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J'étais encore retourné des mots que tu m'avais dit. Tu m'aimais. Tu m'aimes. Tu m'aimes encore et c'était pas pareil que de dire que tu étais encore amoureuse de moi. Les mots “je t'aime” avaient un impact complètement différents. Et je sais pas, tu étais encore attachée à la personne que j'étais, malgré tout ce que je t'ai fait, malgré tout ce que tu as subi. Tu n'es plus la personne que tu étais deux ans auparavant. A cause de moi putain. Peut-être que tu aurais du rester avec Lenny. Peut-être que tu aurais du rester avec Abelard. Peut-être que tu aurais du rester avec Elijah. Peut-être aurais-tu du chercher à te rabibocher avec le lâche de Victor. Ouais, tout sauf moi. Seulement, c'est à moi que tu as dit que tu m'aimais et je sais pas si je supportais cette pression. Alors j'ai bu, j'ai encore bu. Je crois que j'étais totalement ivre quand le taxi m'a récupéré à la sortie du bar. Et puis j'ai donné l'adresse de ton hôtel. Mon hôtel fut un temps même. J'avais tout, vraiment touuuut. Et j'ai tout laissé tomber pour une fille qui s'était projetée avec moi, pour une fille qui m'avait fait faire des choses, des choix à contre cœur. Pour au final s'en aller comme une voleuse. Je te mérite tellement pas, mais c'est toi que je viens retrouver ce soir. Toi et ton lit. Toi et ta chaleur si familière. J'aime sentir tes bras autour de moi, tes mains parcourir mon torse ou se glisser dans mes cheveux. J'aime te sentir contre mon corps et me laisser dormir à tes côtés. Alors j'étais monté tout en haut de l'hôtel, dans cette suite qu'est la tienne et je pénétrais dedans grâce à ce vieux badge que j'avais. Possible que je l'ai gardé en souvenir. Possible que j'ai toujours cru bon le garder au cas où les choses redeviendraient potables entre nous. Et voilà que je traversais le salon pour aller dans ta chambre. Tu étais allongée dans le lit et moi, je me déshabillais. Bon, je tenais difficilement debout mais je réussissais à retirer tout sauf mon boxer et mes chaussettes. C'était ainsi vêtu que je m'écroulais à tes côtés, la tête tournée vers toi avant de glisser mes doigts sur ta joue. « Moi aussi je t'aime Camila » Et je crois que c'est à ce moment là que je sombrais dans les bras de Morphée, à tes côtés.

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j’arrivais pas à savoir où est-ce qu’on allait. j’arrivais pas à savoir ce qu’on faisait. on avançait de deux pas, on en reculait de dix. probablement parce que je prenais trop les choses à coeur ou une connerie du genre. mais quoi qu’il en soit, t’étais repartie et moi, je me faisais violence pour ne pas t’envoyer de message. ne pas te contacter, ne pas avoir l’air misérable. c’était beaucoup plus dur que ce que ça en avait l’air. probablement parce que ça m’obsédait, parce que j’y pensais en continue et que c’était insupportable. j’en sais rien en fait. j’étais fatiguée de trop penser, fatiguée d’un tas de choses, il était tard et je venais sombrer dans mon lit espérant comme à chaque fois que les choses iraient mieux le lendemain matin. […] et puis y a soudainement ton odeur. je rêve. sûrement que je rêve. tu vois, jusque dans mes rêves t’es là. j’ai jamais de répit quand il s’agit de toi. moi aussi je t’aime camila. je souris bêtement. c’était ce que j’aurais voulu que tu dises deux jours en arrière mais t’avais été beaucoup plus vaste et de toute évidence, je n’avais le droit à ça que quand j’étais déconnectée de la réalité. peu importe, c’était apaisant. ça et tes doigts sur ma joue. c’est un beau rêve. […] puis y a les premiers rayons du soleil qui viennent filtrer via les rideaux mal fermé et mon bras qui se resserre sur l’oreiller. oreiller ? j’ouvre un oeil, puis l’autre et c’est pas un stupide coussin auquel je suis accrochée mais à toi. mes jambes emmêlées aux tiennes et ton parfum au whisky qui émane dans la pièce. t’as débarqué quand ? comment ? y a un de tes bras sous moi et ton visage de collé juste au dessus de ma poitrine, si bien que je n’ose même plus bouger. je respire doucement, mes doigts caressant ton dos jusqu’à ce que tu te décides à émerger au moins un peu. puis pour une fois, c’est toi qui a eu besoin de moi. quitte à t’infiltrer ici en pleine nuit. « doliprane ? » que je murmure finalement. pour les lendemain de cuite c’est pas mal. sauf pour ceux qui ressentent pas vraiment les effets.

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C'était une mauvaise idée de boire autant, mais j'avais malgré tout trouvé sommeil dans tes bras. J'étais bien ici tu sais, à renifler ton odeur, à sentir ta peau chaude contre la mienne. C'était comme avant, c'était ce que j'avais souhaité avoir depuis des mois et des mois, un peu de paix dans mon cœur et dans ma tête. Parce que tu sais pas toi, mais malgré notre séparation, j'étais toujours tiraillé par mes sentiments pour toi. Alors je finissais dans ton lit, te disant clairement ce que je pouvais ressentir pour toi. Oui, je l'admettais enfin, ces mots que j'avais pas su te dire deux jours auparavant. Je t'aime Camila, je t'aime et je t'ai toujours aimé, comme je t'aimerai toujours. Ce qu'on a partagé par le passé, je l'effacerai pas, et sûrement que je ferai en sorte de ne jamais oublier. Puis je me suis totalement endormi dans tes bras, rêvant de ce que nous aurions pu être si je n'avais pas été le pire des cons. Seulement, ce rêve ne durait pas assez longtemps, je sentais du mouvement dans mon dos. Des doigts caressant ma peau. Je me réveillais doucement dans tes bras, et c'était le meilleur réveil que j'ai eu depuis le moment où tu m'as viré d'ici, après quatre jours de bonheur. « Mh... » Mes yeux s'ouvraient et je posais mon regard sur toi. T'étais belle, tu sais ? Tu es toujours belle, magnifique. Ton regard me paralysait presque. Et puis le mal de crâne frappait ensuite et c'était là que ta question avait un peu plus de pertinence. « S'il te plait... » Je soupirais, tout en refermant mon étreinte autour de toi. C'était possiblement contradictoire mais j'avais envie de te garder contre moi Camila, il n'y avait que comme ça que ma vie avait du sens. « Je t'aime » finissais-je par répéter, calant mes lèvres contre ta peau. « Je t'aime, je t'aime, je t'aime... » À l'infini et au delà.

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je me dis que c’est pas le moment où je dois t’assommer de questions. te demander pourquoi t’es là, comment t’es rentré -même si pour ça j’ai ma petite idée- ni même ce qui a pu te traverser l’esprit pour venir rejoindre mon lit en pleine. puis en fait, j’ai pas envie de le faire. parce que ça me fait du bien dans le fond de me réveiller dans tes bras. j’avais dormi d’une traite, apaisée, comme si je savais que tu étais présent et ça me suffisait amplement pour le moment. peut être que j’étais dans un de mes bons jours. le genre où l’ancienne camila refaisait surface, à rire de tout comme si l’insouciance était le mot capable de tout définir. et je souris de plus belle à tes monosyllabes. t’as jamais été du matin, faut croire que ça ne change pas. puis j’sais pas depuis combien de temps t’es là, probablement que tu manques affreusement de sommeil. et au moment où je tente de me décaler pour aller chercher l’aspirine dont tu avais besoin, c’était tes bras qui venaient se resserrer un peu plus autour de moi m’empêchant de faire le moindre mouvement. « ça va être compliqué si tu me retiens en otage » je souffle amusée. la suite ? c’est je t’aime par dizaine qui se déposent au creux de ma peau sans crier gare. le genre qui me coupe le souffle, me laissant totalement interdite. et si je n’avais pas rêvée. c’était une chose d’entendre le « moi aussi » presque trop facile que tout le monde pouvait se balancer au visage. c’était totalement différent d’entendre les trois mots venant de ta bouche. surtout comme ça, spontanée. sans que je n’ai besoin de te demander quoi que ce soit. alors je ferme mes prunelles inspirant lentement avant de caresser doucement tes tempes contre lesquelles ça devait tambouriner fort de la veille. « plus haut que les étoiles » et ce murmure sonne comme une vieille promesse que l’on avait pu se faire dans le temps. toi, moi, les étoiles et notre histoire qui était écrite dedans. du moins, c’était ce que l’on aimait penser par le passé. « je reviens, promis » je rassure avant d’attraper ton bras, me dégageant de l’étreinte que tu pouvais m’offrir. direction la cuisine où j’emplit un verre d’eau et attrape un cachet que je te rapporte, grimpant sur le lit pour te les donner. « t’as jamais supporté les lendemains de soirée » j’me souviens que j’passais des heures à glisser mes doigts sur ta peau tandis que tu luttais avec les maux de tête, les envies de vomir et les différentes sensations pouvant t’envahir. t’étais généralement capable de te lever en fin de journée et tu tentais de te faire pardonner en commandant asiatique pour qu’on puisse manger devant un film que tu me laissais choisir quitte à ne pas l’aimer. ouais, on a beaucoup trop de souvenirs en commun je crois.

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Le truc, c'est que je suis totalement confortable dans tes bras et que te défaire de cette étreinte créée par mes bras serait contraire à ce que mon cœur veut. Mais c'est pour mon bien que tu veux t'éloigner. Pour m'apporter un cachet qui serait bénéfique pour mon mal de crâne. Seulement, mon corps ne m'écoutait pas. J'étais juste prisonnier de mes envies, de mes besoins. Et en ce moment, c'était de toi dont j'avais le plus besoin. En plus, j'étais pas vraiment réveillé et tu sais de quoi je parle puisque de toute évidence, on a dormi suffisamment ensemble pour que tu notes que je n'étais pas du tout du matin. C'était d'ailleurs le contraire. Plus je restais au lit le matin, mieux je me sentais. Encore mieux si j'étais à tes côtés. Comme maintenant. Alors ne t'en vas pas Camila, s'il te plait. « Je sais mais t'es belle » Et confortable, et surtout bien mieux dans mes bras que dans le froid du reste de la chambre. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai sorti tout ce que j'avais sur le cœur. Tous ces “je t'aime” que j'avais pu retenir durant tout ce temps. Je te les déversais tous en même temps et je sentais que ça te faisait du bien. Tes mains venaient se poser sur mes tempes et j'en étais à sourire. Tes mots étaient aussi un baume au cœur. « Plus haut que les étoiles » soufflais-je doucement. Mais c'était le moment que t'avais choisi pour te défaire de mon étreinte, une promesse de ton retour imminent flottant entre nous. À contre-cœur, je te voyais t'éloigner du lit pour aller dans la cuisine, revenant avec un cachet entre les doigts et un verre d'eau pour faire passer la pilule. T'étais la meilleure, vraiment. Alors je me redressais pour pouvoir m'adosser au mur, attrapant ce que tu me tendais pour soulager ce mal de crâne omniprésent depuis que je suis plus en état de dormir. « Jamais... je ne sais même pas pourquoi je m'obstine à boire comme ça » Pour oublier le désastre de ma vie, oui, je sais. Mais toi tu sais pas à quel point je suis wrecked. Glissant le cachet sur ma langue, je prenais une gorgée d'eau pour le faire couler dans mon organisme, espérant qu'il agisse assez rapidement. Je posais le verre sur la table de chevet puis je penchais ma tête sur le côté pour te regarder. « Désolé de m'être... incrusté ici » J'aurais pas du. Peut-être même que tu devrais récupérer ta clé magnétique. Peut-être même que tu devrais appeler les flics. « C'est juste.. je voulais être avec toi et j'avais cette clé et... » Bref, je crois que je te la laisserai pour pas que ça ne se reproduise à l'avenir. « Je peux m'en aller si t'as d'autres trucs prévus » Parce que t'avais ta vie à présent et que je ne sais pas si je peux encore en faire partie ou pas.

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le souci en fait, c’est qu’on a pas vécu une histoire de trois jours. t’étais mon meilleur ami et à la seconde même où on s’est trouvés sur le même chemin, on a plus été capable de se séparer. dormir ensemble, rire ensemble. se retrouver après chaque journée de cours, ne pas se décoller du week end. on a toujours fonctionné comme ça et du jour au lendemain.. plus rien. comment est-ce que je suis supposée passer à autre chose si les souvenirs de tout ce que l’on a pu partager sont constamment présent dans ma tête. regarde, t’es là et j’arrive à faire remonter le passé. tout ce que l’on pouvait faire quand la situation se présentait. « bla-bla-bla » je crois que je me suis tellement rabaissée que je suis juste incapable d’entendre désormais le mot « belle » pour me désigner. parce que je n’y crois pas puis parce que je n’ai pas envie d’y croire non plus. plus haut que les étoiles. j’en ai le coeur retourné de t’entendre le répéter. alors on repart dans ça ? dans les promesses, les mots doux et tout ce qui va avec. ça me terrifie autant que ça m’apaise. malgré tout, je garde le silence, part récupérer ce dont tu as réellement besoin pour le moment alors que tu te redresses. « parce que c’est humain de ne pas apprendre des erreurs » regarde, j’ai beau savoir que la drogue a ravagée ma vie, je continue de me shooter encore et encore tout en sachant par avance que ça deviendra beaucoup plus difficile de m’en sortir. c’est l’idiotie humaine, rien de plus. à tes excuses, j’hausse les épaules. ce qui est dingue, c’est que pas une seule fois depuis le réveil j’ai souhaité que tu ne sois pas là. faut croire que ça ne me dérange pas plus que ça. « et tu t’es dis que t’allais jouer les psychopathes et intégrer mon lit en plein milieu de la nuit » que je termine d’un sourire. parce que soyons honnête, c’est quand même un brin psycho d’agir de la sorte et.. j’crois que si je n’étais pas aussi dérangée dans ma tête, j’aurais probablement pas acceptée cette manière de faire. mais c’est moi. je suis moi et faut croire que quand il s’agit de toi, je finis par tout laisser passer. « NON, non » est-ce que j’ai répondu trop précipitamment ? faut croire. j’passe mes mains sur mon visage poussant un soupir. « j’aimerais bien que tu restes » parce qu’on est calme là et que j’en ai besoin de ce calme alors.. je me dis que si t’as rien de mieux à faire, tu peux rester ici. « enfin c’est comme tu veux » je marmonne mais j’suis pas sûre que le soudain air détaché fonctionne. peu importe. tu sais que je t’aime de toute façon.

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J'étais pas net dans ma tête. A quel moment on s'incruste comme ça chez les gens sans prévenir sous prétexte qu'on a une clé ? Ouais, de toute évidence, bourré, j'avais l'impression que c'était normal de faire ça pour venir dormir dans ton lit, à tes côtés. Mais tu n'avais pas pris peur. Tu étais là, à me regarder, me sourire même. Prendre soin de moi au delà de tout le reste. Un cachet pour la gueule de bois, une envie de faire bien les choses. Je crois qu'ici, c'était réellement notre bulle attitrée. C'était ici que se passaient nos meilleurs moments. Ici, et l'appartement de Beacon Hills. Celui qui n'était plus qu'un appartement abandonné à présent. Est-ce que tu l'as remis en vente ? Je n'avais aucune idée de ce qui s'y tramait, ayant décidé de ne plus y remettre les pieds depuis le jour où j'ai lu le courrier du psy indiquant ta bipolarité. « On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher » Et de toute évidence, ça a bien fonctionné puisque je suis là et que tu me mets pas dehors. Chose assez étrange pour le coup puisque nous étions dans une phase où il était préférable de se laisser de l'espace, mais on ne cessait de revenir l'un vers l'autre. D'un moyen ou l'autre, on revenait l'un vers l'autre. Mais je me dis que t'as des trucs de prévu, des gens à voir, des gens qui se préoccupaient de toi mieux que j'ai pu le faire ces dernières années. Alors peut-être tu veux que je m'en aille. Et ta façon de répondre, elle me faisait plus sourire qu'autre chose. Tu veux pas. Tu veux pas que je m'en aille. Ton instinct a été assez direct pour le coup. « Je reste » esquissais-je alors en souriant. Tête calée contre l'oreiller, j'ouvrais mes bras pour toi, pour que tu te glisses dedans, que tu viennes te caler contre moi et que je puisse me rendormir comme ça. Même si, de toute évidence, tu n'allais pas dormir. Mais moi, je baillais, encore un peu trop. J'étais arrivé y'a cinq heures et si je pouvais dormir un peu plus, je n'étais pas contre. « Tu veux te rendormir avec moi ? » Une petite voix, un regard de chien battu et voilà que je cherchais absolument à finir ma nuit à tes côtés.

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j’te jure, à chaque fois que t’es là, je trouve que je monte d’un cran dans le pathétisme. c’est ta faute ça. c’est la faute à tes yeux, ton sourire et tes bras. c’est à cause de toi que je suis comme ça et j’suis chiante moi-même à pas savoir te résister. tu me fais chier en fait. tu me fais royalement chier mais j’veux terriblement que tu restes et pour la peine, j’me livre une bataille avec moi même tout en sachant par avance quel côté allait gagner. mais tu restes. tu restes et pour le moment, c’est la seule chose sur laquelle je veux me focaliser. alors quand tu décales ton bras comme une invitation, je viens me blottir contre toi, tout sourire. « c’est dingue de dormir autant » que je ronchonne. mais soit, j’peux pas dire non quand tu me regardes comme ça et en guise d’accord, je remonte la couette sur nous, fermant finalement mes prunelles. tu vois, c’est chiant parce que j’ai beau être bien, j’ai beau me sentir tranquille, je ne peux pas m’empêcher de me demander jusqu’à quand. j’crois qu’en fait, je prends un malin plaisir à me pousser moi même dans la déprime. à chercher toutes les failles des bonnes situations pour les faire capoter. et ouais, c’est chiant. c’est chiant parce que j’aurais aimé être l’ancienne moi et me contenter d’une bonne dose d’optimisme. vivre au jour le jour sans penser de quoi demain pourrait être fait. […] ça doit déjà faire deux bonnes heures que tu t’es rendormis et moi, j’ai les membres ankylosés de la position et si je me suis fait violence pour ne pas te réveiller, j’abandonne. j’me contorsionne un peu, me redresse et regarde ton visage complètement apaisé. puis merde, j’ai envie de toute façon. alors j’pose mes lèvres sur les tiennes, doucement. « la belle au bois dormant, ça fait douze heures que tu dors » faux mais j’sais que la panique, ça va te réveiller bien comme il faut.

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Dormir à tes côtés était de toute évidence la meilleure thérapie à mes terreurs nocturnes. Enfin, cauchemars. Disons que dès que je ferme les yeux, je ne pensais plus à ma vie désastreuse. Je pensais à rien, je me laissais aller dans les méandres du sommeil profond, sans aucun souvenir de ce que je pouvais bien rêver. C'était ton pouvoir ça, me protéger de la réalité. Me protéger du monde réel en m'emmenant ailleurs, très loin, sans avoir rien à faire. Juste te glisser dans mes bras, me dire des mots doux et laisser ton odeur imprégner mes narines. « J'ai pas beaucoup dormi moi » que je te rappelais. Enfin, tu n'avais possiblement pas souvenir de quand je suis arrivé dans ton lit alors ouais, non, tu ne pouvais pas savoir. Mais ça ne faisait pas huit heures que j'étais ici alors j'avais le droit de dormir encore un peu je pense. Et une fois que tu étais dans mes bras, dans la position la plus confortable que je pouvais avoir en tête, je finissais par me rendormir. Le cachet faisant alors effet, le mal de crâne disparaissait alors et me laissait voguer dans mes rêves les plus fous. Et tous te concernaient. Tu apparaissais dans chacun de ces rêves, en tant que protagoniste principale. Dans ces rêves, rien ne s'était passé comme la triste réalité. Tu es heureuse et enceinte, et surtout toujours mariée à moi. On était tous les deux heureux et ce bonheur était indéfectible. J'aurais préféré avoir tout ça tu sais. Le bonheur, le sourire sur tes lèvres à chaque instant. J'aurais préféré avoir tout ça plutôt que tout foutre en l'air pour rien. Puis je sentais tes lèvres contre les miennes. Enfin, j'ose espérer que c'était ça. Et moi, ça avait le don de réveiller mes sens ce genre de contact. Seulement, j'entendais douze heures de sommeil. Pas sûr de bien entendre pour le coup. « Mh.... douze heures ? » que je te demandais, me réveillant doucement, sans pour autant ouvrir les yeux. Quand je me décidais enfin à le faire, c'était pour repérer où se trouvaient tes lèvres pour mieux les capturer, sans aucune gêne. Ma main glissait alors dans ta nuque et je venais te ramener de nouveau vers moi pour un nouveau baiser langoureux.

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puis moi, je m’ennuie là. j’ai envie de te parler, que tu me fasses rire, qu’on fasse tout un tas de truc pour profiter de ce moment privilégié. et je sais qu’on va rester enfermés ici mais ça me va. je veux pas t’exposer aux yeux du monde parce que je sais que c’est ce même monde qui nous as détruit toi et moi. alors ouais, j’veux juste qu’on profite d’être l’un avec l’autre et qu’on construise cette bulle jusqu’à ce qu’elle éclate à nouveau. des fois, quand t’es pas là, j’y pense à tout ça. à ce que l’on est en train de faire toi et moi. au fait qu’on passe notre temps ensemble, qu’on se cherche et qu’on finisse par avoir le comportement d’un couple. je sais pas où on va, ça me terrifie. et je crois surtout que je ne suis pas prête. pas prête à me réengager avec toi, pas prête à ce qu’on revive tout ça. puis je sais que personne n’acceptera. que mes proches me mettront en garde, que personne ne voudra t’accepter et que si je viens à chuter une nouvelle fois, j’aurais le droit à des regards désespérés et des je te l’avais dis en écho. tu vois, c’est compliqué le monde. c’est compliqué l’amour. mais je sais aussi que je ne peux pas forcément m’en empêcher, que j’ai ce besoin de toujours revenir vers toi et quand j’te sens dans mes draps, j’ai la réaction la plus humainement amoureuse possible ; me réfugier dans tes bras. « mh mh, douze heures » que je souffle laissant le silence revenir par la suite. et c’est ta main qui accroche ma nuque, me tire vers toi et nos lèvres qui entrent en contact pour un échange passionné. putain, j’pourrais me droguer à ça tu sais ? cette tendresse, cette envie, tout ce qui fait que je reviens inlassablement vers toi à chaque fois. « tu veux que je te prépares le petit déjeuner ? » et j’me rends compte que la dernière fois que je t’ai proposé un truc pareil, j’avais mélangé le sel et le sucre et le résultat avait été immonde. « promis, j’ai vraiment progressé. paraît même que j’ai comme un talent » disons que dans toutes les thérapies que j’avais suivi, j’étais censée me trouver un hobbie (hobi do u love me) et la cuisine avait été jusqu’à présent le plus efficace.

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