The depress room
Scarlan

Les coups, les bleus, les hématomes ou encore les bosses sont légions entre nous. Le sang par contre, ce n'était jamais arrivé. Et pour une première, tu n'as clairement pas raté ton coup rouquine. Mon sang goutte sur ta couette et tu t’inquiète pour cette dernière: "J'en ai rien à foutre de ta couette !" que je gueule alors que la douleur est horrible, que je me retrouve avec une voix nasillarde des plus stupide. Et tu es limite encore plus paniqué que moi, me donne des conseils tout pourris, si je n'étais pas interne en médecine, je serais entre de très mauvaises mains avec toi. Ta première bonne initiative est de m'apporter une serviette, j'éponge le sang sur mon nez, essaye de stopper au mieux l'hémorragie, c'est bien connus, le nez ça saigne énormément, c'est pour ça que c'est souvent impressionnant. Je repose la serviette et examine la cloison nasale: "C'est cassé" que je te confirme avant de te dire: "Je vais avoir besoin de toi". Je te jette un coup d’œil mais je sens que tu n'est pas trop partante, pourtant je ne peux pas le faire tout seul. "Allez viens ! C'est toi qui m'a fait ça ! A toi de le réparer ! Je compterais jusqu'à trois et tu donneras un coup sec pour me replacer la cloison droite.". T'es prête ?

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Scarlan

« Putain, j'ai envie de m'évanouir. » Ca, c'est toute l'utilité de Scarlett dans ce genre de situation, tu vois. Elle est le mari qui s'effondre quand la femme accouche, elle, elle assume pas. Puis, elle est déjà entrain d'imaginer comment elle va galérer pour sauver sa couette condamnée par tout ce rouge. Il a encore du sang dans le corps là ? Y a pas plusieurs litres sur les formes géométriques du tissu ? Le cœur au bord des lèvres, demoiselle regarde à peine, ses prunelles presque closes. Je regarderai dans le reflet, si seulement y avait un foutu miroir, comme une enfant. « Ah oublie moi ! » Qu'elle réplique, tout de suite après cette demande désespérée de l'aider. Car désespéré, il faut forcément l'être pour quémander à Strudwick de participer à ça. « Non mais j'vais pas remettre ton nez comme ça ! C'est pas une épaule, c'est pas.. » Je sais pas, qu'est-ce qui se remet comme ça ? Grimace, la rousse. « T'es sûr que tu fais médecine ? » Septique, tout d'un coup. Gagne du temps, surtout. J't'ai beaucoup trop vu louper des cours, pour vraiment être convaincue de tes compétences dans ta spécialité. Approche ses doigts tout de même, à moitié tremblants, de l'être douloureux. « Je m'en voudrais tellement de te rendre plus moche que tu ne l'es déjà. » Car oui, c'est exactement le bon moment pour placer un petit tacle, comme ça, gratos. Ma main fini quand même sur le bord de ton nez. Le teint plus blanc que d'ordinaire, certes.
 

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Scarlan

Tu verrais ta tête, c'est collector ! Je regrette de ne pas pouvoir la prendre en photo et l'afficher sur notre mur de la honte, mur qui est finalement notre... Frigo. Sur lequel sont affichés toutes les photos de nos conneries que, bizarrement, nous n'enlevons même pas. Peut-être parce que j'aime bien cette idée, que ça me rappelle la guerre persistante entre nous à chaque fois que je les vois, et Dieu sait que j'adore cette affrontement entre nous. A vrai dire, je les laisserais même si tu déménageais à mon avis. Parce que je ne veux pas oublie ces "supers" mauvais moment avec ma rouquemoute que j’adore secrètement. Et là j'ai besoin de toi ! Ton teint pale fait ressortir encore plus le teint orangés de ta crinière alors que tu te plains, mais que tu viens quand même poser ta main sur mon nez en souffrance. Prenant une grande inspiration, je compte jusqu'à trois mais tu n'agis pas au bout du compte. "P'tain rouquine !!!", t'engueulais-je avec cette voix toujours aussi nasillarde et stupide. Je te regarde et je vois bien que tu n'es pas prête à faire ça, on va donc le faire ensemble. Je pose ma main sur la tienne et pose mon regard dans le tiens, tu le vois que je suis pas confiant du tout non plus ? Je compte lentement et à trois, on force tous les deux sur cette cloison nasale qui craque sous nos doigts entremêlés alors que je laisse échapper un grognement de douleur. "Plus jamais tu me fais ça !", dis-je entre deux grosses respirations. Et intérieurement, je souris, parce que d'habitude, c'est le genre de trucs qu'on soigne aux urgences, pas le genre qu'on demande à sa coloc de soigner...  

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Ca me dépasse. Quand on passe du rire à la douleur, quand tout devient sérieux, moi, j'sais juste plus quoi faire. Je me retrouve les bras ballants, inutile au possible, et le teint blafard. C'est plus si marrant, là. Il me faudra au moins quelques.. heures, allez, pour me foutre de ta gueule concernant ce nez en vrac. J'aimerai déjà le faire, mais tu vois, j'y arrive pas. J'veux pas te faire mal. Te griffer, teinter ta peau de plusieurs bleus façon dalmatien, finir par arracher quelques cheveux, provoquer ta rage ; tout ça, je signe. Mais, pas le sang. C'est peut-être ta vengeance suprême, tout ça. J'en viens même à me demander si t'as pas fais exprès de mettre ton piff juste devant mon pied, juste pour voir combien je m'en veux. T'avais pas besoin de ça pour voir combien tu t'étais étalé dans ma petite vie. T'es dans trop d'anecdotes, et dans trop de mes éclats de rire. Et, ta présence s'efface, quand j'aborde le négatif. Alors, moi l'idiote, je panique. Tu sens mes doigts trembler contre les tiens, et j'te laisse m'engueuler, parce que pour une fois j'le mérite. Le trois fatidique s'annonce, une seconde fois, et les prunelles vertes disparaissent sous les paupières qui se ferment trop fort. Ouh, les petites étoiles maintenant. Puis, un petit cri de souris s'est étouffé dans sa gorge. "Plus jamais tu me fais ça !" Le craquement lui dit que c'est fini, mais elle garde cette posture, mettant un temps infini à récupérer ses doigts. Enfin, regarde son œuvre. « Je suis désolée, on a pas réussi à améliorer ton nez. » Qu'elle chuchoterai presque, le sourire qui se fait une place plus discrète qu'à l'accoutumée sur sa bouche. Se raccroche à ce qu'elle connait, à ce qu'ils sont. Et, s'assoit vite à côté de l'homme, attrape son bras, pose sa tête sur l'épaule aspergée de sang. Mes doigts en sont maculés, de toute façon. Une enfant qui s'excuse. « Pardon pardon pardon pardon pardon. » J't'en dirai le nombre qu'il faut. J'te sors même ma moue la plus ravissante possible. « Tu me pardonnes ? » Personne n'a jamais su résister à ses grands yeux.
 

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On est d'accord ? C'est surement la pire blessure que tu m'as infligé rouquemoute ? La preuve, ta remarque qui se veut drôle ne te fais pas sourire comme d'habitude et tu viens même prendre mon bras et déposer ta petite tête rousse sur mon épaule, te répandant en excuse. Je t'en veux ? Bien sûr que non. On sait dans quoi on s'engage tous les deux, on sait qu'on livre un affrontement dangereux pour notre santé physique, mais dans le même temps, bon pour notre santé mentale. C'est pour ça qu'on continue ce jeu stupide, même dans les mauvais jours, on sait que notre meilleur ennemi nous attends à la maison pour nous redonner le sourire d'une manière que seul nous comprenons. Tel le chat potté dans Shrek, tu m'offres ton regard le plus mignon, un regard qui me décroche un sourire avant de te dire: "Ouais je te pardonne pour cette fois ma rouquine !". Comme pour toutes les autres fois, comme pour les fois où tu m'as pardonné de t'avoir blesser. En plus, je n'aime pas te voir la mine tristoune comme ça, je préfère de loin ce grand sourire colgate que tu affiches après avoir réussis le sale coup que tu avais prévus pour moi. "Je peux rester dormir avec toi cette nuit rouquemoute ?", te demandais-je subitement. Cette angoisse de me retrouver seul en ce moment est contraignante, surtout pour mes amis chez qui j'essaye de dormir le plus souvent possible. Seul, je ne parviens plus à bien dormir, je fais des cauchemars concernant ma mère et ta présence m'aidera sans aucun doute à ne pas y penser. "Je te promet de ne pas dormir nu !", ajoutais-je dans un léger rire.

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J'mets tout ce que j'ai, dans ce regard. Toute ma culpabilité, et surement encore un peu plus. Surement que j'en fais clairement trop, mais j'vois que ça marche, j'le vois à ton sourire qui se forme sur ta tête de gamin. Qui se répercute sur mes traits à moi. Nous sommes deux grands enfants, et ceux qui nous ont mit dans la même chambre, ont fait une belle connerie. Ou, peut-être que j'devrais leur faire porter une boite de chocolats, je sais pas trop. Ton nez n'a pas l'air d'accord avec ma conclusion. Lui, il aimerait surement que je dégage de ta vie. Mais, regarde comme je ne suis pas d'accord. Je t'emmenerai avec moi, même si tu veux pas. Je serre ton bras. Pose mon menton sur ton épaule. « Tu ronfles ? Tu prends toute la couette ? » Fait gaffe, deux questions, et deux bonnes raisons pour que.. non, pas que je refuse, parce que j'crois bien que je suis pas vraiment capable de t'laisser sur le bas côté, mais pour recevoir des coups de pieds, assurément. « Et faut dormir nu, par contre. C'est un principe quand on veut partager mon lit. » Relâche sa prise, pour mieux regarder l'homme, et arborer son petit sourire en coin. Fourbe, la demoiselle. « C'est nu, ou dans mon pyjama licorne, au choix. » Mets pieds à terre, et va ouvrir son placard, laissant voir son sublimissime pyjama licorne. Sorte de combinaison en pilou-pilou. « L'avantage, c'est que tu seras si soyeux que tu me serviras de doudou vivant pour la nuit. » Bon, okay, j'serai la première à virer au rouge si tu fais sauter tes vêtements, et ça arrange grandement mes joues si tu enfiles ce pyjama. J'ai vraiment des idées de merde.
 

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Je dois le reconnaître, t'es mignonne ma rouquine, ton menton posé sur mon épaule alors que je fixe tes noisettes. Mais je ne te le dirais jamais, tu prendrais la grosse tête et ça te ferait un argument de poids à utiliser contre moi, je ne peux pas me le permettre. "Ronfle ? Je crois pas non. Par contre pour la couette...", te dis-je en laissant planer un doute qui veut tout dire, qui est comme une réponse positive que je ne veux pas avouer, peur de perdre mon autorisation de dormir avec toi cette nuit. Mais je me suis déjà fait frapper par Rain pour ça oui, mais c'était de sa faute, elle dormait tout nu aussi, après elle s'étonne qu'elle avait froid... Mon bras est libéré de son entrave, mes yeux reste sur tes billes marrons puis descendent sur ce sourire en coin qui se dessine sur tes lèvres après ta connerie. Demoiselle se lève pour en sortir une combinaison des plus étranges qui me vaut un levé de sourcils inconscient. "Je peux savoir ce qui t'as pris d'acheter un truc pareil ? Tu séduis les mecs avec ça ?", demandais-je dans un léger rire. C'est bon, dans mon esprit se fixe une image de toi arborant ce joli pyjama, faisant une danse lascive de séduction, un sourire s'étirant sur mon visage. Dormir nu avec toi, ce serait étrange non ma rouquemoute ? Je pense qu'on aurait plus du tout la même relation. Enfin... Je sais que tu laisse traîner les yeux quand je sors de la douche, tout comme je le fais quand tu sors simplement vêtue de ta serviette, je reste un mec et il faut bien avouer que Miss Strudwick n'est pas vilaine à regarder. Mais là, ce serait un autre stade, un autre niveau d'intimité bien trop haut, aussi bien pour toi que pour moi, j'en suis persuadé. L'espace d'une seconde, je pense à accepter de dormir à poil pour voir ta réaction, mais je me lève finalement et prends de ta main cette horreur, la regardant en détail. "Avec ça, tu promet de ne pas me violer ?", questionnais-je la jeune femme souriante devant moi. Je suis sérieusement en train d'envisager de mettre ce truc ? C'est dire à quel point je me sens coupable de venir te déranger, de t'imposer ma présence cette nuit.

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Scarlan

T'es un peu mon frangin, tu sais, celui a qui on met du chewing gum dans les cheveux, comme ça, gratos, à qui fait vivre un enfer, mais qu'on défendrait contre n'importe quelle attaque. Du coup, t'as juste les miennes. Et j'crois que c'est déjà pas mal. Bon, j'dis pas, mon regard est parfois un peu incestueux, mais ça, c'est mon problème avec les mecs, y en a trop peu à qui j'fais confiance. Ils sont trop brutes, trop violents, ça me fait peur. Enfin, là c'est ton nez qui a subit mon attaque, ce qui renverse le rôle de la victime. Mais regarde ce que ça me fait, mon ventre se serre, mes traits se figent, et se muent, s'enferment dans une crainte qui vient des entrailles. Je veux pas t'abîmer. Tu me pardonnes. Tu t'incrustes même dans mes draps, non sans une sévère négociation. « Tu sais, c'était surtout une fille que je séduisais.. » Qu'elle reprend, un sourire amusé aux coins des lèvres. « Et, les filles adorent les licornes. » J'me vautre dans le cliché, qu'importe. Tamsin aimait mon côté gamine, innocente, je suppose. C'était tellement différent de ce qu'elle voyait dans son miroir. Tellement différent des corps qu'elle ramène au moment où on parle. « Essaye, je suis sûre que ça t'aiderai à meubler ton lit froid. » Non pas que je doute de tes capacités à réussir à ramener de la jolie demoiselle dans ton pieu, mais ça fait longtemps que j'ai pas vu de chaussette sur ta porte. « Promis juré, si j'mens, j'vais en enfer ! » Qu'elle brandit sa main droite, en guise de promesse ultime. Oui, elle a douze ans. Et elle se dandinerait presque sur son lit, ainsi assise en tailleur, à se languir de le voir revêtir son beau pyjama. « Puis pour violer quelqu'un, faut une absence de consentement j'te rappelle. Alors qu'il y a pas plus open que toi. » Glousse l'ingénue, glissant sous sa couette en se débarassant de son pull. Y a un débardeur, t'inquiète donc pas. Tapote sur la place à côté d'elle, genre allez, vient ma petite licorne.

 

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Scarlan

Rouquine est dure en affaire... Ce n'est pas une surprise, je le savais bien, les négociations sont toujours complexe entre nous.T'as pas l'impression d'abuser sur ce coup-là par contre ? Parce que ce pyjama licorne est quand même très ridicule non ? Mon cerveau fait cependant très vite l'analogie entre "cette fille" que tu essayais de séduire et la brunette qui réchauffait tes draps il n'y a pas si longtemps. Moi je ne l'ai jamais vraiment apprécié cette Tamsin, et je crois qu'elle ne m'aime pas non plus après que je t'ai dévoilé ses petites cachotteries. A vrai dire, je ne l'ai jamais recroisé depuis, et je ne suis pas pressé, elle serait fichus de m'arracher les yeux. Mais comme tu me le fais si bien remarquer, mon lit est froid en ce moment, ce vide à mes côtés durant la nuit accroissant mon angoisse de ces dernières semaines, m'empêchant de dormir plus de trois ou quatre heures par nuit. J'envahis donc ton espace, et tu me l'offres sans grande résistance, à une seule et unique condition, enfiler ce pyjama immonde. Tes billes noisettes me fixent dans l'attente d'une décision de ma part alors que tu endosses cette attitude enfantine qui me plait tant chez toi mais que je ne t'avouerais jamais. Soupirant, je finis par enfiler cette horreur et me retourne face à toi, affichant une mine blasé. "Alors ? Je gagne une place de plus sur ta liste comme ça ?", demandais-je dans un rire alors que je dois sûrement être ridicule. Mais le ridicule, on a l'habitude entre nous non ? Celle-là restera cependant dans les annales à mon avis... Je rejoins cette place que cette main tapote depuis tout à l'heure et me glisse dans les draps avec cette accoutrement stupide sous ton regard amusé. Je décide même de te tourner le dos pour ne plus te voir te foutre de ma gueule et je t'entends en faire de même de ton côté, on dirait un couple qui ne s'entends plus, se tournant le dos, même dans le "lit d'amour". La lumière s'éteint, je n'entends plus que le son de nos deux respirations qui s'entremêlent, je ferme les yeux deux ou trois minutes avant de finalement faire ce à quoi je réfléchissais depuis ce court laps de temps qui vient de s'écouler. Je me retourne et vient poser un très rapide baiser sur les taches de rousseurs ornant ta joue alors que s'échappe de mes lèvres un: "Merci ma rouquemoute". Celui-là, tu l'as bien mérité, mais profites en, demain, la guerre reprends et ce sera peut-être ton nez qui prendra cette fois-ci.

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Scarlan

J'insiste, à peine. J'me rends compte que ton lit est froid, assez pour que tu puisses te plier à mes extravagances. J'suis bien trop heureuse de te voir dans pareil tenue, pour m'en vouloir de profiter de ta faiblesse. Au fonds, tu sais que même si t'avais refusé, tu aurais trouvé ta place dans mon lit. J'aurai ronchonné, pour changer. Mais j'ai besoin de toi, aussi. De toi et de ton nez cassé, de tes vannes pourries, de tes provocations, de ta présence, de l'autre coté de la porte. « Ca-rré-ment ! T'es premier là, c'est sûr ! » Qu'elle s'extasie exagérément, se faisant de l'air avec sa main, genre, proche de l'évanouissement. Ouais, t'es mignon Alan, mais n'exagérons rien. Puis, j'peux pas être sérieuse sur ce sujet, j'peux être sérieuse sur quasiment aucun d'ailleurs, avec toi. J'me raccroche à l'ironie, quand nos paroles sont trop posées, quand il n'est plus question de rire. Heureusement, ça ne dure jamais très longtemps. J'crois que t'as ce talent de me faire penser à autre-chose, rien que par ta présence. C'est plus lumineux, c'est plus coloré, quand t'es là. Même si parfois j'sais pas dire ce qu'il faut, faire ce qu'il faudrait, si des fois j'te fais mal sans le vouloir. On se pardonnera nos maladresses. Et, moi, je retiendrais ta tête renfrognée, dans ce merveilleux costume. Elle arrive pas à contrôler ce sourire hilare, alors qu'elle ne quitte pas des yeux son compagnon de lit, d'une nuit. Allez, installe-toi sous ma couette, dans mon antre. Je partage, pour cette fois. J'te flanquerai des coups de pieds si tu ronfles par contre, sois-en sûr. On se couche, chacun de son côté. On ne rendra pas les choses plus bizarres qu'elles ne le sont déjà. Puis, si ça peut m'éviter l'image de toi au réveil, comme ça, direct le matin, j'préfère. Et, la nuit, le rythme régulier de ta respiration qui apaise la mienne. J'avais presque oublié ce que ça faisait, de dormir avec quelqu'un. Avec quelqu'un de bienveillant, tu sais, quelqu'un au cœur pur, à qui tu peux confier ton sommeil. Jusqu'à la prochaine guerre. Mais, dans cette parenthèse, tu ornes ma joue d'un rapide baiser qui m'soutire un sourire plus long, plus permanent. « De rien ma licorne. » Souffle l'ingénue, déjà quasiment partie dans les bras de Morphée. J'collerai mes pieds à ton pelage de licorne, pour être sûr que tu t'enfuies pas, que t'es toujours là. On est moins seuls à deux.




 

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