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I LOVE HARVARD
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    drunk from my hate (edith)
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    Lien du postLun 21 Jan - 13:44
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    Drunk from my hate


    26 janvier, pile une semaine depuis que le vent a tourné, que les cendres sont descendues du ciel, que le souffre a asphyxié les poumons, que les débris se sont logés sous les chairs. Une semaine post-cauchemar et c'est toujours aussi douloureux et pas seulement à cause de la cicatrice marquant ma peau pour toujours, pas seulement à cause de mon bras en écharpe c'est aussi la faute à la rage, à l'attente, à l'étoile qu'on trouve pas et qu'on peut même pas chercher. J'suis tout seul dans cette chambre trop blanche et pourtant comme toujours, j'suis enfermé dans la noirceur de mes ténèbres. C'est pas pire qu'avant l'apocalypse, c'est juste différent. Maintenant je sais que j'en sortirai jamais plus, je sais que les limbes sont ma vraie place et que je serais chez moi nul part ailleurs. Ma sœur est probablement morte quelque part, son corps froid laissé à l'abandon depuis sept jours, depuis cinq ans, quand c'est moi qui l'ai laissé en Italie sans plus jamais signe de vie. Les souvenirs reviennent par bribes, ils agressent mes paupières closes, m'oblige pas les rouvrir. Un coup d’œil à mon téléphone : 01h00. C'est l'heure, l'heure pour les démons de se réveiller. Je sors de ma léthargie, grimace encore de douleur quand je m'extirpe des draps blancs pour attraper mes béquilles. J'me tire d'ici si la morphine suffit pas à m'endormir, si la douleur physique suffit pas à faire taire celle plus silencieuse, des ombres qui murmurent. Des failles dans les failles, du sang neuf sur de vieilles blessures. J'vais pas rester là moi, j'suis pas fait pour rester où que ce soit. Le caoutchouc grince sur le carrelage froid, j'me traîne jusqu'à la penderie où j'ai planqué la flasque qui dormait dans ma veste avant qu'elle soit envoyée au pressing, comme si laver les traces du sang finirait par laver les marques sur les âmes. La porte grince, je quitte ma prison pour traverser le long couloir. Des portes, des chiffres, elles se ressemblent toutes et je me fous de savoir ce qui se cache derrière, quelles blessures y guérissent. Moi, j'ai jamais pensé à personne. Une gorgée d'alcool, en équilibre sur mes bâtons. Je cherche un recoin, m'adosse dans un coin sombre. Là. Une deuxième gorgée qui irrite ma trachée, la brûlure me soulage, me rappelle ce que j'suis : rien d'autre qu'un enfoiré qui existe que dans le pire. Un bruit de pas dans mon dos, une infirmière, un médecin, un patient ? Peut-être le fruit de mes délires, conséquence de mon shoot aux anti-douleurs. Ma tête bascule contre le mur, je lève ma flasque en silence pour trinquer avec le vide, un sourire en coin étirant mes lèvres pâles. - A ce monde de merde ! que je murmure au silence avant de replonger dans le liquide brun.

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    Lien du postMer 23 Jan - 19:29
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    Drunk from my hate


    Elle garde les yeux ouverts, elle compte les tâches sur le plafond et les interstices des stores mal fermés qui forment des raies infinies de lumière pâle. Elle ferme les paupières et voit des galaxies exploser, des trous noirs la happer pour ne plus la relâcher et des couleurs qui n'existent pas. La gauche est à droite et le haut est en bas, la perspective a disparu, tout se résume à des points avant de s'effacer pour réapparaître deux mètres plus loin. Ça n'a pas de sens. Rien n'a plus de sens. Des images flous et des cris stridents résonnent dans sa tête, elle se souvient, vaguement. C'est comme si sa mémoire selectionnait pour oublier le pire et garder l'essentiel. Presque parfait. Si la douleur sourde dans son bras pouvait disparaître aussi, et les aiguilles qui la dégoûtent, qui lui rappellent Harry, et l'odeur aseptisée et les infirmières. Son souffle se ralentit, un sentiment d'emprisonnement la prend, faut qu'elle sorte. Maintenant. Faut qu'elle retrouve un semblant d'équilibre. Pieds nus sur le carrelage froid, les sensations reviennent, son corps comme un étranger avec lequel elle a à se battre, sa main arrive à peine à attraper la perfusion translucide sans faire tout tomber et affoler les silhouettes informes qui noient le couloir. Un courant d'air la décoiffe, cadaverique, alors qu'elle sort dans le couloir, éclairé par les sorties d'urgence. Urgence de revivre surtout. Linéaire elle avance, ses pas rythmés par le bruit des roues métalliques. Elle a l'aura d'un fantôme dans sa chemise immaculée. Elle est comme hypnotisée par le trait bleu par terre et l'ombre qui grandit dessus. Pas la sienne. Masculine. Silence, arrêt, l'ombre a une voix. Un murmure à peine qui assène une vérité qu'elle se répète comme une litanie depuis toujours. À l'optimisme putain. « Y'en a qui ont perdu la mémoire dans l'attentat et toi tu bois pour oublier ? C'est moche. » Ouais mais il vient de le dire, le monde est moche. Elle attrapa un verre en plastique dans la machine juste à côté, et le remplit d'eau avant d'en boire une gorgée. « Faut montrer l'exemple. » dit- elle doucement en levant son gobelet vide au ciel.



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    Lien du postJeu 24 Jan - 8:57
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    Le crâne qui gratte contre la peinture froide, terne. Combien de paumes se sont déjà posées contre ce mur ? Combien d'espoirs, de rage, de deuils et d'euphorie ont-elles laissés sur cette aquarelle blanchâtre ? Sans doute trop. Trop pour pouvoir être comptées, trop pour qu'on s'en préoccupe encore. Je mêle ma sève à la leur, moi aussi j'fais que passer. J'laisse un peu de moi ici, dans le lit de la chambre 306 qui bercera d'autres corps abîmés après le mien. La vérité c'est qu'on est rien, un fragment d'vie qui se décroche, qui en rencontre d'autres pendant le voyage mais qui court irrémédiablement vers sa fin, fin qu'il affrontera quand même tout seul. Voilà pourquoi j'ai pas besoin des gens moi, de leurs faux amours, de leurs sourires hypocrites, de leurs trahisons qui collent à la chair. J'voyage tout seul. C'est des drames inutiles, une perte de temps et on en a jamais assez, du remplissage. Il m'faut une autre gorgée, mes lèvres retrouvent le goulot, celui qui déverse son essence amère, mais toujours moins que la mienne. Un attentat, un putain d'attentat. On a essayé de nous tuer entre les rires, au milieu de la fête, on a essayé de me tuer. La liste des gens qui rêvent d'me voir enterré est plutôt longue et ton prénom scintille au-dessus des autres sur le papier. C'est bien ce que tu m'as dit, hein l'étoile ? Raté. Tu rates toujours tout. J'suis là moi tu vois et toi, t'es où ? Les pas se rapprochent, comme l'ivresse qui s'infiltre, mélanger les médicaments et le whisky c'est sûrement pas ingénieux mais c'est efficace. Ça calme les démons, ça tranquillise les fêlures de l'âme. Les yeux dans le vide parce que j'veux pas voir ton rayon solaire ricocher sur mon coin d'ombre. J'veux pas d'autre lumière. L'optimisme ? C'est de la naïveté, c'est des illusions pour les faibles. Tu t'écartes, j'entends la fontaine cracher sa jouvence et j'suis presque sûr que c'est pas de l'eau qui en coule, c'est du sang qui vient remplir ton gobelet. Des flashs, encore. Des corps, encore. Le pare-brise, toujours. - J'bois pour oublier que j'ai déjà oublié. Un sourire narquois qui étire mes lèvres et puis qui s'évanouit à nouveau sur le métal froid de mon remède. J'essaie de faire pivoter mon corps, mais il refuse d'obéir, les sutures tiraillent mon abdomen alors je décolle à peine mon échine du mur, écrasant seulement mon épaule contre les souvenirs des autres, silencieux, pour pouvoir poser les yeux sur toi. - T'es quoi toi, ma conscience ? Je laisse échapper un rire moqueur comme si c'était fou, comme si c'était pas moi qui baignais en plein délire, immergé dans une hallucination presque apaisante. - T'as dû te tromper d'couloir. J'en ai pas. J'en ai jamais eu. Moi je détruis tout ce que je touche, j'empile les cartes et puis j'souffle dessus. Un souffle chaud, puissant comme celui qui m'a encastré dans la vitre. Il s’évanouit encore le sourire, il se perd, il flanche sous les menaces de mon esprit damné, remplacé par les traits impassibles, impénétrables de mon visage. La comète. J'plante mes yeux dans l'fond des tiens pour y trouver d'autres histoires à écouter, des plus belles. C'est pas grave si t'en as pas, si tes silences veulent pas les raconter. J'vais juste faire semblant.


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