Malheureusement pour le brun, elle grille direct qu'il ment. En temps normal, c'est un bon menteur. Mais ce soir, il a dû mal à fonctionner normalement. C'est pas elle qui le perturbe, mais cette voiture. Cet accident qui a failli se produire. Ca lui retourne le cerveau, ça le tend, ça l'angoisse. Mais il n'a pas envie de lui en parler. Il déteste se livrer aux gens qu'il connaît, alors encore moins avec des inconnus. « Parce que je ne veux pas te dire la vérité. » Il ne peut pas être plus honnête pour le coup. Il ne la regarde même pas, fumant tranquillement sa clope. Jusqu'à ce qu'elle hausse de nouveau la voix, jusqu'à ce qu'elle quitte enfin la voiture. Sur le coup, il se sent soulagé. Quand il voit la porte se ferme, qu'il n'aperçoit plus sa silhouette, il a l'impression d'être enfin libre. Puis d'un coup, il a aussi ce sentiment de culpabilité. Il est tard, il se dit que c'est pas le mieux de laisser une fille se balader dans les rues comme ça. Il se dit qu'il a abusé, il se dit qu'il a mal réagit. Alors c'est en soupirant qu'il sort de la voiture, courant légèrement pour la rattraper. « Attends. » Qu'il lâche avant d'attraper son bras, se mettant face à elle. « Je ne suis pas capable de te ramener, d'accord ? » Disons qu'il avoue à moitié le soucis. Il a pas envie de lui expliquer, il a pas envie de parler de tout ça. Il a pas envie de devoir se justifier auprès d'elle. « Mais je suis pas un connard au point de te laisser rentrer à pieds. » Pourtant, il pourrait. Il devrait sûrement vu la garce qu'elle est. Mais faut croire qu'il est trop gentil par moment, qu'il n'est pas toujours le connard que tout le monde décrit. « Conduis jusqu'à chez toi. » Il lui tend les clés de la voiture, sans regarder. Il aime pas ça, il se sent ridicule. Mais au moins, elle pourra pas dire qu'il a été un salaud. Et lui, il n'aurait pas à s'en vouloir si jamais il lui été arrivé quelque chose.

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{ as dark as the night .}
crédit/ tumblr ✰ w/@rafael ferreira.

le bruit des autos qui défilent, qui grincent juste à quelques centimètres de nous. et puis il y a ta voix craquelée qui assume à moitié le mensonge sans jamais dire la vérité, comme si elle voulait à tout prix obstruée ta trachée pour t’en étouffer. et il y a mon regard qui dessine à nouveaux l’intérieur de ton regard mi perdu mi atrophié avant de l’abandonner derrière moi pour m’éloigner. j’ai pas envie de t’imposer ma présence, j’ai pas envie que tu finisses par t’abreuver de ma paralysie interne pour t’en habituer. j’ai pas envie que tu découvres mes secrets non plus, ce que je cache bien mieux que toi visiblement. un coup de portière qui claque, t’enfermant à nouveau avec tes démons, peu les noms qu’ils ont. je me casse retrouver les mien. à peine après avoir traversée la route, c’est ta voix qui me rattrape. tes maux te font si mal que ça rafael ? - c’est beau de vouloir te donner bonne conscience comme ça.. mais je déteste ça. - j’ai pas besoin de ta pitié. les yeux qui s’enroulent pour se lever vers le ciel, comme si les étoiles pouvaient encore venir me secourir. je dégage mon bras de ton emprise, celle qui pue l’empathie. je finis par rebrousser le chemin, retour à la case départ. là où tout a commencé, là où tout devait finir. je grimpe à la place du conducteur, démarre l’engin en attendant que tu me rejoignes. - t’habites où ? t’es pas capable de conduire, je vais te ramener et pour ce qui me concerne.. je me débrouillerais. je te l’ai dit, j’ai pas besoin de ta pitié.

Peut-être qu'il est en train de faire une erreur. Peut-être qu'il devrait pas retourner vers elle, aller la chercher, lui filer les clés de sa voiture. Il aurait dû la laisser partir, appeler un ami, rentrer et se coucher. Mais faut croire que quand il est dans une position de faiblesse comme celle-là, son côté gentil ressort bien plus que d'habitude. « C'est pas de la pitié. » Il pense pas en tout cas, il a certainement pas envie de prendre une garce comme elle en pitié. Il l'observe faire demi tour pour retourner à la voiture, la suivant pour se mettre au côté passager de sa propre voiture. Pathétique. Mais à ses mots, il fronce les sourcils, tournant la tête vers elle. « Attends, t'es vraiment en train de me prendre en pitié pour vouloir me ramener chez moi ? » Qu'il lâche accompagné d'un rire cynique. Même pas en rêve, puis il a pas tellement envie qu'elle sache où il habite. Il a juste plus envie de recroiser le chemin de cette fille une fois qu'elle sera rentrée chez elle, et laisser toute cette histoire derrière lui. « Conduis jusqu'à chez toi, et arrête de négocier. » Il ne lui donnera pas son adresse de toute façon, il va pas lui laisser le choix cette fois. « C'est déjà assez gênant de devoir te laisser conduire, complique pas les choses. » Clairement, c'est lui qui est dans la mauvaise position. C'est lui qui fait pitié, pas elle. Alors qu'elle n'abuse pas, et qu'elle rende pas cette situation encore plus délicate pour lui.