu'elle ait à vivre ça alors que d'autre le mériterait plus. Et j'avais déversé toute cette frustration sur Karson alors qu'il ne méritait pas ça. Et j'avais refusé d'aller m'excuser, me sentant beaucoup trop honteuse pour me retrouver de nouveau devant lui. Mon premier réflexe aujourd'hui fut de lui demander ce qu'il faisait là. Et sa réponse ramena des sentiments que je me refusais de ressentir depuis probablement trop longtemps. "Merci." dis-je automatiquement quand il me présenta ses condoléances pour ma mère. Petit manège que je faisais beaucoup trop dernièrement, me rappelant chaque fois que la femme la plus importante de ma vie n'y était plus maintenant. Laissant ce vide épouvantable, douloureux, dans ma poitrine au simple fait d'y penser. Il fallait que je continue, que je refuse ses sentiments qui venaient m'envahir à chaque fois qu'il était question d'elle. "non, tu peux pas. Tu peux pas savoir ce que ça fait parce que c'est ma vie, pas la tienne. C'est moi qui ait perdu ma mère, qui doit vivre avec son absence chaque jour. C'est que moi." dis-je sur le ton autant de la colère que de la dévastation. Tout le monde me disait ça. "Je sais ce que tu vis" Non, ils peuvent pas savoir. Ils ne connaissent pas la relation que j'avais avec ma mère, ils ne savent pas ce par quoi elle est passée, ce que tout la famille a vécu tout au long de la maladie. Personne ne connait la culpabilité que je ressens d'être partie au Summer camp juste avant sa rechute. Elle m'a souhaité bon voyage, me promettant qu'on se reverrait à mon retour. Moi, je l'ai revu. Étendue sur son lit d'hôpital, branchée sur toute sorte de machines. Mais elle, jamais elle n'a posé les yeux sur moi. Et ça personne ne peut savoir. C'est entre elle et moi. Ou plutôt moi et moi maintenant.
    Et encore une fois, j'étais méchante sans le vouloir. Ça devait lui avoir pris tout son courage pour venir cogner à ma porte et tout ça dans le but d'être là pour moi, pour me soutenir et s'excuser de ne pas avoir été là depuis le début. "Je... j'suis désolé." Et je ne suis pas douée dans le domaine, ça se voit tout de suite. "J'aime pas en... parler. J'aime pas qu'on me voit comme... comme ça." Je n'aimais pas qu'on me voit alors que je devais essayer mes yeux, me retenir pour ne pas que ses larmes se déversent sur mes joues une nouvelle fois, une énième fois. Il y en avait tellement que je ne les comptais plus. J'étais la fille forte qui était là pour les autres, pas celle qui avait besoin d'une épaule pour pleurer.
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    Lien du postVen 27 Mar 2020 - 15:59
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    w/ @Peyton Lodges


    Quel droit avais-je de venir pour être là pour elle ? Je n'en avais aucune idée. Je voulais être là, ce n'était pas vraiment la question. Néanmoins, elle m'avait bien fait comprendre que le simple fait d'être son père biologique ne me rendait pas légitime. J'étais entré dans sa vie sans prévenir et là je prétendais comprendre et vouloir être là pour elle. C'était facile de dire qu'on comprenait et qu'on était là. C'était devenu une phrase facile que tout le monde disait sans réellement la comprendre. On prétendait être là pour les gens, mais finalement on n'était qu'une façade. On était là sans chercher à vraiment comprendre, juste faire sa bonne action du jour avant d'oublier ce que l'autre ressentait. Pour les parents cela pouvait être la même chose. Combien disaient vouloir être là pour leurs enfants sans réellement l'être ? Beaucoup n'étaient qu'une présence superficielle. Ils ne s'intéressaient pas vraiment à ce que voulaient leurs enfants, ils voulaient juste faire bonne figure, ne pas être responsables de leurs échecs. J'avais vu ça lors de mes études. Combien de parents payaient une fortune les études de leurs enfants, mais se moquaient de leur réussite ou de leurs échecs. J'espérais ne pas être comme ça avec Peyton, ce que je disais je le pensais. C'était pour ça que j'étais venu en personne lui dire qu'elle pouvait compter sur moi, liant les mots aux actes. J'aurai pu lui envoyer un message, une lettre, parler de mes intentions, mais rester à l'abri dans mon coin loin de voir un refus en direct.

    Toutefois, je ne savais pas vraiment comment faire. Il n'y avait pas vraiment de mode d'emploi pour être un père. Alors être un père biologique qui avait découvert qu'il avait une fille des années après sa naissance et dont la mère était morte... Cela devait être plus rare. La seule chose que je pouvais faire était être là et comprendre. Chose qu'elle remettait fortement en doute. Comme elle disait, c'était sa vie, c'était elle qui avait perdu sa mère. La mienne était encore en vie. De ce fait, non je ne pouvais pas savoir exactement ce qu'elle ressentait. Je ne savais que ce que j'avais ressenti à la mort de mon épouse d'un cancer. Personne n'avait vraiment compris ce que je ressentais alors, car c'était ma vie et mon vécu. Et ce vécu ne me permettait pas de comprendre exactement ce que Peyton traversait. Je savais juste ce qu'elle pouvait traverser, une possibilité, pas une certitude, mais je ne voulais pas que cette possibilité se concrétise. Pourtant, elle ne pouvait pas vraiment le savoir, car je ne m'étais jamais vraiment étendu sur la mort de ma femme auprès de ma fille, cela aurait fait assez tâche durant notre tour du monde. Elle s'excusa d'avoir dit tout ça. J'eus un petit sourire compréhensif. Elle n'avait pas à s'excuser, elle disait ce qu'elle avait sur le cœur. Tout comme lors de son départ lors de notre voyage, elle avait vidé son sac, ses ressentis. Aussi injustes et blessants que cela pouvait être, comment pouvais-je lui en vouloir ? Si je voulais être là pour elle je ne pouvais pas m'attendre à ce que ce soit une route arc-en-ciel pavé de petits nuages à la guimauve. Les relations humaines étaient parfois compliquées, c'était ce qui les rendaient si intéressantes.

    Voyant Peyton faire un effort pour rester... Forte, c'était peut-être le mot que l'on voulait tous. Être fort dans ces moments-là. Bref, voyant Peyton chercher à rester forte, j'eus pour la première fois depuis que je l'avais rencontré un réflexe paternel. Cela n'avait jamais été mon genre, j'avais toujours été pudique, cherchant à consoler sans montrer une forte affection, c'était mon éducation. Pourtant, je ne pus m'empêcher de prendre ma fille dans mes bras et de la serrer. Je savais que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Peut-être n'était-ce même pas ce dont elle avait besoin, mais j'en avais besoin. « Peyton... » Ma voix était douce, presque un murmure. « Tu n'as pas besoin d'être forte tout le temps. Être fort ce n'est pas ne pas pleurer. Tu aimais ta mère, il est normal que tu aies mal. Il n'y a aucune honte. Tu es forte, car malgré ça tu continues de vivre. Pas parce que tu n'as aucun moment de faiblesse. » Je me détachais un peu pour la regarder droit dans les yeux. « Tu sais, j'ai perdu ma femme, il y a quelques années. Un cancer aussi. Cela n'est pas comparable bien sûr. Toutefois, je sais que ça laisse un vide. Un vide que l'on ne comble jamais vraiment, car on se dit que si on tourne la page, que l'on comble ce vide, on oublie la personne et on la tue une deuxième fois. C'est ce que je me disais en tout cas. Je culpabilisais de vivre alors qu'elle n'était plus là. » Je pris une pause, je me livrai pour montrer à Peyton qu'elle pouvait en parler, que ce n'était pas une faiblesse de ressentir tout ça, même si ce n'était jamais agréable d'en parler. « Le temps passe et on n'oublie pas, contrairement à ce que disent les gens. Mais ce vide devient un compagnon, on vit les choses avec ce compagnon et au lieu de nous faire mal, ce vide nous réconforte, car on sait que la personne que l'on a perdue vit encore dans notre cœur. »

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    Lien du postMar 31 Mar 2020 - 21:17
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    Tout ça, c'était nouveau pour moi. C'était nouveau de devoir vivre sans ma mère, de ne plus pouvoir entendre sa voix, voir son sourire. Pourtant, ce sont des choses qui nous semblaient si simples quand on y réfléchissait. Un inconnu pouvait nous apporter ce petit baume sur le coeur avec un simple sourire. Pourtant, celui d'une mère avait encore plus d'importance. Il n'était pas juste un baume sur le coeur, c'était carrément une caresse réconfortante, ce parfum qui nous entourait. La meilleure des thérapies selon moi. Et encore, on se disait que ça ne s'arrêterait jamais, que notre mère serait à nos côtés pendant la majorité de notre vie. Et d'un coup, ce n'était plus le cas. La réalité était beaucoup plus dur. C'était comme essayer de faire un appel et n'avoir jamais personne à l'autre bout du fil. Pourtant, j'avais eu le temps de me préparer, j'avais eu le temps de voir que ma mère était malade. Je le savais très bien. J'avais eu peur de la perdre si souvent à cause de cette stupide maladie. Mais à chaque fois qu'une difficulté s'était pointé, ma mère avait été plus forte. Elle avait passé par dessus. Alors pourquoi quand j'avais eu le même espoir que d'habitude, celui-ci avait fini par me faire faux bond?
    Et ce n'était pas la seule chose qui m'échappait. J'étais supposée agir comment avec un père qui avait ignoré mon existence pendant pratiquement toute ma vie? On avait passé un an ensemble, à apprendre à se connaitre. Mais après ça, encore une longue période sans s'être parlé. En partie de ma faute, c'est moi qui avait mis la faute sur lui, sur le fait qu'il m'avait fait perdre du temps avec des gens qui me connaissaient, qui m'aimaient depuis ma venue au monde. Et pourtant, il était là. Il se tenait devant ma porte, devant moi, disant qu'il voulait être là pour moi. Il avait fait tout ce chemin pour venir me voir, pour me le dire en face. Et je savais toujours pas comment je devais réagir. Une partie de moi aurait eu envie d'hurler, de crier que j'en avais marre qu'on me prenne en pitié, qu'on me parle de ma mère et de la douleur que je devais ressentir. Je lui avais même balancé que non, il ne pouvait pas savoir. Il y a uniquement moi qui pouvais savoir comment je me sentais. Pour venir m'excuser par la suite. C'était carrément moi. M'emporter sur quelqu'un et m'en vouloir à mort après. Fermant les yeux pour empêcher les larmes de couler, j'en profita pour me passer une main dans le visage. Enlevant du même coup tout celles qui auraient pu réussir à passer. Et d'un coup, sans que je m'y attende, je me retrouva entre les bras de celui qui aurait dû être à mes côtés toute ma vie, celui que j'aurais dû appeler papa ou lieu de l'appeler par son prénom. Pourtant, je ne le bouscula pas pour qu'il me lâche, je ne me retira pas de son étreinte. Accotant même ma tête sur celui-ci alors qu'il parlait tout bas, qu'il me disait que j'avais le droit de ressentir cette peine, cette colère, peu importe l'émotion qui m'habitait. Peu importe cette émotion, j'avais le droit de la ressentir, de l'exprimer et de la laisser sortir. "Et si c'était juste trop douloureux?"" dis-je probablement encore plus bas que lui, plus pour moi que pour quiconque. Oui, si cette émotion était trop douloureuse pour que je veille la ressentir. C'était comme si on m'arrachait une partie de moi à chaque fois que j'osais laisser une parcelle de cette douleur ressortir. Ce serait quoi si j'ouvrais le barrage? Que resterait-il de moi après tout ça? Relevant doucement les yeux alors qu'il me disait qu'il avait aussi perdu quelqu'un, qu'il avait perdu sa femme quelques années plus tôt. Probablement avant qu'on se rencontre. Elle était morte d'un cancer, elle aussi. Comme quoi cette maladie en faisait souffrir plus d'un. Posant mon regard sur le sien, j'essuya une nouvelle fois mes yeux avant de dire: "Comment tu as fais? Pour continuer?" C'est peut-être pour ça qu'il avait eu ce besoin de quitter là où il était, de partir à l'aventure avec sa fille. Exactement comme j'avais fait quand j'avais découvert son existence.

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