vimila ☾ see, i've got two sides of me
w/ @victor multrier — Boston, Janvier 2019
tu m’saoûles. j’te jure que t’es capable de me faire péter un plombs en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. ta réaction, elle est exagérée, ton comportement par la suite, j’le trouve déplacé. et je me retiens très fort de ne pas me mettre à hurler. pour zed, pour cette fille que je ne connais pas, pour ne pas gâcher la soirée. mais te voir comme ça, à faire exprès de chercher à me faire monter en pression, ça fonctionne. « go to hell. » que je lâche le regard furieux. et j’tourne les talons. je m’excuserais auprès de zed une autre fois mais là, j’peux pas. j’te laisserais pas avoir cet impact sur moi. t’as pas le droit de me foutre les nerfs sans aucune raison. puis va te faire foutre en fait, j’ai déjà assez donné dans l’auto-destruction. je me retrouve à l’extérieur, le froid venant me piquer les joues mais clairement, je m’en fous. tu veux m’énerver ? bienvenue en enfer. c’est la misère que je vais te faire. c’est pas parce qu’on est ensemble que tu dois me sous estimer, bien au contraire. j’rage, je rage en puissance là. et j’t’entends derrière sauf que le truc, c’est que j’ai pas envie de te voir. j’ai pas envie de te parler. j’ai pas envie que tu sois là. j’m’arrête net, inspire un grand coup et fait volte face. j’aurais des mitraillettes à la place des yeux que tu serais dans la merde, sans le moindre doute. « don’t follow me. » j’pointe mon doigts vers toi en guise de menace. « why don’t you go back to this girl upstairs ? she’s pretty uh ? » moi j’vais réellement aller montrer mes seins à quelqu’un d’autre, tu feras moins le mâlin.

Après avoir informé Zed de son départ, le regard noir et la haine qui engorgeait tout son cerveau, il claquait la porte derrière lui. De toute façon, est-ce que son meilleur ami n’était pas un habitué des scènes dramatiques de Camila et Victor ? Il la voyait fuir après lui avoir dit d’aller aux Enfers. Elle veut jouer à ça ? Il a une rage dévorante Victor, ça lui fait du mal, même. Puis elle finit par se retourner, dans les rues de Boston, pour lui faire face. Il fait froid, le temps est à l’orage, ça pue l’humidité et pourtant, voilà la pire tempête qui a lieu pour l’instant. « Delete this picture of your instagram. Camila, i’m not kidding. I don’t care why you want to show the world you’re a… » Il secoue la tête, perd ses mots. Quand l’émotion est trop forte, il redevient le Victor incompétent et méchant. Putain, elle allait payer cher. « Oh, i’m gonna send some nudes to some girls, like Louve or else, we’ll see if it’s fun ! » Il hurlait maintenant. Comment pouvait-elle se permettre de se montrer comme ça, en petite tenue, à montrer son amour à l’autre connard avec ses tatouages ? Aucun amour propre. Il n’y avait que du dégoût dans son regard. « Fuck, you’re a whore of attention, you know that ? » Comme si lui, il ne suffisait pas, il fallait qu’elle est l’approbation de tout Boston.

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w/ @victor multrier — Boston, Janvier 2019
putain, cet état de rage dans lequel t’arrives à me mettre, il est presque inhumain. et j’te jure que je voudrais sincèrement te claquer le visage dans un mur juste pour que tu te rendes compte que tu vas trop loin. puis quoi ? qu’est-ce que tu crois ? des relations abusives j’en ai déjà eu. j’ai pas besoin de remettre le nez dedans. et si tu crois que tu vas pouvoir décider à ma place ce que je poste et comment je m’habille, tu te trompes sur toute la ligne. « i’m a what ? » vas y, vas jusqu’au bout de ta phrase. sors le fond de ta pensée victor, j’ai hâte de l’entendre. je suis une quoi ? et soudainement, tu hurles. ta voix résonne dans les rues sombres de boston et pourtant, j’garde mon regard plongé dans le tien. crois pas que tu me fais peur victor, c’est pas le cas. « oh, go ahead. show me what you can do. » après c’est moi qui suis dans l’abus ? la blague. c’est se foutre de ma gueule là. j’ai posté une photo ou pour une fois je me trouve jolie et tu me rentres dedans ? ouais, t’es clairement aussi taré que ta mère, y a pas de doute sur le sujet. « a whore ? » j’ris nerveusement là. j’ai les mains qui tremblent et en vrai, c’est douloureux de recommencer à entendre des insultes sur mon sujet sortant de ta bouche. « if it’s the way you want to treat me, i might be alone. so good news for you, you’re single, be free to send nudes to louve or even « lou », why the fuck should i care ? »

La paix, ils avaient un instant de paix qui n’avait pas duré très longtemps. Il fallait que leurs vieux démons se remettent dans leurs gueules, et vivre avec, surtout. Chasse le naturel, il revient au galop, et Victor ne dérogeait pas à cette règle vieille comme le monde. Sa colère, sa rage, celle qu’il nourrissait à coup de poing et de coke dans le zen, commençait à refaire surface, mais les provocations de Camila, c’était ça, le pire. Elle était infernale, elle avait ce don pour appuyer là où ça le grattait, comme un enfant qui appuie sur un bleu pour savoir si ça fait mal. Il faisait complètement abstraction de ce qu’elle lui disait, il en avait rien à faire. Ce n’était pas pour une dispute qu’il allait la perdre, mais plus fort que lui, malgré tout, il n’arrivait pas à s’arrêter. « I’m not enough for you ?! You have the need to show the world how hot you are ? Is that a disease ?! » Il secouait la tête, le vent se levait un peu plus fort, les voitures klaxonnaient, les passants couraient se mettre à l’abri. Et il y avait Camila et Victor qui brûlaient d’envie de faire cramer avec leurs mots. « You’re not a fuckin’ pornstar ! » Il levait la bras en l’air, en s’énervant. « And don’t put Lou in the middle ! She’s out of this conversation ! » Pourquoi la ramener sur le tapis ? C’était de l’histoire ancienne, basta. Il avait juste cette dette au fin fond de son crâne qui planait. Il allait lui rendre son argent. Il ne voulait rien lui devoir. « You’re a mess Cam, fuck ! I can deal with every inch of you ! But i can’t if you keep provocating me by provocating the other men like that ! » Il sentait son corps se tendre, ses poings vibrer, sa lèvre inférieure trembler comme un animal en cage.

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w/ @victor multrier — Boston, Janvier 2019
en vrai je m’en fous pas. je bouillonne intérieurement, j’ai la rage et puis j’ai mal en même temps. tu te rends compte que c’est de ta faute tout ça ? que c’est toi qui me fout dans cet état pour une foutue photo. le problème c’est ça victor, c’est rien d’autre qu’une stupide photo ou j’ai visiblement fait l’erreur de me trouver potable pour une fois. et tu me saoules à en faire un drame alors que c’est rien. « do i fuckin’ say that ? you are enough victor. you are totally enough and that was nothing more than a stupid picture. why do you act like if it is a big deal ? » c’est toi qui pète les plombs en premier lieu, pas moi. et j’te jure que tu me fous la haine là parce que c’est n’importe quoi. « it’s just a picture ! » j’suis pas nue dessus, ni rien de tout ça. alors pourquoi tu me fais chier en fait ? pourquoi ? et tu vas trop loin dans tes mots encore une fois. « true, i’m not a pornstar. i’m just me. and i can be me without takin’ some rude words by my boyfriend. » donc fuck. va bien te faire foutre. « she’s out if i’m decide she’s out. so if i want to put her in the middle, i’ll do it, understand ? » et je t’emmerde toi et ta lou. ça te va comme ça ? « yeah, i know. i’m a mess, a whore, probably a pornstar, a drug addict. i know that. how can i forget ? you keep reminded me these things everyday in my life. so if i’m so fucked up, why do you stay ? leave. forget about me, that a pretty simple thing to do. » mais arrête de m'insulter et de me rabaisser constamment parce que là, tu vaux pas mieux que les autres. « do you want the phone number of my ex husband ? i'm sure you can say a lot of nasty things about me. »

C’était fou quand on y pense. Ouais, c’était peut-être qu’une photo, une putain de photo à la con où elle se trouvait enfin belle et… elle s’était trouvé suffisamment belle pour la poster sur les réseaux. Mais putain, même si c’est douloureux, eux deux, c’était pas fini, ça le serait jamais. Jusqu’à être saoulé de lui, il allait rester. Mais là, tout de suite, rien ne comptait pour lui que de sortir sa rage. En fait, c’était comme une soupape. Il fallait qu’il décharge et la seule personne capable de l’encaisser se trouvait en face de lui. « But... » Il n’avait pas les mots. Comment expliquer à la femme qu’il aime que non, elle n’était pas une cause perdue. Mais fallait-il qu’il s’écrase pour ne pas laisser Camila s’enfoncer un peu plus dans les ténèbres ? Est-ce qu’elle avait besoin d’un mec qui fermait sa gueule pour qu’elle se sente revalorisé ? Il n’était pas comme ça, et c’était plus fort que lui, la violence. Depuis longtemps. Sa putain de mère complètement bipolaire et dépressive. Il n’y avait pas un vieil adage qui disait qu’on choisissait toujours sa mère comme partenaire dans la vie ? Il était le parfait archétype qui illustrait cette phrase. « I’m tired. » Il se pinçait l’arête du nez. Il la regardait, soupirait. Putain, il avait mal dans la poitrine et il n’arrivait pas à définir à quel moment ça avait merdé. Est-ce qu’il était sûr de savoir où ça le menait tout ça ? Il plongea sa main dans sa poche, et tenta tant bien que mal d’allumer une clope avec son zippo. Elle était là, en face de lui, à se défendre, à utiliser Lou, utiliser Pluton contre lui. Elle n’avait peur de rien, et là, en tirant sur sa clope, Victor baissait les bras. Pas pour Camila, mais pour lui. « If you say so. » Et il n’y avait plus rien à dire.

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w/ @victor multrier — Boston, Janvier 2019
tu veux jouer à celui qui sera le plus mauvais avec l’autre ? j’peux rivaliser. tu sais que je le peux. tu sais aussi que si je veux te faire mal, je sais exactement ou taper. j’ai juste la décence de pas le faire quand toi tu n’as de cesse de m’insulter. alors ouais, tu m’agaces, je commence à m’emporter et je décharge un peu. j’ai compris que j’étais une merde. j’ai compris que j’étais pas à la hauteur. des reproches tu m’en fais toutes les trois heures. tu me berces d’illusions pour me cracher ensuite à la gueule que je ne suis rien d’autre qu’une pute. j’ai compris le message, j’suis pas plus bête qu’une autre, m’prends pas pour une débile non plus. et j’comprends pas. j’comprends pas parce que y a soudainement plus rien qui sort de ta bouche. donc tu m’insultes de tous les noms et d’un coup c’est silence radio ? j’peste, fouille dans mon sac pour en sortir mes clés et les laisse tomber devant toi. « i’m not gonna sleep home tonight. » donc rentre, fais ta vie mais ne compte clairement pas sur moi, j’passe pas une seconde de plus avec toi. j’tourne les talons puis me ravise au dernier moment « and i was serious, you’re single. do what the hell you want. » envoie des nudes, crache sur moi, ça changera pas de d’habitude puis je m’en fous. j’veux plus en avoir grand chose à foutre en fait. j’en ai marre d’avoir mal tout le temps et si tu m’apportes cinq minutes de paix pour me ravager par la suite, j’en ai pas besoin. et cette fois, je tourne vraiment les talons. j’m’en fous que tu me rattrapes ou pas, c’est pas mon problème. tu le sais de toute façon que quand tu me fous en colère, j’dirais tout et n’importe quoi pour garder la face quitte à balancer des choses que je ne pense pas.

Et là, il n’y a rien. Rien qui sort de la bouche de Victor qui reste planté là, comme un con, alors qu’il est peut-être en train de perdre la femme de sa vie. Il n’arrive pas à bouger, il est tétanisé. Pourquoi est-ce que la peur le paralyse ? Il réfléchit à toute vitesse, sa clope qui se consume bien plus vite avec le vent. Tant pis, tant pis pour son égo masculin. Tant pis si aux yeux du monde, il serait le mec soumis à sa nana, mais il ne pouvait pas la laisser glisser entre les mailles du filet, et son corps qui ne bougeait pas. Il serrait les dents, essayait de parler, de sortir un son. Est-ce que ses cordes vocales vont finir par fonctionner ? Puis elle appuie à nouveau sur le fait qu’il était seul désormais, et ça, il ne pouvait pas l’entendre. Des mécanismes se débloquaient, comme des rouages qu’on engraissait à nouveau et il courut derrière Camila, la retournant de force. « Now you stop fuckin with my head. I’m gonna be the one… put my pride aside because you’re unable to do this. I can’t stand this picture because i don’t want men to see you. Especially your fuckin Pluton who can held his head high by seeing your tattoos for him. He’s a bastard, he enjoys being a part of you forever. And you’re not a slut, or a mess i’m… oh fuck you know me Camila, i don’t know how to talk without using bad words, or insults, or else. It’s my only shield when i’m hurt. » Il regardait au-dessus de lui et intérieurement, il riait. Il commençait à pleuvoir ? Sérieux ? Dans quelle putain de série est-ce qu’ils se trouvaient ? « Ok. Ok i can understand why you put it on insta, but god… put you in my shoes for a second. My girl in front of… oh god, i’m a man Camila. You have no idea what a man can think if he sees a picture like that. » Il se pinçait l’arête du nez à nouveau. Elle ne comprenait donc pas. « And you break up with me the day you died. So not now, not tommorow. » Il jetait sa clope d’une pichenette entre le pouce et l’index et il reprenait sa respiration.

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w/ @victor multrier — Boston, Janvier 2019
parce que je t’aime moi. je t’aime à m’en décrocher le coeur mais là, tu m’fais juste péter un câble. et j’pèse plus mes mots. je romps, je m’en vais. tant pis si je vais chialer toutes les larmes de mon corps dans trois minutes chrono à main. tu m’fais juste chier là. mais tu lâches jamais, pas vrai ? t’es là à me retenir le bras me faisant faire volte face et j’arrête de respirer le long de ta tirade. c’est long. j’suis sûre que je deviens rouge tomate à force. « but i don’t give a fuck about him okay ? he’s not a part of my life anymore. » et je crois que je percute. les tatouages, les messages sur insta.. ouais, j’crois que ça fini par faire son chemin dans mon cerveau. « you want me to cover all this tattoo ? erase them ? i’ll do it. i can pay for that and.. just.. god. i love you victor. » toi, pas lui. j’suis tombée pour toi, pourquoi tu le vois pas ? pourquoi c’est pas suffisant ? parce que j’ai besoin de rien d’autre que toi mais pas quand tu me descend pour rien comme ça. « i’m sorry okay ? and you’re wrong, i can put my pride aside it’s just.. stop talkin’ to me like i was a piece of shit. » tu te rends compte que tu passes la majorité de ton temps à me descendre ou pas ? parce que moi, j’ai l’impression que les trois quarts du temps, c’est ça. tu m’enfonces dès que je vais pas dans ton sens. et même si la pluie commence à tomber, je sors mon téléphone. « look » et je supprimais la photo. juste comme ça. si t’en as besoin je le fais. j’veux que tu comprennes que de base c’était pas pour t’énerver ni rien de tout ça. j’ai pas posté par provocation. « i don’t want to break up with you » que je finis par lâcher sur le ton de la confession. je t’aime. c’est tout.

Puis le calme arrivait enfin. Comme d’habitude. Toujours un arc-en-ciel au travers de la pluie qui commençait à tomber. Peut-être qu’il ne se savait pas si possessif, si jaloux. Il n’avait pas envie de partager Camila avec qui que ce soit. Ils étaient ridicules et pathétiques, les autres. Il ne voyait qu’en Camila une pauvre petite chose fragile alors qu’en fait, malgré, ce qu’elle avait vécu, elle tenait bon, elle restait là, sur ses pieds. Et elle s’excusait, elle cherchait aussi du réconfort. Des inadaptés sociaux, c’était tout ce qu’ils étaient les deux. Rien de moins que ça. Les gouttes commencent à s’écraser sur lui, et il pourrait attraper une pneumonie si c’était pour la regarder une minute de plus. « I don’t want you to erase them. It’s a part of you. I’m taking the all Camila packaging. » Il haussait les épaules en soupirant par le nez, comme pour rire mais discrètement. Et elle finit par supprimer la photo de son instagram, comme pour prouver qu’elle comprenait ce qu’il ressentait. « I’m sorry babe. I don’t know how to communicate. The attack is my best defense. » Il haussait les épaules, un peu désolée, un peu penaud, une moue gauche sur le visage. « Even if you want to, i don’t give you the right to do so. » Et il se penchait en avant pour l’embrasser, quand la pluie, comme un vieux film romantique, venait les entour de sa froideur. Il passait une main sur sa nuque pour la maintenir et jamais la laisser partir. Elle était bien trop pure pour ce monde. Et Victor, lui, il allait faire en sorte qu’elle voit le monde comme son château sur lequel elle peut chevaucher et régner. Il cherchait sa langue, et ses mains la serraient un peu plus fort, quitte à lui faire mal. Tout son corps parlait pour lui. Il allait l’épouser un jour, elle allait effacer ces démons qu’elle traînait à cause de cet enfoiré et il allait lui passer la bague au doigt, pas celle qu’on jette à la mer après une destruction massive comme Camila avait subi. Il allait lui montrer qu’elle était aimée.