J’crois que j’vais péter un cable. Y’a quelque chose qui tourne pas rond là-haut. Et j’sais que c’est le sevrage. Le manque. Et j’essaye de tenir au mieux mais... j’me sens trop seul. J’ai pas envie d’être avec Agathe parce que de un, je veux qu’elle se concentre sur son propre sevrage, qu’elle aille mieux elle. Et de deux, j’ai pas envie qu’elle me voit comme ça. J’sais qu’elle a vu pire, mais c’est pas une excuse. On se souvient tous les deux de l’après midi après la mort de Wyatt où j’étais... pitoyable. Et elle a carrément cru que j’tentais de faire une overdose. J’ai pas envie qu’elle s’inquiète pour moi, j’ai pas envie de lui faire peur. Mais j’ai besoin de quelqu’un. Davi, il est trop pur pour tout ça, je veux même pas l’inclure parce que j’crois que ça le dépasse. Megara a ses problèmes à régler. Et toi... toi, t’es la plus apte à me gérer. Tu me connais par coeur, tu sais quand insister ou lâcher l’affaire. Alors j’me rends à la Cabot. J’préviens même pas, ça se trouve tu seras même pas là. Je sais où est y’a chambre, je monte direct, je frappe sourdement à la porte. Des gros coups sous la précipitation. J’aurais bien ouvert direct mais si y’a tes colocs à poil on va me poursuivre en justice. Et quand tu m’ouvres enfin, c’est presque un supplice qui sort de ma bouche. « Rentre avec moi chez moi. » Pas de bonjour, juste une requête, comme si y’avait que ça qui importait là tout de suite. « Je veux pas rester seul... » Steuplait. J’ai besoin de toi moi. Même si tu crois que j’te délaisse, même si tu crois que t’es moins importante qu’avant. C’est pas le cas. J’arrive juste pas à me gérer moi même alors c’est compliqué de me concentrer sur les autres.

@Barbie Llewellyn

je suis de ces gens qui ne supportent pas ne rien faire. l'ennuie? je déteste ça et tristement c'est une sensation que je ressens beaucoup trop souvent, surtout ces dernier temps. et pourtant c'est pas les activités qui manquent, j'veux dire, rien ne m'intéresse, rien ne me fait envie et ça? oh bordel ça me rend dingue. le shopping, j'ai déjà tout ce que je veux ou je trouve pas mon bonheur. sortir, j'sais pas où aller, aucun endroit me fait envie. y'a un tas de têtes que j'pourrais voir mais là encore j'ai pas envie. même les films et séries j'sais pu quoi me mettre! dés qu'il y en a une qui me plait je la dévore en deux soirs et c'est fini. j'suis à jour dans mes devoirs, je connais toutes mes leçons par coeur. je... j'sais pu quoi faire putain! un peu de yoga ok. et après? merde. mon elliot me manque voilà tout... et il va tellement mal que ça me dévore l'estomac en prime. wade? il est adorable.. mignon et tout ce qu'on veut du même genre. mais justement... il l'est sans doute un peu trop. et ça aussi ça commence à m'ennuyer. j'suis horrible comme fille putain. j'ai besoin de le voir, mon elliot c'est ça surtout je pense qui ne va pas. on s'est revu, un peu mais c'est pas assez, c'est pas comme avant, j'suis pas satisfaite! alors je toupine, j'me maquille, j'enfile de beaux fringues mais après? je traine sur internet, youtube, je vais tchater un peu, parler avec les copines, les collègues. et là? ça frappe à ma porte. je fronce les sourcils, regarde une énième fois mon portable, pas de sms. je me lève alors pour ouvrir et il est là, mon elliot « Rentre avec moi chez moi. », euh... what..? je cligne des yeux, fronce les sourcils d'un "là tout de suite maintenant?" ouais j'ai bien compris j'suis pas folle. et il enchaine « Je veux pas rester seul... », et je le fixe un instant, réfléchissant à peine avant de venir le serrer dans mes bras en hochant doucement la tête "d'accord... j'vais venir." me redressant pour poser mes lèvres sur sa joue d'une caresse de la main "laisse moi juste prendre quelques affaires et on y va." j'te laisserais pas tout seul mon elliot, jamais.

Mes pas m’amènent chez toi. Ma détresse m’amène chez toi. Enfin, à la Cabot House. C’est comme si j’faisais les cents pas dans ma tête, je tourne en rond comme un poisson dans son bocal et je manque presque de devenir fou. J’aime pas être comme ça, j’me déteste en ce moment, je déteste la personne que je suis devenue, celle qui me colle désespérément à la peau depuis que j’ai arrêté de me planter des aiguilles dans les veines. J’mentirai si j’disais que ça ne me manquait pas. Ça me manque. h24, 7 jours sur 7. J’pense qu’à ça, dès que j’suis seul, dès que j’ai le coeur qui se serre, la respiration haletante, les mains qui tremblent, l’envie de pleurer, la panique qui me gagne, le sommeil qui ne vient pas. J’ai l’impression que c’est le remède à tous mes maux, et pourtant… j’résiste. Parce que dans le fin fond de moi, j’sais que c’est pas le cas. C’est pas le remède à tous mes maux, c’est qu’une façade. Mais ça devient dur de résister, alors c’est sur toi que j’viens me reposer. J’te fais confiance. Je sais que t’hésiteras pas à me foutre des claques si tu juges ça nécessaire, je sais que tu seras là pour me serrer dans tes bras si j’fonds en larmes. Alors c’est toi que j’veux près de moi. Agathe, c’est trop dangereux. Ma négativité pourrait facilement la faire replonger, et la voir replonger me ferait replonger, et ça serait un cercle vicieux infini. Trois coups sourds contre ta porte, ton regard perdu, une imploration, une question, un aveu. Me laisse pas seul. Et là, tu viens me faire un câlin en acceptant mon offre. J’lâche un soupire de soulagement, y’a comme un poids qui s’enlève de ma poitrine. J’peux déjà un peu mieux respirer. Tu recules, te hisses sur la pointe des pieds pour venir poser tes lèvres sur ma joue. Je hoche la tête. "D’accord." Tu rentres dans ta chambre en te dirigeant vers ton armoire et moi, j’entre aussi histoire de ne pas rester dans le couloir. J’sais pas trop quoi dire en fait. Me confier, c’est pas mon truc. Pas sur ce sujet, pas dans ce genre de moment de faiblesse. Alors, y’a qu’un truc qui sort pour le moment, alors que j'baisse les yeux vers le plancher. "Désolé…" Désolé d’être venu à l’improviste, désolé si t’avais des trucs de prévu, désolé d’être égoïste et de ne penser qu’à moi là tout de suite. Désolé.

c'est tellement bon de la voir là... j'sens mon cœur devenir plus léger d'un coup mais... ça m'fait peur ou plutôt ça m'inquiète en même temps. car... si il vient me chercher c'est qu'il est en détresse et là dans son regard? j'le vois, il a besoin de moi. et je suis là mon elliot, j'serais toujours là. j'hésite donc pas une seule seconde pour dire oui. je réfléchis même pas en fait. je viens direct, tout de suite et maintenant. un câlin, un soupire de soulagement, un petit baiser tout tendre et j'accepte de te suivre dans la foulée, juste... il me faut un sac de fringues quand même "D’accord.", et je cours presque jusqu'à mon armoire pour en sortir un grand sac et des fringues, récupérant le reste dans ma commode ainsi que ma trousse de maquillage. et il entre, avance un peu les yeux rivés sur le sol d'un petit "Désolé…" et j'me stop d'un coup pour froncer les sourcils et me tourner vers lui "désolé? tu as vraiment pas à être désolé bébé, certainement pas pour ça." un léger sourire une caresse sur sa joue et je continue de remplir mon sac, finissant par mon macbook pour le fermer assez vite et venir prendre sa main "allons-y j'te suis." d'un petit sourire encourageant. puis sur la route je lui dis doucement "j'resterais le temps qu'il faut avec toi, tu sais ça?" oui, crois pas que j'ai prévu que quelques jours, j'resterais le temps qu'il faudra.

J’crois que t’as peur. T’as peur, parce que tu sais que j’viens pas facilement réclamer de l’aide. Et peut-être aussi que ça fait un moment qu’on s’est pas vus et que j’ai l’air d’un cadavre sur pattes. J’crois que c’est pour ça aussi que j’évite mes proches. Que je sors pas de chez moi. Ça se voit, que quelque chose cloche. J’ai du perdre 8 kilos, mes muscles sont plus du tout gonflés, j’ai des cernes de trois kilomètres sous mes yeux rouges. Tu te dépêches de faire ton sac et ça me touche. Que tu te presses comme ça pour rentrer avec moi. Moi, je m’excuse, les yeux rivés sur le sol comme un enfant, presque honteux. Ça me vaut un regard de désapprobation et une caresse sur la joue. « Ok... ok. » que je soupire. J’ai genre un gros poids sur la poitrine et j’sais pas comment faire pour m’en débarrasser. Ça fait pression sur mes poumons et j’ai du mal à respirer. Je finis par retrouver un peu d’air. Quand tu prends ma main. Je la serre, je m’y accroche presque et je hoche la tête pour me mettre en route. Dans le Uber qui nous emmène chez moi, tu reprends la parole. Moi, j’ai toujours pas lâché ta main. « Merci... » J’suis pas d’accord, mais j’vais pas te contredire. Si j’suis venu chercher de l’aide, c’est que j’en avais besoin. Je peux pas rebrousser chemin maintenant. On arrive chez moi et je sors de la voiture pour pénétrer dans l’immeuble, code après code. J’enfonce la clé dans la porte après avoir passé l’ascenseur. Et j’entre, presque avec joie, de pouvoir à nouveau m’enfermer chez moi. C’est presque devenu un supplice d’en sortir. Ironique pour un gars comme moi qui est toujours sociable et déteste normalement être chez lui. Je lâche un grand soupire, j’expire tout l’air de mes poumons. « Je voulais pas t’imposer ça... mais si je continue je vais vraiment devenir cinglé... » J’ai envie d’un verre. Non, c’est faux. J’ai envie d’une dose. Avoir un flacon devant moi hier pendant des heures histoire de faire un petit face à face, ça n’a rien arrangé. Je me laisse tomber dans le canapé, fermant les yeux pour laisser ma tête basculer en arrière. « Me laisse pas... » Steuplait.