Oléa ne pourrait dire le nombre de fois qu'elle avait emprunté ce fameux couloir pendant ces deux années à l'Université. Mais malgré cette fameuse habitude, cette répétition qui, d'ordinaire, aidait pourtant ses crises d'angoisse à rester éloignées, ces dernières frappaient parfois sans crier gare. Pourquoi diable fallait-il que ce jour-là, précisément, la jeune princesse ait décidé de ne pas prendre son chien avec elle pour l'accompagner ? Il aurait très certainement pu apaiser le rythme cardiaque effréné de sa maîtresse, et le sentiment de malaise qui pointait le bout de son nez à la vitesse grand V. La foule présente dans ce fameux couloir ne l'aidait, hélas, pas à se calmer : elle ne faisait au contraire que l'oppresser plus encore, l'obligeant à se tenir littéralement aux murs, jusqu'à ce qu'une odeur et une voix ne l'interpellent : quelqu'un de connu. Son sauveur. Ni une ni deux, fiévreuse, le corps tremblant et le visage pâle comme la mort, Oléa se déplaça tel un zombie jusqu'à cette lueur d'espoir, se plantant devant en énonçant d'une voix suppliante : Tho... Thomas... aide-moi...