Ça y est, c’est Noël c’est Noël est c’est génial parce que la demoiselle se réveille enfin et évidemment, avec un mal de crâne horrible. Faut dire que ça fait des heures qu’elle devrait être debout. Sourcils froncés, elle cherche Sandrick du regard et s’aperçoit qu’il est dans le même état qu’elle. Elle rigole mais tente de faire discret pour ne pas le réveiller. Colombe, elle prend le temps de prendre une douche et décide qu’il est temps d’assumer. Elle bat des cils, un coup de make up. Un sourire satisfait dans la glace et la voila dehors, sous la neige. Forcément il fait froid et forcément, elle se les gèle en robe et petits collants trop fins pour la saison. Tant pis. Elle fait le chemin, à pieds jusqu’à chez Giacobe et se met en toquer comme une folle à la porte. C’est parce qu’il fait froid. C’est parce qu’il fait nuit aussi, oui déjà. Elle se bouffe la lèvre. Putain c’est fou de faire le trajet comme ça depuis si loin au beau milieu de la night. Forcément après quasiment une journée complète a dormir, elle est en forme la petite Perol.

Réveillon en famille. S'il y avait bien une occasion qu'il ne ratait pas c'était noël. Coco étaient proche des siens et mine de rien il restait l'aîné mais également celui qui était le plus absent. Alors il mettait un point d'honneur à se déplacer. Cette année les Wilkins avaient passé le réveillon dans les Hamptons. Pour autant dès le mardi après-midi il avait pris un vol pour Boston. Si bien qu'il avait fini par rejoindre son loft en fin de journée. Nulle force d'aller voir qui que ce soit, il s'était attelé à une douche avant de tomber à la renverse. Il avait peut-être abusé du champagne la veille, et surtout il n'avait que peu dormi. Endormi à vingt heures il s'était réveillé que tardivement sous prétexte que son estomac criait famine. Il se préparait de quoi grignoter même aussi tard le soir, et fut intrigué en entendant tambouriner à sa porte. « Colombe ?! » Surprise ? Euh oui, carrément. Il ne l'avait pas revu depuis sa garde il y a de ça plusieurs jours. Puis il s'attendait à voir sa meilleure amie. « Tu n'préviens plus maintenant ? Entre ! » A-t-il lancé taquin. C'est vrai qu'ils avaient pris l'habitude de se textoter comme pour prendre la température avant. La prendre ou la remonter pour mieux se retrouver.

Pas de Noël en famille cette année. Elle avait prétexté auprès de son père qu’elle était malade comme un chien et donc, impossible de faire la route jusqu’à Paname. En réalité, c’était le premier Noël d’une famille complètement déchirée et c’était hors de question qu’elle assiste à cela. Pas envie d’être avec papa qui reproche un tas de trucs à maman. Pas envie d’être avec Louve si c’est pour se coltiner Basile. La demoiselle était persuadée que son aînée avait fait le chemin avec son ex et donc, qu’elle allait une fois de plus s’en prendre plein la gueule. Comme Neo ne donnait aucun signe de vie, elle avait choisi Sandrick de bon cœur et l’avait finalement abandonné le lendemain au soir pour tambouriner à la porte de Giacobe. Forcément, il était surpris de la voir mais pour elle, c’était presque naturel. Elle ne répondit pas à sa question et ne prit même pas la peine de rentrer à l’intérieur. Elle était certes trempée mais, rien à faire. Tu m’as demandé la dernière fois ce que je ressentais, ce qu’il se passait dans ma tête. Il se passe que je pense un peu trop à toi, que les choses n’ont jamais vraiment été clair entre nous et que oui, il se pourrait bien que j’ai encore des sentiments pour toi Gia. Voilà, c’est dit.

Il est clair que c'était perturbant de connaître aussi bien Colombe mais de ne pas être capable d'interpréter ses faits et gestes. C'était presque irrationnel. La journée du vingt-cinq décembre avait à peine prit fin, il était tard dans la nuit, elle était trempée, et clairement déterminée. Si bien qu'il ne pu en placer une. Il ne s'attendait clairement pas à cela. « Colom.. » Il n'avait même pas pu finir. Peut-être qu'il ne voulait pas qu'elle se contraigne à dire des choses qu'elle regretterait. A dire des choses qu'il n'était prêt à entendre. A gâcher cet esprit des fêtes de fins d'année. Ses sourcils se plissèrent. Confus ? Perplexe. « T'es trempée.. tu vas attraper la crève comme ça. » Il avait bien saisi tout ce qu'elle avait dit mais il ne semblait pas réaliser véritablement. «  Joyeux Noël ?! » A-t-il pris le temps de dire en lui tendant une serviette, le sourire amusé alors qu'il écartait délicatement une mèche trempée collée à sa joue. Il était surpris par cette spontanéité et cette mise à nue. C'était de ça dont il s'agissait n'est-ce pas ?

Pas de Noël en famille. Du moins, pas de Noël avec sa véritable famille pour Colombe. Un Noël en tête à tête avec Sandrick pour éviter les problèmes. Pas envie de voir Louve collée à Basile. Pas envie que sa sœur lui prenne la tête parce que oui, elle a fait une soirée avec son ex, celui avec qui elle a couché y a plusieurs années de cela maintenant. Pas envie d’entendre son père critiquer maman. Maman qui la hait sûrement la petite dernière. Bref, rester avec Sandrick c’est la facilité. C’est mieux comme ça, c’est plus simple. Y a un truc qui l’est moins par contre, c’est assumé ce qu’elle vient de balancer à Giacobe d’une seule traite comme si c’était on ne peut plus normal. Elle se bouffe la mère alors qu’il prononce à peine son prénom. Elle déglutit, difficilement en prenant une grande inspiration. C’est alors qu’il lui tend une serviette, précisant qu’elle va attraper la crève. Elle baisse légèrement la tête, esquivant un léger sourire malgré tout lorsqu’il prend la peine de dégager une mèche de cheveux de son visage. Elle prend la serviette qu’il lui file : Joyeux Noël! Qu’elle lui répond normalement tout en essuyant rapidement ses cheveux.

Inattendu c'était le mot. Il ne s'était nullement attendu à ce qu'elle vienne le voir, et encore moins à ce qu'elle lui dise ce qu'elle ressent. Pire il n'avait pas voulu se faire des idées sur ce qu'elle pouvait ressentir. Alors finalement il n'en avait rien su jusqu'à maintenant. Alors qu'elle lui souhaite un joyeux noël à son tour, il osait se dire qu'il allait falloir de toute façon revenir à ce qu'elle venait de lui confier. Après ce petit silence il reprit. « Tu regrettes pas j'espère ? » Demandait-il à la vue de ce petit souvenir de la demoiselle. Coco l'avait toujours su. Il était celui qui était le plus en phase avec ce qu'il ressentait. Il avait toujours été plus à l'aise avec ses sentiments. Ils n'avaient pas le même âge, elle avait souffert d'une précédente relation et ça il l'avait compris en passant derrière. Mais la question qui perdurait était regrettait-elle tout ce qui avait pu se passer ces dernières semaines, ces derniers mois. Se voir et plus encore. Tout ça en valait-il la chandelle, pour elle ? Puis sans trop tarder il reprit en posant son arrière train sur l'accoudoir de son canapé, le regard rivé vers elle. « Je suis content que tu sois là et que tu me dises tout ça. Je pense aussi à toi Colombe... plus qu'il n'en faut.  » Oui bien sûr qu'il ne pensait pas à Colombe comme une ex avec qui il s'envoyait en l'air. Au fond de lui, il savait que son audace voulait la retrouver. « Tellement que je craignais de te faire fuir si j'avais le malheur de te le dire. Sandra Bullock n'était que diversion. Une belle diversion mais rien qu'une diversion » Gía ne se prenait jamais trop au sérieux mais avec Colombe c'était plus vrai encore. Désamorcer ces moments par une petite taquinerie c'était tout lui. Oui il craquait pour son petit sourire de princesse et cet air presque intimidé. Elle, qui pourtant ne manquait nullement de caractère.

Il ne dit rien et Colombe ne peut pas lui en vouloir. A vrai dire, elle est presque rassurée, ça fait moins peur. Malgré tout, elle est super mal à l'aise et se bouffe la lèvre jusqu'à ce qu'il lui demande si elle le regrette. Alors, elle hausse les épaules et ajoute : J'ai juste envie de me barrer en courant. Ouais clairement parce que ce n'est pas son genre à Colombe, de dire ce qu'elle ressent. Il s'installe sur l'accoudoir de son canapé et elle reste debout à se sécher les cheveux. A son tour il parle et elle déglutit en entendant que lui aussi, il pense à elle. Elle prend une grande inspiration et en vient à une seule conclusion : Je suis désolée, je sais que tout est de ma faute... J'aurais jamais du venir ce soir là... Le soir où elle était bourée. Le soir où elle lui a sauté dessus parce que c'était le début de cette nouvelle relation compliquée et clairement pas saine. Il parle de Sandra Bullock et elle ne peut s'empêcher de rire. Forcément. T'es malin Wilkins, vraiment. C'était bien joué et Colombe ne s'était évidemment doutée de rien. Elle avait d'ailleurs fait la gueule une petite partie de la soirée parce qu'elle ne lui trouvait pas grand chose à cette fille.

Sentiments partagés. Pourtant Gía semblait bien reconnaître là, la belle Colombe. Qu'elle lui déferle toutes ces belles paroles sans paniquer serait trop énorme, surtout qu'il n'avait pas tout de suite répondu, sous le coup de la surprise. Doucement il glissait sa main dans la sienne ppur l'attirer un peu plus vers lui, l'invitant à prendre place debout entre ses jambes. Non.. tu peux pas nous faire ça.. pas après tout ça. Cette jolie déclaration. Cette mise à nue authentique qu'il était loin de mépriser. Croisant ses jambes derrière celles de Colombe, il allait chercher ce baiser à ses lèvres qu'il voulait. Comme un besoin. Comme un geste d'ultime vulnérabilité qui en valait la peine. Retire ce que tu viens dire..   tu viens de me marcher sur le coeur Colombe Perol.. Oh le charmeur ! Je ne regrette rien. Il espérait qu'à y repenser elle ne regretterait rien également. Quoiqu'il en soit c'était son cas. Il se marrait quand elle reconnaissait qu'il était malin. Il l'était oui. S'emparant doucement de la serviette humide qu'il laissa tomber au sol, il cédait à l'appel de ses lèvres. On devrait peut-être.. te mettre au sec.. Bonne idée. Du moins si seulement il avait su le suggérer sa bouche loin de la sienne. Ce qu'il ne su pas faire. Non au lieu de tout ça sa langue se voulait taquine, ses lèvres conquérantes et ses mains prêtes à lui retirer ce qu'il lui servait de veste.

Elle panique pas Colombe mais, elle dit les choses rapidement par peur de s’arrêter en cours de route ou par peur de regretter certains mots. Soit il dit rien et elle s’apprête à repartir mais, c’est vrai qu’elle est trempée et que ça lui ferait du bien de rentrer quelques minutes pour se sécher avant de repartir. Elle hausse les épaules alors qu’il l’attire plus près. C’est pas mon genre de dire ces choses donc j’en serais totalement capable tu sais. Évidemment qu’il le sait. Il le sait parce qu’il la connaît bien la fierté de Colombe. Elle esquive un petit sourire tandis qu’il la pousse à s’approcher davantage pour capturer ses lèvres et lui demander de retirer ses paroles. Mais tu sais tout comme moi que c’est pas bien... Cette relation toute entière n’est pas saine. Ça n’a pas marché à l’époque, pourquoi ça marcherait aujourd’hui ? Sa serviette hors de porter et ses lèvres contre les siennes, sa langue qui vient jouer avec la sienne. Forcément, elle abandonne Colombe. Elle prend même pas la peine de lui répondre et passe une jambe de chaque côté pour venir s’asseoir sur lui et ne plus quitter ses lèvres pour le moment.

La voir fuir ce serait nécessairement frustrant pour lui. Il en était tellement conscient. Elle était ce qu'on pourrait un plaisir coupable. Elle était son plaisir coupable. « Chuut. » A-t-il suggéré. Finalement elle avait dit l'essentiel. Y avait-il nécessairement besoin de dire plus ? Le risque, à cet instant n'en valait pas la chandelle, puis finalement il ne la laisserait pas partir. Il en serait incapable. Glissant son pouce à ses lèvres pulpeuses, il confiait en un sourire. « Peut-être mais c'est bien trop plaisant pour être mal. » Oui, il voyait bien ce qu'elle voulait dire. Après tout ils avaient déjà fait un petit bout de chemin ensemble, et ça c'était fini. Avait-il le sentiment de faire une connerie ? Pas vraiment. Alors qu'elle prenait place sur lui, il glissait spontanément ses mains à ses hanches après avoir balancé la veste au sol. Ses lèvres aux siennes, c'était sans réserve qu'il s'appliquait à profiter de ce moment, glissant peu à peu ses lèvres près de sa mâchoire puis à son cou.