Elle a donné l'adresse de Giacobe au chauffeur de taxi. Chauffeur qui a longtemps hésité à la conduire. Sans doute parce qu'elle a pas toute sa tête ce soir, Colombe. Sans doute parce que ses pupilles sont trop dilatées et qu'elle rigole pour rien. Mais, elle a un petit peu insisté en lui expliquant que, s'il ne la conduisait pas jusque là-bas alors, elle allait devoir y aller à pieds et, à pieds, il pouvait lui arriver n'importe quoi. Après tout, il est tard, il fait nuit noire dehors et dieu seul sait à quel point les gens peuvent être barges parfois. Colombe avec ses talons hauts, elle en a pour des heures de marche. Alors, il a fini par accepter en levant les yeux au ciel. Et puis, lorsqu'ils sont arrivés au coeur de Boston, elle a expliqué qu'elle avait plus de fric sur elle parce qu'elle avait oublié son porte feuille à la Winthrop House où avait lieu la soirée. Le gars, il a fini par abandonner l'affaire et il a dit qu'il partirait seulement lorsqu'elle serait à l'intérieur, en sécurité. Ouais parce qu'une fois de plus, on la prenait pour une petite chose fragile. Pour une fois, elle n'a pas continué le débat, bien trop contente qu'on lui foute la paix aussi rapidement et bien trop pressée de retrouver Giacobe. Elle a donc sonné à sa porte. Plusieurs fois. Parce que c'était trop long pour elle. Elle n'aime pas attendre. Encore moins lorsqu'elle se trouve dans cet état.

Ce soir était rentré assez tôt. Peut-être trop tôt. Mais il avait dans l'idée de développer quelques photos qu'il avait prises durant le Summer Camp, et pour ça il lui fallait faire un sacré tri. Voilà qui avait été son programme pour la soirée, le tout sur fond musical jusqu'au texto de Colombe. L'ex qui par moment pouvait prendre trop de place dans sa tête, mais il s'en cognait pas mal, monsieur était célibataire.  Alors quand celle-ci l'abordait en lui rappelant qu'il était un bon coup, il en finissait amusé, au point d'avoir fini par l'inviter chez lui. Pourquoi faisait-il ça ? Te voilà, et doucement sur la sonnette ! A-t-il simplement dit souriant sondant doucement au premier abord son taux d'alcoolémie tout en en ajoutant. J'avais compris que tu avais l'alcool nostalgique ce soir, mais je ne pensais pas que tu serais si impatiente. Oui comme s'il n'y avait nul besoin de sonner plusieurs fois. La laissant entrer il l'aida à retirer sa petite veste qu'il laissait dans l'entrée.

La demoiselle arrive chez Giacobe et forcément, elle s'excite sur la sonnette parce qu'il ne répond pas tout de suite, dans la minute. Lorsqu'il daigne enfin montrer le bout d son nez, il a le sourire aux lèvres et forcément, ça fait craquer la belle qui ne peut s'empêcher d'en faire de même tout en pénétrant à l'intérieur de l'appartement. C'est pas ma faute, j'pensais qu'elle était cassée! Elle roule des yeux, retire sa veste avec l'aide de son ex petit-ami parce que c'est beaucoup plus compliqué que ça en a l'air. Elle retire par la même occasion ses talons aiguilles qui lui font un mal de chien à cette heure-ci de la nuit. Et puis, elle se demande aussi pourquoi il est encore éveillé à une heure aussi tardive ou alors, pourquoi il n'est pas de sortie. Pourtant, elle ne pose pas tout de suite la question, beaucoup trop occupée à le contempler et se dire que c'est vraiment du gâchis que de l'avoir laissé partir. T'es beau ce soir... Qu'elle glisse sans prendre la peine d'ajouter que ce n'est pas quelque chose d'exceptionnelle au contraire, c'est toujours le cas et c'est surement ce qui la fait craquer en tout premier, avant qu'elle n'apprenne vraiment à le connaître.

L'excuse de Colombe ne tenait pas debout mais prouvait tout juste son impatience une fois arrivée sur son palier. Forcément il l'avait taquinée là-dessus, l'air de dire qu'elle crevait d'impatience de lui sauter dessus. Mais malgré ça, il demeurait gentleman lui l'aidant à retirer sa veste. Tu trouves ?! Ajoutait-il comme pour profiter de l'occasion de l'entendre le flatter. Il adorait ça, et plus encore depuis leur rupture. C'était comme l'entendre et la voir baisser sa garde. Mais encore une fois rien de tout ça n'était véritablement normal. Après tout elle était son ex, et elle n'était pas la seule à avoir ce statut d'ex dans sa vie. Mais peut-être qu'avec elle, il était resté sur sa faim, et il faut le dire il avait une affection spéciale pour elle. Et si tu me disais ce qui te plais tant dans ce que tu vois.. Quémandait-il, le sourire naturel et curieux aux lèvres, alors que sa main venait rejoindre celle de Colombe. Il avait ses atouts, c'est vrai. Ce beau regard, cette mâchoire, cette gueule d'ange, ce beau corps, cette ribambelle de grains de beauté. Mais il voulait l'entendre, ce soir, en profiter. Lui n'était clairement pas bourré. Il avait dû boire une bière ou deux dans la soirée mais rien de plus.

Ouais forcément, Colombe ne peut s'empêcher de préciser qu'elle pensait que la sonnette était cassée. C'est tellement plus logique du moins, sensé que d'avouer qu'elle est trop alcoolisée pour se rendre compte de ce qu'elle fait. Elle retire son manteau, ses chaussures et elle le complimente avec un naturel qui ne lui ressemble que peu. C'est clairement pas le genre de choses qu'elle dit facilement Colombe, elle est beaucoup trop fière pour ça. Si, elle pouvait agir de cette façon lorsqu'ils étaient en couple ou encore, quand elle avait envie qu'il cède à ses caprices. Mais ce soir, ce sont juste des mots qu'elle ressent le besoin de prononcer. Sa main rejoint la sienne et elle se bouffe la lèvre un instant, sourire collé sur son visage angélique et ses yeux pétillants. Sa main libre glisse le long de son visage. J'aime tes yeux... J'aime tes lèvres... Ton sourire aussi... Cet air à la con que tu prends quand tu penses que t'as tout le pouvoir entre les mains... Elle rigole légèrement en descendant sa main jusqu'à sa taille pour la glisser sous son tee-shirt. J'aime tes abdos aussi mais, je les verrais mieux si tu retirais ton t-shirt... Elle bat des cils d'un air innocent, presque enfantin. Elle s'approche davantage pour réduire la distance qu'il y a entre eux. Elle ne le quitte pas du regard. Elle n'en a pas envie. Elle n'en a pas besoin. Parce qu'elle sait ce qu'elle fait Colombe. Elle sait pourquoi elle agit de cette façon.

Pensiez-vous seulement que Cocoboy n'allait pas en profiter hun ? C'était du pain béni pour lui. Il ne voyait que l'occasion d'en profiter pour qu'elle le flatte, ce qu'elle ne fait pas toujours en étant sobre. Elle était fière la Colombe, et elle savait se la jouer détachée. Mais là alcoolisée, elle laissait Coco aux anges. Tellement que cet air à la con que bientôt elle décrivait finissait vite par se faire voir à ses premières flatteries. Tu sais que j'adore la Colombe pompette..? Confiait-il avec son air à la con. Jamais sobre elle ne lui aurait confié un truc pareil, il était persuadé. Cela dit qu'importe, il finissait vite distrait en sentant sa main douce et délicate contre ses abdos. Coquine.. Pour autant sans trop attendre il se séparait de son tee-shirt pour elle. C'est mieux, comme ça ? Demandait-il alors qu'à son tour il n'allait pas sans la quitter du regard.

Giaboce, c'est comme un aimant. Un aimant qui l'attire tout droit dans ses filets, à chaque fois. Et elle se demande pourquoi Colombe ou plutôt, comment. Comment ils en sont arrivés là. Je sais... Parce que la Colombe là, elle est beaucoup plus ouverte d'esprit, beaucoup plus discrète et surtout, honnête. Elle n'a pas de filtre, elle parle sans s'arrêter, elle dit haut et fort ce qu'elle pense. Sourire aux lèvres, elle ajoute qu'elle aime également ses abdos mais, qu'elle ne peut les voir et assez rapidement, Giacobe se débarrasse de son t-shirt alors, elle en profite. Elle le bouffe du regard, elle admire son corps. C'est parfait, comme ça... Qu'elle glisse à son oreille avant de déposer ses lèvres contre sa joue puis, de venir frôler les siennes. Elle sent son coeur battre un peu plus fort dans sa poitrine. Et le sang ne faire qu'un tour dans sa tête. Sans doute à cause de l'alcool. Mais, l'effet Wilkins fait son effet également. Tu sais comment ça va finir... Elle laisse sa phrase en suspens tandis que ses doigts remontent lentement jusqu'à son torse. Son regard se perd dessus un court instant.

Il était bien obligé de sourire. C'était plus fort que lui. Elle le flattait, et finalement c'est surtout leur duo qu'elle flattait. Oui qu'on s'entende bien : Coco aimait savoir qu'il n'était pas le seul à se sentir attirer tel un aimant par elle. Pourtant ce n'était pas faute de se remettre en question. Mais Colombe avait un effet très particulier sur lui. Tellement que parfois il en arrivait à trouver cela malsain puisqu'ils avaient rompu il y avait déjà un moment. Elle était peut-être bien alcoolisée, mais lui quasi sobre se sentait bien sous le toucher de ses mains, et de ses lèvres. Glissant sa main droite dans une mèche de cheveux de la demoiselle il finissait par dire. Montre moi. Dit-il alors que ses doigts ne se lassaient nullement de la douceur de ses cheveux si soyeux. Détail qui incontestablement figurerait dans la liste des choses que lui aimait chez elle. Coco avait tout son temps mais une chose est sure, jamais il ne lui résistait.

La Colombe alcoolisée est toujours plus sympa que la vraie Colombe du moins, que celle qu'elle prétend être. La colombe qu'elle laisse voir aux autres, c'est une petite garce. Elle est hautaine, prétentieuse et elle place toujours ses intérêts avant ceux des autres. La vraie Colombe, elle est douce et attachante mais, il est difficile de l'approcher. Giacobe l'a déjà rencontré, lorsqu'ils étaient ensemble, lors des moments de faiblesses, de tendresse. Mais ce soir, c'est encore différent, surtout qu'ils ne sont plus ensemble. Ils n'ont rien à faire ensemble. Elle n'a rien à faire ici. Mais, c'est plus fort qu'elle. Elle a besoin de se trouver à ces côtés, besoin de le toucher, de savoir qu'elle lui fait encore de l'effet. Et son sourire la fait craquer, la fait sourire à son tour alors qu'elle se mordille la lèvre inférieure en pensant à la suite des événements. Sans doute que tout cela ne devrait se produire et pourtant, lorsqu'il lui demande de lui montrer, elle ne se laisse pas prier. Ses lèvres se plaquant contre les siennes tandis que ses mains remontent jusqu'à sa nuque, l'attirant un peu plus vers elle. Ses doigts se frayent un chemin jusqu'à ses cheveux sur quelques elle tire délicatement, incapable de se détacher de lui, incapable de contrôler ses pulsions.

Coco avait tous les défauts, et toutes les qualités avec Colombe. C'était particulier. Il était un gentleman dans son genre. Coucher avec une nana pompette ça n'était pas particulièrement son genre mais avec elle, ce principe ne s'applique pas. Un peu comme si il était toujours présomptueux avec elle. Ils l'étaient tous les deux d'ailleurs. Puis Coco était un sentimental, et même s'il n'expliquait nullement ce petit truc qu'il avait pour Colombe, elle restait pour lui une trop grande tentation. Alors doutez-vous que ses avances lui étaient plaisantes. C'était retrouver des bribes de qui le faisait vibrer avec elle, tout en savourant cet échange, ce jeu de lèvres. Ses mains épousaient sa taille parfaite, désireux de l'avoir au plus près de lui. Ce n'était pas la première fois depuis leur rupture qu'ils partageaient ce genre de proximité mais là c'était ne pas se défiler, ne pas jouer au plus fort. Doucement il s'appliquait à lui retirer la petite veste qu'elle portait sans quitter ses lèvres si douces.