un large sourire aux lèvres suite à la déclaration de zed, tu lui lanças un regard amusé. en effet, tu le sous-estimais vraiment, mais étant donné le temps que vous passiez ensembles ces derniers jours, tu ne te faisais pas de soucis. tu finirais par le connaître par cœur, tu en étais sûre et certaine. tu émis un léger rire lorsque zed t'annonça qu'il jouait à guitare hero. tu n'aurais jamais deviné son jeu fétiche. « c'est bien de ne pas suivre les effets de mode, » répondis-tu simplement. parce que même si ce jeu avait connu une grande popularité à sa sortie en 2011, le jeu commençait à s'essouffler petit à petit. bien que tu essayas de ne pas trop le montrer, tu étais vraiment ravie que zed t'invite à une soirée de la kirkland house. comme ça, tu pourrais découvrir la confrérie ainsi que ton camarade. « nan mais t'inquiète, j'carburerai au coca, c'est tout aussi bien et peut-être que j'arriverai à tenir jusqu'au bout de la soirée sans m'enfuir comme une voleuse, » soupiras-tu. ouais, l'alcool ne passait pas vraiment ces derniers temps. plus tu grandissais, et plus tu te retrouvais bourrée rapidement. tu ne comprenais pas pourquoi. « laisse tomber ton schéma j'te dis. j'suis là maintenant, t'arriveras plus à te concentrer, » minaudas-tu. clairement, avec toi à ses côtés, zed avait bien d'autre chose à penser que son dessin dentaire. et il te posa une question à laquelle tu ne t'y attendais pas. tu lui lanças un regard surpris, sentant tes joues virer au rouge pivoine. te mordant la langue, tu grommelas quelque chose d'inaudible avant de te redresser, prenant un profond soupir. « l'amour c'pas ouf du tout pour moi, donc j'préfère rester le plus loin possible des garçons, » avouas-tu. tu n'étais pas habituée à déclarer ce genre de chose, mais disons que tu avais confiance en zed. « normalement j'aurai tourné les talons en découvrant que t'étais tout seul au qg de la kirkland, mais j'craque trop facilement, » admis-tu. parce que oui, t'étais une faible qui n'arrivait pas à tenir ses promesses et ses paroles concernant les garçons.

lorsque zed te posa la question si tu étais en couple, tu hésitas pendant quelques instants. disons qu'avec tes expériences, tu n'avais jamais eu de chance avec les garçons. ce n'était pas un sujet dont tu parlais régulièrement, même avec ton entourage le plus proche. tu préférais éviter d'en parler, estimant que ce n'était pas nécessaire de remuer le couteau dans la plaie. et pourtant, tu décidas d'en parler à ton camarade, tout en gardant une certaine distance, n'ayant pas envie de parler à livre ouvert. la teint rosi, tu hésitas, puis tu finis par lui dire simplement que tu préférais rester le plus loin possible des garçons. lorsqu'il te demanda si c'était à cause d'un garçon en particulier tu grimaças discrètement. tu pris une profonde inspiration, et te tournas vers zed, les lèvres tremblantes. « depuis que je suis à harvard, je n'ai été en couple qu'une seule et unique fois, » commenças-tu. tu marquas une petite pause, cherchant tes mots. « j'ai rencontré un garçon de mon âge en soirée lors de ma rentrée en première année, le courant est parfaitement bien passé, et on a été en couple pendant plus de six mois. » tu soupiras, la boule au ventre. juste le fait d'en parler te plongeant dans ces mauvais souvenirs que tu essayais d'enterrer depuis plusieurs années. « tout est allé très vite entre nous, au point qu'il s'installe chez moi au bout de deux semaines de relation, » continuas-tu. tu baissas le regard, hésitante. « et ce fut les pires mois de ma vie. parce qu'il s'avérait que c'était un pervers narcissique. » tu plongeas ton regard dans celui de zed, trahissant ton véritable mal-être. « il n'avait pas du tout confiance en lui, alors il s'est autant défoulé psychologiquement que physiquement sur moi. mais j'étais jeune et amoureuse, totalement perdue, alors j'me suis laissée faire et ... » ta voix se brisa. tu t'écartas de zed, le regard brillant. « putain j'suis désolée, j'gâche tout le temps l'ambiance, » soufflas-tu, prenant une profonde inspiration.

tu venais de te confier sur ces sombres moments de ta vie comme tu ne l'avais encore jamais fait. même à tes meilleurs amis, tu n'avais pas autant été dans les détails pour leur raconter l'histoire. parce que tu en avais honte. honte d'être tombée amoureuse d'un garçon qui s'est défoulé pendant de nombreux mois sur toi, te faisant sombre dans une obscure dépression. tu regrettais tellement de ne pas avoir agit. d'avoir été faible, et de t'être laissée traiter comme telle sans même broncher. alors que tu t'apprêtais à terminer ton récit, ta voix se brisa, les larmes commençaient lentement à couler le long de tes joues. tu t'écartas de zed, t'excusant lamentablement. « tu n'as pas à t'excuser zed, j'aurai dû me taire c'est tout, » soupiras-tu, sortant un mouchoir en papier de ton sac. tu pris une profonde inspiration, et te tournas vers ton camarade, le regard figé vers le bas. « ça a été la pire expérience de ma vie, et j'ai encore du mal à m'en remettre. j'ai tellement souffert que je n'arrive pas à faire confiance à nouveau. » tu marquas une petite pause, cherchant tes mots. « c'est comme s'il m'avait totalement détruite. la pétillante ruby a laissé place à une ruby sans vie et renfermée, » continuas-tu, grimaçante en te rappelant comment est-ce que tu étais une fois que tu avais quitté ton ex petit-copain. tu avais mis des mois et des mois à te retrouver et à reprendre confiance en toi. « c'est pour ça que je te disais que ta cheerleader avait de la chance d'avoir un mec comme toi, » finis-tu par dire en souriant à zed. clairement, c'était le mec idéal et tu ne le cachais pas.

remuer les anciens démons. voilà une activité que tu n'avais pas pratiqué depuis des lustres. depuis cette relation, tu essayais tant bien que mal de passer à autre chose, de tourner la page, mais cela revenait toujours au grand galop. une petite voix qui te disait sans cesse attention ruby, il va t'avoir lui aussi, alors tu fuyais. tu te renfermais sur toi-même. tu essayais d'être le plus loin possible du moindre garçon. parce que tu ne pouvais pas leur faire confiance. tu avais simplement besoin de rencontrer la bonne personne qui te permettrait d'ouvrir les yeux, sur le fait que tout les hommes ne sont pas comme ça. qu'il y en a des biens. des formidables. pendant ton récit, tu laissas les larmes couler le long de tes joues. tu laissas sortir tout ce que tu avais sur le cœur, depuis bien trop longtemps. heureusement que zed était là. vous ne vous connaissiez pas depuis longtemps, mais tu avais déjà l'impression de le connaître depuis de nombreuses années. il te prit dans ses bras. tu calas ton humide visage dans le creu de son cou. tu fermas les paupières, apaisée par les caresses du jeune homme. « sûrement, je n'en doute pas, mais je suis un radar à crevards, » soupiras-tu. et c'était vrai. depuis toujours, tu attirais seulement les personnes avec de mauvaises attentions. tu t'écartas de zed, posant ta main sur sa jambe. « tu m'as vu nulle en basket, bourrée en soirée, et maintenant entrain de chialer pour un garçon. tu dois vraiment me prendre pour une folle, » rigolas-tu amèrement. tu avais vraiment l'impression que dés que tu voyais zed, tu ne lui montrais pas la véritable ruby. ou alors, lorsqu'il se tenait près de toi, ta carapace se volatilisait pour laisser place à ta vraie personne, cachée derrière des barrières de protection. « merci d'être là en tout cas. ça fait plaisir de pouvoir m'exprimer pleinement sans être jugée, » murmuras-tu avec sincérité.

tu avais vraiment l'impression qu'à chaque fois que tu voyais zed, tu passais ton temps à te plaindre. tu étais un véritable mess en sa compagnie, alors qu'habituellement, tu n'étais pas comme ça. tu espérais qu'il ne te verrait pas comme une chieuse qui pose problème. parce que ce n'était pas le cas. ce garçon avait juste le don de te laisser t'exprimer librement, sans aucune trace de jugement dans son regard et ses paroles. il te rassurait, il te conseillait. tu avais besoin d'une personne comme ça dans ta vie actuellement. une épaule sur laquelle se poser, des oreilles pour t'écouter et des paroles pour te rassurer et te conseiller. « je te promets qu'un jour, je te rendrai la pareille, » murmuras-tu avec un léger sourire. tu seras là pour lui, coûte que coûte. tu rigolas à sa dernière déclaration. d'un seul coup, ta peine et ta détresse s'étaient envolées. comme disparu. une éclaircie dans le sombre ciel de ta vie. « je sais qu'au fond, c'est ce que tu espères. mais t'inquiète pas, j'serai une kirkland juste pour pouvoir te pousser à bout quotidiennement, » soufflas-tu. sentant la fatigue t'envahir, tu sortis ton téléphone de ta poche, et grommelas en voyant l'heure tadive. tu te penchas vers les cours de zed, pris un stylo et grifonna ton numéro de téléphone sur une feuille vierge que tu lui tendis, souriante. « je te laisse réviser tranquillement, mon lit m'appelle, » dis-tu en te levant du canapé. tu te penchas vers zed, l'embrassant sur la joue. « à bientôt le dentiste, » minaudas-tu, lui lançant un dernier regard avant de quitter le qg de la kirkland house, étourdie par cette intense discussion.