Garder le contrôle, avancer la tête haute, toujours, sans montrer le moindre signe de faiblesse, c'est ce qu'elle s'évertue à faire jour après jour, nuit après nuit, Sam. Routine devenue le véritable challenge de ces dernières semaines. Comment garder la tête haute lorsque l'on a assisté à quelque chose que l'on aurait voulu ne jamais voir ? Comment ne pas craquer lorsque l'on a été témoin du pire ? Lorsque ce qui devait être la meilleure soirée de l'année s'est transformée en un véritable cauchemar ? Difficile, voire impossible. Certains y arrivent, mieux que d'autres évidemment. Et Sam, elle a décidé de faire partie de ces personnes. Ou du moins, elle essaie. Alors elle fait du mieux pour se changer les idées, voir du monde et surtout, ne pas penser à cette fameuse nuit. Pas si simple à faire lorsque les trois quarts du groupe whatsapp se mettent à paniquer et à s'imaginer quarante scénarios possibles aux fins plus tristes les unes que les autres. Ça pourrait être fun dans d'autres circonstances et si certains n'avaient pas envie de s'arracher la tête à tour de rôle. Alors Sam, elle n'a pas hésité une seconde avant de proposer à Leilah de venir la voir. Une soirée rien qu'à deux, entre filles, loin de tous leurs problèmes, à s'empiffrer de cochonneries devant un bon film, c'est tout ce dont elles ont besoin pour aller mieux, l'espace de quelques heures du moins. Entendant frapper à la porte, elle saute de son lit pour aller accueillir son amie, la serrant dans bras avant de l'inviter à entrer. "Vas-y entre, fais comme chez toi. Ça manque d'un peu de déco encore mais... c'est en cours." Disons qu'elle fonctionne au coup de coeur Sam, attendant de trouver la déco parfaite pour personnaliser sa chambre à son image. "Y a pas grand monde ce soir donc c'est un peu comme si la maison était notre." Ouais, à elles l'écran géant du salon, toutes les réserves d'alcool et de gâteaux. "Tu veux boire un truc ? C'est open bar. Juste pour nous deux." Qu'elle rétorque  en agitant ses sourcils vers le haut, sourire malicieux au coin des lèvres. C'est un peu le paradis ici en fait, pour contraster avec l'enfer dans lequel leur esprit se trouve constamment depuis le trente-et-un octobre.