En fait, t’es pas comme d’habitude, tu ne prends pas des décisions sans ta soeur mais c’est différent là non ? Ton père a approuvé, il a accepté que tu avances dans cette université peu conventionnelle et pourtant, t’as l’impression de faire une grosse connerie. Alors tu t’es habillé ce matin, simplement, parce que t’es certes un prince mais tu t’en fous de comment tu es habillé et ton père te dépose devant la nouvelle maison que tu vas habiter, enfin essayer d’habiter. Autant dire que t’aimes pas forcément, t’as besoin d’avoir ta chambre à toi, tes affaires, tes tics et c’est tout. Mais c’est différent, tellement différent. Tu finis par soupirer, tu finis même par souffler doucement. Tu t’avances, dossier en main alors que t’aimes pas le politiquement correct sérieusement, t’aimes tellement pas ça que tu ne supportes pas les gens comme ça. Et même si ton père t’observe encore du trottoir, tu continues d’avancer pour rentrer dans la Winthrop House. Tu fixes les gens, certains te fixent, d’autres en ont rien à foutre mais vu les deux personnes qu’il y a, tu t’en contrefous.Tu finis par tourner les yeux un peu partout, t’es paumé là en fait, t’es tellement paumé que tu t’arrêtes quand deux gars commencent à te parler. Tu les regardes, ils parlent de nouvelle recrue et tu regardes dehors, ouais donc ils parlent de toi, génial, super les jugements les gars. Mais tu finis par les contourner pour avancer. Tu sais pas qui tu es, tu veux pas savoir qui ils sont et autant dire que tu aurais pu rester là pendant des heures. Tu continues d’avancer, silencieusement avant de t’arrêter à la vue du jardin qu’il était visible d’une fenêtre. T’as envie d’aller dehors, t’as envie de sortir d’ici mais tu restes, tu te tiens parce que tu dois rencontrer ce gars, ce président. Il était pas président de la nation alors pourquoi l’appeler ainsi ? Il avait pas de sang royal dans son sang alors pourquoi l’appeler ainsi ? Et tu décides d’enlever tes écouteurs, parce que c’est pas correct de les avoir non plus. Faire ses efforts, s’intégrer et être intégrer, c’est ce que tu dois faire aujourd’hui.

@Elliot Maxwell

J’suis de retour à la Winthrop House ce soir. J’y habite plus depuis deux semaines. J’peux pas, trop de risques. J’ai besoin d’être chez moi, avec Agathe, jamais seul, pour qu’on puisse me tenir à l’écart des choses qui me rendent faibles. Que je puisse guérir sainement. Mais y’a une nouvelle recrue, alors je me dois de l’accueillir comme il se doit. Surtout que sa soeur m’a déjà envoyé un texto pour me faire des requêtes particulières le concernant. Elle m’a demandé une dérogation pour qu’il ait une chambre seul à la Winthrop. Sauf que… c’est pas comme ça que ça marche. Elle m’a pas donné de raison, et même si elle a demandé à me rencontrer, j’suis le genre de gars qui préfère voir directement la personne pour en discuter. J’peux pas demander une dérogation à la règle sans raison, sans qu’il y ait une bonne excuse derrière. Je t’attends donc dans le hall d’entrée de la maison, pour pas que tu sois perdu dès ton arrivée. Et tu finis par arriver, enlevant tes écouteurs par la même occasion. Je te fais signe pour te signaler ma présence et m’avance vers toi, te tendant la main comme à chaque première rencontre avec les autres. "Salut, Valentin c’est ça? Elliot, j’suis le président de la Winthrop." Et non, j’dis pas ça pour me la raconter, juste pour me présenter en fait. "Tu vas bien? On va aller se poser dans la salle commune si tu veux bien." J’esquisse un petit sourire bienveillant, enclenchant la marche jusqu’à la pièce en question. Je m’installe sur le fauteuil et te montre le canapé. "Vas-y, prends tes aises, t’es chez toi maintenant après tout. Bienvenue d’ailleurs."

Face à la vitre, tu mets un moment à comprendre que le monde autour de toi bouge, et tu décides de te retourner sauf que tu vois les lèvres de ton interlocuteur bougées et tu réagis finalement Salut Ton détaché, t’as pas écouté ce qu’il t’a dit et il t’a tendit la main, les tiennes restent dans tes poches, tu te sens pas hyper à l’aise. Mais ton père a dit de faire des efforts pour t’intégrer, tu finis par déglutir légèrement, mais il ne semble pas comprendre lui non plus parce qu’il continue de parler, mais t’aimes pas les questions, t’aimes pas les gens autour de toi. Tu le suis de loin parce que la confiance des gens est difficile à avoir et quand bien même ils ont réussi, t’es autiste ne l’oublions pas, tu pètes des câbles pour rien. Tu t’assois sur le canapé, bien droit parce que c’est la règle de papa et tu gardes le dossier dans tes mains avant de le regarder dans les yeux mais trop à la fois, ça gêne d’après Emilia. Je suis Valentin Génial la première impression est souvent la bonne et autant dire que t’es pas du genre à faire une très bonne impression. Tu finis par humecter tes lèvres avant de tourner les yeux vers les gens qui te regardaient Je crois qu’ils m’aiment pas Notamment oui au vue du regard bizarre qu’ils te lancent tous, mais bon, t’es nouveau non ? C’est aussi pour ça mais t’y pense pas trop toi, tu veux juste vivre une nouvelle expérience.

Je te fais un signe dès que je te vois arriver, pour signaler ma présence. On se salue, de façon courtoise mais ça me dérange pas, on est pas tous ultra sociable ou ultra expansifs. Moi je m’adapte à mon interlocuteur en général. Je tends une main que tu ne daignes pas serrer et je hausse vaguement les épaules en laissant retomber mon bras le long de mon corps. Je te guide dans la salle commune – ça te fait un peu visiter en même temps. On s’assoit, moi dans le fauteuil, toi sur le sofa. Tu me confirmes ton identité et tes mots suivants me surprennent. “Pourquoi tu dis ça?” Pour les gens qui nous regardent vaguement pas la fenêtre au loin? “C’est juste parce que t’es nouveau. Ça fait un petit moment qu’on a pas eu de nouveaux ici, ils sont tous arrivés en même temps en septembre mais depuis ça s’est calmé. Du coup ca fait plaisir à voir.” T’inquiète pas, t’es pas l’attraction du cirque. “Et puis ils doivent sûrement se demander ce qui se passe, je fais pas d’entretien individuel comme ça d’habitude.” C’est plutôt une conversation posée lors d’une soirée autour d’un verre qui me fait rencontrer les nouveaux. Ou quand je leur attribue leurs chambres. Pas de trucs formels, j’aime pas franchement ça. “Mais... ta soeur - Emilia, c’est ça? Elle m’a envoyé un message pour me faire une requête te concernant. Je t’ai attribué une chambre de deux comme tu l’as demandé, mais elles étaient toutes complètes donc tu es seul pour l’instant dans la tienne. Je t’y emmènerai après. Mais il parait que tu voudrais que ça reste ainsi?” J’essaye de pas être invasif avec mes questions, de faire en sorte que ce soit toi qui amène le sujet de plein gré. Histoire de ne pas te mettre mal à l’aise.

Pourquoi est ce que tu es là sérieusement ? T'es là parce que ton père a accepté que tu sois comme tout le monde, ton père a accepté aussi que tu vives dans une chambre normal et ton père a accepté que tu passes du temps avec des gens comme un mec normal. Sauf que toi t'as pas prévu de devoir parler à un type inconnu en qui t'as pas confiance. En plus il pose pleins de questions, t'aimes pas les questions, t'aimes pas les gens non plus et les gens qui passent te regardaient bizarre. Parce que les gens essayent de regarder mais comprennent pas. parce que t'es dans ton monde et aussi parce que ta tête est sur tous les journaux espagnols, si si, sans aucune blague. Le petit prince invisible qui part d'Espagne pour la belle ville de Boston, triste vie finalement. Et tu tournes la tête vers lui parce qu'il parle trop le pauvre, il va mourir non ? Tu fronces les sourcils doucement, un peu plus avant de hocher légèrement la tête, signe que tu entends mais t'écoutes pas forcément. On passe pas d'entretien individuel ? J'ai pas pris mon C.V. T'as pas noté dans les papiers qu'il faut ramener Oups question et prise légère de panique quoi, tu flippes. C'est un entretien ou c'est pas un entretien ce truc ? Surtout que tu finis par le fixer quand il te parle d'Emilia et ton regard est pas tendre. Oui . Qu'est qu'il a dit à ta Sophia celui-là ? Tu aurais pu prendre ton téléphone pour lui envoyer un message, savoir de quoi ils ont parlé mais tu te rappelles la règle 3, pas de téléphone quand une personne te parle. Alors tu attends qu'il a finit et tu finis par ajouter un Oui Oui tu veux rester comme ça, chambre seul c'est bien non. Et puis c'était ce que tu voulais. On a finit l'entretien ? Il a posé ses questions, tu poses les tiennes, ça va dans les deux sens, surtout que tu le regardes pas forcément quand tu parles, t'es plus du genre à regarder ton environnement finalement pour enchainer T'as du sang royal en toi ou t'as fait de la politique pour qu'on t'appelle le président ? Parce que tu as toujours pas compris pourquoi c'était lui le président et toi le prince.

« Les gens comprennent pas quoi? » Moi, j’essaye de comprendre. Faut juste que t’aies un minimum envie de m’expliquer. Je secoue doucement la tête. J’ai l’impression que tu comprends pas mes mots comme je les entends et ça complique la chose. « Non je parle pas d’entretien style entretien d’embauche ou de sélection, je parlais plutôt d’une discussion entre toi et moi. Pas besoin de CV ni de papiers, t’inquiète pas. » Tu donnes que des réponses fermées à mes questions et j’ai pas l’habitude de ça, j’sais pas trop comment réagir. Tu me demandes si on a fini l’entretien. « Non, euh... » Mais tu enchaînes directement avec une question qui me fait froncer les sourcils. « On m’appelle pas le président. Et non, j’ai pas de sang royal, et j’ai pas fait de politique non plus. Chaque maison à Harvard a un président et un vice-président, tu peux voir ça comme des responsables, des gérants, si tu préfères. » Mais j’te jure que personne ne m’appelle ‘président’ et tant mieux, trop bizarre. « Valentin, normalement on ne fait pas de chambres individuelles dans les confréries. Si tu veux rester seul dans ta chambre, j’ai besoin de te faire une dérogation que je devrai faire valider par la Doyenne et pour pouvoir te faire une dérogation, j’ai besoin d’une raison valable. Je peux pas juste dire ‘je demande une chambre individuelle pour cet élève parce qu’il a envie’, ça serait pas juste pour les autres. Pourquoi tu veux rester seul dans ta chambre? » J’essaye pas de m’immiscer dans ta vie privée, j’ai juste réellement besoin de savoir pour des raisons administratives et ta soeur m’a laissé penser que c’était important alors j’ai besoin de savoir.

Tu parles jamais sans intérêt parce que c’est pas parler, c’est faire chier les gens. Autant dire que tu es terre à terre avec une tendance à toujours te prononcer quoi qu’il arrive. Et quand tu parles c’est sincère. Tu fixes les gens qui peuvent passer mais ton attention est reporté sur lui Les gens comprennent pas ce qu’il se passe Ce qui est vrai en soit, ils ont peur de ce qu’ils ne peuvent pas comprendre. D’ailleurs, tu finis par lui poser cette question. Entretien ou pas, tu veux savoir. Alors pourquoi tu as dis entretien si on discute toi et moi ? Faut vraiment que tu arrêtes avec tes questions mais tu as besoin de savoir. Pourquoi tout le monde peut savoir sauf toi ? Bon, tu réponds normalement à ses questions, t’es pas non plus idiot à l’idée de mentir après tout, il a l’air de connaitre ta vie donc autant faire sérieux et clair D’accord. Dommage, l’entretien ou la discussion aurait pu se finir maintenant en fait, mais non. Et maintenant il s’explique sur son état de “président”. Tu l’écoutes, entièrement, et tu ajoutes Donc tu es responsable de nous ? Et tu gères la maison ? Pourquoi l'appeler le président alors que tu peux être appeler le gérant ? Et la question qui fâche à la seconde suivante Donc t’es pas important ici alors ? Si tu gères seulement ? Parce que moi, je suis prince et je suis plus important que toi Arrogance ? Non ça se sent pas au ton que tu emploies. Supériorité ? Non plus, tu as juste déposé la question et l’explication à la suite. T’es pas là pour faire le méchant, t’es juste là pour parler avec lui c’est tout. Et viens la question de ta chambre seule, tu finis par regarder ailleurs, pensant que Sophia allait t’aider, elle allait forcément arriver pour parler à ta place mais non, personne à l’horizon. Alors tu sors le papier que tu as rédigé avec elle, explication et tu lis. Bon, c’est monotone, c’est direct et c’est simple Parce que papa veut pas que je reste avec un inconnu qu’il ne connaît pas. Parce que je ne connais personne ici. Parce que je suis quelqu’un qui a besoin d’un espace plus important pour vivre, contrairement aux personnes qui vivent dans cette confrérie. Parce que j’ai des problèmes de comportements et de communication avec les autres. Parce que Sophia a envoyé un message gentil au gérant de la confrérie. Parce que je ne dors pas avec une personne que je ne connais pas. Tu relèves les yeux vers elle, tu baisses ton papier pour l’observer. T’as fait de fautes d’anglais et en plus, tu as parlé normalement et distinctement. Tu le regardes dans les yeux, attendant sa réponse. On ne sait jamais si il refuse ou si il accepte après tout

« Bah deux personnes qui discutent, ça peut être appelé discussion ou entretien. C’est la même chose. » J’ai pas précisé entretien d’embauche, de sélection, de je sais pas quoi. Mais bref, est-ce que c’est vraiment le sujet ici? De toute façon t’as pas vraiment l’air de vouloir être là. Je sais pas trop comment je dois le prendre. Surtout quand tu reprends la parole concernant mon statut de président et... ta supériorité sur moi vu que t’es Prince. Wow, à croire que j’attire les familles royales moi. Les DBS, les Windsor, les Glücksbourg... Et entre le sang royal et moi, soit c’est l’amour fou, soit c’est de la haine ou au moins de l’indifférence totale. À voir dans quelle catégorie tu tomberas, mais j’espère pas du mauvais côté. Parce qu’on est dans la même confrérie désormais, on est censés partager les mêmes valeurs non? « J’en sais rien, tu demanderas à la Doyenne pourquoi ça a été décidé que les responsables des confréries soient appelés présidents/vice-présidents. Sûrement parce qu’il y a une élection basé sur le système démocratique, ils ont voulu garder le même modèle que la politique je suppose. Et je dirai pas que les présidences ne sont pas importantes puisque sans notre gestion, il n’y aurait pas d’événements de maison. Les soirées, les animations, tout ça. » Mais j’ai pas la prétention de dire que moi, Elliot Maxwell, je suis plus important qu’un autre. Contrairement à toi visiblement. Même si j’sais pas, y’avait un genre d’innocence dans le ton de ta voix. « T’es prince de quoi? » J’ai jamais vu ta tête moi. J’m’intéresse pas à la politique, aux familles royales et autres. En tout cas, j’vais abréger tes souffrances. Je te fais comprendre plus clairement que si on est là, c’est parce qu’il faut que tu me donnes une bonne raison de demander une dérogation pour ta chambre. T’as l’air d’un enfant qui ne sait pas faire ses propres choix et... c’est bizarre. J’sens que y’a quelque chose de plus derrière que tu ne me dis pas et ça me dérange d’un côté, sauf que j’suis pas du genre à forcer. « Très bien. Je ferai la demande à la Doyenne. Tu pourrais me donner ton numéro de téléphone? Je t’enverrai un texto pour te donner le résultat de la requête. » Pour l’instant dans tous les cas, tu restes seul dans ta chambre en attendant le verdict de la direction. Et puis, je compte bien accepter le rendez-vous de ta soeur. Peut-être qu’elle sera plus à même de parler, de me faire comprendre la situation. « Autre chose dont tu voudrais discuter? Tu as des questions? » Si oui, j’y répondrai avec plaisir. Si non, je te ferai visiter et t’emmènerai dans ta chambre.

Il a l'air aggacé et toi, tu le regardes comme si tu te faisais engueuler, t'aimes pas ça, t'aimes pas ce genre de personnes qui expliquent pas et qui engueulent alors tu ne dis rien du tout, parce que tu ne veux pas qu'il s'énerve et que tu t'énerves aussi. Seul problème t'es le plus violent des deux toi. Et il t'explique enfin le principe, tu hoches la tête légèrement, ouais là t'écoute parce que ça t'intéresse carrement en fait, tu entends finalement sa question, tu le sais parfaitement, ton père a toujours caché ton "existence" parce que tu étais trop fragile, le défaut de l'autisme. Mais ce n'était qu'un détail, tu réponds avec enthousiasme en fait, et même fierté Prince des Asturies, héritier de la Couronne de Castille, héritier de la couronne d'Aragon et héritier du royaume de Navarre. Ma soeur c'est la princesse héritière du trône elle par contre. Il a pas poser la question mais tu y réponds avec le même enthousiasme, parce que tu sais que tu ne seras jamais Roi même si Emilia décédait parce que tu n'étais pas apte, et tu ne le supporterais pas de l'être. Tu finis par lire ton texte entièrement, heureux que ça lui plaise, tu le fixe un instant quand il te demande ton numéro. Tu ne réagis pas tout de suite Je le connais pas. et tu sors ton téléphone de ta poche pour le regarder Mais je sais que je peux t'appeler si j'ai un problème. Ouais mais t'as pas compris qu'il fallait le numéro, parce que toi, tu as 6 numéros dans ton téléphone. Ton père, ta soeur, ton meilleur ami Callum, ta meilleure amie Charlotte, et finalement Athéna. Le reste c'est le palais royal d'Espagne et c'est tout. Autant dire que tu vas pas t'ennuyer. Tu finis par l'entendre parce qu'il pose des questions et tu te lèves pour regarder autour de toi Est ce que l'on peut regarder pour que je pose mes affaires ? Et je pourrais aller à l'université à pied ou y'a un bus ? Parce qu'il faut que je fasse le trajet deux fois avec quelqu'un. Et est ce que je peux garder Juan à la Winthrop ? Et est-ce que je peux ranger les papiers que j'ai pris ? Et est-ce qu'il y a un piano ici ? Et est ce que j'ai le droit d'y toucher ? Et est-ce qu'il y a des règles ? Des heures ? Ou des choses à respecter ? Et tu le regardes normalement, tu souris même, c'est con mais t'es ainsi, et tu vas vraiment finir par lui faire peur

J’essaye de répondre de façon neutre à ton accusation, ta question, peu importe ce que c’était. J’essaye de ne pas montrer que j’ai été un peu blessé, un peu vexé. Je t’explique le rôle des présidences, d’où ça vient. Du moins, je suppose, je suis pas sûr à 100%. J’préfère basculer sur ton titre, en savoir un peu plus sur toi, d’où tu viens. "Pleins d’endroits que je connais pas. C’est en Espagne tout ça non?" Finalement, j’accepte de faire la demande de dérogation pour ta chambre et te propose de me donner ton numéro pour que je puisse t’informer du verdict. Tu me dis que tu ne le connais pas. J’hoche la tête. "Exact. En tant que président, comme je te l’ai dit, mon rôle c’est de gérer la confrérie, et tout ce qui va avec, c’est à dire, les animations, les soirées, les chambres, les réclamations, mais aussi le côté humain, soit la bonne entente, l’intégration des membres et plus particulièrement des nouveaux. Considère moi un peu comme ton contact privilégié au sein de la Winthrop si tu veux. Au moins souci, à la moindre question, tu peux m’envoyer un texto ou m’appeler, je suis toujours disponible et tu ne me dérangeras jamais." Sincèrement. Je me lève pour aller chercher un post-it sur le buffet non loin de là et te note donc mon numéro avant de te tendre le papier. "Tiens, je te conseille de garder ça précieusement. Dans tous les cas si jamais tu le perds, y’a une feuille de renseignements dans le hall de la Winthrop avec mon numéro, celui d’Ernesto, le vice-président, ainsi que quelques autres infos." Mais je passe. Je te demande si tu as des questions avant qu’on ne monte dans ta chambre et mon dieu, ce que t’en as. "Alors… je vais essayer de ne rien oublier dans ma réponse. Je vais t’emmener justement jusqu’à ta chambre, t’as qu’à me suivre, je vais parler en y allant." Et j’enclenche la marche pour aller jusqu’à l’aile qui mène aux dortoirs, à l’étage. "Tu peux rejoindre le campus à pied, t’en as pour 5/10 minutes grand max, sinon t’as aussi un bus qui passe je crois toutes les dix minutes. Pourquoi tu dois faire le trajet avec quelqu’un? Oui tu peux ranger tes papiers, oui il y a un piano dans la salle commune où on était juste avant de monter et bien sûr que t’as le droit d’y toucher. T’aimes la musique?" Je traverse le couloir pour arriver devant la porte de ta nouvelle chambre, tout au bout à gauche. "Y’a pas d’heures ni vraiment de règles… T’auras un badge sur tes clés qui te permettra d’entrer et sortir à ta guise, la nuit c’est surveillé par un gardien pour que ce soit safe. Pour les choses à respecter, pas vraiment non plus… juste les trucs de base, la politesse, le respect, la bonne entente. Bien sûr, les valeurs de la maison auxquelles tu as adhéré avant de frapper à notre porte. Sinon c’est assez libre, on se prend pas vraiment la tête. On attend des membres qu’ils fassent vivre la maison, qu’ils soient présents aux différentes activités, qu’ils s’intègrent au maximum parce que c’est mieux pour les autres et surtout pour eux-mêmes. Mais j’ai confiance en toi." T’as l’air plein de bonne volonté alors j’ai bon espoir que tu deviendras un bon élément et que tu sauras trouver ta place parmi nous. Je déverrouille ta porte et te laisse pénétrer en premier à l’intérieur de la pièce. "Tu peux t’installer tranquillement. Juste, là, t’as la clé pour ta porte de chambre, la clé des différents locaux genre poubelles, stockage etc, et le badge pour la grille." Je pose les clés sur le bureau qui se trouve dans la chambre, sur lequel se trouve une feuille pré-remplie et un stylo. "C’est une attestation comme quoi je t’ai bien remis les clés. Il faut que tu signes." Et je pense que j’ai tout dit. "Ah au fait, c’est qui Juan?"