t'aurais pu sourire, t'es pas content de vivre ? - @MARLEY SALTZMAN

 

Les talons qui claquent sur le bitune, tu marches bien droite, la tête haute, le regard au loin. Cigarette dans la main droite, téléphone dans l'autre accroché à l'oreille, tu papotes avec celle que tu comptes rejoindre une fois que tu auras traversé le parc. Tu n'aimes pas particulièrement passer par là, car il y a toujours des gens un peu trop chelou pour toi, mais c'est un raccourci pour aller à ton point de rencontre. Un peu plus loin, tu vois cette pauvre âme assise sur le banc et quand tu t'avances d'un peu plus prêt, tu te rends compte que c'est tout simplement Marley. Tu roules des yeux et tu t'approches fouillant dans ton sac à main pour en sortir ton porte-feuille. Tu sors un billet et avant même qu'il ne remarque que c'est toi, planté là, devant lui, tu lui jettes sur son calpin. " tiens le sdf!" Petit sourire forcé sur son visage, tu prends ton téléphone, te place à côté de lui, fais ton plus beau sourire et prend un selfie avant de commenter tout haut la photo " trop contente, j'ai fais ma bonne action de la journée !  #amecharitable #troppathetique #achetestoiunevie" Tu lui montres ton écran, lui mettant presque sous le nez, tu n'as pas encore cliqué sur envoyer, mais t'es prête à le faire. " T'aurais pu sourire, t'es pas content de vivre ?  " T'adores être comme ça avec lui, être encore plus connasse que tu ne l'es déjà. Tu aurais pu passer ton chemin, ignorer son existence, mais tu t'es presque senti obligé de t'arrêter, c'est un petit jeu que t'aime et ça te fait doucement rire. Tu prends place à ses côtés, regardant l'état du banc avant de prendre sa veste pour la mettre sous ton cul ne voulant salir ta robe, laissant apparaître une grimage sur ton visage. Tu croises les jambes et tires sur ta cigarette. " Ta vie est si pathétique pour que tu sois là tout seul ?   "  tu te demandes pourquoi tu t'es assise, t'aurais juste tourner les talons et l'ignorer, pourtant t'es là, tu as peut-être envie de t'amuser un peu.  

t'aurais pu sourire, t'es pas content de vivre ? - @LIBERTY MCFARREN

 

Une bonne et belle journée commence. Le soleil est déjà haut dans le ciel, les données météorologique sont bonnes, le ciel est bien dégagé. J'ai décidé de passer la journée au parc, avec la seule compagnie que j'ai pour la journée ; ma bouteille de whisky encore pleine. Il est vrai que la plupart des allumés des coins traînent par ici, alors je suis clairement à ma place. Je viens d'arriver au parc et je m'installe sur un banc assez éloigné de la population. J'apprécie le calme, cela me permet de réfléchir. J'ai bien fait d'emmener mon carnet de dessin. En tant que débutant artiste-peintre, je me dois de m'entraîner tous les jours. Enfin, quand l'occasion se présente. J'ai de l'inspiration une fois que les premières gorgées de whisky font effet à l'intérieur de ma tête. Même si j'ai encore plus d'inspiration quand le temps est sombre, aujourd'hui, je me sens bien, pour une fois. Mon crayon à papier dans la bouche, je contemple le début de mon dessin, et me vante dans ma tête jusqu'à qu'un billet atterri sur mon carnet, je n'ai même pas eu le temps dire ouf qu'une voix familière me sort de toutes mes pensées. Je relève la tête et roule immédiatement des yeux, laissant apparaître, Liberty McFarren, bordel. Je n'ai même pas eu le temps de rétorquer quoi que ce soit que celle-ci sort son téléphone et fait un selfie. Quel toupet ! Je ne pue m'empêcher de rire face aux conneries qu'elle débite. "Tu es vraiment épuisante Liberty.. #J'aibesoindemontrermavie #J'aipasdevie #J'suisaccroautél ." Je l'imite et rajoute d'un ton plus sec avant de boire une gorgée" J'étais bien heureux jusqu'à ce que tu débarques McFarren. " J'apprécie d'être le mec méchant avec elle, je peux rire avec elle et d'un coup être froid. C'est ce que j'appelle la faire tourner en bourrique. Elle est bien plus pire avec moi, mais ça me fait doucement rire. Au moins, elle est atypique comme fille. Il y a des jours ou elle me sort par les yeux, et d'autres non. Je la vois grimacer et s'installer à mes côtes. Je me moque d'elle ouvertement, on pourrait croire qu'elle est hypocondriaque. " Et toi, ta vie est tellement ennuyeuse pour que tu poses ton p'tit cul de bourgeoise ici ?" Ai-je rétorqué sans répondre à sa question. Elle pique, je mords héhé. Je bois quelques gorgées avant d'annoncer " Tu dois bien m'apprécier pour rester avec moi, avoue." J'en profite pour allumer une cigarette et je tends ma bouteille de whisky à Liberty. La journée s'annonçait splendide, ai-je pensé ironiquement.

t'aurais pu sourire, t'es pas content de vivre ? - @MARLEY SALTZMAN

 

Il est clairement en train de se foutre de toi, mais tu l'as bien mérité, c'est toi qui as commencé. Tu plisses les yeux, lui lançant un regard mauvais et tournes la tête d'un coup sec pour regarder autour de toi, continuant à tirer sur ta cigarette. Tu finis par reposer ton regard sur lui et souris " au moins mon cul remonte un peu le niveau, car tu bousilles le décor !" Tu manques de t'étouffer avec la fumée de ta cigarette en l'entendant. Tu tousses et te mets à rire aux éclats, le forçant, bien évidemment. Tu t'approches de lui et le fixes du regard "ouai je t'apprécie et je crois même que je tombe amoureuse" tu continues de le fixer et tu places deux doigts devant ta bouche avant de faire semblant de te faire vomir. Au fond, tu sais pas si tu l'apprécies, t'aime bien l'emmerder, le faire sortir de ses gonds, après l'apprécier, c'est un grand mot. Quand tu repenses à cette soirée où tu le trouvais à ton goût, où tu l'as laissé te toucher pour te rendre compte quelques jours plus tard que c'était un petit garagiste, t'en a des frissons. Pourtant, il a ce petit truc que tu arrives pas à expliquer et qui te plaît. Peut-être que c'est parce qu'il ose te répondre, ce qui n'arrive pas souvent. Il te tend sa bouteille et tu hausses les sourcils regardant l'heure sur ton téléphone. Tu la prends, mais tu ne bois pas, tu la gardes en main. "La photo aurait été parfaite si tu avais ça en main quand je l'ai prise !" tu places la bouteille à côté de toi, de l'autre coté du banc, loin de lui et le regardes. "Je sais que ta vie est pourrie, mais t'es pas obligé de te mettre encore plus minable à cette heure-ci ! " tu finis ta cigarette et l'écrases sur le sol. Tu regardes les gens passer devant vous puis poses tes yeux sur son calepin. "j'espère que t'es plus doué pour dessiner que pour réparer les voitures ! " toi, tu sais pas dessiner, tu t'es arrêté au mode enfant, à faire des traits pour faire des gens! Tu as d'autres talents, tu as pas le temps de te perdre des heures à essayer de faire un truc potable. C'est vraiment pas ton délire. "quand t'auras du talent, tu m'appelles et là t'auras un occaz de dessiner une oeuvre d'art !"