Just a portrait of you. // @GILLIAN O. JOHNSON ※※※Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec elle. Un visage d’ange, des yeux bleus azure, des iris envoutante et parfaites pour être posés sur un dessin. Elle est devenue un modèle évident que j’aime dessiner, que j’aime prendre le temps de positionner sur des pages blanches. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Au début, c’était juste comme ça. Une fois. Une seule fois. Mais le destin en a voulu autrement, faisant en sorte que je prenne plus de plaisir que je ne l’aurais cru. Ça ne m’arrive pas souvent, étant souvent en manque de temps, en manque d’envie. Mes études me prennent pas mal d’instant, mon travail en tant que bénévole aussi…Mais pour Gillian, je trouve toujours un peu de temps pour la rencontrer, pour continuer à l’observer, continuer à faire son portrait. Une façon comme une autre de me détendre, de m’évader dans cet espace-temps qui est le mien, qui sera le nôtre durant quelques heures, l’espace de quelques sourires, de quelques paroles. Alors oui, après mes cours, j’avais envoyé un message à la jeune femme pour lui donner rendez-vous près du cours d’eau d’Harvard, un de mes endroit favori. Le calme y est souvent reposant, l’odeur humide des feuilles, de l’herbe et du vent qui vient piquer notre peau. Une fois mes affaires rangées, je ne prend pas ma voiture et décide d’y aller à pied. Un gros manteau sur le dos, mes affaires de dessin dans mon sac, j’arrive sur place et cherche après Gillian qui, apparemment, ne semble pas encore arrivée. Du coup, je me pose contre un arbre, celui-ci me protégeant du vent alors que je commence à dessiner le paysage autour de moi. Mon regard bleu est concentré sur les alentours, comme si je n’étais plus ici mais ailleurs. J’ai cette facilité de me couper du monde extérieur, ce qui peut-être un avantage comme un inconvénient en soit.

Just a portrait of you. // @GILLIAN O. JOHNSON ※※※Mon crayon caresse la feuille en papier, mon regard fixe quelques fois des points précis, capture l’image pour pouvoir le reproduire. A vraie dire, je ne fais plus attention à dire, sauf ce que je dessine et il n’est donc pas surprenant de me voir sursauter quand j’entend la voix de Gillian résonner près de moi. « Non d’un chien… » Murmurais-je alors que je sens mon palpitant s’affoler dans ma poitrine, mon esprit pester sur l’univers entier pour m’avoir arraché à ma contemplation. Mais dans un sens, le paysage était déjà bien avancé et du coup, il suffisait que Gillian se place pour que je l’ajoute sur la page. « Désolé, tu m’as fait peur…et non, ne t’inquiète pas, tu sais bien que j’arrive à m’occuper d’une façon ou d’une autre. » Dis-je en lui lançant un grand sourire, déposant mon crayon sur la feuille de papier pour porter mon attention sur la demoiselle de plusieurs années ma cadette. Gillian, elle est ravissante et, j’en suis certain, fera des malheurs auprès de la gente masculine ou bien, peut-être que c’est déjà le cas. Elle a de beaux yeux bleu océan, des cheveux longs, un visage aux traits angéliques. En gros, elle est vraiment belle. « Ça a été ta journée ? Si tu veux, tu peux te mettre où tu veux, tu prends une position normale et confortable surtout par la même occasion. » Dis-je en souriant. Parce que oui, elle doit être à l’aise puis moi, je dois juste capturer le moment, tant qu’elle ne bouge pas plus que ça. Bon, elle peut bouger, mais elle ne doit pas forcément se lever ou courir, ça sera plus facile pour moi, mais ce n’est pas la première fois qu’elle se fait dessiner donc, je suppose qu’elle le sait.

Just a portrait of you. // @GILLIAN O. JOHNSON ※※※Mon cœur tambourine l’espace de quelques instants dans ma cage thoracique, laissant la surprise se dissiper. Heureusement, je ne suis pas violent quand je sursaute, sinon, plusieurs personnes auraient fini avec un poing dans la tronche dans ce cas-là. Je souris simplement, observant les yeux bleus de Gillian. Ces yeux, c’est ce que je préfère chez elle, je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est ce qui ressort le plus. « Pas de soucis, ça m’apprendra à me perdre dans mes pensées. Dis-je en riant légèrement, invitant la jeune femme à prendre place où elle veut, dans une position confortable si possible. Rien ne m’empêche de lui parler en-même temps que je dessine, histoire de ne pas garder le silence plus que nécessaire. Heureusement, pour ça, je sais faire deux choses en-même temps. L’habitude sûrement, le fait que j’ai appris à focaliser mon attention et sur mon dessin et sur la personne que je dessine. Passant une main dans mes cheveux, je laisse mon regard glisser sur elle avant de reprendre, le carnet de nouveau sur mes genoux pliés, le crayon glissant sur la page se remplissant de traits et de formes. Elle me dit que sa journée s’est bien passée, du moins, aussi bien qu’une première journée de cours. Je souris avec un léger amusement. Je me souviens encore de ma première journée, du stress, mais également de la peine qui me rongeait suite à la mort de ma petite sœur. « Ce n’est jamais facile une première journée. » Je lève quelques fois mon regard vers elle, mais enchaîne rapidement pour répondre à sa question. « ça a été, elle a été assez longue, je dors très peux pour le moment. Puis, ma sœur jumelle ne m’aide pas vraiment à me réveiller en hurlant pour être sûr que j’ailles en cours, elle est souvent sur mon dos ces derniers temps. » Mais je l’aime Saskia, sans elle, je sais que je serais totalement perdu et si je devais la perdre, je ne pourrais pas m’en remettre.