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Tu as foutu le feu à ton appartement, et tu es ici, sans t'inquiéter de ce que la police pourrait trouver contre toi. La police, les pompiers, toutes les forces de l'ordre qui ont été sur cette affaire. Est-ce que tout le bâtiment a été totalement détruit ? Je n'en avais pas la moindre idée. Mais dans le fond, ça ne m'étonne même pas de toi. Tu as toujours été très impulsive et depuis que ton état était au plus bas, notamment par la maladie qui t'habites. Oui, tu es malade, j'avais capté ça depuis quelques mois maintenant. Tu avais des problèmes et j'avais été incapable de t'aider à surmonter tout ça. C'était peut-être même trop tard pour moi d'être celui sur qui tu peux te reposer. Mais pourtant, j'avais fait le déplacement. Un Uber commandé et voilà que je me rendais jusqu'à ton hôtel. C'était logique dans le fond... que nous ayons passé le temps du défi Nemesis ici. C'était putain de logique, puisque tu n'avais pas d'autre endroit où habiter. Bon, y'avait possiblement la Eliot House et ça aurait été judicieux si tu voulais me faire péter un câble. Devant ta porte, je t'avais indiqué ma présence et j'étais finalement entré pour te retrouver dans le canapé, face à la télévision allumée mais sans forcément un volume très fort. Tu l'avais mis en fond, sûrement pour éviter le silence assourdissant que provoque le célibat après une rupture abrupte et inattendue. « Je sais que tu m'attendais, tu peux pas le nier » Un sourire sur les lèvres et je venais m'installer à côté de toi, retirant mes chaussures pour me foutre en tailleur, non sans te regarder. Ouais, t'avais eu l'impression de rêver y'a quelques jours. Maintenant c'est mon tour.

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j’ai merdé. je sais que j’ai totalement merdé mais dans le fond, ça devient une habitude avec moi. c’est pas la première fois, on devrait être habitué à mes frasques, pas vrai ? sauf que je suis peut être allée trop loin, je sais pas. foutre le feu comme ça c’était.. idiot. mais sur le moment, j’en avais besoin. et je me suis sentie libérée par la suite alors.. comment je vais expliquer ça aux flics ? quoi que, tomber dans la drogue m’avait apprit à devenir une menteuse hors pair. j’pourrais tout aussi bien balancer des tas d’excuses bidons et donner l’impression d’être sincère. puis si ça ne fonctionnait pas, j’suis malade. complètement dingue. c’était pas en prison qu’on m’enverrait mais plutôt dans un asile ou une connerie du genre. pour tenter de soigner tout ce qui pouvait se passer dans ma tête. mais résultat, ça tourne encore en boucle dans ma tête. assez pour m’empêcher de dormir les derniers jours. assez pour laisser des cernes un peu trop violacée prendre place sur mon visage. en fait, être avec toi m’avait apaisé et à la seconde même où t’avais plus été là, tout était reparti en vrille. alors ouais, je m’étais sentie soulagée en voyant tes messages et d’un autre côté, j’avais juste l’impression de repartir dans la même boucle infernale, encore et encore. t’arrives et j’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose ou pas mais j’ai pas la force de t’envoyer chier. sûrement parce que j’ai pas envie de le faire et ça rend le truc encore plus pathétique. assise devant la télé, un plaid sur les genoux, j’attends que le temps passe et y a toi qui passe la porte, qui vient t’assoir à côté de moi. comme au bon vieux temps. tu débarques comme ça, tu prends tes aises et j’fais comme si c’était normal alors que ça ne devrait plus l’être. « ouais » j’ai l’air morose mais je crois que c’est plus la fatigue qu’autre chose. de toute manière, pour que mes lunettes soient plantés sur mon nez faut vraiment que je sois au bout. ma tête appuyée contre le dossier du canapé, je la tourne lentement vers toi, l’air en pleine réflexion. « j’arrive pas à me sevrer » je balance ça de but en blanc mais je veux plus avoir de non-dit avec toi. comme ça, t’es parfaitement conscient dans quoi tu t’embarques, dans tout ce qui me bouffe jour après jour. j’ai rien pris quand t’étais là mais quand t’as tourné le dos, j’ai pris tout ce qui me tombait sous la main. je crois que je plane encore un peu du coup, d’où l’air détachée. tu m'en veux pour ça ? pour avoir succombé une nouvelle fois ? parce que si tu comptes faire des aller-retour dans ma vie, va falloir que tu t'y fasses. c'est ancré en moi, ça vient en rafale et j'fais rien pour contrôler ça.

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Je sais pas ce qu'on devient toi et moi. On était deux étrangers y'a encore deux semaines, vivant nos relations, allant de l'avant et... maintenant, on ne peut juste pas se retenir de revenir l'un vers l'autre. Aujourd'hui, c'est moi qui a commencé mais demain ? Demain, ce sera possiblement toi, ou moi. Ou nous deux en même temps. Mais ça me va tu sais. Même si les choses sont compliquées, au moins quand je te vois, je me sens bien. Je me sens pas submergé par mes émotions, par le fait que Louison m'ait quitté. Non, dès que je te vois, c'est un havre de paix qui s'installe dans mes entrailles et plus rien ne peut venir perturber ça. Comment ai-je pu oublier cet effet bénéfique que tu me faisais ? C'est une bonne question. J'avais alors chopé un Uber pour me rendre dans cet hôtel dont j'étais le propriétaire pendant une brève période, avant de te rendre tous tes droits. Je le connaissais très bien, surtout cette suite où tu vivais. Damn, toujours autant de nostalgie quand je monte un à un les étages avec l'ascenseur. Et puis ta porte, elle est là, ne demandant qu'à être frappée. Non, j'entre directement. Tu sais que je viens de toute façon, tu le voulais. J'ai souri d'ailleurs à cet échange de message, entre la gravité de quelques uns. Tu as foutu le feu à ton appartement, laissant derrière toi que les débris et vestiges d'une autre histoire. Est-ce que tu aurais fait ça à notre appartement ? D'ailleurs, qui l'a à présent ? Je n'en avais aucune idée. De toute façon, c'était le tien. Ton argent, ton appartement. M'installant à tes côtés, retirant tout ce qui était de trop - chaussures notamment - je te regardais, rigolant légèrement à la vue de tes lunettes sur le nez. T'es vraiment canon comme ça tu sais ? Le style première de la classe, ça te va bien. Mais je sais aussi que ça voulait dire que tu n'allais pas bien. Ta vue était pas ta priorité alors tu te laissais submerger par la fatigue et le moindre effort. Puis tu me parles de drogue et je comprends alors que tu planes totalement. Et là, mon cœur se resserre. Putain, tout ça, c'est de ma faute en vrai. C'est de ma faute et je ne peux rien faire pour empêcher ça. Pinçant mes lèvres, baissant la tête, je venais me rapprocher de toi, glissant mon bras dans ton dos pour venir te caler contre moi. « D'accord... ok » soufflais-je sans savoir quoi te dire. Tu planes, mais moi je sais pas quoi faire dans ce genre de moments. « Je veux planer aussi » finissais-je par dire, l'air presque détaché. « Donne-moi ce que t'as pris, je veux la même » Et le pire dans tout ça, c'était que j'étais sérieux. Je voulais planer, oublier le désastre que j'avais pu causer autour de moi. J'avais ruiné non pas une, mais deux femmes en l'espace d'un an. Et c'était franchement un record pour un Westerberg.

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tu vois, il a suffit que je me perde quelques secondes pour sortir tout ce que je pouvais avoir en réserve et me mettre la tête à l’envers. alors résultat, j’suis complètement défoncée avec toi sur mon canapé. et même si je suis consciente que ça se voit, que y a pas besoin d’avoir fait des grandes études pour voir mes pupilles totalement dilatées et le vide présent dans mes yeux, je préfère le dire de moi-même. au moins, je ne fais pas dans les faux-semblants et t’es parfaitement au courant que je recommence, que j’arrive pas à arrêter, que je suis incapable de décrocher. en fait, à partir du moment où les choses ont commencés à partir en vrille entre nous, j’suis tombée dans cette connerie. c’était un peu comme mon exutoire et.. ça l’est toujours maintenant. jusqu’au jour ou il y aura la dose de trop. celle qui me fera totalement perdre pieds jusqu’à l’overdose. mais alors que je m’attendais à une série de remontrance, à une leçon de morale digne de toi, à la place y avait ton bras qui venait glisser derrière moi pour m’attirer contre toi. je finissais ma tête sur ton épaule, les yeux mi-clos et quand tu reprenais la parole, je n’avais d’autres choix que me redresser presque subitement. « hein ? » j’sais pas si c’est mon cerveau qui est totalement déphasée ou si t’as vraiment dit ce que je crois que t’as dit. « je.. » et je me lève. j’ai l’impression de flotter un peu. j’suis même pas certaine que mes pieds touchent le sol. mais je me dirige jusqu’au tiroir où j’ai tout caché, sortant de la poudre blanche dans un sachet. je tourne pas à ça généralement mais c’est tout ce que j’avais eu sous la main et dans le fond, n’importe quoi faisait l’affaire. revenant vers la table basse, je me posais à genoux devant, sortant une tablette où je disposais la poudre, utilisant ma carte de crédit pour en faire des lignes. j’étais tellement rodée pour ce genre de chose désormais que c’était un geste machinal. trop machinal. puis j’me penchais en avant, bouchant une narine pour en inspirer une trace complète avant de me frotter le nez. puis j’poussais le tout vers toi. j’suis sympa, j’avais tout préparé. et si t’avais envie de te foutre en l’air toi aussi, let’s go. « c’est drôle quand même. t’es prêt à prendre ça alors que tu m’as quitté parce que j’en prenais en premier lieu » et j’ai ce rire cristallin qui sort de ma bouche. probablement parce que je suis défoncée parce qu’en vrai, c’est beaucoup moins drôle.

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Tu vois, je tentais de faire des efforts pour être avec toi sur le coup. Ça me faisait pas mal chier que tu sois complètement stone. Est-ce que tu m'aurais avoué tout ce que tu m'as dit par message si tu n'avais pas toutes ces drogues dans le sang ? Hein Camila ? C'était quelque chose  qui me dépassait, ce besoin de se droguer tout le temps. Après c'était une addiction, je le comprenais tu sais. Je le comprenais mais ça me dépassait et je n'avais aucune idée de comment le gérer de mon côté. Je voulais être présent pour toi, à contrario de ce que j'avais pu être lorsque notre mariage est devenu un fiasco par ma faute. Alors il fallait que je sois présent, que je tente d'être compréhensif envers toi et advienne que pourra. Te forçant presque à te caler contre moi, je finissais par te demander d'avoir la même chose que toi. Planer, être stone. Je voulais moi aussi m'échapper de cette réalité qui me faisait plus de mal qu'autre chose. Et tu te redressais immédiatement, dans le but de me regarder. Ouais, le regard que tu posais sur moi était plein d'incompréhension, et je pouvais le comprendre. Mais je m'en fichais, j'insistais. Je voulais être dans un autre monde. Seulement, tu ne cherchais pas plus loin. Tu te levais pendant que je me redressais légèrement sur le canapé et je t'observais ramener tout sur la table basse. La poudre blanche, la carte pour tout aligner sur une ligne et tu renifles. Tout entre de nouveau dans ton organisme et je grince des dents puisque tu avais déjà pas mal de substances dans le sang. Mais je me rapprochais, je regardais la ligne que tu venais de former pour moi, avant de me faire une petite remarque bien placée. « Enceinte. Tu prenais tout ça, enceinte. De notre enfant » Et je sais que je remuais le couteau dans la plaie mais c'était non négligeable. Dans le sens où ça aurait été bien différent s'il n'y avait pas de petit être grandissant dans ton ventre. Seulement, la réalité avait été toute autre. On avait conçu un être, un tout petit être, mélange de nos deux ADN, et il était hors de question que les substances ingérées viennent mettre à mal son développement. C'était du passé tout ça. Je m'étais mis à genou devant cette poudre et je finissais par t'imiter, reniflant ce que tu avais préparé avant de grimacer et me remettre dans le canapé. La sensation était étrange, c'était une première, et j'attendais de voir quels effets allaient se faire ressentir sur mon organisme à présent. « Et puis, j'ai plus vraiment grand chose à perdre maintenant » J'avais tout perdu. Tout ce qu'il me restait, c'était la Dunster et mes cours. Le reste n'était même plus sur le continent américain, le reste était en Europe où ma place était.

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ouais, non, c’est clairement pas drôle en fait. parce que pour moi, ça a été le début de la fin. j’avais déjà commencé à sombrer avant ça mais ton départ, ça avait précipité tout le reste. j’aurais pu m’en sortir si t’étais restée, j’y crois. parce que regarde, tu avais voulu m’envoyer dans ce centre et j’ai accepté sans broncher. j’ai écouté et j’y suis allée parce que t’avais promis que ce serait la clé de tous nos problèmes. au final, tu m’as juste enfoncé dans un cercle encore plus vicieux. « sobre. tu m’as trompé sobre. » too soon ? non mais parce que si tu voulais envoyer des piques, je pouvais en envoyer aussi. et dieu sait que clean ou pas, j’en avais des tas en réserve qui attendait sagement de sortir de l’ombre. alors donc ? on allait relancer un conflit sur ça ? parce que je crois que ce n’était pas le but. puis tu te penchais, prenais le rail à ton tour et moi, je ne faisais rien d’autre que t’observer. « bienvenue au club » je levais la main attendant que tu tapes dedans comme tout bon high five qui se respecte mais.. non. rien. d’accord, t’avais perdu de l’humour pluton. beaucoup d’humour. à moins que ça ne soit le fait de remettre la tromperie sur le tapis qui ait suffit à refroidir l’ambiance. c’était possible tiens. et puisque le silence semblait de mise, je reversais un peu de foudre, préparant une nouvelle ligne blanche dans le plus grand des calmes. je peux en ingurgiter bien plus que ça. je peux passer ma journée à le faire le but étant de ne plus rien ressentir du tout. mais avant de la sniffer une nouvelle fois, je me redressais, contournant la table pour me poser juste devant toi, mains sur les hanches, le regard interrogateur. « donc quoi pluton ? » on s’met à l’envers à deux maintenant. on attends de voir qui sera le premier à lâcher prise ? à totalement se perdre dans tout ça. et j’passe mon doigt sur ton nez encore marqué de la poudre, à moitié déconnectée. « des fois, ça va. mais aujourd’hui, j’ai vraiment pas envie de m’en sortir » les hauts, les bas. tu les as pas vraiment vécut ces phases là. t’étais trop loin pour t’en rendre réellement compte mais c’est dur à gérer, sache le. « j’fais comment si je te veux mais que je peux pas t’avoir ? » et je ris encore une fois. le même rire innocent mais qui prouve que j’suis bien loin.

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Dans le fond, je savais que je récoltais uniquement ce que je méritais. Je n'avais pas été le parfait petit ami avec toi, loin de là. J'avais abusé de bien des choses, notamment de ta confiance, et de ton amour. Des conneries, j'en avais fait par poignées et le fait de t'avoir trompé à deux reprises était le summum de la connerie. Mais c'est pas comme si on pouvait revenir en arrière, n'est-ce pas ? Alors c'est pour cette raison que je me lance dans ce truc. C'était mon premier rail tu sais ? J'en avais jamais pris, alors que j'ai côtoyé les mathers pendant tellement de semaines. Non, j'étais clean jusque là. Puis maintenant, qu'est-ce que j'ai à perdre à me foutre en l'air ? Au pire, je deviendrai comme Jupiter. Et je ferai une tentative de suicide. Mes parents me rapatrieront à Stockholm et j'y finirai la fin de ma vie. Ouais, je pense que le reste de ma vie va se dérouler exactement comme ça. Je n'avais plus Louison, plus toi. Plus personne. Et c'était dans ces moments là que Neptune me manquait vraiment. Si j'étais proche des deux de ma fratrie, Neptune était vraiment la plus... là. Elle était là. Et m'écoutait, m'aiguillait. Et maintenant, elle était repartie et je n'avais plus mon repère, mon étoile. « Ah. Ah. Ah. » quelle grosse marrade. Mais dans le fond, t'avais le droit de me tacler comme ça. Je veux dire, je t'avais réellement trompée alors bon. Même si dans les faits, il me semblait avoir bu de l'alcool. Mais qu'importe. Tu avais raison et je n'étais que le résultat raté d'une tentative de bonheur. Il m'a semblé voir un high five de ta part mais trop lent, je l'avais loupé. Tant pis, t'étais devant moi maintenant, à vouloir te refaire une ligne. T'es sûre que c'est pas trop ? T'es déjà high, je veux pas devoir gérer une overdose, qui passera sûrement pour une nouvelle tentative de suicide de ta part. « Donc quoi quoi ? » J'ai rien à perdre donc je sais pas, je peux faire n'importe quoi, même si je peux me brûler les ailes. Je tomberai pas plus bas, c'est une certitude. Je sentais ton doigt sur mon nez, mon regard se perdant sur toi, dans ton regard posé sur moi. Je ne sais même plus quoi te dire. J'ai l'impression d'être un disque rayé. Alors je vais t'éviter des excuses qui sont sûrement à présent vides de sens pour toi, me contentant de me pincer les lèvres, avant de tiquer sur ce que tu peux dire. « Qu-quoi ? » Je fronce les sourcils avant de lever ma main pour attraper la sienne. « Tu me veux pas Camila » Tu veux juste l'idée de ce que j'ai pu être. Mais tu me veux pas, parce que t'en as marre de souffrir, marre de ce que je peux potentiellement te faire comme mal. Je suis pas bon pour toi, ces dernières années peuvent le prouver. « C'est à cause de Tinder que tu dis ça ? » Juste par simple curiosité. Parce qu'à peine tu as vu la notif, tu t'es renfermée, tu m'as jeté dehors et les choses se sont tassées.

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j’crois que t’aimerais pas être dans ma tête à ce moment précis. et puis en fait, je crois que personne ne voudrait être dans ma tête tout court. c’est toujours un bordel sans nom. le genre où tu retrouves rien malgré tous les efforts mis en place. c’est sûrement pour cette raison que je suis aussi paumée. comment je suis censée me retrouver au milieu des décombres. et on est d’accord, la drogue, ça n’arrange pas grand chose. c’est peut être même pire par moment. parce que quand ça redescend, quand j’suis plus tout en haut, ça fait toujours mal comme si les mauvaises choses revenaient en trombe. comme une bourrasque de vent soudaine. celle que l’on a pas vu venir et qui nous paralyse. c’est un peu comme ça que ça fonctionne chez moi. là, je sais que je suis loin. je parle puis je ris sans trop savoir pourquoi. c’était probablement pas drôle ce que j’pouvais dire en soit. « quoi quoi quoi ? » je ris encore une fois d’un haussement d’épaule. je suis ridicule, tu ne trouves pas ? t’attrapes ma main et je sers un peu plus mes doigts dans les tiens. « si si, t’es pas dans ma tête. » comment tu pourrais savoir ce que je veux ou pas ? t’es pas à l’intérieur de ce qui se passe à l’intérieur de mon esprit. je le tapote d’ailleurs de l’index, l’air un peu absent. t’sais, ça me ravage tout ça. avec beaucoup trop de forces par moment. « entre autres » mais tinder rentre forcément dans l’équation. parce qu’encore une fois, tu me montres que j’arrive pas à être la seule. que je ne suis pas assez bien pour remplir l’espace. que t’as besoin d’aller voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte. et j’suis tellement défoncée que je trouve ça logique. c’est probablement mieux plus loin puisque je n’apporte rien de bon. puisque je détruis tout ce que je touche sans fournir le moindre effort. c’est triste. « je suis fatiguée » que je souffle finalement, prenant place sur tes genoux. « j’te veux tellement. de toutes mes forces parfois. » mais personne ne l’accepterait. à commencer par mes proches qui me dirait forcément que j’étais conne -quoi que ce n’était pas nouveau-. « mais je sais que tu ne resteras jamais. que tu seras peut être là un certain temps mais que d’un coup… pouf. disparu. » je mime le geste comme si tu te volatilisais d’un seul coup. comme si t’étais un peu de fumée s’évaporant très rapidement. c’est vraiment con.

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Est-ce que les effets vont mettre du temps à arriver ? Non mais parce que je ne savais pas tellement ce qui m'attendait pour le coup et il fallait que je puisse ancitiper. Faire des conneries, avec toi de surcroit, c'était pas vraiment dans mes plans. Je veux plus faire ça, te faire subir ça. Tu mérites mieux que moi Camila, beaucoup mieux. Preuve étant que je n'étais pas capable d'aller de l'avant sur mes propres erreurs. J'avais peur de te décevoir encore et encore. C'était pas toi la pire de nous deux. C'était moi. Instable, incapable de prendre des décisions ou de faire les choses bien. J'étais le pire et je ne te méritais pas. Il fallait même que je vienne à me racheter une conduite auprès de tellement de gens. Alors je vais essayer, vraiment. Je ne promets rien, puisque de toute façon, mes promesses ne servent plus à grand chose. « Explique moi ce qui s'y trouve alors » Parce que je suis totalement largué tu sais? Je ne sais pas où j'en suis, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Evidemment, toi je te veux, je t'ai toujours voulue. En vrai, si j'avais pu faire dans les relations polyamoureuses, j'y serai allé directement. Mais tu n'aurais jamais voulu me partager. Tu ne voudras jamais en fait. Tout comme mon ex non plus je souhaitais pas me partager. C'était... humain je crois. C'était de la jalousie envers tous tes prétendants que j'avais eu pendant des mois et des mois. Alors ouais, je comprends le point de vue. Mes doigts avaient capturé les tiens et tu les serrais doucement, ce qui me faisait du bien mine de rien, ce petit contact de rien du tout. Tu finis d'ailleurs par t'installer sur mes genoux et je suis incapable de te repousser. Et puis, pourquoi le ferais-je sérieusement ? Je suis ici pour être avec toi, je suis ici pour t'aider à aller de l'avant, à faire en sorte que ta vie aille mieux. Certes, c'est compliqué quand tu es totalement déchirée mais ça serait bientôt mon cas aussi alors on sera un peu des bras cassés. « Tinder ne m'intéresse pas » finissais-je par dire doucement. « Je sais même pas pourquoi je suis dessus, les filles m'intéressent pas » Elles étaient... pas toi, pas Louison. Elles semblaient fades. J'attrapais mon téléphone et cherchant l'application, je finissais par te montrer que je la désinstallais. Comme ça. « Je m'en fous de ces filles-là » finissais-je par te lancer avant de foutre mon visage entre tes deux seins. « Je vais pas faire de promesses, je te l'ai dit la dernière fois... mais je vais être là, tu vas voir, je vais être là » Sauf quand tu ne le voudras pas. Mais l'idée était là, je vais prendre le temps qu'il faut pour te prouver que ma vie ne serait plus le chaos qu'elle était depuis que je t'ai quittée.

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il te manquait juste la stabilité. c’est bête parce que c’était vraiment ce qui te manquait. et puis quand j’y réfléchis, je me dis que j’ai tord. il te manquait aussi la fidélité, l’honnêteté et tout un tas d’autres trucs avec. ouais, en fait t’avais pas grand chose. tu m’faisais rire, je te connaissais par coeur -du moins je le croyais- et il ne m’en a pas fallut plus pour tomber pour toi. puis j’ai mangé le revers de la médaille, j’ai pris toutes les gifles les unes après les autres pensant dur comme fer que je pourrais me relever sans sourciller et au final, j’ai prouvé à tout le monde que c’était loin d’être le cas. « là-dedans ? » que je demande pointant ma tête une nouvelle fois. en voilà une drôle de question. j’pourrais presque me lancer dans un monologue sans fin mais j’fais un effort. je me concentre vraiment pour réfléchir à tout ça, à ce qu’il peut y avoir dans ma tête. « des secrets. » beaucoup de secret. des non-dits. à commencer par le fait que je suis toujours autant amoureuse de toi même si j’ai crié plus d’une fois que c’était du passé. et je souris, fière de moi, comme si je venais de donner la réponse de l’année. probablement pas celle que tu attendais mais c’était ma réponse et j’étais pas certaine de vouloir en confier plus pour le moment. « tu préfères les garçons ? » j’hausse un sourcil, surprise. bah tiens, tu me les auras toutes faites du coup. sauf que tu sors ton téléphone, agitant l’écran devant moi pour me montrer la suppression de l’application. ouais, c’est facile ça. parce que rien ne me dit que t’iras pas l’installer à nouveau dès que tu auras mis les pieds hors d’ici. ça n’apporte aucune garanti. toutes tes données, elles sont quand même enregistrée. il te faudra quoi ? trois secondes pour la remettre en place ? ouais, c’est ça. et ta tête, elle tombe finalement sur ma poitrine, comme ça. « tu vas être là comment ? à quel place ? t’es mon ami ? mon meilleur ami ? mon quoi ? » moi c’est trop flou dans ma tête, j’ai pas besoin que t’en rajoutes en plus. je veux des choses claires, des choses concrètes. j’veux savoir à quoi ça rime. « puis dans quel but ? pour avoir meilleure conscience ? pour te sentir mieux ? en paix avec toi même ? » c’est de la charité ? sûrement ouais. « j’te pardonne. » que je lance d’un coup. « voilà, dette effacée, pas besoin de rester. »

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