Les amis sont les anges qui nous soulèvent lorsqu'on est à terre. Ce soir, j'ai trouvé du réconfort auprès d'Hippolyte. Cette dernière sait parfaitement ce que c'est d'avoir une vie sentimentale chaotique. Notre taux de malchance en matière d'amour est sans doute le plus élevé de tout Boston voir des USA. Sans doute que le démon que je suis ne mérite pas de connaître le bonheur et que mon destin rime avec solitude. Solitude qui me pèse. Je n'ai pas envie de regagner mon appartement froid et mon lit vide de toute présence humaine alors je prends mon temps pour profiter de la lumière des étoiles. J'entend seulement le vent soufflait à travers les feuilles, les chiens aboyaient et mes talons qui martèlent le bitume. Je respire l'oxygène à grands poumons, mais l'oxygène ne suffit pas pour vivre. J'aimerais que mon coeur batte de nouveau. Organe qui manque de rompre lorsque je sens une pression sur mon bras droit. Réflexe humain, je crie et réveille sans nul doute tout le quartier. Mon agresseur agrippe à mon sac mais je tiens bon, marchant sur ses pieds à coups de talons aiguilles mais vais je pouvoir tenir longtemps ? Peut être est ce là un guet-apens et que tout une bande de gros bras va me sauter dessus dans les minutes qui suivent. Je devrais lâcher prise, laisser tomber mon sac mais je m'y refuse.

Avec le début de saison approchant à grand pas, j'ai besoin de faire mes preuves et pour ça, je dois garder la forme. Je continue de faire des petits footing, le soir quand l'air est un peu plus frais. Je fais mon petit bout de chemin jusqu'à entendre un cri qui pourrait percer vos tympans. Curieux, je m'approche et vois une jeune femme se faire agresser. Elle tient son sac et un garçon tente de le lui prendre, je m'approche à grand pas et attrape le mec par les épaules. Toi ! Par peur, surement, il relâche le sac et s'enfuit en courant. Ca va aller, mademoiselle ? Je décide en premier lieu de voir si tu vas bien, si tu n'as rien de casser.

Si je tiens tête à mon agresseur, c'est pas parce que je tiens tant à mon sac à main - enfin un peu quand même - mais c'est une question de fierté. Je déteste perdre, m'avouer vaincue aussi dangereux cela soit-il. Je commence quand même à paniquer en imaginant qu'une troupe de mecs mal intentionnés pourrait me tomber dessus. J'utilise mes pieds pour attaquer et me défendre sauf que je finis quand même par me prendre un coup de poing dans la figure, avant de voir ce voyou partir en arrière et finir par lâcher l'affaire à cause d'un mec qui lui a sauté dessus. J'ai d'abord paniqué en pensant que cet inconnu venu de nul part prendrait le relais mais non il s'inquiète de ma condition. Enfin je peux passer ma main sur ma joue qui me brûle. Je me baisse pour cacher mon visage certainement pas beau à voir et ramasser mes affaires éparpillées au sol." Je crois oui. " Mon coeur bat encore bien vite dans ma poitrine. Comme je peux, je range tout dans mon sac, essayant de trouver ma respiration." Ca va vous pouvez partir. " Pas besoin qu'un homme me voit en position de faiblesse.

Je ne suis pas un lâche, je ne peux pas faire comme si je n'ai rien vu lorsque tu te fais agresser. Au contraire, je suis le premier même à me diriger jusqu'à toi et faire fuir ton agresseur. De suite, je me tourne vers toi et te demande si tout va bien, tu as l'air de t'être pris un joli pain en pleine poire. Vous êtes sûres ? Vous ne voulez pas aller à l'hôpital ? J'insiste, car j'ai vu ce coup de poing que tu t'es pris. On peut déposer une plainte, j'ai clairement vu le visage de votre agresseur ! Je continues de parler, il ne faut pas le laisser s'en sortir comme ça.

Je déteste qu'on ait pitié de moi, encore plus quand il s'agit d'un inconnu. Je ne veux pas qu'on me voit comme une fille fragile, pourtant c'est ce que je suis dès lors qu'on creuse ma carapace. Une fois qu'on connait mes faiblesses, il est facile de les utiliser. Tu m'oppresses alors que je range mes affaires et t'ordonnes même de poursuivre ton chemin, de reprendre ta vie comme si rien ne s'était passé. Tu me suggères même de me rendre aux urgences." Non, non. J'ai de la glace chez moi c'est suffisant. " Je refuse de mettre un pied à l'hosto. Il serait capable de me garder en soins psychiatriques. Tu évoques aussi la police." Ca servirait à quoi ? Ils savent pas faire leur job. Ce mec va payer une amende de 100€ et c'est tout. " Les ordures de ce monde finissent toujours par s'en sortir. Je n'ose pas te regarder, honteuse d'avoir eu besoin de ton aide pour me sauver de cette situation délicate." Tu as fait ta bonne action c'est bon, maintenant tu peux reprendre ta vie. " Je réajuste mon sac à main sur mon épaule, m'apprête à marcher mais tombe lourdement au sol parce que mes jambes encore tremblantes ne savent plus me porter.

je ne m'attendais pas à cette réaction, c'est vrai. pour moi, ce n'est pas une bonne action ce que j'ai fait, c'est quelque chose de normal. aider les autres, ça m'a toujours apporté, ça fait parti de moi. je te conseille d'aller aux urgences et même à la police afin de faire le nécessaire, mais tu me réponds plutôt agressivement, tu m'envoies même balader. okay, je n'ai pas le temps de réagir, tu as déjà tourné tes talons et à peine as-tu mis un pied devant l'autre que tu tombes au sol. avec chance et réflexe aussi, j'ai le temps de te maintenir pour ne pas que tu t'écrases au sol. écoute, si tu ne veux pas aller à l'hôpital, assis-toi au moins ou laisse moi te raccompagner jusqu'à chez toi ? je te regarde. si tu as peur de moi, je te donne tout les renseignements me concernant : kale manning, vingt-six ans, joueur des patriots new england, ça te va ? au moins, tu sais qui je suis si tu souhaites me retrouver, mais c'est la preuve que je ne te ferai pas de mal.

Je veux juste partir, oublier ce qu'il vient de se passer, oublier que je ne suis pas aussi forte que je ne le prétend. Je n'ai pas le coeur assez solide. Et ma bataille contre l'alcool et mes sentiments naissants pour Davi ne m'aident en rien. Je n'ai aucune envie de passer par la case hôpital, encore moins celui du poste de police, juste rentre chez moi et retrouver ma zone de confort. Si je pouvais te pousser pour passer je le ferais mais t'es bien trop baraqué pour que je puisse prendre le dessus sur toi. Je me contente de te contourner mais je manque de tomber face contre terre si tu ne m'avais pas rattrapé au vol. Je m'accroche à ton bras alors que tu me fais la morale. Me raccompagner chez moi, c'est presque une proposition indécente que tu me fais là étant donné que je ne te connais nullement. Tu pourrais abusée de ma faiblesse. Je ne dis rien jusqu'à ce que tu déclines ton identité complète." Qui ne me dit pas que c'est un faux nom. " Je n'accorde pas ma confiance à n'importe qui." Et je n'ouvre pas ma porte aux inconnus. " Sauf si je les veux dans mon lit mais c'est fini depuis longtemps ça.

je soupire alors que tu insinues que ce peut être un faux nom. je sors mon téléphone de ma main libre et tape mon nom sur internet, te montrant alors la page officielle des patriots de new england où apparaît ma photo ainsi que l'identité que je viens de te donner. ça te suffit là ? c'est pas croyable, t'es grave et je ne te connais même pas, c'est vrai. je comprends. laisse-moi te raccompagner jusqu'à devant ta porte, au moins. et je partirai, ça te va ? pour que je puisse m'assurer que tu es chez toi, que tu vas te reposer et je m'en irais. je ne pourrais pas te laisser partir seule comme ça, en tout cas.

Je me méfie parce que maintenant les histoires glauques c'est monnaie courante. Rien ne me dit que tu n'as pas de mauvaises intentions. Ce n'est pas parce que tu m'as sauvé de l'autre abruti que je vais te prendre pour un bon samaritain ou que je vais croire ce que tu me dis. Tu me montres une page internet que le lis en diagonale. Je vois juste le nom que tu m'as annoncé associé à ton portrait. Okay maintenant je te crois et j'hoche la tête pour te donner mon approbation." D'accord. " Je finis par baisser un peu ma garde." J'habite quartier de north end. C'est à 15 minutes à pied. " J'enlève mes talons et te les confie." Je vais pas réussir à marcher longtemps avec. " Je suis naine à côté de toi mais tant pis au point où j'en suis.

je me serais également méfié à ta place, je veux dire qu'un mec que tu connais pas qui te ramène je ne sais où, c'est bizarre quand même. m'enfin, après avoir vu mon nom et ma photo, tu acceptes finalement ma proposition. je te ramène juste chez toi, c'est tout. j'enregistre ton adresse dans ma tête, malheureusement pour toi, je ne suis pas véhiculé. depuis mon accident de voiture, j'évite de prendre le volant. ça marche. et on commence à marcher. vu que je t'ai donné mon prénom, tu peux me donner le tien ? on a quinze minutes à marcher ensemble, autant savoir ton prénom, non ?