Le plaisir des yeux suffira, tu étais d'accord. Ce soir, c'était différent. Tu le sentais et tu appréciais tellement ce moment. C'était de la véritable complicité, et vous en finissiez presque sur la réserve. Quand on sait que vous aviez passé une certaine période à vous sauter dessus, refoulant tout sentiment. Ce soir, c'était différent. « Je voulais pas paraître présomptueux ! Tu sais que ça ne me ressemble pas. » Sûr ? Aha. Direction Boston ça augmentait les chances qu'elle passe la nuit chez toi. Tu l'espérais, et pas secrètement. Tu ne serais pas gêné de le reconnaître, et elle le savait. Tu étais un poil présomptueux sur les bords, mais certaines choses relevaient d'une évidence. Vous alliez donc vous acheter des crêpes, et le crêpier demanda : « Nutella ? » Tu as rit légèrement en regardant Daisy. « Faudrait pas que t'en foutes partout et que tu tâches une si jolie robe.. » Maniaque ! Ça n'empêche que ça te plairait certainement une crêpe nutella, toi. Tu la chambrais, et tu savais qu'elle manquerait pas de le remarquer.

Aha, tu avais ton côté gentleman c'était certain. Cela dit derrière tes airs d'homme à femmes, tu étais un vrai sentimental, et ça t'avait joué des tours plus d'une fois. Ta blonde en était le parfait exemple, celle qui avait été ta dernière petite amie en date. Aujourd'hui tout portait à croire que tu commençais quelque chose de vrai avec Daisy, et ça te réjouissait. Il n'y avait pas de retenue à avoir entre vous. C'était ce que tu préférais. « Une tâche de nutella, ça pourrait aussi être un véritable tue l'amour.. gare à tes fesses. » As-tu lancé taquin. Elle menaçait de te tuer pour une crêpe de nutella, tu mettais en garde contre ta libido d'homme maniaque. Mais bien sûr tu la charriais plus qu'autre chose. Tu commandais et payais ces deux crêpes au nutella avant de te diriger vers la plage. « On peut s'installer sur un banc si tu préfères ?! » As-tu dit bien conscient que la petite traîne de sa robe ne serait pas l'idéal sur le sable aussi fin soit-il.

C'est vrai que tu étais sacrément maniaque. Elle, beaucoup moins. Cela dit ça faisait maintenant partie de votre complicité vu que déjà vous aviez vécu quelques temps ensemble. Elle savait comme tu fonctionnais, surtout quand tu faisais fixette sur une tâche de mayonnaise sur ta place basse alors que tu pourrais faire des choses plus intéressantes. Tu l'avais donc charriée avec cette histoire de tâche de nutella et elle répliquait sans trop se faire attendre. La carte de la jalousie ?« T'as définitivement tout pour toi Mendoz'. » Tu n'allais quand même pas lui dire que ce soir, elle était à toi. Gare aux autres. Non c'était peut-être trop tôt. Mais oui c'était évident pour toi que si il y en avait un qui ne serait pas dérangé par une tâche ce soir, c'était bien toi. Fini de jouer avec elle. « Au temps pour moi alors ! Allons-y ! » As-tu dit en te dirigeant directement vers le sable, la laissant se dépatouiller avec sa traîne, ses chaussures hautes, sa crêpe, et son petit sac de soirée. D'ailleurs ça avait le don de te faire sourire, doucement.

Tant qu'elle n'avait pas de tâches. Elle te charriait et tu aimais ça. Tu en faisais autant. Tu la charriais beaucoup trop. Mais c'était aussi ta manière d'assumer toute cette affection et cette attachement que tu lui portais. Avec ou sans tâches, quoiqu'on en dise. Oui vous n'en étiez plus à ce stade-là. Par contre bien sûr que tu aurais pu et du lui proposer de la porter. Sa réplique poussait ton sourire à s'installer véritablement sur tes lèvres. Elle était classe. Tu la regardais faire et en même tu retirais tes chaussures. Tu lui as tendu crêpe. « Tu peux me tenir ça ? » Laissant tes chaussures dans le coin, t'es rapproché d'elle lentement fixant son regard si parfait. Une fois ta crêpe entre ses mains tu récupérais ses chaussures pour les poser avec les tiennes et sans un mot tu l'as portée. Comme on porterait sa princesse. Elle avait remonté sa robe pour rien mais ce n'était qu'un détail. Sentir sa peau contre ta main n'était que du plus. « Dis moi quand on s'arrête. » As-tu dit en marchant avec elle dans les bras. Tu l'installerais là où elle voudrais, et enfin vous profiteriez d'un vrai moment en tête à tête. Le gala n'était qu'un détail.

Monsieur se préparait à affronter le sable avec mademoiselle dans les bras. Pourtant à aucun moment tu ne le disais. Finalement tu parlais peu comme bonhomme, c'est fou mais par contre une fois que tu as su qu'une partie d'elle voulait être portée, tu n'hésitais nullement n'est-ce pas ? « Et pourquoi pas ? si c'est fait pour te plaire ? » Bien sûr tu l'as donc portée, avançant dans le sable alternant ton regard entre votre chemin et son si beau visage. Les choses changeaient entre vous, vous basculiez vers du plus sérieux, et ce soir, c'était votre secret, qu'importe ce que donnerait la suite. Ce secret te plaisait et te faisait plaisir. « Alors .. nous y voilà. » As-tu dit en la relâchant lentement. Tu as bêtement profité de ce moment, de cette proximité de vos visages alors que ses pieds regagnaient le sable pour frôler son nez du tien.