Bambi avait fait quelque chose comme vingt pages de son grand calepin à dessins, le remplissant d'idées pour l'agencement des différentes pièces de leur futur nid d'amour. Il ne manquait plus qu'à trouver ledit nid afin de mettre en place toutes les idées, dont l'italienne voulait montrer chaque dessin sur place, ayant gardé la surprise jusqu'ici. Elle souhaitait plus que tout surprendre Adrian, que la moindre de ses idées lui plaise et, surtout, apporter les modifications qu'il pourrait souhaiter en cas de besoin. Ils s'étaient pointés de concert, mains amoureusement liées l'une contre l'autre, la jolie brune ayant les clefs de cette gigantesque villa pour la journée, après négociation serrée avec l'agence immobilière. Mais depuis qu'ils s'étaient retrouvés pour y venir, elle sentait son homme tendu, sans savoir pourquoi. Ce n'est qu'une fois dans ce qui pourrait devenir leur futur salon que, n'y tenant plus, elle se tourna vers son bel australien, le visage inquiet. Pitié amore, dis-moi ce qui te travaille, ça me torture de te voir comme ça sans que je ne puisse rien y faire ! fit-elle, d'une voix à la fois douce et suppliante, ses prunelles turquoises brillant de mille feux.

Aujourd'hui le jeune australien était de repos, du moins pour la médecine parce qu'il devait participer à un shooting imprévu. En effet, l'un des mannequins était absent pour cause de maladie et du coup, il fallait le remplacer. Et qui de mieux que le bel australien pour remplacer un collègue de pied levé. Bref, ça avait clairement mis le jeune homme dans un état légèrement pitoyable. Ça le rendait beaucoup plus tendu qu'il ne l'était d'ordinaire... Qu'importe, lorsque sa petite amie lui avait proposé de passer un moment dans la gigantesque villa qu'ils avaient trouvé, il avait répondu présent mais à cause du photo shoot, il n'était pas du tout dans l'ambiance... De plus, il avait encore en mémoire les mots de sa mère et de sa petite amie concernant le fait d'avoir des enfants. Cette conversation l'avait clairement perturbé et il n'avait pas trop à l'oublier. Mais ce n'était pas parce qu'il n'en voulait pas... Mais c'était surtout parce qu'il ne savait pas trop quoi en penser. Bambi semblait avoir remarqué la tension palpable en lui, puisqu'elle lui demandait ce qui le travaillait. « Désolé mon cœur. En fait, je repense à la conversation avec ma mère... Son audace surprenante et assez gênante pour moi... D'ailleurs, désolé qu'elle t'ait balancé ça d'un coup. » s'excusa-t-il par la même occasion. Il était entré directement dans le vif du sujet parce qu'il était toujours très franc.

Dire que Bambi balisait face au silence mortel d'Adrian n'était pas un vain mot. Impossible pour l'italienne de rester planter là à parler de l'avenir, à lui exposer ses esquisses si elle ne sentait pas son homme pleinement avec elle... aussi s'occupa-t-elle de battre le fer tant qu'il était chaud, coupant la poire en deux, lançant la conversation. Qu'importe que la jolie brune soit brutale et soudaine, il valait mieux arracher le pansement sans anesthésie... C'est ça qui te travaille ? Voyons petit cœur, ta mère t'aime, elle veut te voir heureux ça n'a rien de choquant... tu as une mère super, tu sais commença-t-elle en liant leurs mains ensemble, les portant à ses lèvres avec une extraordinaire douceur, comme si son bel australien pouvait lui échapper en cas de geste trop brusque. Je ne dis pas que ça ne m'a pas secouée cette discussion, mais... j'étais tellement fragile psychologiquement quand on l'a eue... soupira-t-elle sans s'en rendre compte.

Adrian ne niait pas le fait qu'il ne soit pas trop là actuellement, en effet il se sentait toujours autant perdu par la conversation qu'ils avaient eu avec ses parents. En particulier, à cause des mots de sa mère qui avait encore démontré toute son audace et sa tendance à se mêler des choses qui ne la regardaient pas. Du moins, ce n'était pas l'heure de parler de bébé... La réponse de Bambi à ses mots surprit le jeune australien, qui haussa un sourcil d'un air surpris mais au final, il fit apparaître un doux sourire sur son beau visage. « Ce qui me travaille le plus, c'est le fait qu'elle aurait pu te mettre dans l'embarras... Vu ce que tu as vécu... C'est pour ça que j'évite de parler de bébé pour le moment. Je me suis dit que ce n'était pas encore le moment avec tout ce que tu m'as raconté à l'hôpital. » admit-il d'une voix douce, tout en la regardant longuement dans les yeux. Il craignait qu'elle ne s'effarouche.

Un nouveau soupir s'échappa des lèvres de l'italienne alors qu'elle prenait en pleine face les propos d'Adrian. L'impression de n'être plus qu'une poupée fragile sans intérêt lui traversa l'esprit et, forcément, Bambi en lâcha les mains de son homme dans la seconde qui suivi cette constatation. Je ne t'ai pas raconté ça pour qu'ensuite tu me le ressortes ou que tu me juges trop fragile pour encaisser... tu crois que je ne sais pas ce que j'ai vécu ? Si. Mais je me concentre sur ce qui peut être positif, m'apporter du bonheur dans ma vie, c'est ça ma force. La voix de la brunette s'était faite plus distante, exprès. Tu oublies peut-être que si ça se trouve, je n'aurais pas le temps d'en avoir... souffla-t-elle en se mettant à regarder au travers d'une grande baie vitrée, histoire de se calmer à l'aide d'une vue magnifique. Tout ça me donne plutôt l'impression que toi, tu as peur d'en avoir, plus que moi...

« Je le sais mon cœur. Je disais cela juste pour que tu comprennes que si nous avions laissé ma mère trop en parler, j'avais peur que ça te fasse quelque chose... Maman peut être vraiment suante quand elle réclame quelque chose. Est-ce que tu me comprends ? » dit-il doucement, pour qu'elle comprenne qu'il ne la considérait pas comme une chose fragile. « Non je n'ai pas peur d'en avoir. Justement, ça serait tellement beau... J'aime les enfants et depuis que nous avons décidé de vivre ensemble, c'est mon rêve. Je me dis que ça nous arrivera. Je veux un enfant avec toi, Bambi... Fin, avec la chance que j'ai, on risque d'avoir des jumeaux. » dit-il en rougissant littéralement mais il était extrêmement sincère. La jeune homme voulait vraiment prouver à sa petite amie que cette question comptait énormément à ses yeux.

Bambi finit par se tourner vers Adrian, le visage encore un peu fermé, tâchant de le comprendre à son tour. Seulement elle n'a pas été suante, tu ne l'as pas laissée l'être et ton père non plus... Bien sûr, l'italienne était touchée que son homme ait voulu la protéger, faire en sorte qu'elle ne souffre pas davantage à cause de son passé... mais elle ne voulait pas que cela les empêche de vivre. Tu sais, j'ai vécu ce que j'ai vécu, je ne peux rien y changer. Par contre... décider de nous offrir toutes les chances d'être heureux, c'est peut-être une belle manière de compenser, non ? fit-elle valoir avant de ne pouvoir réprimer un petit rire. Et tu penses qu'avec des jumeaux, tu serais dépassé... papa ? le taquina-t-elle.

Le jeune homme tâchait de la rassurer de son mieux, lui expliquant pourquoi il essayait de la protéger par rapport à ses parents, en particulier vis-à-vis de sa mère. Il ne voulait pas qu'elle souffre encore plus mais à ses mots, le jeune homme fit apparaître un tendre sourire sur son visage alors qu'il venait également de répondre qu'il voulait des enfants et qu'il était prêt, de toute façon il n'avait pas peur de ça. « Oui c'est la meilleure manière de compenser. Je suis d'accord avec toi et je veux nous offrir ces chances également. » admit-il avant de rire à sa petite question. « Je t'avoue que je serais peut-être dépassé au début, mais je pourrais m'appuyer sur l'expérience de mes parents. Ils ont quand même eu deux paires de jumeaux. Néanmoins je m'y prépare... ce serait tellement beau quand même. » sourit-il d'un air attendri avant de rajouter : « Si jamais on se retrouve avec des jumeaux, une fille et un garçon serait le top... Qu'en penses-tu maman ? »

Le sourire de Bambi s'agrandit alors que la fragilité de son corps n'était plus d'actualité. Ils se retrouvaient une nouvelle fois sur la même longueur d'ondes, pour son plus grand plaisir, et c'est ce qui poussa l'italienne à se rapprocher de son homme, sans pour autant le toucher dans un premier temps. Je savais que tu comprendrais... Après tout, lui aussi avait souffert. Différemment, mais souffert tout de même, notamment de trahison. Parce que tu crois que mon père ne se transformera pas en papy gaga ? Tu ne l'as jamais vu avec un bébé dans les bras, on ne dirait... pas le même homme ! Ça me fait presque rire rien que d'y penser... tes parents seront gagas aussi je suppose ? osa-t-elle demander, ne posant qu'un doigt sur le torse d'Adrian, comme pour le provoquer. Le choix du roi, si j'en pense du bien, à ton avis ? Je devais te montrer tous mes dessins vu qu'après tout, on est peut-être dans notre futur nid d'amour, mais... faudrait peut-être s'entraîner...

Le jeune couple finit par se retrouver sur la même longueur d'onde comme à chaque fois qu'il y avait un petit litige entre eux. Il fallait que cette conversation ait lieu pour qu'ils puissent réellement parler d'enfants et d'avenir. Cette histoire perturbait un peu Adrian alors il essayait d'expliquer son point de vue, tout en assurant qu'il comprenait parfaitement le point de vue de sa chérie. « J'imagine que ça doit être un spectacle intéressant à découvrir. Le fait que ton père se transforme en papy gaga. » répondit-il doucement avant de se mettre à réfléchir rapidement, puis il avoua avec un grand sourire : « Etant donné qu'elle ait mis ce sujet sur le tapis, ma mère sera complètement gaga surtout qu'elle réclame d'être grand-mère depuis quelques temps. Mes sœurs n'ont pas encore eu la chance d'être mamans. Pourtant elles sont mariées et heureuses en ménage. Par contre, mon père se montrera un peu plus réservé à cause de son statut d'homme politique. Mais il aime les enfants quand même. ». Après qu'il ait dit qu'il souhaitait des jumeaux mais fille et garçon, il avait alors demandé à sa petite amie ce qu'elle en pensait. Et la réponse de celle-ci lui plaisait totalement. « Tu lis dans mes pensées, ma chérie. Il nous faut de l'entraînement. » sourit-il en attirant sa beauté dans les bras pour l'embrasser avec fougue. « Nous regarderons tes dessins après notre premier entraînement du jour. » dit-il sans cesser d'embrasser la jeune femme.