Je suis née le 8 Avril 1995 à Rio de Janeiro. Mère Toxicomane et père aux abonnés absent, j’ai très vite atterri dans un orphelinat ou j’ai rejoins beaucoup trop d’enfants qui eux aussi n’avaient plus de parents. On ne choisit pas sa famille, et çà s’est très vite confirmé lorsque ma mère a décidé de me laisser tomber. Au moins, elle a fait çà correctement et ne m’a pas abandonné au détour d’une ruelle. Je n’avais alors que quelques mois lorsqu’elle m’a déposé devant une église. Très religieuse, elle ne voulait pas qu’on la maudisse et qu’elle aille en enfer si elle me laissant n’importe où. Mon destin était déjà mal parti. Ma mère avait préféré la drogue à son enfant mais j’ai compris plus tard que c’était vraiment la meilleure chose qu’elle ait pu faire pour moi. Sans laisser de traces, il était difficile pour les services sociaux de retrouver mon père et même ma mère, il a donc rapidement fallu faire tout un dossier et me trouver de nouveaux parents. Tout le monde pense qu’il est plus facile d’adopter une bébé, qu’un enfant qui a déjà quelques années devant lui mais détrompez-vous. Il y a tout un processus et beaucoup de sécurité autour d’un bébé et il n’est pas aussi simple que çà de pouvoir en adopter un. Je suis restée à l’orphelinat une année entière et ce n’est vraiment pas beaucoup comparé à tous les autres qui y sont depuis des années et qui ne trouveront peut-être pas chaussure à leurs pieds. Une année, ce n’est pas si long, du moins, çà ne l’était pas pour moi puisque je n’étais encore qu’une toute petite fille. A 9 mois, j’entrais à l’orphelinat et à deux ans, je lui disais en revoir. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, beaucoup trop petite pour comprendre, mais ma vie était en train de complètement changer. Deux hommes venaient d’entrer dans ma vie.

Grandir avec des papas ce n’est pas commun mais çà ne veut certainement pas dire que ce n’est pas bien ou que ce n’est pas possible. Lorsque j’ai commencé à être en âge de comprendre de plus en plus de choses, j’ai aussi très vite compris que le monde n’étaient pas du tout normal. Les gens ne s’occupent pas de leur vie mais bel et bien de celle des autres et ils sont toujours là à juger la vie qui ne leur appartient pas. Ils ne comprennent rien et ne savent rien d’ailleurs mais ils ont envie de juger et de critiquer quand même. J’en ai rapidement fais les frais. En rentrant au collège, j’ai compris à quel point les enfants pouvaient être méchants, et ne parlons pas de leurs parents. Je crois que ce sont finalement eux les pires et ils donnent le mauvais exemple à leurs progénitures. J’ai rapidement subis les jugements et les moqueries des autres. Tu vies avec deux papas alors toi aussi tu finiras comme eux, tu seras lesbienne et personne ne t’aimera parce que tu n’aimeras que les filles. J’ai toujours trouvé ces réactions stupides, et tellement faciles. Mais moi, lesbienne, bi, hétéro ou je ne sais quoi encore, je m’en suis toujours contre fou. On ne choisi pas qui on va finir par aimer, on ne choisi pas la personne que notre coeur va finir par approuver. C’est la vie, c’est comme ça, et on devrait vraiment apprécier chaque petit moment. Je ne me suis jamais senti faible face à tout ça, au contraire, çà m’a toujours donné la force de me battre et de profiter à fond de la vie. Je devenais une bonne personne, je devenais quelqu’un de meilleur, chaque jour un peu plus et eux, continuaient de s’abrutir. Tant pis pour eux.


Je n’ai pas grandi toute seule. J’ai eu la chance d’avoir avec moi un petit frère et une petite soeur. J’ai très vite été très proche de ma petite soeur. C’était la plus belle chose qui soit à mes yeux et j’étais très contente et même très fière d’avoir une petite soeur. Nous n’avons qu’un an de différence mais je n’en reste pas moins la grande soeur et je me suis fais la promesse le jour ou elle est arrivée dans notre famille que j’allais lui donner tout l’amour dont elle avait besoin et qu’elle serait toujours protégée avec moi. J’ai toujours voulu avoir des frères et soeurs et tout le monde me disait que je ne pourrais jamais en avoir parce que j’avais deux papas mais ils m’ont très vite fais comprendre que j’allais en avoir d’autres et que ce n’est pas parce que je n’avais pas une maman et un papa que je ne pourrais pas avoir de frères et soeurs. Ces deux là, je les ai aimé dès le premier jour. Ils sont tout de suite devenus des repères pour moi, des confidents, et jamais je n’ai regretté d’avoir deux papas. Jamais. Ils m’ont tout de suite donné tout l’amour dont j’avais besoin, ils m’ont montré que j’étais forte, indépendante, que j’allais réussir dans la vie. L’amour est toujours plus fort que tout et une fois qu’on a çà dans notre vie, on n’a plus rien à craindre. Crystal, c’est devenu rapidement mon petit bébé, ma petite poupée. Mon amour, mon ange, mon petit coeur, je lui ai donné tellement de surnoms quand elle était petite qu’elle en a très vite eu marre de moi. Nous nous sommes très vite rapprochées toutes les deux, pour le plus grand plaisir de nos pères d’ailleurs. Nous faisions tout, toutes les deux mais nous le faisons d’ailleurs toujours malgré que nous ayons, toutes les deux des amis de notre côté. Puis il y a eu Davi, ce petit bébé trop mignon. Lui aussi je l’ai tout de suite adopté. Mon petit père, mon petit chou à la crème. Encore des surnoms merdiques oui, je sais. J’étais vraiment la plus heureuse des gamines et cette fois, c’était un petit frère que nous avions à la maison. Un petit frère. J’avais les yeux qui pétillaient tant j’étais heureuse. Mon amour pour eux a toujours été immense et je resterai cette soeur relou qui les aime et qui les couve parfois un peu trop.

Ma première histoire d’amour arrive à l’âge de 15 ans. On n’y connait pas grand chose à cet âge, et pourtant on est déjà emporté par la passion, et la folie. Mais çà ne dure pas forcément. On ne pense pas à tout ça dans une premier temps, à quoi bon. On profite de chaque moment, on est jeunes et insouciants et on ne pense qu’aux choses positives. Les premiers baisers, les premiers émois, on se donne, et on y laisse quelques plumes. On fini par s’offrir à celui qu’on aime mais çà finit mal. Et je n’ai rien vu venir. Pourtant, tout le monde m’a dit après coup, que Roman ne m’aimait pas, qu’il n’était avec moi que parce qu’il avait fait un pari, et qu’il voulait me mettre dans son lit. Drôle de pari car il a tout de même mis plus de un an avant que je ne lui offre ma virginité. Un pari bien long pour un jeune homme qui n’était pas amoureux de moi. J’ai eu mal, beaucoup trop mal. Mon premier amour, un amour gâché, un amour qui ne voulait finalement rien dire. Mes pères m’ont protégés comme il fallait, mais jamais contre l’amour malheureusement mais ils ont été là lorsque j’ai eu le coeur brisé. J’ai même réussi à faire en sorte qu’ils n’aillent pas voir Roman et qu’ils ne fassent pas de bêtises, ces deux fous. Au moins, je savais que ma famille avait mes arrières et çà me rendait encore plus forte. Ils m’ont fait oublié cette peine de coeur. Du moins, la douleur s’estompe mais oublie-t-on réellement un jour ? J’ai fini le lycée avec brio, j’ai même eu le droit aux félicitations de la part de mon conseil. Ils me voyaient déjà faire de grandes choses et ma prof d’arts pratiques ne voulaient pas que j’abandonne car elle voyait en moi vraiment beaucoup de potentiel. Ce n’était pas prévu que j’abandonne, de toute manière. Je voulais devenir architecte, je voulais faire de l’histoire de l’art et en apprendre toujours plus. Je savais ce que je voulais, et j’allais l’accomplir. J’ai réussi mon entrée à Harvard et c’est là que j’ai compris que je n’avais plus le droit à l’erreur. J’allais devenir une grande architecte et j’allais montrer à tout le monde tout le potentiel que j’avais. Je n’allais pas non plus m’enfermer dans ma chambre, je comptais bien faire la fête et rencontrer du monde. J’ai une nouvelle fois laissé parler mon coeur, et deux ans plus tard, il s’est à nouveau brisé, mais cette fois-ci, je ne me suis clairement pas laissé allée et j’ai fais en sorte de remonter en scelle très rapidement. Cela ne fait pas de moi une fille sans coeur, seulement une fille qui voulait avancer. Je couche de temps à autres avec des hommes, laissant faire le destin, et ne précipitant absolument pas les choses avec les hommes qui croisent ma route. Je ne cherche rien, çà fait longtemps que je ne cherche plus rien. Je laisse venir. Harvard n’a pas fini de me surprendre pour ma dernière année.