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I LOVE HARVARD
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    Heaven and Hell
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    Lien du postSam 19 Oct 2019 - 10:49
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    — with ROSALIE

    Alejandro a beaucoup d'amis et si Dieu le veut, Rosalie en deviendra une et ce serait vraiment bien, parce qu'il ne peut pas discuter littérature autant avec ses amis, surtout pas de livres plus classiques disons, une chose qui n'effraie ni ne dérange la belle brune. D'ailleurs, elle l'intriguait bien à propos de Shelley.

    -Ah si, j'avoue que tu attises la curiosité. De mon côté, j'ai des livres espagnols, des classiques, édition originale, si jamais.

    De vrais bouquineux. En fait, ses livres sont plutôt à son grand-père et son énorme bibliothèque, mais cela ne le dérangera pas qu'il prête de ses livres à une amoureuse des lettres. En tout cas, l'accent en espagnol de Rosalie est charmant comme tout et même si elle se disait rouillée, Alejandro la sentait quand même à l'aise.

    -Arrêtes, tu parles vraiment bien! Mais, comme je ne veux pas te faire rougir plus longtemps, je veux bien être gentil et revenir au saxon.

    Surnom qu'il donne à la langue anglaise. Puis, le beau brun relève du défi et joue du piano, pas qu'une pièce, mais deux et a l'idée de folle de jouer une composition en plus, comme il le confie à la professeure. Cette étreinte en plus, c'est difficile à expliquer, mais son attirance pour Rosalie allait encore en s'agrandissant. Vous savez, quand le courant passe bien, presque trop bien même? C'était un peu ça. Cette fois, c'était son tour de rougir à sa façon, d'être timide et un brin embêté.

    -Si, c'est sans prétention. En Espagne, on se faisait des soirées en amis, on jouait un peu tout. Ici... je ne sais pas, je ne traîne peut-être pas avec les bonnes personnes.

    Admet-il sourire en coin. Peut-être que les Américains sont plus terre à terre aussi, ou que lui a perdu un peu de cet intérêt, sans le perdre complétement. Intérêt qu'il a bien retrouvé depuis qu'il a terminé ses études. Parfois, il faut se priver pour réaliser que cela nous manque. De là à jouer en public. Alejandro eut un rire.

    -Oh non, ce sont mes petits secrets et puis je me trouve déjà assez ridicule... Non non, mais ça m'a fait plaisir de partager ce petit secret avec toi, Rosalie.


    Il était peut-être temps que le beau brun la prévienne quant à ce qui arrive à ce club passé minuit. L'Espagnol est un peu étonné de voir que cela n'embête pas la jeune femme le moins du monde. Au contraire, elle semblait prise d'une certaine détermination et le jeune homme avait bien envie de la suivre. Aveuglément.

    -Il y a une part de moi qui n'attend que ça.

    Au défi de la belle, il répondait avec le même sens. Ce murmure qu'elle lui glisse à l'oreille, la jeune femme devait bien savoir qu'elle commençait à jouer avec le feu, non? L'Espagnol part chercher un cocktail pour la demoiselle et lui et revient vite. Ils discutent à nouveau musique, passé et actuel, profitant encore ponctuellement de numéros bien intéressants. Puis, les aiguilles assassines s'alignent et le paradis se change en enfer devant leur yeux. L'éclairage se rougit, s'assombrit aussi, plus tamisé. Des tables sont tassés, un espace est créé pour le plancher de danse. La tenue des employés aussi change et une douce fumée recouvre le plancher. En voyons tout cela, Alejandro est pris d'un rire. Finalement, leurs verres finis, il se lève et tend la main à Rosalie.

    -Tu viens danser? Dansons à la fin du monde, toi et moi.

    Et Alejandro croit qu'il est meilleur danseur que pianiste, alors cette fin du monde risque d'être plutôt agréable, pour eux du moins.
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    Lien du postDim 27 Oct 2019 - 18:40
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    — with Alejandro

    Jouer avec le feu. L'image était bien trouvée. Les murs d'argent commençaient doucement à se parer de rouge sombre mais rien ne semblait vraiment encore troubler la quiétude du lieu. « Des classiques en édition originale ? Ils doivent valoir une fortune. » Dit-elle en le fixant, les yeux brillants. La plupart des classiques de la littérature espagnole dataient du célèbre siècle d'or, et les ouvrages imprimés en deçà du dix septième siècle étaient plus rares que jamais. Elle n'en avait jamais vu, à part peut être deux trois pages arrachées dans un musée de Bilbao une fois.  « Flatteur... Mais merci ! » Rajouta-t-elle une dernière fois en espagnol, avec un sourire nostalgique. La chaleur des latins lui manquait particulièrement parfois et à cet instant précis, elle aurait tout donner pour repartir. La proximité qu'elle entretenait avec Alejandro depuis le début de la soirée, ces contacts qu'ils n'avaient jamais vraiment eu aussi, jouaient peut être pour quelque chose. « Oh, les américains aiment la prétention, c'est très éloigné du modèle européen. Mais on est pas tous comme ça. » Dit-elle doucement, les iris pétillants. Elle se considérait elle même comme américaine d'adoption, ayant grandit dans une famille d'immigrants d'Europe de l'est, aux traditions et aux traits de caractère profondément ancrés. Elle comprenait le brun, sa réserve sur certains sujets et son expansion sur d'autres. « Aye, on a probablement pas la même vision du ridicule mon cher... La mienne c'est de me fouler la cheville en tombant de l'estrade devant une classe de trente élèves. Là c'est ridicule. » Avoua-t-elle en éclatant de rire. C'était du vécu, et elle en rougissaient encore. « Considère que je t'ai partagé mon plus grand secret aussi alors. » Ironie, quand elle tient. Ils avaient tous les deux des secrets pires que ça, c'était... évident. Elle ne savait pas pour lui, mais les siens se faisaient mystiques, peuplés de fantômes aux spectres trop réels, et d'insomnies infinies au gout acre de gin. Elle sortit doucement de sa léthargie, les iris charmeurs, charmés. « Ravie de l'apprendre... » Elle avançait à l'aveugle, ne savait pas ce qu'elle faisait, sachant pertinemment qu'elle finirait pas le regretter. Est-ce qu'elle jouait avec Alejandro ? Oui, sûrement. Sans en connaître les règles, se sachant perdante dès le début, elle jouait entre des lignes au doux parfum d'interdit. Folle Rosalie. Elle attrapa la main tendue de l'espagnol, glissant ses doigts pales dans la paume dorée et se leva, presque vacillante. « Je... je danse très mal. » Elle éclata de rire, mélangeant ses iris bruns à ceux, plus sombres encore en face d'elle. C'était faux, elle dansait plutôt bien, avant. Mais elle ne faisait plus rien depuis des mois et rattrapée à l'idée de tomber, elle en bégayait presque, les joues plus écarlates que jamais, tant colorées par l'éclairage machiavélique que par sa gène...
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    Lien du postMer 30 Oct 2019 - 4:10
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    — with ROSALIE

    Bien sûr, Rosalie comprit tout de suite la valeur des trésors de littérature que possèdent les Ortegas. Le petit fils avait d'ailleurs eu le même intérêt que son grand-père, mais n'y mettait pas les mêmes moyens, pas encore du moins. Le jeune homme acquiesce donc à ce que dit la professeure.

    -En effet et les lire a un petit côté magique. Encore, ce que je possède est modeste à comparer la bibliothèque de mon grand-père à La Corogna.

    S'il s'écoutait et se laissait aller, il inviterait même la jeune femme à le suivre en Espagne un week-end, une semaine même. Après tout, elle parle la langue et tomberait en amour avec la collection de sa famille, mais il lui arrivait encore de se garder une petite gêne. Les deux s'amusaient ensuite un peu au dépend des Américains. Rosalie est bien américaine, mais elle a une culture beaucoup plus vaste que simplement une culture américaine disons.

    -Je sais bien et j'en ai la preuve sous les yeux.

    Les compliments, les petites remarques, les regards échangés, les gestes, les sourires, il était clair qu'il y avait une certaine tension et Alejandro se retenait de moins en moins. Après tout, il n'est pas un élève de Rosalie, juste un participant à des ateliers de littérature, ils s'entendent, alors pourquoi ne pas renchérir sur le fait que le courant passe bien? Il est question de ce qui est ridicule et Alejandro note bien la peur de la belle brune.

    -C'est arrivé? Non, j'espère que non.

    Ce serait le comble quand même! Le beau brun ne peut pas s'empêcher de penser que la jeune femme est belle quand elle rougit. Puis, l'église se transforme et d'une certaine façon, leur conversation aussi. Toujours subtile, il y avait tout de même une couche désormais plus directe de... séduction? De charme disons. Mais habile, pas de rentre dedans. Deux danseurs engagés dans l'élégance. À la remarque de Rosalie comme quoi elle était heureuse de l'apprendre, il lui lance un petit sourire et bientôt, voici qu'il l'entraînait pour danser.

    -Aucun soucis, il se trouve que je danse plutôt bien, cela compensera.

    Pas très humble de sa part, mais Rosalie aura bientôt fait de le voir à l’œuvre. C'est qu'il a quand même suivi des cours en Espagne sur différent type de danse et il a continué à pratiquer, participant même à des concours avec une amie brésilienne, concours amateur, pour le plaisir, mais quand même. Ne vous en faites pas, Alejandro a bien des défauts, plusieurs mêmes.

    Ignorant la timidité de sa cavalière, l'Espagnol leur trouve un petit espace où ils pourront esquisser des pas de danse sans trop percuter de gens. Faut dire que la plupart danse collé. Eux doivent d'abord s'apprivoiser avant de faire une telle danse et cela convient à Alejandro, un peu vieux jeu là-dessus, ou plutôt, européen... Rosalie devait peut-être aussi se réapprivoiser elle-même. Si Alejandro a le rythme et guide sa partenaire, la musique était chaotique et obligeait la danse a rester assez libre. Il fallait en rire. Au fil des notes, il sentait une certaine légèreté gagner Rosalie. Il reconnaissait dans les pas qu'elle esquissait une assurance passée.

    -Je dois te dire que je suis plutôt en désaccord avec toi... Tu danses plutôt bien Rosalie.

    Une fille, une serveuse, déguisée en diablesse, les interrompt. Elle a un plateau de shooter et leur en offre. Alejandro n'hésite pas, en prend un et encourage sa cavalière à faire de même, sans insister. Hop, il boit et ils peuvent reprendre leur danse. La musique était plus étourdissante et Alejandro se laissait plus aller. La folie générale, l'ambiance de fin du monde autour avait quelque chose de déroutant et de libérateur tout à la fois. On peut danser à la fin du monde non? Autour d'eux, certains enlevaient leur t-shirt, détachaient leurs chemises, etc. comme s'ils étaient possédés, ou changeaient leur apparence, à l'image de cette église qui avait maintenant plus en commun avec un bordel presque. Même Alejandro avait envie de juste enlever son shirt qui lui donnait chaud maintenant.

    -Il commence à faire chaud, c'est la folie autour de nous.

    Ils feraient peut-être mieux de partir tous les deux, avant de succomber eux aussi à cette folie.
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