Il pleuvait aujourd’hui. Caleb se cachait presque sous une capuche d’un gros manteau, et il sentait le bout de ses boucles dégouliner sur le sol déjà humide du goudron. Il poussait la porte du café et il dit bonjour à la femme d’accueil qui lui demanda sa commande. « Un sandwich au jambon cru et à la mozzarella, une bouteille d’eau et un café noir. En différé, si possible. » La femme acquiesça et il alla s’installer à une table près de la fenêtre, où ils voyafient les passants courir pour se mettre à l’abri de la pluie soudaine qui venait de s’abattre. Quand la pluie arrivait, Caleb sentait ses articulations souffrir, donc il avait pris l’habitude de s’habiller en conséquence juste avant que ça tombe. Il attendit patiemment que Calum Fraser débarque. S’il savait qui il était, il l’aurait déjà remarqué dans les messages. Ca veut dire que Roxanne ne lui avait pas dit la vérité, et ça, c’était un autre problème. Caleb n’était pas un monstre. Plus un monstre. Il se soignait, tentait de se contrôler tant bien que mal, et il ne voulait pas enlever les droits à Callum, surtout qu’il n’avait pas été au courant de cette grossesse. Roxanne lui avait un peu arraché le droit de connaitre l’existence de Jane, pour le plus grand bonheur de Caleb, malheureusement. Il voulait le tenir informé, espérant qu’une entente pourrait avoir lui entre les deux hommes, d’une manière ou d’une autre. Il n’était pas sûr que ça se passe hyper bien au bout du compte, mais au moins, ils auraient mis les choses à plat avant que le procès débute. Cela faisait quelques jours qu’il avait revu Roxanne et Jane, et il avait contacté un avocat dans la foulée, pour se préparer au pire et monter un dossier de défense. Il savait qu’il n’avait rien pour attaquer Roxanne, alors la meilleure chose à faire, c’était de se défendre contre les attaques qu’elle allait donner.

Son repas arriva, et il commença à manger, espérant que Callum vienne, au moins intrigué par ces messages incompréhensibles d’un inconnu qui le dérange dans sa vie bien tranquille.