Je le regardais avant de légèrement lui sourire et je caresse sa cuisse tendrement. Il ne connaît pas mon passé mais j’essaie de lui partager ce que je peux afin qu’il comprenne pourquoi je suis réticente sur des possibles retrouvailles. « J’aurai aimé qu’elle soit présente même si on était dans une famille….» Je ne demandais pas la lune mais seulement un peu de reconnaissance et qu’elle nous prouve qu’elle était notre mère malgré tout. « Peut-être mais si je ne l’ai pas prévenu avant l’assistante sociale c’est que je ne voulais pas qu’elle soit au courant. » Oui c’était ma maman mais je ne voulais pas lui donner de l’importance et ça peu de personne arrivait à le comprendre. « L’assistante sociale est ici aussi et ça ne présage rien de bon...»


« »

Je pense que j'aurais pensé comme toi, c'est sûr. Une mère est importante, qu'elle nous ait élevé ou non. Je ne veux pas la défendre, mais... peut-être qu'elle ne savait pas comment s'y prendre ? Le pardon est important, je suis le genre de personnes qui pardonne à peu près tout, alors bon... Tu me dis que l'assistance sociale est ici, que cela ne présage rien de bon. Comment ça ? Tu penses à quoi ? que je te demande, alors. Prends le temps d'y réfléchir, quand même. Marla en pense quoi ? continues-je de te demander, peut-être que ta soeur est meilleure conseil que moi sur ce cas-là.

Je n’ai jamais dis tout ce que je pensais à ma mère car je n’ai jamais eu le courage de le faire et je ne comprends pas pourquoi. « C’est le cas parce qu’elle était démunie face à nos naissances mais elle savait déjà qu’elle ne pouvait pas assumer lorsqu’elle a eu Marla et elle a recommencé. Pourquoi ? » Cette question n’était pas adressée à Floyd car il ne pouvait pas répondre mais je me la posais très régulièrement même si je ne regrettais absolument pas d’être née car j’aimais énormément ma sœur. « Je suis mineure et je suis encore en famille d’accueil même si je suis à Harvard...» lui annonçais-je doucement. L’assistante sociale pouvait me faire retourner à Portland pour être entourée de ma famille d’accueil et j’avais peur de ne pas pouvoir faire le poids face à elle. « Marla est plus ouverte sur le sujet. Elle arrive à parler avec ma maman et elle la considère comme telle….c’est l’une de nos plus grandes différences. » J’étais fermée à la discussion à chaque fois que je parlais de ma mère biologique.


« »

Je... Ouais... Au final, même en cherchant toutes sorte d'excuses, je n'arrive pas à en trouver. Peut-être que toi et Marla êtes un accident ? Que ça ne devait pas arriver mais c'est arrivé, enfin je ne me vois pas dire ce genre de choses. Je suis bien content que tu sois de ce monde en tout cas. T'es ma première, vraie, petite amie, ça se fête non ? Ils peuvent pas te renvoyer là-bas hein ? M'enquis-je immédiatement, clairement, je ne veux pas que tu partes et que tu me quittes. Je ne veux pas te perdre et je n'aime pas te savoir comme ça... T'avoues-je alors, te parlant un peu de mes sentiments à ton égard.

C’était étrange de parler de ma mère avec Floyd car je n’aurai jamais pensé pouvoir le faire aussi rapidement mais cela prouvait que j’avais confiance en lui et que je tenais énormément à mon petit ami. « Je...je ne sais pas je n’ai pas encore vu l’assistante sociale mais ce sont mes tuteurs alors peut-être...» J’étais sous la responsabilité de cette famille d’accueil donc je ne serai pas étonnée qu’ils essaient mais je me battrai si c’était le cas. Je ne voulais pas quitter Harvard car j’avais ma sœur, ma meilleure amie et maintenant un petit ami…..Je relevais mon visage avant de caresser sa joue tendrement. « Tu ne me perdras pas d’accord ? » Je rapprochais mes lèvres aux siennes avant de lui déposer un tendre baiser.


« »

On discute sérieusement tout les deux, ça me touche que tu te confies à moi en réalité. Je te demande directement s'ils peuvent te renvoyer là-bas, à Portland, tu ne sais pas, mais tu penses que c'est possible. Ils peuvent pas t'empêcher d'étudier... Je te le dis, je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas te perdre et tu me rassures, me disant clairement que je ne te perdrait pas. Tu viens me déposer un baiser tendre que je prolonge, sans savoir m'y prendre correctement. Pas l'habitude d'embrasser si souvent moi. D'accord... je te crois. J'ai déjà cru te perdre une fois, pas une deuxième fois... Mon petit coeur le supporterait pas.

C’est difficile de ne pas voir flou avec tout ce qui m’arrive mais j’essaie d’avoir les idées claires afin de ne pas dire de bêtises à Floyd. « Non mais je suppose qu’ils peuvent me trouver un autre endroit où étudier….» Je le regardais dans les yeux avant de prendre sa main que je caressais tendrement. «….mais si c’est le cas sache que je me battrai pour ne pas partir. » Je n’avais pas encore vu l’assistante sociale donc je ne pouvais pas savoir ce qu’elle avait en tête mais j’étais assez rodée depuis ma naissance pour savoir que sa présence n’était pas bon signe. Je lui dépose un baiser avant qu’il ne le prolonge et je lui souris par la suite. « Ce n’est pas dans mes habitudes de baisser les bras. Tu vas devoir l’accepter ça. » Je le regardais dans les yeux avant de lâcher un petit rire. J’avais un caractère bien trempé mais je ne le montrais pas souvent.


« »

Pour moi, ils ne peuvent pas t'empêcher d'étudier dans ce qui est la meilleure université d'Harvard. Mais, toi, tu penses qu'ils peuvent surtout t'envoyer autre part, mais tu comptes te battre pour rester et ça me fait sourire et du bien d'entendre ça. Nous nous embrassons, alors que je te dis que je crois en tes paroles. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix que de te croire mais je sais que t'es quelqu'un qui n'abandonne pas facilement. Tu te bas, toujours. Je sais, c'est pour ça que je suis avec toi... Je te souris, ma main rejoint la tienne et nos doigts s’entrelacent. Je suis fier d'être ton petit ami. Et, quoiqu'il arrive, je serai là. Je te l'ai déjà promis, mais je te le rappelle cette fois-ci.

Ma mère ne pourra pas avoir ma garde après tant d’années de silence car il me reste 2 ans et demi avant d’être majeur et la demande est beaucoup plus longue que ça. Sa bataille est perdue d’avance mais je peux être renvoyée chez ma famille d’accueil et ça me fait peur même si j’essaie de me convaincre du contraire. « Chez les Witherspoon on est timides mais coriaces. » souriais-je avant de laisser mes doigts s’entrelacer avec les siens. « Tu es fier ? » Je relevais mon regard vers le sien car j’étais touchée de ce qu’il venait de me dire et je ne réalisais pas….ces mots étaient un pur diamant. « Merci et sache que moi aussi je serai toujours là pour toi. »

« »

Et chez les Powell... Rien du tout. Ils sont juste croyants et je suis le farfelu de la famille, celui qui passe sa vie sur les jeux vidéos, dans des livres et des séries. Peut-être qu'ils auraient préféré que je sois comme eux, ou plutôt sportif comme les autres du village. Oui. Je suis fier d'être ton copain, tu es quelqu'un de forte, bien plus que je ne le suis moi. Je te souris. Ça me touche aussi... Et tu commences à prendre un peu plus de place dans ma vie à chaque jour qui passe. J'ai confiance en toi, je sais que tu ne partiras pas, que tu ne me laisseras pas et c'est le plus important.