demain va devenir hier.
w/ @Quito Lannister
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Les jours s'espacent, parce que le temps la rassure. Il la sépare de sa chute précédente, il lui fait gratter un délai avant celle future. Callaghan, c'est celle qui craint qu'on la panse, s'effraie de la douceur d'une pause, celle qui aime voir son sang couler par de multiples entailles sur sa peau tanée. Chère douleur. Elle préfère les coups, réguliers, la violence vengeresse, elle s'habitue à décevoir. On crève seul parait-il ; alors elle commence déjà, elle fait le ménage. Elle pouvait juste pas deviner qu'on allait lui remettre Quito dans ses pattes de flinguée. Ses rayons tranchent avec les nuages, il est trop beau pour le paysage. Il l'était déjà, avant. Fallait le voir dans la grisaille new-yorkaise, fallait le voir, réveiller le meilleur dans l'âme d'Alexis. Fallait le voir, réveiller le corps de l'adolescente d'un regard trop posé. Même pas se douter de ce que ça lui faisait, à la gamine. Alors, tu comprends, ça m'arrange pas que tu débarques, c'est pas dans le plan d'autodestruction. Ca m'ralentit, ça me dit qu'il faut que je te revois, que ma voiture qui débarque devant ton garage, c'est plus fort que moi. Qu'elle va trop bien, cette caisse, pour expliquer sa présence. Que la lame de mon cutter qui se plante dans un pneu, pour finir par se cacher dans le creux de mes reins, ça fera l'affaire. Ca fera que j'pourrai pas me barrer, emportée par la lâcheté. « Lannister ! » L'Imprévue, avec des semaines de retard. Abandonne le véhicule, fait quelques pas dans le temple du cambouis. La voix porte dans la pièce squattée par le métal. On doit frôler avec l'heure de fermeture, le soleil s'est déjà fait oublier. « Y a une demoiselle en détresse qui a besoin d'un chevalier mécano ! » Menteuse, qu'importe, j'inventerai la nécessité pour expliquer l'envie. J'me mentirai tellement que j'finirai par le croire, quand je dirai que c'est encore le hasard.

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w/ @Alexis Callaghan
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Une journée de plus à passer du temps dans mon garage, à jouer avec les outils, les vieilles bécanes à retaper et les collègues qui sont à la bière depuis midi. C'est une grosse journée, je ne sais pas pourquoi tout le monde a décider de péter quelque chose à son véhicule. Je cours dans tous les sens, à droite, à gauche, j'explique au stagiaire qu'on a engagé ce qu'il doit exactement faire pour tel ou tel client. Vraiment, c'est le feu. Mais en même temps, j'adore ça et puis, ça me fait de l'argent de poche donc je ne vais pas me plaindre. Le seul truc qui m'emmerde, c'est quand on s'apprête à fermer la boutique et qu'un client pressé de dernière minute vient mettre les pieds dans le garage. Je suis à l'arrière, dans l'établis, je ne vois pas qui s'est mais une voix féminine hurle mon prénom. Automatiquement, je souris. Car cette voix, je la reconnais parmi toutes. Miss Callaghan s'est vraiment pris la peine de venir me voir ? J'en suis presque troublé. Je suis pas présentable, tout sale, tout... plein de suie et je pue l'essence. Je frotte mes mains sur mon pantalon de travail mais je ne les rends pas plus propres pour autant. « enfin ! je commençais à me demander si t'allais venir un jour ou pas. » je m'approche d'elle et j'affiche un sourire sincère. Est-ce qu'elle a vraiment besoin d'aide ou elle veut juste me passer le bonjour ? Je croise mes bras sur mon torse et je l'observe. « désolé, je suis pas du tout présentable, je dois puer le pot d’échappement. » et encore, c'est faible. Comparé à elle, un parfum légèrement fruité qui épouse son cou, sa coiffure si parfaite, cette élégance, vraiment, elle fait tâche ici. « qu'est-ce que le chevalier mécano peut faire pour toi ? » je suis gentil, l'heure d'ouverture est passée et je ne peux pas la laisser comme ça. Quel genre d'homme je serais ? Alors qu'elle a été la première à me tendre la main par le passé.

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Hesiter devant son armoire, hésiter devant la glace, hésiter jusqu'à chaque pas qu'elle avance. C'est ridicule putain. Tout ça, cette crinière domptée, ces talons qui claquent sur le sol taché d'essence, ce pneu crevé alors qu'il n'avait rien demandé. Que tu sais changer, sans problème demoiselle. Moi, j'le sais, que t'as besoin de personne. Peut-être un peu de lui. Parce que lui il sait, il sait tes yeux d'adolescente, rougit de colère, secs d'avoir laissé trop d'eau salée se déverser. Il sait la rage qui s'est apaisée, à peine a-t-il meublé tes silences, occupé ta chambre hurlant la solitude. Vous étiez sa bouée, après que le sol se soit effondré. Alors, oui, c'est ridicule Lex, que tu fasses ça. Tu pestes contre toi-même, et revérifie dans le rétro que n'importe quel homme, même un clébard, stagne ses prunelles sur toi. T'as peur d'avoir abîmé le passé, t'as pas envie qu'il voit combien c'est laid sous la carcasse. Tu veux tout cacher derrière des lèvres teintées. Qui éclatent en un sourire franc quand le mécano débarque après ton appel, on ne peut plus discret pourtant. « J'attendais que ma voiture déconne. » Les épaules s'haussent doucement, tandis qu'elle reprends avec malice. « Mais tu sais, les allemandes.. » Fallait que je l'aide un peu l'Audi, elle est bien trop fiable. Pas franchement le bon plan, quand tu veux te la jouer demoiselle désespérée. Et l'homme, s'excuse. Le boulot s'est étalé sur sa peau, l'a noirci par endroit, s'est imprégné dans ses vêtements. J'crois presque que j'te préfère comme ça. « J'devrai survivre. » T'échappera pas à son pas qui vous rapproche, à sa main qui vient se salir contre l'une de tes joues, et ses lèvres qui s'abattent sur l'autre. Elle fronce les ailes de son nez, et s'amuse d'un soufflé : « J'te confirme, un savant mélange de parfum essence et pot d'échappement. » S'écarte, désigne d'un geste de tête son véhicule devant. « Changer une roue, ça fait parti de tes compétences je suppose ? » Recule, les mains derrière le dos, sourire d'une gamine espiègle sur la carcasse d'une femme assombrie. Y a que toi, qui sait me faire ça. « J'te montre sinon ! » Qu'elle se moque, l'insolente, oubliant qu'elle flingue son excuse. Rappelle-toi comme on était doué pour faire de tout un jeu.

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w/ @Alexis Callaghan
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Je suis un homme gâté de recevoir des visites surprises comme celle-ci. Une qui a l'habitude de pointer le bout de son nez à cette heure - enfin, avait - c'est Phoenix. Quand elle s'ennuie, elle peut débarquer quand ça la chante et passer une heure à tuer le temps avec moi. Hélas, depuis plusieurs mois, je n'ai plus de nouvelles d'elle, à croire que ma soeur a réellement une dent contre moi. Fort heureusement, Alexis ne compte pas m'attirer des foudres. Elle se montre plutôt joviale, amusante, tout ce qui me plait dans le caractère d'une femme. Vous savez, je m'en fous de savoir d'où elle vient, combien elle a sur son compte en banque ou si elle fait un travail illégal. Je m'accroche à la personnalité des gens, le reste, ce ne sont que de futiles détails. J'étire un large sourire sur mes lèvres et j'analyse le problème. « je suis flatté vraiment, entre tous les nombreux garages de la ville, c'est chez moi que tu as décidé de venir. » j'aime m'en vanter. De toute façon, je fais du bon travail, et quand je reçois des personnes que je connais je fais toujours un bon prix d'ami. Je ne peux pas m'empêcher de lui avouer que je ne suis pas du tout présentable, que je peux dégager une odeur nauséabonde pour les femmes enceintes dans la même pièce que moi. « bien sûr que je sais ch... hey, attends, si tu sais changer une roue, pourquoi tu t'es pris la peine de venir jusqu'ici ? » je t'ai cramé ? A moins que tu ais besoin d'outils pour procéder au démontage de la roue, chose que pas forcément tout le monde pense à avoir dans sa voiture. Je la suis à l'extérieur pour qu'elle me montre l'état de sa crevaison. J'hausse les sourcils, surpris par l'ampleur du dégât. « ben voyons, celui qui t'a fait ça ne doit pas être ton ami. » je devine la trace de la lame. Cela ne ressemble pas à un pneu éclaté ou abîmé, non, il est encore assez neuf. Je me redresse et je la regarde un peu sérieusement. « tu sais si quelqu'un t'en veux ? » réellement quoi. Car si quelqu'un te fait encore des menaces pareilles, tu m'appelles et je défonce cet individu. Non mais, j'ai peur... je tiens à Alexis, plus que je ne le pense.

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w/ @Quito Lannister
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La démarche et la tenue, les matières, rien ne va avec l'univers. Pourtant, regarde comme je suis à l'aise ici, comme j'le suis partout où t'es. Partout où on se salit les mains, partout où il ne faut pas faire semblant, raidir le dos et enrober ses paroles de superflu gerbant. J'aimerai lui dire, à cette adolescente qui te voit partir, qui sait que les au-revoir sont des adieux, que c'est juste plus joli à dire ; que cette fois, c'était vraiment qu'un au-revoir. Fallait patienter quelques années ; et quand son souvenir commence à se dissiper, quand les traits de son visage commencent à devenir flou, qu'il revient, pour que tu puisses le regarder à nouveau. Les années ont marqué sa peau, tracées quelques sillons sous ses yeux. « J'suis là pour le garagiste. » Ca passe ses lèvres, ca a oublié d'être filtré. Courre derrière, rattrape quelques syllabes, et continue, pour apaiser le poids d'une réplique : « Pour sa réputation, excellente ! » La malice se pointe, s'entrelace aux lettres, ponctue sa bouche. J'parle trop vite, paraît que c'est un de mes -trops- nombreux défauts. L'impulsivité des poings, et de l'esprit qui déballe ses réflexions. Qui se retrouve à griller son excuse, comme ça, avec une certaine naïveté. Les lèvres se pincent doucement, et ; retombe sur ses pattes : « Je fais marcher les commerces du coin, tu peux pas me le reprocher. » Changer la roue, ne pas te voir. Ne pas crever volontairement cette roue, ne pas te voir. On est pas sur la solution la plus évidente, mais c'est la seule où on s'retrouve à nouveau sur la même route. Le hasard n'a marché qu'une fois, et après, il attendait que l'un d'eux le provoque. Ca sera moi, pour cette fois. Quitte à sacrifier un peu de caoutchouc, dont on va voir la blessure à l'extérieur. Y enfoncer un clou aurait sûrement entraîné moins de question. Les épaules s'haussent, ça l'amuse. « J'dois pouvoir te faire une petite liste. » Si ça arrivait, si j'arrivai à identifier, crois-bien que j'n'aurai besoin de personne pour assurer mes arrières. Mais, y a cette légère lueur d'inquiétude dans ton regard, et j'crois que ça me fait du bien. Ils ont arrêté de s'inquiéter, tous, ils ont arrêté de voir ma peau abîmée de bleus, ils ont arrêté d'vérifier dans mon dos. Et, la lame brûle mes reins ; le mensonge se réveille, il essaye de titiller une culpabilité qui n'existe que peu. « J'm'inquièterai si ça recommence. » J'utiliserai une autre excuse, la prochaine fois. « Alors, tu penses que tu peux m'aider ? » Mettre des obstacles, voir comme tu t'en sors. M'imposer dans ta vie, à nouveau. S'appuie contre le véhicule, installe ses prunelles sur le bellâtre, accroche aux commissures un fin sourire. « Tu m'le dis, si t'as femme et enfants qui t'attendent à la maison, j'trouverai le deuxième meilleur garagiste de la ville. » Qu'elle pique légèrement. Parce que j'ai tout manqué, que j'sais plus qui t'es, si t'es toujours le même, des années après.

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w/ @Alexis Callaghan
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Ma journée prend un tout autre sens, avec cette agréable créature qui a frappé à ma porte. Elle se plaint d'une crevaison, et m'avoue qu'elle est venue quand même pour le garagiste. Qui ça ? Moi ? Ben oui, triple buse, tes collègues ne sont que de vieux poivrots qui travaillent ici pour éviter de tomber dans le chômage. De sacrés phénomènes, mais attention, quand ils travaillent, c'est du bon boulot. C'est pour ça que je les supporte assez bien. « tu me flattes encore plus ! » le patron ici, c'est moi, en principe, avec un ami mais dernièrement, il n'a plus le temps de passer au garage. Donc je reprends le relais. Je jongle avec mes études, mes stages à l'école, et c'est tout. Je n'ai pas le temps pour quelque chose d'autre. J'ai même du mal à donner des nouvelles à Amalthia et mes sœurs. Tu es toujours à fond, me disait mon père. Je vais au bout des choses, dans tout ce que j'entreprends et je déteste être retardé. Je regarde Alexis de haut en bas et je souris en me mordant la joue. Bon, exception : si tu t'appelles Alexs et que tu mesures un mètre quatre-vingt, tu peux être un retard acceptable. « c'est un geste bien-veillant. » je réponds, amusé puis je vais voir un peu la gravité de la crevaison. Et en effet, ça ne me semble pas si banale que ça. Elle a bien fait de venir. Rouler avec une crevaison, c'est un aimant à accidents. Je veux juste vérifier si personne ne veut la mettre au bûché. Quand j'étais gamin, j'en ai crevé un sacré paquet de pneus et je peux vous dire qu'il faut vraiment être tordu pour faire ça. Alexis, elle hausse les épaules, laisse paraître qu'elle n'a pas peur d'être suivie par des malfaiteurs. Totalement invincible. Difficile à piquer. C'est donc ça la nouvelle Callaghan ? Tête haute, robuste et intouchable. Là, je suis encore plus intrigué. « ouais, tu t'inquiètes et après tu me préviens. » que je dis en secouant mon index pour lui montrer que je suis sérieux. Je regarde dans ma boite à outils et je sors le matériel pour commencer à démonter la roue. « bien sûr, mais je veux que tu m'invites au fast food après. tant d'effort, ça creuse le ventre. » je la regarde en rigolant puis je me concentre sur cette roue et les boulons que je dévisse. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un rictus suite à la remarque de la pforzheimer. Une femme, des enfants... sérieusement ? Après tout, elle fait bien de demander, car moi non, je ne sais pas quel est son état civil actuel. « oh non je te rassure, la seule chose qui m'attend à la maison c'est ma bière et mon match de foot. » hop, la roue retirée, quelle rapidité - je sais - je l'inspecte puis j'ouvre le coffre de sa voiture pour prendre la roue de secours. « j'ai pas eu grand monde dans ma vie pour le moment tu sais, genre... deux filles... comme ça. » que je dis un peu maladroitement. Comme ça, comme si elles n'avaient eu pas d'importance alors que c'est tout le contraire. Mais je ne me lamente pas sur mon sort. Je suis le genre de personne qui s'attache vite aux gens, et qui peut s'en défaire plus aisément. C'est sans doute pour ça qu'après les coups que j'ai eu dans mon coeur meurtri, je continue tout de même de profiter de la vie et des nouvelles rencontres qui s'invitent sur mon chemin. Ou, comme ici, des retrouvailles qui me donnent un peu de chaleur dans la poitrine.

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w/ @Quito Lannister
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Avec Quito, c'est facile. Il est ce qu'il montre, il déballe sa sincérité, sa fierté d'être ce qu'il est, aussi entier que possible. Ca l'apaise, Lex, elle qui se noie dans les apparences, qui jongle entre les jeux, se perd entre les rôles. Alors que tu sais, y a rien de compliqué. Y a juste une enveloppe embellie, bien travaillé pour dissimuler les tumultes, la colère pas digérée, les rancœurs qui stagnent, les deuils qui ne se font pas. Une jolie apparence, pour un cœur noirci. Mais, il reprends un peu de couleur, il se rappelle combien il peut être innocent quand t'es pas loin, il se rappelle de l'adolescence, de la découverte de la souffrance, et des premiers émois. Il se rappelle de combien il était plus heureux, avant, ce cœur. Combien c'était plus simple, quand les responsabilités ne pèsent pas sur chaque épaule, sac à dos de galères. Apprends-moi à craindre à nouveau les ruelles sombres, à ne plus m'élancer dans la bataille, poings en avant. J'sais plus comment c'est, d'être protégée. Un sourire amusé se pointe, comme un rictus rapide, qui provient du ventre, un truc qui te rappelle que ça t'avais manqué. Elle se pince les lèvres, juste après. « Promis, maintenant que j't'ai retrouvé, je vais t'appeler au moindre problème, au moindre haussement de voix. » Que balance la malicieuse, n'en pensant évidemment pas un mot. L'esprit a trop apprit à fonctionner seul, à grignoter les minutes de vie par son imprudence. Ils sont tous partis avec des bouts d'espérance, regarde ce qu'il me reste. Elle le voit déjà, son cric à la main comme seule arme,les cheveux au vent, ses initiales sur son bleu de travail. Quel magnifique super-héros que voilà. Un super-héros auquel elle ne peut qu’acquiescer, pour ce mcdo. Auquel elle ne peut s'empêcher de s'intéresser à la vie qui l'attends, après ce boulot qu'elle retarde. Pouffe légèrement à cette image. « Monsieur Lannister, vous êtes devenus un vrai cliché. » Bière et match de foot, ne manque plus que le fauteuil et les chips. « Heureusement que moi et mon pneu crevé sommes intervenus pour vous sauver de ce programme ! » Le pneu qui se voit déjà remplacé ; efficacité à toute épreuve. « Ouais, comme ça. » Qu'elle reprends, les prunelles installées sur l'homme au travail. J'suis pas bien sûre de capter encore entièrement que c'est toi. Alors, j'ai besoin de remplir les blancs, broder au fur et à mesure ce passé que j'ai manqué. « C'est les pires, les comme ça. » Ceux qui viennent, qui partent avec un bout de battant sous le bras. Deux, j'suppose que c'est aussi mon nombre. Ca suffit à abîmer l'intérieur. Une inspiration, et elle prend son téléphone en main. « On s'fait livrer et on mange ici ? » J'ai vu suffisamment les autres, et pas assez toi. Le bout du pied pousse légèrement l'homme, sur le flanc, emmerdant le travailleur. « A toi de m’accueillir dans ton royaume pour cette fois. » J'ai pas dis chambre, parce qu'on a grandi, qu'on peut plus l'dire ce genre de trucs. J't'ai prêté quatre murs, tu peux bien me prêter un garage.

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w/ @Alexis Callaghan
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J'espère vraiment que tu feras ça Lex, que tu m'appelleras au moindre soucis. T'as été bien plus que présente pour moi en étant ado, c'est la moindre des choses que je te rende la pareille. Et puis, savoir que tu puisses avoir quelqu'un à tes trousses me fait hérisser les poils dans le dos. Bref, s'en suit la discussion sur mes occupations du soir après le boulot et non, je n'ai pas de femme, ni d'enfants, encore moins. Je suis juste... moi, et moi seul. Parfois je viens squater à la Currier House et même si j'adore cette maison, je suis plutôt quelqu'un de solitaire qui a besoin de se retrouver un peu solo de temps en temps, surtout en fin de journée. Y'a aussi l'appartement que je partage avec mes frères et soeurs mais depuis que j'ai économisé pendant toutes les vacances pour me trouver un petit studio, je me sens beaucoup plus à l'aise. « j'adore ce programme, y'a que la routine qui rend ma vie si palpitante. » que je réponds en rigolant, faussement, car oui, c'est ironique ce que je dis. J'aime mes petites habitudes c'est vrai, comme un pépère, mais j'aime aussi quand on bouscule mon petit confort, tout mon monde. Et toi, Alexis, tu ne l'sais pas encore mais tu es en train de chambouler toute ma bulle, tout mon être et l'air que je respire. Est-ce que je te fais le même effet ? Maybe, maybe not. Comment le savoir ? On dirait que c'est le parcours du combattant pour cerner la moindre émotion sur ton visage. Alors savoir ce que tu penses ? Je n'en suis pas capable. Pourtant, hélas, j'aimerais lire tes pensées en ce moment même. Comme par exemple, savoir ce que ça t'inspires le fait que j'ai rencontré deux filles dans ma vie, sans grande joie. « donc, tu as aussi connu des garçons "comme ça" ? » j'imagine. Je me demande qui. Quand, comment. Qui a osé te faire du mal ? C'est peut-être pour ça que tu es si frigide. Mais j'ai espoir, oui, espoir de détendre tout ça, que tu te laisses aller, que tu puisses laisser les autres s'occuper de toi et arrêter de porter tout ce poids sur tes épaules. Je finis presque de terminer de remplacer la roue lorsque je sens un coup de pied au cul. « héé, n'en profite pas trop quand même. » je sais que j'ai un beau boule, mais tout de même. Pas en pleine rue voyons ! Je me lève, j'essuie mes mains sur mon pantalon tout sale et j'hausse les épaules. « ça marche, un grand beacon pour moi avec pleins de frites. » je ne connais pas le menu par coeur, mais je veux un truc au beacon, la viande, c'est mon dada. « c'est bon, le pneu est changé, fais attention la prochaine fois. » je pose mes mains sur mes hanches et j'échange un sourire avec elle. C'est bizarre de se sourire comme ça, dans ce silence agréable. Je reprends vite mes esprits en me raclant la gorge et en me massant la nuque. « tu n'as qu'à rentrer pour patienter je... j'ai des vêtements de rechange à l'arrière, je vais me débarbouiller un peu. » histoire d'être plus présentable car là, ça ne va pas du tout. Mais bon, Alexis est toujours là. L'odeur de l'essence et de la crasse n'a pas l'air de trop la déranger. De toute façon, dans quelques minutes on puera la frite.

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w/ @Quito Lannister
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T'as trouvé ton cocon, toi ? Est-ce que t'as trouvé un endroit que tu peux appeler « chez toi » ? Quelques murs entre lesquels tu respires mieux, qui t'isolent du reste du monde. Ballotté, baladé dans les familles, te voilà capable de rire de cette stabilité trouvée. J'la jalouse, ta routine. Je rêve d'un quotidien qui se multiplie, de manies qu'on trouve, qu'on répète, d'un monde stable. Un truc qui se casse pas la gueule à chaque foulée, où tu peux apaiser un esprit tourmenté. Tu diffuses cette certaine sérénité autour de toi, tu t'en rends même pas compte. Ou j'suis peut-être la seule à être impactée, j'sais pas ; j'sais juste que ton retour dans ma vie, fait de quelques minutes contre des lavabos ou dans un garage, ça me raccroche à un peu de lumière. Ca tire de l'autre-côté, j'ai la peau pleine de boue, et toi, tu m’agrippes le poignet, tu me sors un peu le corps de mes enfers. Tu vois pas combien c'est moche à l'intérieur, combien le battant s'est noirci avec les années, blindé et barricadé. « Deux est un bon chiffre. » Qu'elle reprends, les lèvres amusées. On a le même, t'as qu'à y voir un signe. Les épaules s'haussent. « On devrait nous dire comment ça va terminer, ça nous éviterait de commencer. » D'y laisser un bout de cœur et quelques gouttes de sang. Pour Hardin, c'est lui l'idiot, pour Caleb, c'est mon courage qui a manqué, puis le sien. Un comble, pour des combattants. Maintenant, c'est moi qui suis terrifiée à l'idée de ressentir à nouveau. Consternée à cette idée de concocter ce mensonge, pour grappiller quelques minutes dans ton royaume. Pousse à la confidence demoiselle, et appréhende les réponses. J'suis pas sûre d'être capable de me réjouir que des silhouettes se soient attardées sur la tienne, un temps suffisant pour te marquer et laisser des traces. Alors, passe le sujet et lève les mains en l'air, un peu, juste pour jouer les innocentes après cette petite bousculade. « Promis, j'fais attention, et je reviens si ça recommence. » J'trouverai autre-chose, jusqu'à ce que ça redevienne normal de m'avoir dans tes environs, jusqu'à ne plus avoir besoin d'excuse. « Je t'invite et t'en profite même pas pour vider la carte ?  » Un rictus à la commissures des lèvres, alors qu'elle commande depuis son téléphone sur l'application. Rajoute des glaces, même si on se les caille. Les prunelles quittent l'écran, pour se poser sur l'homme.Retournent sur l'écran, se relèvent, encore. Parce que le sourire persiste, parce qu'il stagne, et que les regards s'entrechoquent. Parce que ça prends quelques secondes qui réchauffent. Les lèvres se pincent, quand la nuque adverse se fait masser. « Ca me dérangeait pas. » L'essence se mêle à mon parfum, et mon apparente superficialité se salie à ton contact. Continue, et fait-moi ressentir davantage moi. Recule d'un pas, et jette un regard vers l'intérieur du garage. Elle s'amuse d'un : « J'rentre. J'te laisse te transformer, princesse. » Emmerder Quito était une vraie passion, et c'est une passion qui revient facilement. Callaghan rentre, laisse ses doigts galoper sur les établis, les machines, elle ouvre les lumières, partout, elle découvre. Ses doigts se noircissent, elle s'en fout. Tout l'intéresse, puisque ça le concerne. Et, il revient. Laisse tomber ses investigations pour s'approcher. « Tu dois être fier d'avoir ce garage. » Tu sais, d'avoir un truc à toi. Moi, j'le suis, fière. C'était pas gagné, si on regarde quelques années en arrière. « Ca fait combien de temps ? » Et, mon index qui laisse une trace noire sur le bout de ton nez, c'est gratuit. T'étais bien trop propre.

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w/ @Alexis Callaghan
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Au moins, on peut dire que niveau exs, on est sur la même longueur d'ondes. Enfin, pas forcément car chaque relation est unique, mais à nous entendre, on regrette amèrement notre passé amoureux. Alors on se retrouve là, comme deux cons célibataires à postillonner sur l'amour. Je ne m'y connais pas fort dans ce domaine, mais du peu de ce que j'ai vu, ça m'a assez hérissé les poils comme ça. Je ne cherche rien de sérieux pour le moment. J'ai trop les boules pour ça, trop peur de tout perdre encore une fois. Et comme on dit, jamais deux sans trois, donc honnêtement, je préfère éviter la troisième couille qui va arriver dans le panier. Et vous savez le pire dans tout ça ? C'est que ça t'arrive en pleine face sans que tu t'y attendes. Et t'as pas le choix, tu dois assumer. Je souris simplement en haussant les sourcils et les épaules en guise de réponse. C'est vrai, si on pouvait savoir d'avance comment la relation va se passer, ça nous éviterait de perdre du temps dans notre misérable vie toute molle. Alexis change de sujet et je suis rassuré sur le coup. Parler de ma vie sentimentale, je déteste ça. Que ce soit ma soeur, ma mère, Alexis ou Amalthia, je n'aime pas parler de ce que je ressens. Je suis un mec timide, mystérieux avec de la fierté tout de même. Au fond, j'ai de l'amour à donner, j'en ai plein, mais je ne sais juste pas comment m'y prendre alors je cache tout. Je termine de remplacer la roue de sa voiture et je reprends l'ancienne, vu qu'elle ne lui est plus utile de toute façon. « t'as qu'à prendre des nuggets en plus. » sourire enfantin avant de m'éloigner pour me débarbouiller. Derrière la réserve, je mouille ma tête, me savonne les bras et les mains puis j'enfile un nouveau t-shirt après avoir reniflé mes bras pour être sûr que ça ne fouette pas. Je me trouve déjà plus présentable ! Un homme tout neuf. Je retrouve Alexis dans le garage en train de mater les outils et je m'arrête à sa hauteur en foutant mes mains dans les poches de mon jeans troué. « deux ans... bientôt trois. ça a toujours été un rêve donc oui, j'en suis plutôt fier. » je chatouille le bout de mon nez pour essuyer l'empreinte de suie que la miss vient de me foutre puis je souris. « je te propose un bière ? c'pas de la pure qualité, c'est genre de la pils que boivent les vieux ouvriers toute la journée, mais ce qui est sûr, c'est qu'on en a à volonté. » j'attrape même une couverture laissée trainée dans le coin près du frigo et je prends soin de la déposer sur le sol froid du garage. C'est déjà mieux que d'avoir directement les fesses sur la crasse. « tiens, je t'en prie, je t'invite au premier pic-nique improvisé dans un garage auto-moto. la classe non ? » je m'installe sur la couverture, mes jambes croisées, un coude posé et une bière dans une main. Manque plus que le soleil et les cigales et là, je me sentirai vraiment en vacances. Un petit silence s'installe. J'en profite pour boire une longue gorgée puis je tourne doucement la tête vers la brune pour la regarder. Je sens ma gorge se nouer, mon coeur battre à tout rompre et mes poumons exploser. « tu m'as manqué. »

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